Marie Louise O`Murphy 1737-1814

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Marie Louise O’Murphy
1737‐1814
Association Amoureux d’Art en Auvergne Centre Municipal Jean‐Richepin 21 rue Jean‐Richepin 63000 Clermont‐Ferrand
06 86 70 68 61 www.quatrea.com Elle s’est éteinte à l’âge de 77 ans le 11 décembre 1814 à Paris. Elle avait été le modèle du peintre Boucher et la maitresse de Louis XV. Son premier mariage fit d’elle une comtesse, et la tante du général Desaix. Elle eut trois maris et posséda une imposante fortune. Elle s’appelait Marie Louise O’Murphy. Elle est née le 21 octobre 1737 dans une famille d’origine irlandaise installée à Paris dans le quartier du Palais‐Royal. Marie Louise a quinze ans lorsqu’elle pose pour deux nus de Boucher qui l’immortaliseront. L’un se trouve aujourd’hui à Munich et l’autre à Cologne. Casanova qui la rencontre à cette même époque n’est pas insensible aux Le tableau de Boucher pour lequel elle posa en 1752 charmes de la jeune fille : « Le ciseau de Praxitèle, écrit‐il dans ses Mémoires, n’avait jamais pu produire quelque chose de plus parfait… Elle avait tout ce que la nature et l’art des peintres peuvent réunir de plus beau. La beauté de ses traits avait quelque chose de si suave qu’elle portait à l’âme un sentiment indéfinissable de bonheur, un calme délicieux. » Peut‐être est‐ce par l’intermédiaire des tableaux de Boucher que Louis XV découvrit la beauté de Marie Louise. Madame de Pompadour demeurait sa favorite mais elle avait cessé d’être sa maîtresse. Aussi s’accommodait‐elle des amours du monarque avec de très jeunes personnes. La liaison de Marie Louise avec le roi débute en mars 1753. La belle Morphise, comme on l’appelle, enchante « l’éternel ennuyé » par sa jeunesse, sa gaîté et son esprit. Il la couvre de cadeaux. Il est même question de la présenter à la cour. Pour Mme de Pompadour, Marie Louise commençait à faire de l’ombre. Elle fut révoquée du jour au lendemain en novembre 1755. Si l’on en croit le marquis d’Argenson l’affaire fut promptement réglée : « On lui enjoignit à quatre heures du matin de partir pour Paris, et y fut conduite : là elle reçut l'ordre imprévu de se marier, et il fallut bien obéir ; aussitôt après son mariage, on la fit partir pour la province de son mari. » Fort richement dotée, elle fut mariée le 25 novembre 1757 avec un gentilhomme Peut‐être est‐ce elle qui posa pour cet autre tableau de Boucher. auvergnat Jacques Pelet de Beaufranchet, comte d’Ayat. Pour qui a connu Paris et Versailles, la vie à Saint‐Hilaire d’Ayat, aujourd’hui Ayat‐sur‐Sioule, a pu paraître rude et monotone. La France est entrée dans une longue guerre, celle de sept ans. Aussi le mari de Marie Louise est‐il plus souvent dans son régiment qu’auprès de sa famille. Le 5 novembre 1757, Jacques de Beaufranchet meurt à la bataille de Rosbach. Il a 26 ans et ne connaitra pas le garçon que Marie Louise porte va mettre au monde moins d’un mois après son décès. A vingt ans, Marie Louise est déjà veuve. Elle quitte Ayat pour s’installer à Riom où elle loue le pavillon Dumesnil. Elle fait la connaissance de François Nicolas Le Normant de la Gravière qu’elle épouse en 1759 et avec qui elle s’installe dans l’hôtel Courtin rue de l’horloge. Après plus de 10 ans d’exil, Marie Louise revient à Paris au milieu des années 1760. L’historien Camille Pascal a pu établir que Louis XV l’avait rappelé près de lui après la mort de Mme de Pompadour et que sa fille née en 1768 était d’ascendance royale. Marie Louise est veuve pour la seconde fois en 1783. Elle est à la tête d’une véritable fortune. Elle est propriétaire de l’hôtel Benoit de Sainte‐Paulle à Paris et du château de Soisy dans l’actuel département de l’Essonne. Dans les premières années de la Révolution, elle est se montre favorable aux idées nouvelles comme son fils Louis qui combat à Valmy et son neveu, le futur général Desaix. Mais avec la Terreur, tout noble devenait un suspect, Marie fut arrêtée et emprisonnée à Sainte‐Pélagie en mars 1794. Pendant son incarcération, les habitants de Soisy rédigeront une pétition demandant au Comité de Sûreté générale la libération de leur châtelaine. Marie Louise sera libérée après la chute de Robespierre. Au printemps 1795, Marie‐Louise qui a cinquante‐huit ans va se marier pour la troisième fois avec Louis‐Philippe Dumont ; il a 28 ans de moins qu’elle. Mais cette union sera extrêmement brève, Marie‐Louise et son jeune époux divorcent le 16 décembre 1798. En 1800, à l’occasion du décès du général Desaix, tué à Marengo, Marie Louise est reçu par Bonaparte en personne. Elle finit ses jours 34 rue Laffitte à Paris dans l’appartement de sa fille Marguerite Victoire, le fruit de ses amours avec Louis XV. Jean‐Pierre Bellon Bibliographie Edmond et Jules de Goncourt, Les maîtresses de Louis XV et autres portraits de femmes, Robert Laffont, 2003. Jean Nicolle, Madame de Pompadour et la société de son temps, Albatros, 1980. Camille Pascal, Le goût du roi, Louis XV et Marie‐Louise O’Murphy, Perrin, 2006. Georges Paul, Flaghac et la belle Morphise, Almanach de Brioude, 1955. Armand Sauzet, Desaix le Sultan juste, Hachette, 1954. Duncan Sprott, Notre‐Dame des pommes de terre, Robert Laffont, 1997. Le testament olographe de Marie Louise O’Murphy (archives nationales) 
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