HISTOIRE DE
L'ENSEIGNEMENT
EN PAYS ROUMAINS
TRADUCTION
PAR
Mlle ALEXANDRINE DUMITRESCU
BUCAREST
ÉDITION DE LA CASA SCOALELOR
1933
Prix: 80 leí.
N. IORGA
HISTOIRE DE
L'ENSEIGNEMENT
EN PAYS ROUMAINS
TRADUCTION
PAR
M-11e ALEXANDRINE DUMITRESCU
BUCAREST
EDITION DE LA CAISSE DES ECOLES
1952
I.
Les origines
Le mot coal41 appartient au vieux fonds de la langue
roumaine, tandis que colar est une innovation linguis-
tique, avant laquelle on employait en Moldavie le mot
colar, du XVIII-e siècle 1, que l'on retrouve aujourd'hui
encore dans le langage populaire, ou sholer, qui vient
du grec et que nous rencontrons dans le Règlement Or-
ganique 2, la première constitution roumaine, et-66e en 1834.
Ucenic est pris au slavon ; on l'employait couramment il y
a déja fort longtemps. Vers 1680 on disait spudeu d'après
le Grec OICOUC,OCrOg ; nous trouvons le terme dans un texte
relatif au père du chroniqueur Neculce 3, dans d'autres.
concernant des secrétaires valaques du XVII-e siècle4 et
dans le passage que la Gcfnéalogie des Cantacuzènes
consacre au célèbre Constantin Cantacuzène, Stolnic en Va-
lachie A. la fin du siècle 5. Nous devons A la même source
dascä 1 (6tMaza2,00, que le slavon a pu fournir aussi. Mais
1 Ex. dans Nedioglu, Cea mai veche scoalti romi2neascc1 Cu ca-
racter statornic ($coala de la Sf. Gheorghe Vechiu), Bucarest,
1913, p. IS (pour le mot clan& aussi; encore lh, en 1760: sco-
lAresti"). Un certain SArindariu scolearua, en 1744; Iorga, Studii
qi documente, VII, p. 326, no. 47.
2 Le reglement scolaire moldave de 1851 dit: scoleri.
2 Suletinul Comisiei istorice a Ronainiei, IV, p. 6.
4 Ibid., V, p. 190, no. 21.
5 Ed. lorga, p. 292.
I A ceti, lire, est slavon.
4
les termes fondementaux, tels que a Invära, 'bud tciturci,
invàleitor et méme tnväteicel, sont d'origine 'atine (Inv&
icinzdnt est de création récente). Venant du latin invitiare,
où vitium n'a pas le sens péjoratif habitue], il se peut
que l'application A l'étude vienne de l'humble, mais courant
dressage des bétes, des brebis notamment. Carie (lat.
charla), al rturar (lat. chartularius), a scrie, scripturci ap-
partiennent également au noble vocabulaire primitif 1.
Depuis quand les Roumains ont-ils eu une école ?
Pendant longtemps on a cru qu'Alexandre-le-Bon, prince
de Moldavie, avait fondé, vers 1400, A Suceava, une
Acadérnie de droit, rattachée A l'oeuvre /égislative qu'on
lui attribuait également. Un érudit bessarabien, Alexandre
Hasdeu, qui, pour les besoins de la cause, n'hésitait parfois
pas A larder la vérité, l'affirma dans un célebre discours
aux écoles de Hotin. Certains l'affirment encore aujour-
d'hui. L'Acadérnie, pas plus que la législation, n'exista
jamais. Pareille réalisation était en cffet impossible dans
un pays qui en était A ses premiers pas et a une époque
où ni les Ruthènes de Galicie, ni les Slaves, plus éloignés,
du Sud, ne possédaient un tel établissement et ne pou-
vaient par conséquent envoyer de profuseurs. Dans le
Sud-Est de l'Europe, méme dans les pays d'organisa-
tion moins récente que les Roumains, l'idée d'une revision
législative ne préoccupait personne.
Un enseignement existait pourtant, non pas consacré A
la recherche théorique de la vérité, mais rendu nécessaire
par les besoins profonds et inéluctables de la société
qui, en toutes circonstances normales, crée l'école et en
détermine le caractère.
On ne doit pas oublier non plus que dans les villes,
fondées avec des citoyens d'emprunt, venus des contrées
du roi de Hongrie ou de celui de Pologne, il y avait une
forte proportion d'habitants étrangers, Allemands et méme
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