1830 LA REVOLUTION BELGE
Histoire du règne de Louis-Philippe/ Victor de Nouvion/1879-Gallica.bnf
Lacarre
La troupe fit usage de ses armes sur la place du Sablon, puis les
officiers belges refusèrent d’exécuter les ordres de leurs chefs et
paralysèrent leurs efforts.
Le peuple avait proscrit la cocarde orange, effacé les armes
royales et déployé le drapeau aux trois couleurs du Brabant, rouge, noire
et jaune, quant à l’hymne patriotique, un Français, l’acteur Jenneval,
écrivit les vers de la Brabançonne.
Un gouvernement provisoire fut constitué : catholiques et
libéraux s’unirent pour la défense du pays.
Dix mille Hollandais marchèrent sur Bruxelles ; ils furent vaincus
et contraints à battre en retraite. Le congrès proclama la monarchie
constitutionnelle. Il offrit d’abord la couronne au duc de Nemours, fils
cadet de Louis-Philippe, mais celui-ci n’osa pas accepter. Ce fut le duc
Léopold de Saxe-Cobourg qui fut proclamé roi des Belges sous le nom de
Léopold Ier – 1831.
Mais le roi de Hollande ne s’était pas résigné à la perte de la moitié de son
royaume. Une nouvelle armée envahit la Belgique. C’est alors que l’intervention
française sauva la jeune nation belge.
Le maréchal Gérard fut envoyé contre les Hollandais, à la tête de 50.000
soldats. Le roi de Hollande n’osa pas engager la lutte ; il rappela son armée,
mais il garda la place d’Anvers.
Le siège de cette ville fut le dernier acte de la révolution belge. Le
maréchal Gérard et le général Haxo, le menèrent avec une brillante activité. Le
duc d’Orléans – celui-là qui ramènera le corps de Napoléon, quelques années
plus tard – et le duc de Nemours, s’y firent remarquer par leur courage.
La tranchée avait été ouverte le 29 novembre 1832. Le 3 décembre, la
pace se rendait. La Belgique était désormais libre.
Dès le lendemain ; la nation belge songea à témoigner sa gratitude à la
France. M. de Bock, conseiller de la Régence, proposa l’élévation d’un
monument de reconnaissance à l’armée française. L’idée fut accueillie avec
enthousiasme puis, la proposition tomba dans l’oubli, mais, chaque année, on ne
manquait pas d’associer le souvenir des soldats français à celui des Belges