N°3 - Septembre - Octobre 2009 La Fondation APICIL a pour objet la lutte contre la douleur physique et psychique à tous les âges de la vie. Elle est Reconnue d’Utilité Publique. La Fondation APICIL multiplie les échanges avec les structures qui évaluent et prennent en charge la douleur, avec les médecins algologues (spécialistes de la douleur) et les soignants qui sont soucieux de soulager la douleur physique et psychique. C’est tout naturellement, qu’elle a été sensibilisée à de nombreuses techniques qui contribuent au soulagement de la douleur dont l’hypnose. Cette troisième Lettre de la Fondation APICIL, vous permettra de découvrir les multiples applications possibles de cette technique, parfois encore méconnue. Michel Angé Président de la Fondation APICIL L’équipe du centre de la douleur de l’hôpital Saint Joseph-Saint Luc Lyon dirigée par le Docteur Christian Pommier Les centres d’évaluation et de traitement de la douleur en France 20 000 000 C’est le nombre de personnes en France qui présenteraient des douleurs chroniques, soit plus de 30%* de la population. Lombalgies, céphalées, fibromyalgies, douleurs neuropathiques, douleurs séquellaires post-opératoires, cancers dans leurs phases thérapeutiques, palliatives, douleurs de la personne âgée, sont les douleurs les plus fréquentes. *Source : SFETD Pourquoi des centres d’évaluation et de traitement de la douleur ? La douleur est considérée comme chronique rebelle, en opposition à la douleur aigüe, lorsqu’elle persiste au delà de 3 à 6 mois et qu’elle résiste aux traitements usuels. Lorsque le médecin traitant diagnostique une douleur chronique, il peut orienter le patient vers un centre d’évaluation et de traitement de la douleur, sa recommandation est nécessaire pour obtenir un rendez-vous. Ces centres se caractérisent par une pluridisciplinarité des médecins et des paramédicaux qui, réunis en un même lieu permet une meilleure coordination des soins. La souffrance peut avoir des répercussions psychologiques, sociales, professionnelles ou familiales qui sont prises en compte et évaluées de façon globale. Historique des centres d’évaluation et de traitement de la douleur En France, les premières consultations de la douleur ont vu le jour dans les années 80. En 1998, le docteur Bernard Kouchner, ministre de la santé de l’époque, a annoncé le premier plan de lutte contre la douleur dont la philosophie pouvait se résumer ainsi : « La douleur n’est pas une fatalité, elle doit être au centre des préoccupations de tout professionnel de santé ». Le troisième plan douleur est en cours, c’est le plan 2006-2010. Les centres de traitement de la douleur aujourd’hui On dénombre 233 structures douleur dans le millier d’établissements hospitaliers de France, soit à peine un quart des établissements qui sont pourvus. Le délai moyen pour obtenir un premier rendez-vous est d’environ 4 mois, ces structures sont très sollicitées. Elles proposent aux patients la combinaison de plusieurs approches car les médicaments seuls sont souvent insuffisants pour apaiser les douleurs chroniques, ainsi il peut être proposé de la chirurgie, des stimulations transcutanées, une aide psychologique, de l’acupuncture, de la relaxation, des massages thérapeutiques, de l’art thérapie ou encore des séances d’hypnose. Docteur Alain Serrie Président de Douleurs Sans Frontières, responsable du centre de la douleur de l’hôpital Lariboisière, Paris. Portrait douloureux chronique qui m’a donné envie. Enfant j’étais souvent seule et j’ai appris à développer mon imaginaire. Il faut se lâcher, pour pratiquer l’hypnose, il faut se rappeler qu’on est tous enfant au fond de nous. N.A. : Comment pourriez-vous définir l’hypnose ? C.W. : L’hypnose permet de vivre un événement en le relativisant. Docteur Chantal Wood, Unité Evaluation et Traitement de la Douleur de l’hôpital Robert Debré, Paris I nterview du Docteur Chantal Wood, Responsable de l’unité d’évaluation et traitement de la douleur de l’hôpital Robert Debré (Paris), premier hôpital pédiatrique de France, accordée à Nathalie Aulnette, directrice de la Fondation APICIL. Nathalie Aulnette : Docteur Wood, comment en êtes vous arrivée à la pratique de l’hypnose ? Docteur Chantal Wood : Presque par hasard ! J’avais peur de faire de l’hypnose, j’ai longtemps été confrontée à la douleur de l’adulte, j’ai pensé relaxation et hypnose. En 1998, je me suis formée à l’hypnose à l’Institut Français d’Hypnose, j’ai lu beaucoup d’ouvrages traitant de ce sujet. Je peux dire qu’il y a ma vie avant et ma vie après la formation, il s’est passé quelque chose en moi. Je suis devenue formateur, j’ai publié des articles. C’est le patient N.A. : Dans quels cas, utilisez-vous l’hypnose ? C.W : En urgence, pour les soins douloureux, mais aussi lors d’une hospitalisation ou lors de douleurs répétées ou chroniques. Le patient fait alors l’apprentissage de l’hypnose. N.A. : Quels résultats obtenez-vous ? C.W : Les résultats peuvent varier en fonction de la motivation des patients, ils varient entre 95 et 100 % de réussite. Dans toute ma carrière, cela ne m’a semblé difficile qu’une seule fois. Le thérapeute doit juste trouver la bonne technique adaptée au patient. N.A. : Faudrait-il former tous les soignants à l’hypnose ? C.W : Ce n’est pas possible, par contre les jeunes médecins devraient apprendre les techniques de communication car on ne peut pas annoncer un diagnostic dans un couloir ! Le poids des mots, je l’ai compris par l’hypnose. Il existe des stress post traumatiques des mots, induits par des suggestions négatives. L’hypnose et la douleur Depuis quelques années, l’hypnose a fait son entrée au sein de certains lieux de soins. Son usage se répand, nous souhaitons vous apporter quelques réponses à des interrogations très légitimes. Qu’est-ce que l’hypnose ? Quels sont les mécanismes sur la douleur ? Quels résultats obtient-on ?... • Définition : L’hypnose à laquelle nous faisons référence est l’hypnose que l’on appelle selon le cas médical, clinique ou éricksonienne (du nom de son inventeur le psychiatre Milton H. Erickson). L’état hypnotique est un phénomène naturel, qui se définit comme un état modifié de fonctionnement psychologique. Un sujet, aidé par un praticien, fait l’expérience d’un champ de conscience particulier, lui permettant par exemple de mettre à distance ou de modifier des perceptions désagréables. Nous connaissons tous, quotidiennement, des moments d’hypnose, lorsque nous faisons quelque chose en pensant à autre chose (par exemple, cuisiner tout en réfléchissant à la destination que l’on souhaite pour ses vacances). • Historique : Depuis le 18ème siècle, l’hypnose existe en tant que méthode thérapeutique. Pierre Rainville, Professeur de neuropsychologie à l’université de Montréal, a le premier étudié les relations entre l’hypnose et la douleur grâce à des techniques d’imagerie cérébrale. Sous hypnose, un stimulus est jugé moins douloureux qu’en état de veille normale. • Exemples : Si le praticien demande au patient à quoi ressemble sa douleur et que ce dernier répond à un animal féroce, le soignant pourra proposer de dompter le fauve et ils pourront échanger autour de cette métaphore. Le praticien entre dans l’univers du Efficacité de l’hypnose démontrée par imagerie cérébrale. CERMEP Lyon patient. Auprès des enfants, l’utilisation d’analogies en faisant « comme si » est la porte d’entrée de l’imaginaire de l’enfant. • Résultats obtenus : L’hypnose peut aider à soulager la douleur dans de nombreuses situations de soins. Elle peut être utilisée chez les grands brulés, lors d’interventions chirurgicales en pré, comme en postopératoire. D’autres applications sont possibles, comme le soulagement ou la prévention des migraines, la diminution de l’angoisse, la dépression et bien d’autres affections encore. www.fondation-apicil.org Dossier La Fondation APICIL soutient l’hypnose Toujours en quête de solutions innovantes pour soulager la douleur, la Fondation APICIL s’intéresse aux techniques d’hypnose. Depuis plus de 2 ans, elle a encouragé de nombreux projets de formation, de recherche ou encore de consultations, ayant tous un même objectif : réduire la douleur. ue ce soit pour les soins douloureux, en urgence, en séance d’anesthésie préopératoire, contre les douleurs du cancer, dans le cas de lombalgies chroniques, la Fondation APICIL encourage les projets permettant de mieux comprendre les mécanismes mis en œuvre et les applications possibles de l’hypnose pour soulager la douleur. Q Sollicitée par de nombreuses équipes médicales, la Fondation APICIL a permis la formation de prés de 150 soignants et médecins à l’hypno-analgésie, dans des services de pédiatrie, cancérologie, gynécologie, soins palliatifs ou encore dans des services d’urgence. L’évaluation de ces méthodes d’hypnoanalgésie montre notamment la diminution de la douleur lors des soins ou en postopératoire, une diminution du stress avant une intervention ou un soin technique, une réduction des pleurs et des cris lors des soins en pédiatrie, ou encore de l’angoisse des personnes en soins palliatifs. pour une meilleure compréhension des processus d’hypnose en finançant des travaux de recherche, notamment sur l’effet de l’hypnose chez les patients souffrant de lombalgies chroniques. Former Les effets cliniques de l’hypno-analgésie sont désormais reconnus. Cependant, les mécanismes psychiques et cérébraux impliqués dans l’hypnose sont loin d’être totalement démontrés dans la douleur aiguë, et moins encore dans la douleur chronique. La Fondation APICIL s’engage Chercher Séance de formation à l’hypno-analgésie du service pédiatrique de Villefranche-sur-Saône Dans des centres anti-cancer, la Fondation APICIL accompagne la mise en place de consultations d’hypnose. Ce nouvel outil thérapeutique peut être utile aux patients souffrant d’un cancer dès l’annonce et lors des différentes phases du traitement : phobie des perfusions, nausées, vomissements, gestes invasifs, avec une diminution notable des psychotropes et des antalgiques. Soulager Pour faire connaître au plus grand nombre les bénéfices apportés par cette technique complémentaire, la Fondation APICIL finance des films illustrant l’hypno-analgésie, permettant la formation des soignants et la sensibilisation du corps médical. L’hypnose peut s’avérer très bénéfique dans de nombreuses situations de soins, elle constitue une approche complémentaire efficace, mais elle ne se substitue pas aux traitements courants. Diffuser Des applications concrètes L’hypno-analgésie au service pédiatrique L Prise de sang sous hypno-analgésie. orsque Paul (6 ans) arrive à l’hôpital de Villefranche-sur-Saône pour subir une prise de sang, il n’est pas rassuré. Les infirmières l’informent, le rassurent et l’interrogent sur ses centres d’intérêt, sa réponse fuse : « le football ». Aussitôt l’infirmière, formée à l’hypno-analgésie, lui propose une partie de football virtuelle, tandis que la deuxième infirmière procède aux soins. En quelques secondes, le visage de l’enfant passe de l’inquiétude à l’apaisement. Les soins sont effectués dans un climat de détente, parents, soignants et soigné sont satisfaits. est une publication de la Fondation APICIL. Directrice de la publication : Nathalie Aulnette. Crédit photos : Véronique Védrenne. Ce journal est disponible en téléchargement sur le site www.fondation-apicil.org. Conception-Réalisation : PERSONA Grata, Lyon. La Fondation APICIL remercie le personnel hospitalier et les patients pour leur aimable collaboration. Photos réalisées avec les équipes soutenues par la Fondation APICIL. Impression : FOT Imprimeurs.Tirage : 700.000 exemplaires. Conférence Agir ensemble contre la douleur Jeudi 3 décembre 2009, Conférence - débat animée par Sylvain Augier de 18h30 à 20h30 Ecole Nationale Supérieure de Lyon 46, allée d’Italie - Lyon 7ème - Métro Debourg - Ligne B Sylvain Augier animateur radio et télévision Conférenciers : Docteur Alain Serrie, président de Douleurs Sans Frontières, responsable du centre de la douleur de l’hôpital Lariboisière de Paris « Petites et grandes histoires de la douleur » Professeur Bernard Laurent, chef du service neurologie de l’hôpital de Saint-Etienne « Communiquer sa douleur » Docteur Patrick Ginès, médecin responsable du centre de la douleur de Montpellier « Témoignages et tranches de vie » Entrée et parking gratuits. Places limitées. Réservation : www.fondation-apicil.org Soutenez notre action en réduisant vos impôts En faisant un don à la Fondation APICIL, vous participez au soulagement de la douleur. Vous donnez les moyens aux professionnels de santé et aux associations de mettre en œuvre des projets innovants qui soulagent la douleur des malades : recherche, formation, matériel, journées d’information… Votre engagement est essentiel car il encourage la réalisation de projets concrets. Vous soutenez ainsi les personnes engagées dans la lutte contre la douleur. Les frais de fonctionnement de la Fondation sont entièrement pris en charge par les produits financiers issus de la dotation initiale du Groupe. Ainsi 100% de votre don est consacré au financement d’actions concrètes pour soulager la douleur. Vous pouvez effectuer vos dons en ligne : www.fondation-apicil.org Aidons la Fondation APICIL Mon don est : ■ personnel ■ d’entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : ....................................... Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date du don : ....................... Signature J’envoie ma contribution de _______ Euros, à : Fondation APICIL – 21, place Bellecour, 69002 Lyon Joignez ce coupon à votre don. Dès réception de celui-ci, nous vous adresserons un reçu qui vous permettra de bénéficier d’une réduction d’impôt. Dispositions fiscales : Reconnue d’utilité publique en mars 2004, la Fondation APICIL est autorisée à recevoir des dons et des legs qui ouvrent droits à des réductions d’impôts. Pour les particuliers : Vos dons permettent une réduction d’impôt de 66% du montant versé, dans la limite de 20% de votre revenu net imposable. Concrètement, pour un don de 50 € vous pouvez bénéficier d’une réduction d’impôt de 33 €. ISF : Grâce à la loi TEPA d’août 2007, vous bénéficiez d’une réduction de l’impôt de solidarité sur la fortune de 75% du montant de votre don, dans la limite de 50 000 euros par an. Pour les entreprises : Les entreprises faisant un don à la Fondation au titre du mécénat, bénéficient d’une réduction d’impôt sur les sociétés, de 60% du montant versé dans la limite de 5 pour 1000 du chiffre d’affaires HT. Les informations fournies dans ce formulaire sont uniquement destinées à la Fondation APICIL et ne seront pas cédées à des tiers. Vous disposez d’un droit d’accès, de modification, de rectification et de suppression des données qui vous concernent (art. 34 de la loi « Informatique et Libertés »). Pour exercer ce droit, envoyez-nous un courrier électronique à : [email protected]