Intervention de Claudie PERET :
(Ré)apprendre et continuer à apprendre en littérature et dans les autres
domaines disciplinaires
Les conséquences des premières difficultés
On note un manque de clarté cognitive sur les champs disciplinaires :
L’augmentation du temps scolaire sur microprocessus (procédures de bas niveau) entraîne une
diminution du temps d’expérience de la lecture. Pour des élèves en difficulté : lire c’est démontrer que
l’on sait lire. Il y a là un quiproquo.
Ce quiproquo est entretenu par l’institution : l’élève pense qu’il doit montrer qu’il sait lire, or à partir du
CE2 l’objectif d’apprentissage est différent, l’élève lit pour accéder à autre chose, aux autres
domaines.
Les activités d’expression orale, de lecture ou de rédaction de textes en français ont toute leur place
en sciences, en histoire, géographie, en histoire des arts et en mathématiques.
Cependant, il n’en est pas moins nécessaire de consacrer un temps aux apprentissages structurés.
Quelle est donc la définition de la discipline « français » ?
Il est nécessaire d’être clair et rigoureux sur la définition des domaines et des champs disciplinaires.
Trois sous-rubriques en français : lecture / littérature / rédaction.
Le statut de la littérature est confus : ce champ est à visée particulière :
→ quid de la littérature à l’œuvre dans la construction de l’individu ?
→ quid de la littérature comme travail esthétique sur la langue ?
De même pour le statut du champ lecture/écriture : compétence transversale dans toutes les
disciplines.
Il faut accompagner les élèves pour comprendre le statut du texte historique ou scientifique.
Du CM2 à la 6ème : on remarque un écart entre deux types d’élèves :
- ceux qui lisent pour comprendre
- ceux qui lisent pour montrer.
Le quiproquo de départ est maintenu au collège.
La culture humaniste renvoie à un objectif patrimonial et à des compétences transversales.
Les actions possibles
- L’accès à tous les champs disciplinaires :
La littérature doit être considérée comme une discipline à part entière.
Il faut redonner de la clarté aux enjeux d’apprentissage et ne pas viser plus d’un objectif à la fois.
Il faut articuler les enjeux d’apprentissage et les techniques disciplinaires.
Il faut rompre avec la tradition scolaire :
transmettre un patrimoine → injonction de découvrir l’œuvre → discours sur l’œuvre.
Il est nécessaire de revenir à la valeur de l’œuvre qui a donné lieu à sa patrimonialisation.
Il n’y a pas de littérature sans un travail de fond sur la matière textuelle et la langue.
La mise en réseau des œuvres (contes traditionnels, films, mythes fondateurs) permet d’entrer dans le
patrimoine. Il s’agit de mettre les œuvres en résonnance avec l’histoire des élèves.
- L’adaptation :
→ Avant la séance
Redéfinir les enjeux
Convoquer l’expérience de l’élève
Résorber les obstacles
Résumer et rappeler ce qui a été vu
Susciter une attitude active de l’élève
→ Pendant la séance
Prendre en charge la lecture et l’écriture par des experts