Emmelene : Quand les Aborigènes font leurs cartes comme vous avez vu, c’est parce qu’ils sont en train de chanter le territoire. Ils chantent à
partir de chaque petit coin qu’ils voient, qui peut être une pierre, un rocher, une plante, un animal, quelque chose qui se passe. Donc nous, quand
on va se balader là – il fait un tout petit peu froid ! on peut sauter si vous voulez – on va regarder autour de nous et essayer de nommer les choses
comme si vous étiez des Aborigènes et comme si vous pensiez aux choses que vous aimez bien et qui feraient partie de votre famille. Des choses,
ça peut être des sensations, des éléments, des plantes, des animaux, on va en voir. On va regarder autour de nous, on va se balader. Cette balade,
on commence devant des maisons. Parce qu’avec les Aborigènes, il y a quelque chose de très important : quand les Européens sont venus, ils ont
dit : il n’y a pas de maisons ici, il n’y a pas d’agriculture, il n’y a pas d’élevage, ça veut dire que personne n’habite là, on peut s’y installer. Et ils
se sont installés parce qu’ils pensaient que c’était terra nullius, pourtant il y avaient ces gens qui habitaient là depuis soixante-mille ans. Ils
avaient tout une autre façon de vivre où ils n’avaient pas besoin de maison, pas besoin de mettre de clôtures pour faire de l’agriculture parce
qu’ils avaient une autre façon de se nourrir et une autre façon de se déplacer qui était semi-nomade.
Donc nous aurons plusieurs étapes. D’abord ce jardin qui a mille ans, il y a beaucoup de plantes médicinales, cultivées au Prieuré depuis si
longtemps par rapport à la ville de Quimper. On continuera devant des maison, ensuite il y aura des champs avec des vaches, et après on passera
en-dessous d’un pont, pour ensuite entrer dans un bois. Le bois qui est à l’état naturel avec de grands arbres.
Je vous invite à écrire des mots ou des petites phrases. Quand on est au fond du bois, vous me les lirez. Et ensuite nous les donnerons au groupe
de rock qui en fera une chanson, ça veut dire que tous ensemble on aura écrit une chanson.
Quelqu’un a écrit « vie partout. » Bien sûr vous pouvez nommer ce que vous voyez, mais plutôt que de dire arbre, dites ce que c’est comme
arbre, chêne, châtaignier ou houx. Essayez de voir et sentir les esprits de la forêt. Vous avez une très grande liberté. On avance, comme ça on va
se réchauffer un peu, et tout en marchant on peut parler, et vous réfléchissez et vous notez les idées que vous avez – mais des idées personnelles,
des petites choses vraiment à vous-mêmes. Vous pouvez parler bien sûr avec vos amis mais c’est surtout à chacun de choisir son petit mot – ou
ses mots. Ca peut être autant que vous voulez et ça peut être un seul.