Première partie Le haut Moyen-âge, de l`année 476 à l`an mil

Première partie
Le haut Moyen-âge,
de l’année 476 à l’an mil
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570
Que s'est-il passé là en … ?
882
913
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800
843
955
(01)
Avant de commencer
(11 p.)
Les données géopolitiques initiales
2
1
3
4
5
?
GAULE
ELLAS
HISPANIE
ITALIE
Rhin
Danube
B A R B A R E S
Empire romain
d'Occident
Empire romain
d'Orient
Depuis le règne de l’empereur Tibère (de l’an 14 à l’an 31 de notre ère), une sorte de ligne de démarcation,
grossièrement orientée ouest-nord-ouest / est-sud-est, et constituée par le Rhin et le Danube, coupe en deux le
continent européen.
Au nord : des peuplades dites « barbares » (grec barbaros [βάρϐαρος], latin barbarus). Celles-ci ne portent
pas ce qualificatif parce qu’elles sont cruelles, mais parce qu’elles sont étrangères à la civilisation gréco-latine,
leur voisine méridionale, et utilisent des langages incompréhensibles (le mot barbaros avait été forgé par les
Grecs à partir de l’onomatopée bahra-bahra, elle-même issue du sanscrit bahr = parler fort, crier).
Les principales peuplades « barbares » sont : les Alamans, les Burgondes, les Francs, les Gots, les Hérules, les
Vandales …
Au sud, un vaste territoire à la civilisation très avancée et à l’organisation exemplaire : l’Empire Romain, qui
englobe aussi la rive sud de la Méditerranée. Cinq grandes entités y sont dénombrées sur le continent européen :
l’Italie
l’Hispanie
la Gaule
la Brittania
la Grèce
Cet empire est si vaste, et donc si difficile à être administré par un seul homme, qu’il a, en 395, été coupé en
deux fractions : l’empire romain d’Occident et l’empire romain d’Orient.
(02)
476, en Italie
(6 p.)
Odoacre : la fin de l’empire romain d’Occident
Les Hérules, une peuplade germanique venue de Scandinavie méridionale et d’abord exilée dans la
région du Dniepr, avaient ensuite, peu à peu, fait mouvement vers le sud-ouest, avaient franchi le
Danube et s’étaient fixés en Thrace. Zénon, empereur romain d’Orient, leur fait comprendre que leur
présence est indésirable.
Dniepr
Dniestr
Danube
Rhin
rules
Thrace
Francs
Odoacre, le chef hérule, demande alors à Romulus Augustule, tout jeune empereur d’Occident,
encore placé sous la tutelle de son père Oreste, l’autorisation, pour son peuple, de s’établir en Italie
avec le statut envié de « peuple fédéré », ce qui leur procurerait une situation sormais stable. Un
refus lui étant opposé, Odoacre décide de s’emparer par la force de ce qu’il n’a pu obtenir par la
diplomatie. La bataille se déroule à Pavie.
Danube
Thrace
Pavie
Ravenne
Rome
Constantinople
Illyrie
Oreste est tué. Odoacre enferme le jeune Romulus dans une forteresse à Milan, et s’installe en maître à
Ravenne. Mais souhaitant ne pas passer pour un usurpateur, il renvoie les « insignes impériaux » à
Zénon, l’empereur d’Orient, et se met officiellement sous sa coupe.
Il n’y a plus d’« empire romain d’Occident ». L’empire romain, qui avait été divisé en deux en 395, est
reconstitué, tout au moins juridiquement, à défaut de l’être géographiquement, car bien des territoires
de l’Empire romain primitif (Gaule, Hispanie …) sont désormais hors de la férule romaine. Cette
situation est transitoire : dans quelques décennies, « l’empire romain » changera de nom pour devenir
« l’empire grec ».
(03)
481, en Gaule
(6 p.)
Clovis : la prééminence des Francs
Childéric, à la tête du petit royaume des Francs saliens de Tournai (en actuelle Belgique), avait été, par ailleurs,
ancien haut fonctionnaire romain : il avait largement participé à l’administration du territoire sous tutelle
romaine situé entre la Meuse et la Loire, et improprement appelé « Royaume romain de Soissons ». Childéric
meurt en 481.
Son fils Clovis, qui lui succède, décide de sortir
d’une position subalterne qu’il juge sienne et
d’accroître sa puissance. Cinq ans après son
accession au pouvoir, il s’attaque au Royaume
romain, dernier vestige subsistant en Gaule de
l’ancienne puissance dominante. C’est la victoire de
Soissons de 486 qui marque la première étape de
l’ascension politique fulgurante du jeune roi (né en
465, il a alors 21 ans).
Dix ans plus tard, il s’en prend à la tribu germanique
des Alamans, positionnée sur le cours supérieur du
Rhin. La victoire de Tolbiac, en 496, conforte la
position prééminente de Clovis, qui a déjà multiplié
par cinq les dimensions géographiques de son
royaume initial.
Ce n’est pas encore suffisant, et Clovis a des ambitions plus grandes. Il tourne son regard vers le puissant
royaume wisigot établi dans tout le sud-ouest de la Gaule, entre la Loire et les Pyrénées. Mais si les dirigeants
actuels du royaume sont wisigots, donc ariens (une déviance du christianisme), les populations autochtones,
romanisées depuis longtemps, sont chrétiennes. Le clergé qui les encadre est très influent.
Clovis se lance donc dans un acte politique fort : il se convertit au christianisme, religion à laquelle l’a déjà initié
son épouse Clotilde, la fille de Gondebaud, le roi des Burgondes. Cette conversion apporte au roi ci-devant
païen le soutien du clergé de Gaule.
Il peut donc maintenant poursuivre son programme d’expansion territoriale. C’est chose faite en 507, après la
victoire de Vouillé. Clovis règne désormais sur un territoire allant du Rhin aux Pyrénées. A l’exception du
royaume burgonde de son beau-père, et du petit royaume des Francs rhénans, Clovis est le maître de toute
l’ancienne Gaule romaine. Le Royaume des Francs (regnum Francorum) est désormais créé.
L’empereur « romain » de Constantinople, Anastase, prend acte cette nouvelle situation en donnant à Clovis le
titre prestigieux de consul romain. Mais le roi franc ne jouit pas longtemps de ce privilège : il s’éteint en 511,
non sans avoir promulgué, en 509, un document juridique tout particulièrement important : la loi salique.
Le « Royaume des Francs » gardera cette dénomination jusqu’au début du XIIIe siècle. Après la victoire de
Philippe Auguste à Bouvines, en 1214, la chancellerie royale émettra des documents portant le sceau du
« royaume de France ». Quant à la loi salique de Clovis, elle sera invoquée, huit siècles après sa promulgation,
pour dénouer une succession difficile entre les enfants de Philippe IV le Bel, décédé en 1314.
Hérules
Wisigots
Burgondes
Alamans
Royaume romain
Francs
rhénans
Francs
saliens
Tournai
(04)
493 en Italie
(4 p.)
Avec Théodoric : les Ostrogots en Italie
Rome
Ravenne
Wisigots
Pollentia
Danube
R
hin
395
410
vers Bordeaux
Illyrie Dacie
Thrace
les Wisigots
Danube
Thrace
Pavie Ravenne
Rome
Constantinople
Illyrie
Hérules
Il est rappelé que, avant le début de la période médiévale, les Wisigots, après un bref séjour dans la
partie orientale de l’Empire (en 395), avaient parcouru l’Italie en tous sens (en 410), avant de se
diriger vers le sud de la Gaule, ils s’étaient définitivement fixés en 429 (carte ci-dessus à gauche).
Puis l’Italie avait connu, en 476, l’installation des Hérules d’Odoacre (carte ci-dessus à droite).
L’Histoire bégaie une nouvelle fois avec une autre peuplade germanique : les Ostrogots, installés en
Macédoine, en 455, avec l’autorisation de l’empereur Marcien, en qualité de peuple fédéré. Mais ils y
sont vite considérés, eux aussi, comme des intrus.
D’autre part, Zénon, successeur de Marcien, regarde d’un œil inquiet les velléités de puissance que le
chef hérule Odoacre commence à manifester en Italie. Zénon a des craintes pour la pérennité de la
paix dans l’empire. Il suggère à Théodoric, le roi des Ostrogots, d’aller mettre de l’ordre dans la
péninsule. Cela aura un double avantage : l’Italie sera remise dans le droit chemin, et l’empereur va se
débarrasser des encombrants Ostrogots.
En 485 (ou 486), Théodoric se met donc en route,
pénètre en Italie il remporte trois victoires
successives : en 488 sur la Piave, en 489 sur
l’Adige et en 490 sur l’Adda, trois affluents du
Pô. Puis il vainc définitivement Odoacre en 493.
Les Hérules disparaissent de l’Histoire.
Mais Théodoric ne tarde pas à sortir du cadre de la
mission que lui avait confiée Zénon : il se
proclame roi d’Italie, et tente d’installer à Ravenne
une dynastie germanique ! Il règne, jusqu’en 526,
en monarque éclairé. Mais la dynastie fera long
feu, faute d’une lignée capable de maintenir le
flambeau. De sordides intrigues de palais, et des
troubles civils, vont provoquer la fureur de
Justinien, le nouvel empereur de Constantinople :
celui-ci enverra des troupes, sous le
commandement d’un brillant général, Narsès, et,
en 555, l’Italie sera de nouveau replacée sous
l’autorité de l’empereur.
Danube
Rhin
Piave
Adige
Adda
Tessin
Ravenne
Rome
Macédoine
vers 485
488
489
490
493
Dalmatie
les Ostrogots
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