L’électroneuromyogramme Qu’est-ce qu’un électroneuromyogramme ? Il s’agit d’un examen permettant l’étude du fonctionnement des nerfs et des muscles. Les nerfs sont stimulés avec des courants électriques de faible intensité. L’activité des muscles est elle étudiée avec une aiguille, dont la pointe est insérée dans le muscle. L’ancien nom EMG (ÉlectroMyoGramme) est progressivement remplacé par ENMG (ÉlectroNeuroMyoGramme) qui est plus précis. Dans quels cas peut-on vous prescrire cet examen ? Les indications sont nombreuses. On peut rechercher la compression d’un nerf particulier comme par exemple le nerf médian au poignet dans le canal carpien ou une atteinte plus diffuse de tous les nerfs (neuropathie). La question pourra être d’évaluer la sévérité de l’atteinte et le potentiel de récupération d’un nerf qui a été lésé accidentellement. L’étude des racines nerveuses, comme par exemple lors d’une sciatique ou d’une névralgie cervico-brachiale, peut être aussi être une indication. Si on compare les fibres nerveuses à des câbles électriques, l’ENMG pourra orienter vers une atteinte de la gaine (myéline) ou du centre (axone) des fibres. L’ENMG peut également rechercher la raison d’une faiblesse musculaire : atteinte du muscle ou de la transmission de l’information entre le nerf et le muscle. Comment se déroule l’examen ? Chaque examen est différent en fonction de la pathologie recherchée. Il peut ainsi durer de 30 minutes à parfois plus d’une heure. Un entretien avec le médecin et un examen clinique précèdent l’ENMG proprement dit. En général, il existe deux parties à l’examen. Lors de l’étude des nerfs, de petites électrodes sont posées sur la peau et permettent de recueillir l’activité électrique qui sera envoyée par un stimulateur à un autre point du corps (Photo 1). Plusieurs sites de stimulation sont en général nécessaires. Cette Photo 1 stimulation électrique est responsable de fourmillements ou d’un mouvement involontaire du muscle stimulé. Suivant les cas, plusieurs nerfs pourront être stimulés aux bras, aux jambes et parfois sur d’autres parties du corps. Etude du nerf médian moteur Photo 2 Etude du muscle deltoïde de l’épaule Dans un deuxième temps, les muscles seront étudiés à l’aide d’une électrode-aiguille stérile de petite taille insérée dans le muscle après désinfection de la peau (Photo 2). Cette aiguille permet d’enregistrer l’activité électrique des muscles au repos et lors d’une contraction. Elle ne sert ni à injecter ni à stimuler. Les risques de saignement sont minimes et Il n’y a pas de risque d’infection. Le nombre de muscles étudiés varie selon le problème recherché. Est-ce douloureux ? Cet examen a une mauvaise réputation en raison de l’utilisation de courants électriques et d’aiguilles mais il est en fait plus désagréable que douloureux. La sensibilité de chacun est bien sûr différente. Les courants électriques sont d’intensité faible et responsables de fourmillements parfois désagréables ou surprenants. Ces courants ne sont pas risqués pour les patients cardiaques ou porteurs de stimulateurs cardiaques. La présence de l’aiguille dans le muscle peut être ressentie lorsqu’elle est insérée et quand une contraction du muscle est demandée. Néanmoins, l’éventuelle douleur n’excède en général pas celle d’une prise de sang. Certains centres peuvent proposer, pour les enfants notamment, l’inhalation d’un gaz décontractant si l’appréhension est trop importante. Cela est cependant rarement nécessaire. Comment se préparer pour l’examen ? Il est inutile d’être à jeun. Les traitements anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires qui visent à fluidifier le sang devront être signalés au médecin comme les maladies qui entraînent un risque de saignement (hémophilie par exemple). Il est préférable d’éviter l’application de crèmes sur le corps qui ne facilitent pas le passage des courants électriques. Apporter les examens antérieurs peut aider le médecin qui réalise l’examen. Les complications sont exceptionnelles et il n’y a aucune précaution particulière à prendre après l’examen. Texte rédigé par le Centre Maladies Neuromusculaires Rares Rhône-Alpes. Version du 03/04/2011.