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présente
Les enfants sauvages nous parle d’une enfance dérangeante
et fascinante. Entre mythe et réalité. Des enfants at-
tachants et troublants, un homme en prise avec son
devoir de socialisation, des tranches de vie qui retracent
le fondement de notre humanité.
Une histoire de deux enfants sauvages, un frère et une
sœur, abandonnés et recueillis par les loups ; ils ont
grandi dans la forêt. Le l unique de leurs vies s’em-
mêle dans les fougères, s’use sur l’écorce des arbres,
est chargé de terre et d’eau de pluie. Ce l un jour se
déchire en deux. Le garçon est arraché à la forêt, jeté
dans la civilisation. La lle va suivre de loin le destin
de son frère.
Deux récits parallèles s’écrivent avec au cœur de cette
histoire d’enfance, un homme confronté à ses doutes
et ses limites d’éducateur.
Deux trajectoires s’écrivent dans des temps différents
donnant à la pièce une parole dégagée de toute réalité
temporelle, créant des distorsions d’espace et de temps.
Sur scène, un tumulte d’images, un langage d’urgence,
le récit s’échappe et nous prend à témoin. Les situations,
les mots, les sons créent des renversements, font alterner
ou cohabiter la forêt et le lieu de l’éducation.
Les enfants sauvages est une histoire pour se perdre et
s’oublier. Une confrontation du mythe de la vie sauvage
à la civilisation. Une parole sur la tragédie de la sépa-
ration, un regard sur la fragilité de notre monde.
– Mai 2009
Rencontre/lecture avec Timothée de Fombelle.
Parcours artistique et culturel, médiation avec les établissements d’enseignement.
Rencontre philosophique.
Exposition.
Texte :

Mise en scène :
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Scénographie : 
Musique : 
Costumes : 
Son : 
Lumière : 
Image, projection scénographique :
 et , Collectif Surletoit
Construction des décors : 
Administration : 
Avec :
, , 
Régie générale et lumière : 
Régie son :  ou 
Régie plateau : 

« Le mythe sert aussi à expliquer qu’il y ait des enfants
qui ne ressemblent pas aux autres enfants. »
Bruno Bettelheim.
Le mythe de l’enfant sauvage révèle une histoire d’hu-
manité effrayante en nous laissant croire en une nature
généreuse qui prend soin des enfants que l’homme
abandonne monstrueusement. De nombreuses légendes
évoquent la présence d’enfants égarés dans la forêt
ou dans la jungle, élevés par des bêtes sauvages. Sans
doute, les légendes expriment-elles des phantasmes
séculaires plaçant la pensée mythique au-delà de toute
vraisemblance. Mais le mythe exprime avant tout « le
fait qu’un peuple prend son désir pour une réalité et
refaçonne l’univers selon son désir ».
Le mythe de l’enfant sauvage nous fascine parce qu’il
s’attache profondément aux fondements de notre
humanité. Ainsi, lorsque le récit n’appartient plus à
l’imaginaire mais provient d’une réalité terriante, nous
basculons dans un monde intrigant. Les histoires de
Victor de l’Aveyron ou bien d’Amala et Kamala sans
oublier les autres « cas » évoquent l’importance et la
place de l’éducation dans notre civilisation et ce qui
nous sépare de l’animalité. Cette rupture totale avec
le monde des hommes nous renvoie à la question de la
construction d’une vie à l’écart de toute civilisation.
Evoquer aujourd’hui le récit d’enfants sauvages, c’est
montrer la violence de la situation et le très grand
isolement des enfants. C’est interroger le mythe et
sa réalité, c’est s’interroger sur ces vies dépassant
tout entendement, c’est reconnaître que l’absence
d’éducation créé l’impossibilité de transmettre toute
pensée par le langage ne laissant à l’enfant que peu
de possibilités d’échapper à sa profonde solitude.
Nous ne cherchons pas à donner des réponses bien
au contraire, ce sont ces enfants sauvages qui nous
amènent à interroger notre rapport au monde. Le
conte nous le rappelle, l’histoire nous renvoie à des
questions essentielles qui sont l‘éducation, la pédago-
gie, la nécessité d’un environnement affectif dans le
développement de l’enfant : Quel sens accordons-nous
à l’acquisition de son évolution créatrice ?
Notre propos retrace une démarche éducative avec
ses convictions et ses remises en question. Il s’agit de
dégager de ce sujet troublant, l’importance de l’em-
preinte de l’homme sur l’homme et de le transposer
dans notre monde contemporain nos principes
d’éducation et de liberté semblent nous échapper.
« On a donc raison de dire que ce que nous faisons dépend de
ce que nous sommes ; mais il faut ajouter que nous sommes,
dans une certaine mesure, ce que nous faisons, et que nous
nous créons continuellement nous-mêmes.... Il y a des choses
que l’intelligence seule est capable de chercher, mais que, par
elle-même, elle ne trouvera jamais. Ces choses, l’instinct seul
les trouverait; mais il ne les cherchera jamais
Henri Bergson.
exprime la dimension cachée, invisible,
des personnages une évocation de leur monde in-
térieur - ce qu’ils perçoivent, ce qu’ils ressentent, ce
qu’ils projettent, mais aussi ce qu’ils véhiculent. Elle
parle de ce qu’ils sont au creux d’eux mêmes et de ce
qu’ils deviennent.
Confrontation des mondes intérieurs, incompréhension
des langages entre l’enfant sauvage et l’homme civilisé,
ou lien entre les deux enfants séparés, la vidéo évoque
plus qu’elle n’illustre.
On est dans la matière, la texture graphique - l’orga-
nique, le chaotique, ou la structure - les rythmes, les
dynamiques, les vibrations.
La vidéo est aussi une indication sémantique de décor,
qui permet, par la subjectivité des personnages, de
situer la forêt mythique originelle des deux enfants,
l’espace de l’enfermement, la forêt vécue lors de la
séparation, mais aussi les éléments naturels comme
la pluie, la neige, ou l’eau.
L’espace se dessine, se module, se déconstruit et se
transforme, racontant l’instantanéité des glissements
d’une certaine réalité à un espace mental, au souvenir,
à l’imaginaire, au langage intérieur.
Ainsi, la vidéo projetée sur le plateau donne une lecture
complémentaire à la narration, à ce qui se joue. Alors
peuvent se croiser différents niveaux de lecture pour
les spectateurs, sans que s’impose une vision.
et

est constituée d’un plateau qui
travaille le vide, en offrant une circulation uide des
entrées et des sorties. Un système de trappes permet
des jeux d’apparitions et de disparitions. L’idée de
cet espace est d’être un support pour la projection et
la lumière : réduit au minimum, les éléments scéni-
ques n’en sont que plus signiants. Non situé dans le
temps, cette scénographie ouvre sur un espace mental,
onirique, qui articule la temporalité du mythe à celle
plus évidente du présent.
S’y donne un lieu de toutes les projections et fantas-
mes, dessinant dans les intertisses du vide l’éblouis-
sement d’une nature; s’y trouve le dévoilement et le
souvenir de notre propre nature qui est ici contée et
idéalisée.

pour la scénographie de Bruno Lahontâa.
 est un élément de mise en scène évident
et invisible, inuençant le regard du spectateur à son
insu. Elle n’échappe pas au langage commun de la
création. En tant que matière tout comme le texte,
la mise en scène, la scénographie, l’image, l’univers
sonore, le corps, le jeu, elle est à la fois une contrainte,
une ouverture à des interprétations plutôt intuitives.
La lumière n’est rien sans la matière, elle navigue
entre ombre et clarté, du global au détail en jeu
d’oppositions permanent. Elle n’est pas source mais
révélateur de l’objet qu’elle traverse. Dans «Les en-
fants sauvages» on retrouve le jeu d’opposition entre
sauvage et civilisé, sombre mais protecteur, lumineux
mais surexposé. Inversement, pour «l’homme so-
cial» la clarté est salvatrice, l’ombre effrayante. Les
mouvements de l’un à l’autre révèlent les intentions
profondes.

Le premier tome de Tobie Lolness a été
récompensé par de nombreux prix :
- Prix VERSELE 2008, « label »,
catégorie « Cinq chouettes » (13-14 ans)
- Prix Sorcières 2007
- Grand Prix de l’imaginaire 2007
- Prix Andersen 2007 (Italie)
- Prix Tam-Tam / Je Bouquine 2006
- Prix Lire au collège 2006
- Prix 12-14 de littérature pour
adolescents, décerné par le Salon
du livre de Brive-la-Gaillarde
- Prix Ibbylit - catégorie roman, décerné
par le Salon du livre de jeunesse de Namur
- Grand Prix de l’Imaginaire 2007
catégorie roman jeunesse
- Prix Saint Exupéry 2006
catégorie roman (ce prix « couronne
des œuvres littéraires destinées à la
jeunesse dont les thèmes et l’inspiration
exaltent les qualités d’enthousiasme,
d’optimisme et de générosité qui furent
celles d’Antoine de Saint-Exupéry »)
- Prix Millepages jeunesse 2006.
Il est déjà traduit en 23 langues.
Avec le projet collectif Les Enfants
Sauvages, Timothée de Fombelle
se consacre pour la première fois
au théâtre jeune public.
Timothée de Fombelle
Professeur de Lettres, il se tourne tôt vers
le théâtre. Il crée en 1990 une compagnie
théâtrale pour laquelle il écrit des pièces
qu’il met lui-même en scène.
Sa pièce, Le Phare, créée en septembre
2001 au Théâtre du Marais, mise en scène
par Nicole Aubry, avec le comédien Clément
Sibony, est lauréate du Prix du Soufeur
2002 et des Journées d’auteurs de théâtre
de Lyon. Elle a aussi été présentée lors de
la Journée des écritures contemporaines
organisée et diffusée par France-Culture
au Festival d’Avignon 2002. Elle est tra-
duite en plusieurs langues et a été jouée en
Russie, Lituanie, Pologne et au Canada. Il
collaborera à sa traduction en anglais, lors
de la Banff Play Rites Colony, au Canada,
en 2004.
Je danse toujours, est lue à Texte Nu, lors
du Festival d’Avignon 2002 puis au théâtre
du Rond Point ; elle est éditée chez Actes
Sud en 2003. Il met en scène sa pièce Rose
Cats au Théâtre du Renard en janvier
2004, pièce qui a reçu l’Aide à la création
du Ministère de la Culture en 2004. Vango,
une pièce écrite pour sept comédiens, est
en cours de montage, ainsi qu’un spectacle
réunissant boxe et jazz autour du boxeur
Freddy Saïd Skouma. Il écrit La Baignoire
et les deux chaises, feuilleton théâtral de
15 auteurs, pour le théâtre du Rond-Point,
en 2005.
Timothée de Fombelle écrit aussi pour la
radio (La mouche du Pharaon, France-
Culture, 2003), Je sais tout, France Culture
2006), et pour des événements théâtraux
comme le Mois Molière à Versailles en 2003
(texte publié à l’Avant-Scène Théâtre).
En 2006, il se tourne vers un premier roman
avec Tobie Lolness, qui rencontre un
grand succès. La trilogie Tobie Lolness narre
les aventures de Tobie et de ses proches -
créatures d’un millimètre et demi - vivant
dans un arbre-monde. Un grand roman
d’aventure, d’amitié et d’amour. Un roman
passionnant, plein de rebondissements et
aux personnages attachants. Un univers
profondément original, très imaginatif et
très cohérent. Une belle écriture person-
nelle, inventive, poétique et imagée.
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