5 Le Réveil Lozère Nº 1309 – 14 MAI 2015 EN LOZÈRE AU FIL DE LA SEMAINE CERFRANCE LOZÈRE Le centre de gestion était en assemblée générale, mardi 5 mai, à Mende. Deux présentations sont venues émaillées les échanges. La première concernait la valeur ajoutée de la ferme Lozère : 50 % de celle-ci a une influence sur l’économie locale. La seconde évoquait l’agriculture et ses liens étroits avec les marchés. Être créateur de valeur ajoutée « l’Allemagne n’a pas toujours raison » Pour Lucien Bourgeois, économiste et membre de l’Académie d’agriculture de France, « il faut se donner les moyens Focus La ferme Lozère, créatrice de valeur ajoutée L a valeur ajoutée permet de mesurer la richesse créée par une entreprise et sa contribution à l’économie et à l’emploi. La ferme Lozère (toutes productions confondues) génère en moyenne 38 900 € de valeur ajoutée. Si on extrapole cette moyenne à l’ensemble des entreprises professionnelles du département, on peut estimer à 67 millions d’euros la richesse créée. Elle est, entre autres, distribuée aux propriétaires fonciers, aux salariés et à l’exploitant lui-même. Chacun d’entre eux est un consommateur potentiel participant à l’économie locale. L’agriculture génère indirectement de la richesse dans les entreprises de service avec lesquelles elle travaille en amont et en aval au travers des emplois qu’elle induit, des investissements réalisés, des intrants consommés. Exemple : on estime que la construction d’un bâtiment de 250 000 €, apporte 100 000 € de valeur ajoutée chez les artisans sollicités, valeur qui sera redistribuée et apportera une contribution à d’autres entreprises. Préserver voire augmenter la richesse est donc un enjeu pour la dynamique locale. Créer de la valeur ajoutée est une affaire collective : agriculteurs, filières, responsables professionnels et politiques, OPA, etc. Chacun se retrouve alors acteur avec pour objectif de maintenir un maillage territorial d’une branche d’activité essentielle au monde rural. NATHALIE VELAY LA DERNIÈRE DU PRÉSIDENT Michel Brugeron, président du Cerfrance Lozère n’est pas candidat à sa succession. Il a été chaleureusement remercié par Gilles Boyer, président du Cerfrance alliance Massif central pour son investissement : « Vous avez contribué à faire et à valoriser une belle structure. Des hommes de valeur comme vous, cela compte et je serais heureux de vous accueillir au conseil d’administration de l’alliance Massif central, même si vous laissez votre place de président. » d’anticiper pour réagir en cas de crise ». La crise économique et la crise alimentaire ont bouleversé le contexte économique des exploitations agricoles. Il a fallu trouver de nouvelles marges de manœuvre pour survivre et éviter le double danger d’une forte augmentation des charges et d’une baisse des prix. Néanmoins, pour l’analyste, pas question de tomber dans le défaitisme et cela commence par tordre le cou à certaines idées reçues ; « l’Allemagne n’a pas toujours raison et la France n’a pas toujours tort ». Quoi que l’on puisse penser du mille-feuille français, la Pac a été confortée, donnant une visibilité jusqu’en 2020 et la France a obtenu quelques souplesses pour l’appliquer sur le territoire. Au fur et à mesure, cette politique est devenue un élément essentiel pour les revenus et les décisions d’investissement des agriculteurs. « La Pac a beaucoup de défauts, mais elle a le mérite d’exister, détaille Lucien Bourgeois, dans ce contexte, certains agriculteurs ont pu faire baisser leurs charges grâce à de meilleures pratiques et communiquer sur ces meilleures pratiques pour mieux stabiliser les prix de vente auprès des consommateurs. » D’un point de vue macroéconomique, l’Europe s’en sort bien grâce à un commerce extérieur équilibré, tenant la dragée haute à la Chine et aux États-Unis. Malgré les crises successives, le budget de la Pac a été préservé, avec la notion de sécurité alimentaire bien présente dans les débats. « La volatilité des prix agricoles peut engager la stabilité politique des pays, estime l’économiste. Mutualiser les stratégies nationales permettrait probablement de gagner la bataille de l’alimentation de la planète, mais considérons qu’actuellement il s’agit d’une utopie. » Pour nourrir 9 milliards d’habitants en 2050, il sera nécessaire d’augmenter la production partout où c’est possible ; et selon le raisonnement de Lucien Bourgeois « il faudra que chaque pays soit capable d’assurer l’essentiel de son approvisionnement, d’où l’intérêt de pouvoir être créateur de valeur ajoutée. Pour cela, il faut donner des références positives et surtout ne pas produire pour aller chercher des primes. Sachez valoriser vos terres et vos circuits courts. Preuve que l’agriculture ne va si mal, il y a encore des agriculteurs heureux et des jeunes qui s’installent ! » SANDRA HARTMANN Sandra Hartmann ment agricole, il y a du travail pour de nombreux corps de métiers du BTP. Mais cette valeur ajoutée n’est pas uniquement financière, elle peut être appréhendée avec d’autres données notamment en termes de gestion des territoires ou de moyens de productions. Tous s’accordent à dire que l’agriculture est capable de faire ses gammes sur plusieurs temps. « Attention à ce qu’elle ne devienne pas la variable d’ajustement, comme c’est trop souvent le cas », note Michel Brugeron, président de Cerfrance Lozère. Sandra Hartmann L es agriculteurs sont probablement l’une des catégories sociales les plus innovantes aujourd’hui. Cette innovation (ou adaptation pour les autres) est une nécessité, s’agissant notamment de faire face à la volatilité des prix ou à des marchés plus qu’incertains. Et celle-ci, lorsqu’elle n’est pas bridée par des contraintes administratives est synonyme de valeur ajoutée pour les territoires ; c’est ce qu’a voulu montrer Nathalie Velay, responsable de la veille économique pour le Cerfrance alliance Massif central. « Quarante-six pourcents de la valeur ajoutée a une influence directe sur le territoire, souligne-t-elle, créant de l’emploi salarié et non salarié. » Exemple avec la construction d’un bâti- « La volatilité des prix agricoles peut engager la stabilité politique des pays, estime Lucien Bourgeois. Mutualiser les stratégies nationales permettrait probablement de gagner la bataille de l’alimentation de la planète. » RAPPORT MORAL « Servir la réussite des hommes et des territoires » : une valeur quotidienne du Cerfrance lozère depuis sa création en 1957 par la profession agricole. 2 300 adhérents au Cerfrance Lozère Du mouvement dans le bureau Michel Brugeron, président depuis 2007, annonce qu’il passera le relais lors du prochain conseil d’administration, le 16 juin. Aimé Mazoyer a été reconduit dans ses fonctions d’administrateur titulaire. Les administrateurs stagiaires ont été élus : Gérard Forestier et Philippe Martin Véritable entreprise associative où la gouvernance réunit professionnels et administratifs, Cerfrance Lozère affiche une croissance régulière d’environ 4 à 5 % par an. Sa mission fondamentale d’expertise comptable, son activité d’accompagnement et de conseil, ne cesse de croître, auprès des chefs d’entreprise. Pour avoir les bons repères, il faut avoir de bons exemples. Cerfrance Lozère analyse les statistiques établies par le service études et références. C’est quasiment en temps réel que les profils des fermes lozériennes peuvent être suivis. Au cours de cette assemblée, Nathalie Velay, responsable de la veille économique et Didier Cayroche ont présenté la ferme Résistant Économique Lozère et sa création de valeur ajoutée. DENIS LAPORTE, directeur Cerfrance Lozère É EN FRAN Modulable www.toutabri.fr 04 90 95 66 84 graphito-communication.fr des outils de pilotage d’entreprise nécessaires au quotidien. CE e Cerfrance Lozère est ancré sur la comptabilité, la fiscalité et le conseil auprès des agriculteurs mais pas seulement puisque 385 artisans, commerçants et professions de services sollicitent ce dernier pour piloter leur entreprise. Soixantedix collaborateurs répartis sur le territoire lozérien répondent avec implication aux sollicitations des 2 300 adhérents. Dans un esprit d’innovation, Cerfrance Lozère propose à tous ses adhérents au travers de sa plateforme numérique Cerfrance Connect BRIQU FA L