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Le Réveil Lozère Nº 1309 – 14 MAI 2015
AU FIL DE LA SEMAINE
EN LOZÈRE
CERFRANCE LOZÈRE Le centre de gestion était en assemblée générale, mardi 5 mai, à Mende. Deux présentations sont
venues émaillées les échanges. La première concernait la valeur ajoutée de la ferme Lozère : 50 % de celle-ci a
une influence sur l’économie locale. La seconde évoquait l’agriculture et ses liens étroits avec les marchés.
Être créateur de valeur ajoutée
Les agriculteurs sont proba-
blement l’une des catégo-
ries sociales les plus inno-
vantes aujourd’hui. Cette
innovation (ou adaptation pour
les autres) est une nécessité,
s’agissant notamment de faire
face à la volatilité des prix ou à
des marchés plus qu’incertains.
Et celle-ci, lorsqu’elle n’est
pas bridée par des contraintes
administratives est synonyme
de valeur ajoutée pour les
territoires ; c’est ce qu’a voulu
montrer Nathalie Velay, respon-
sable de la veille économique
pour le Cerfrance alliance Massif
central. « Quarante-six pour-
cents de la valeur ajoutée a une
influence directe sur le territoire,
souligne-t-elle, créant de l’emploi
salarié et non salarié. » Exemple
avec la construction d’un bâti-
ment agricole, il y a du travail
pour de nombreux corps de
métiers du BTP. Mais cette valeur
ajoutée n’est pas uniquement
financière, elle peut être appré-
hendée avec d’autres données
notamment en termes de gestion
des territoires ou de moyens de
productions. Tous s’accordent à
dire que l’agriculture est capable
de faire ses gammes sur plusieurs
temps. « Attention à ce qu’elle ne
devienne pas la variable d’ajuste-
ment, comme c’est trop souvent
le cas », note Michel Brugeron,
président de Cerfrance Lozère.
« l’Allemagne n’a pas
toujours raison »
Pour Lucien Bourgeois, écono-
miste et membre de l’Acadé-
mie d’agriculture de France,
« il faut se donner les moyens
d’anticiper pour réagir en cas
de crise ». La crise économique
et la crise alimentaire ont boule-
versé le contexte économique
des exploitations agricoles. Il a
fallu trouver de nouvelles marges
de manœuvre pour survivre
et éviter le double danger
d’une forte augmentation des
charges et d’une baisse des prix.
Néanmoins, pour l’analyste,
pas question de tomber dans le
défaitisme et cela commence
par tordre le cou à certaines
idées reçues ; « l’Allemagne n’a
pas toujours raison et la France
n’a pas toujours tort ». Quoi que
l’on puisse penser du mille-feuille
français, la Pac a été confortée,
donnant une visibilité jusqu’en
2020 et la France a obtenu
quelques souplesses pour l’appli-
quer sur le territoire. Au fur et à
mesure, cette politique est deve-
nue un élément essentiel pour
les revenus et les décisions d’in-
vestissement des agriculteurs.
« La Pac a beaucoup de défauts,
mais elle a le mérite d’exister,
détaille Lucien Bourgeois, dans
ce contexte, certains agriculteurs
ont pu faire baisser leurs charges
grâce à de meilleures pratiques et
communiquer sur ces meilleures
pratiques pour mieux stabili-
ser les prix de vente auprès des
consommateurs. » D’un point
de vue macroéconomique,
l’Europe s’en sort bien grâce à
un commerce extérieur équili-
bré, tenant la dragée haute à la
Chine et aux États-Unis. Malgré
les crises successives, le budget
de la Pac a été préservé, avec la
notion de sécurité alimentaire
bien présente dans les débats.
« La volatilité des prix agricoles
peut engager la stabilité politique
des pays, estime l’économiste.
Mutualiser les stratégies natio-
nales permettrait probablement
de gagner la bataille de l’alimen-
tation de la planète, mais consi-
dérons qu’actuellement il s’agit
d’une utopie. » Pour nourrir 9
milliards d’habitants en 2050,
il sera nécessaire d’augmenter
la production partout où c’est
possible ; et selon le raisonne-
ment de Lucien Bourgeois « il
faudra que chaque pays soit
capable d’assurer l’essentiel de
son approvisionnement, d’où
l’intérêt de pouvoir être créateur
de valeur ajoutée. Pour cela, il
faut donner des références posi-
tives et surtout ne pas produire
pour aller chercher des primes.
Sachez valoriser vos terres et vos
circuits courts. Preuve que l’agri-
culture ne va si mal, il y a encore
des agriculteurs heureux et des
jeunes qui s’installent ! »
SANDRA HARTMANN
Sandra Hartmann
LA DERNIÈRE
DU PRÉSIDENT
Michel Brugeron, président
du Cerfrance Lozère
n’est pas candidat à sa
succession. Il a été chaleu-
reusement remercié par
Gilles Boyer, président du
Cerfrance alliance Massif
central pour son investisse-
ment : « Vous avez contribué
à faire et à valoriser une
belle structure. Des hommes
de valeur comme vous,
cela compte et je serais
heureux de vous accueillir
au conseil d’administration
de l’alliance Massif central,
même si vous laissez votre
place de président. »
Focus
La ferme Lozère,
créatrice de valeur ajoutée
La valeur ajoutée permet de mesurer la richesse créée par
une entreprise et sa contribution à l’économie et à l’emploi.
La ferme Lozère (toutes productions confondues) génère en
moyenne 38 900 € de valeur ajoutée. Si on extrapole cette
moyenne à l’ensemble des entreprises professionnelles du
département, on peut estimer à 67 millions d’euros la richesse
créée. Elle est, entre autres, distribuée aux propriétaires
fonciers, aux salariés et à l’exploitant lui-même. Chacun d’entre
eux est un consommateur potentiel participant à l’économie
locale. L’agriculture génère indirectement de la richesse dans
les entreprises de service avec lesquelles elle travaille en
amont et en aval au travers des emplois qu’elle induit, des
investissements réalisés, des intrants consommés. Exemple :
on estime que la construction d’un bâtiment de 250 000 €,
apporte 100 000 € de valeur ajoutée chez les artisans sollici-
tés, valeur qui sera redistribuée et apportera une contribution
à d’autres entreprises. Préserver voire augmenter la richesse
est donc un enjeu pour la dynamique locale. Créer de la valeur
ajoutée est une affaire collective : agriculteurs, filières, respon-
sables professionnels et politiques, OPA, etc. Chacun se
retrouve alors acteur avec pour objectif de maintenir un mail-
lage territorial d’une branche d’activité essentielle au monde
rural.
NATHALIE VELAY
« La volatilité des prix agricoles
peut engager la stabilité poli-
tique des pays, estime Lucien
Bourgeois. Mutualiser les straté-
gies nationales permettrait pro-
bablement de gagner la bataille
de l’alimentation de la planète. »
Sandra Hartmann
RAPPORT MORAL « Servir la réussite des hommes et des territoires » : une valeur quotidienne du Cerfrance lozère
depuis sa création en 1957 par la profession agricole.
2 300 adhérents au Cerfrance Lozère
Le Cerfrance Lozère est ancré
sur la comptabilité, la fisca-
lité et le conseil auprès des agri-
culteurs mais pas seulement
puisque 385 artisans, commer-
çants et professions de services
sollicitent ce dernier pour pilo-
ter leur entreprise. Soixante-
dix collaborateurs répartis sur
le territoire lozérien répondent
avec implication aux sollicita-
tions des 2 300 adhérents. Dans
un esprit d’innovation, Cerfrance
Lozère propose à tous ses adhé-
rents au travers de sa plateforme
numérique Cerfrance Connect
des outils de pilotage d’entreprise
nécessaires au quotidien.
Du mouvement
dans le bureau
Michel Brugeron, président
depuis 2007, annonce qu’il
passera le relais lors du prochain
conseil d’administration, le 16
juin. Aimé Mazoyer a été recon-
duit dans ses fonctions d’admi-
nistrateur titulaire. Les adminis-
trateurs stagiaires ont été élus :
Gérard Forestier et Philippe
Martin Véritable entreprise asso-
ciative où la gouvernance réunit
professionnels et administratifs,
Cerfrance Lozère affiche une
croissance régulière d’environ 4
à 5 % par an.
Sa mission fondamentale d’ex-
pertise comptable, son activité
d’accompagnement et de conseil,
ne cesse de croître, auprès des
chefs d’entreprise. Pour avoir
les bons repères, il faut avoir
de bons exemples. Cerfrance
Lozère analyse les statistiques
établies par le service études et
références. C’est quasiment en
temps réel que les profils des
fermes lozériennes peuvent être
suivis. Au cours de cette assem-
blée, Nathalie Velay, responsable
de la veille économique et Didier
Cayroche ont présenté la ferme
Lozère et sa création de valeur
ajoutée.
DENIS LAPORTE,
directeur Cerfrance Lozère
graphito-communication.fr
www.toutabri.fr 04 90 95 66 84
Résistant
Résistant
Modulable
Modulable
É
conomique
Économique
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