Prise en charge des complications infectieuses de la maladie

Prise en charge des
complications infectieuses
de la maladie diverticulaire
R
esum
e
La maladie diverticulaire serait dans les pays d
evelopp
es li
ee au r
egime pauvre en
fibres. C’est un enjeu de sant
e publique, puisque la fr
equence de la diverticulose
colique augmente avec l’^
age et atteint une fr
equence de plus de 60 %
al
^
age de
80 ans dans la population g
en
erale. La maladie diverticulaire touche le sigmoı¨de
dans plus de 90 % des cas. Les complications infectieuses sont les plus
fr
equentes et rev^
etent divers tableaux depuis la diverticulite non compliqu
ee
jusqu’
alap
eritonite stercorale. Le traitement
a vis
ee curative des pouss
ees non
compliqu
ees repose sur le traitement antibiotique. Celui des pouss
ees compli-
qu
ees peut associer au traitement m
edical un drainage radiologique ou justifier
une intervention chirurgicale en urgence en cas de p
eritonite. La voie d’abord
laparoscopique a
et
er
ecemment d
evelopp
ee pour traiter les p
eritonites
diverticulaires non stercorales chez des malades immunocomp
etents. Sa place
r
eelle reste
ad
efinir. L’intervention de Hartmann reste la r
ef
erence dans la
p
eritonite stercorale et lorsque les conditions ne sont pas favorables. Une
meilleure connaissance de l’histoire de la maladie a permis de remettre en cause
les indications de chirurgie prophylactique
a distance de plusieurs pouss
ees de
diverticulite. En effet, les pouss
ees graves sont inaugurales, les pouss
ees
ult
erieures ont une fr
equence faible et une mortalit
e comparable
a celle de la
chirurgie prophylactique. Les malades transplant
es, immunod
eprim
es ou devant
prendre des traitements qui augmentent le risque de perforation (AINS,
corticoı¨des...) pourraient n
ecessiter une r
esection sigmoı¨dienne prophylactique
m^
eme si le b
en
efice de cette attitude n’a pas
et
ed
emontr
e. La chirurgie
a
distance des pouss
ees a maintenant pour but de traiter les complications de la
maladie (fistule, st
enose symptomatique), en cas de doute diagnostique avec un
cancer colique ou d’exceptionnelles pouss
ees it
eratives invalidantes par leur
fr
equence. La laparoscopie est la voie d’abord privil
egi
ee dans les sigmoı¨decto-
mies r
ealis
ees
a distance des pouss
ees.
nMots cl
es : diverticule colique, diverticulite, p
eritonite, sigmoı¨dectomie, traitement, lavage
p
eriton
eal laparoscopique
Abstract
Diverticular disease is due to the low fiber diet in developed countries. This is a
public health issue since the frequency of diverticular disease increases with age
and reached a frequency of more than 60% at the age of 80 years in the general
population. Diverticular disease affects the sigmoid colon in 90% of cases.
Infectious complications are the most frequent with various presentations from
the uncomplicated diverticulitis to faecal peritonitis. Curative treatment of
uncomplicated diverticulitis is based on antibiotic treatment. The treatment of
complicated diverticulitis may involve medical treatment associated to a
radiological drainage or to emergency surgery especially in cases of peritonitis.
Management of colonic
diverticular disease
infectious complications
Richard Douard, Philippe Wind
H^
opital Avicenne
service de chirurgie g
en
erale et digestive,
125, rue de Stalingrad,
93006 Bobigny ;
UFR SMBH,
Universit
e Paris XIII,
Bobigny
HEPATO
y
GASTRO
et Oncologie digestive
Tir
es-
a-part : R. Douard
Pour citer cet article : Douard R, Wind P. Prise en charge des complications infectieuses de la
maladie diverticulaire. H
epato Gastro 2012 ; 19 : 419-425. doi : 10.1684/hpg.2012.0737
doi: 10.1684/hpg.2012.0737
419
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 19 n86, juin 2012
ini-revueM
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La maladie diverticulaire pose un r
eel probl
eme
de sant
e publique en raison de sa grande fr
equence
qui augmente avec l’^
age et atteint plus de 60 % de la
population de plus de 80 ans [1]. C’est une maladie de
civilisation li
ee
a la modification des habitudes alimentaires
dans les pays d
evelopp
es, qui touche principalement le
c^
olon gauche dans les pays occidentaux et le c^
olon droit
dans les pays asiatiques [2].
‘‘ La maladie diverticulaire pose un re´el
proble`me de sante´ publique en raison de sa
grande fre´quence qui augmente avec l’aˆge’’
Plus de 99 % des malades atteints de diverticulose ont une
atteinte du sigmoı¨de [3]. Cette atteinte est responsable de
sympt^
omes qu’il est difficile de diff
erencier d’une colopa-
thie fonctionnelle et de complications infectieuses et
h
emorragiques. La complication infectieuse la plus cou-
rante est la diverticulite sigmoı¨dienne. La prise en charge
des pouss
ees de diverticulite non compliqu
ees est domin
ee
par le traitement m
edical, alors que les p
eritonites d’origine
diverticulaire requi
erent un traitement chirurgical. Depuis
1969 et les travaux de Parks [4], la chirurgie prophylactique
de la maladie diverticulaire
etait d
efendue chez les malades
ayant eu plusieurs pouss
ees ou une pouss
ee s
ev
ere
pour pr
evenir la survenue de nouvelles pouss
ees r
eput
ees
moins sensibles au traitement m
edical. Il
etait consid
er
e
que le risque de r
ecidive apr
es une premi
ere pouss
ee
de sigmoı¨dite
etait de 20 % et apr
es deux pouss
ees
de 40 %. Les pouss
ees s
ev
eres
etaient r
eput
ees r
ecidiver
dans pr
es de 40 % des cas [5]. Cette attitude avait
inspir
e les recommandations notamment am
ericaines et
franc¸aises [4-7]. R
ecemment, une meilleure connaissance
de la maladie a permis de remettre en cause le bien-fond
e
des indications prophylactiques, ce qui entraı
ˆne un certain
d
ecalage entre les recommandations professionnelles et les
donn
ees scientifiques actuelles.
Le but de la pr
esente revue est de faire le point sur la prise
en charge curative et pr
eventive des pouss
ees de
diverticulites et de leurs complications
a la lumi
ere des
donn
ees r
ecentes de la litt
erature.
Ge´ne´ralite´s, histoire de la maladie
Les connaissances sur l’histoire de la maladie
ont beaucoup e´volue´
Un diverticule colique est une hernie de la muqueuse
a
travers la paroi colique au niveau des points de faiblesse
que constitue le passage des vaisseaux dans la musculeuse
[8]. Une hyperpression dans la lumi
ere colique en serait la
cause [8], favoris
ee par les habitudes alimentaires des pays
d
evelopp
es, c’est-
a-dire un r
egime riche en viande rouge et
pauvre en fibres [9]. Les complications infectieuses
appel
ees diverticulites touchent 25 % des malades por-
teurs d’une diverticulose colique [8]. Ces pouss
ees seraient
dues
a l’obstruction d’un diverticule par impaction de
selles. Du fait de la s
ecr
etion de mucus au sein du
diverticule obtur
e, l’augmentation de la pression produirait
une ulc
eration, une isch
emie locale voire une perforation
de la muqueuse diverticulaire. La prise de corticost
eroı¨des
(OR 2,74), d’AINS (RR 2,97) et d’antalgiques opiac
es (OR
2,16) sont des facteurs de risque d
emontr
es de perforation
diverticulaire [10]. Le tabac a aussi
et
e
evoqu
e comme
facteur de risque de diverticulite compliqu
ee [11].
The laparoscopic approach has been recently developed to treat non-faecal
peritonitis in immunocompetent patients. The real place of this new technique
remains to be defined. The Hartmann procedure is the procedure of choice in the
fecal peritonitis and when conditions are not favourable. A better understanding
of the history of the disease has led to question the indications for prophylactic
surgery after several bouts of diverticulitis. Indeed, complicated diverticulitis are
inaugural, diverticulitis recurrence have a low frequency and a low mortality,
which is comparable to that of prophylactic surgery. Transplant patients,
immunocompromised patients or patients who need treatments that increase
the risk of perforation (NSAID, steroids...) may be proposed for prophylactic
sigmoid resection even if the benefit of this approach has not been
demonstrated. Elective surgery for diverticular disease is now intented to treat
complications (fistula, symptomatic stenosis), persistent diagnostic doubt with
colon cancer) or for rare patients having recurrent and disabling bouts of
diverticulitis. Laparoscopy is the preferred surgical approach in elective
sigmoidectomies.
nKey words: colon diverticular disease, diverticulitis, peritonitis, sigmoidectomy, treatment,
laparoscopic peritoneal lavage
420 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 19 n86, juin 2012
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‘‘ Les diverticulites touchent 25 %
des malades porteurs d’une diverticulose
colique’’
Le dogme, longtemps d
efendu,
etait que les pouss
ees
successives
etaient de moins en moins sensibles au
traitement m
edical et de plus en plus compliqu
ees [4] ce
qui l
egitimait les r
esections chirurgicales prophylactiques.
A la lumi
ere de la litt
erature r
ecente, l’histoire de la maladie
est diff
erente de ce qui avait
et
e rapport
e initialement.
Plusieurs faits marquants sont maintenant bien
etablis :
une premi
ere pouss
ee de diverticulite est suivie d’un taux
de r
ecidive faible de 2 % par an et d’un risque d’une
intervention en urgence de 1 cas pour 2 000 patients-
ann
ees de suivi [12]. Le taux de mortalit
eli
e
a une r
ecidive
compliqu
ee est inf
erieur
a celui de la chirurgie prophy-
lactique. Dans une s
erie de 2010, le taux de pouss
ees
compliqu
ees apr
es un premier
episode non compliqu
ea
et
e mesur
e
a 5 % avec un suivi de 5 ans [13] ;
apr
es un
episode de diverticulite, 20 % des malades
auront une r
ecidive et 5 % auront deux nouveaux
episodes
ou plus [13] ;
les r
ecidives sont plus fr
equentes dans les 12 mois apr
es
une premi
ere pouss
ee [13] ;
les formes compliqu
ees sont inaugurales de la maladie
dans plus de 75 % des cas [14] ;
les formes compliqu
ees sont suivies d’un taux de r
ecidive
faible en aucun cas sup
erieur
a celui des pouss
ees non
compliqu
ees [13]. Les s
eries de lavage colique laparosco-
piques pour p
eritonite par perforation diverticulaire sans
sigmoı¨dectomie prophylactique ult
erieure rapportent des
taux de r
ecidive de seulement 2 % [15]. Dans une s
erie de
2008, le taux de r
ecidive apr
es pouss
ee compliqu
ee a
et
e
mesur
e
a 24 % contre 23 % apr
es pouss
ee non compliqu
ee
[13] ;
la maladie n’a pas une
evolution plus agressive chez les
sujets jeunes. Le risque de r
ecidive est li
e
a une plus grande
dur
ee d’
evolution de la maladie en raison de l’esp
erance de
vie sup
erieure et non
a une
evolutivit
e diff
erente [16] ;
les patients transplant
es et sous corticoı¨des ont des taux
de diverticulites sup
erieurs et la mortalit
e associ
ee
a ces
pouss
ees est sup
erieure
a la population g
en
erale [17].
Diagnostic des diverticulites
Le diagnostic de diverticulite sigmoı¨dienne repose clini-
quement sur une douleur de la fosse iliaque gauche (93-
100 % des cas) associ
e
adelafi
evre (57-100 %) et
aun
syndrome inflammatoire biologique. L’hyperleucocytose
est observ
ee dans 69
a 83 % des cas [8]. C’est le classique
tableau d’appendicite
a gauche. Des signes localis
es ou
g
en
eralis
es d’irritation p
eriton
eale et des signes de choc
peuvent ^
etre associ
es en cas de diverticulite compliqu
ee
d’une perforation ou d’un abc
es. On distinguera la
diverticulite sigmoı¨dienne non compliqu
ee des formes
compliqu
ees de perforation (abc
es, p
eritonites) (figures 1
et 2). Le diagnostic positif et l’
evaluation du degr
e
de s
ev
erit
e reposent sur les signes cliniques et sur la
TDM abdominale (tableau 1) [18], qui a une sp
ecificit
ede
100 % et une sensibilit
e de 97 % dans le diagnostic
de diverticulite [19]. On ne peut pas parler de pouss
ee
de sigmoı¨dite prouv
ee sans disposer d’un examen
tomodensitom
etrique. Plusieurs classifications ont
et
e
d
evelopp
ees pour d
ecrire les stades des diverticulites, mais
la plus utilis
ee est celle d’ Hinchey [20] qui classe les
pouss
ees compliqu
ees en quatre stades (tableau 2).
‘‘ Une pousse´e n’est prouve´e que si
elle est affirme´e par un scanner’’
‘‘ Le diagnostic de diverticulite sigmoı¨dienne
repose sur le classique tableau
d’appendicite a` gauche’’
Traitement curatif des diverticulites
Le traitement antibiotique est la base
du traitement des diverticulites
Le traitement des pouss
ees de diverticulite non compli-
qu
ees repose sur une antibioth
erapie de 7
a 10 jours qui
peut ^
etre administr
ee par voie orale en ambulatoire en
l’absence de signe de gravit
e. Les antibioth
erapies
< 3 >
R
Figure 1. Coupe tomodensitom
etrique montrant une diverticulite
perfor
ee localement (air extradigestif).
421
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 19 n86, juin 2012
Diverticulite colique
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recommand
ees associent p
enicilline A et acide clavula-
nique ou c
ephalosporine de 3
e
g
en
eration et imidazol
e. En
cas d’allergie une fluoroquinolone est propos
ee en
association avec un imidazol
e. L’hospitalisation est pro-
pos
ee en cas de gravit
e clinique et/ou tomodensitom
e-
trique. Il est classique d’associer un r
egime sans r
esidu
pendant la diverticulite. Le taux de succ
es est de 70
a
100 % pour les diverticulites non compliqu
ees [6, 7].
L’av
enement de la TDM a permis de mettre en
evidence la
pr
esence d’air extradigestif au contact du diverticule
incrimin
e dans de nombreux cas. Lorsqu’une bonne
tol
erance clinique de ces pouss
ees compliqu
ees est
observ
ee, l’extension des indications du traitement m
edical
est possible avec d’excellents r
esultats. Les abc
es de moins
de 5 cm r
epondent r
eguli
erement au traitement m
edical
seul
eventuellement prolong
e. Les abc
es de plus de 5 cm
peuvent justifier d’un drainage radiologique percutan
een
association avec le traitement m
edical. Le recours au
drainage a permis de r
eduire les indications chirurgicales
pour les pouss
ees Hinchey I. En cas d’
echec du traitement
m
edical drainage radiologique, une intervention de
r
esection sigmoı¨dienne avec anastomose, prot
eg
ee ou
non, reste indiqu
ee. Les abc
es pelviens de plus de 5 cm
(Hinchey II) peuvent ^
etre drain
es radiologiquement mais le
succ
es est moins r
egulier [6]. En cas d’
echec du traitement
m
edical drainage radiologique, plusieurs techniques
sont propos
ees : une r
esection-anastomose, prot
eg
ee ou
non, un lavage-drainage laparoscopique. Lorsque le petit
bassin est trop inflammatoire et qu’un lavage-drainage
n’est pas envisageable, la r
ealisation d’une intervention de
Hartmann peut s’av
erer n
ecessaire [6].
‘‘ Les abce`s de plus de 5 cm peuvent justifier
d’un drainage radiologique percutane´
en association avec le traitement me´ dical’’
Le lavage-drainage laparoscopique est une
technique prometteuse
L’av
enement de la laparoscopie a permis le d
eveloppement
d’une nouvelle technique de prise en charge des compli-
cations de la diverticulite. Un lavage laparoscopique sans
r
esection peut-^
etre propos
e, mais sa place parmi les autres
techniques reste
ad
efinir. Dans une s
erie de 100 malades
inclus prospectivement [15], le lavage a
et
e propos
e en cas
d’abc
es r
esistant au traitement m
edical ou de p
eritonite
non stercorale en remplacement du Hartmann ou de la
r
esection sigmoı¨dienne avec r
etablissement prot
eg
eou
non. Aucune r
esection sigmoı¨dienne
a distance n’a
et
e
propos
ee conform
ement aux connaissances r
ecentes sur
cette maladie. Quatre-vingt douze pour cent des lavages
ont
et
e effectu
es apr
es exclusion des p
eritonites sterco-
rales, 2 malades ont
et
er
eop
er
es et 3 malades sont morts
dont deux
etaient immunod
eprim
es. Le lavage laparosco-
pique semble indiqu
e en cas d’
echec du traitement d’un
abc
es ou en cas de p
eritonite purulente chez des malades
immunocomp
etents capables de supporter une deuxi
eme
intervention en cas d’
echec.
Les diff
erents traitements chirurgicaux n’ont
et
e que
rarement compar
es entre eux, aussi les choix restent-ils
indicatifs, li
es
a l’exp
erience des chirurgiens et surtout aux
co-morbidit
es du malade op
er
e. L’existence d’une
< 3 >
R
Figure 2. Reconstruction frontale tomodensitom
etrique du m^
eme
malade montrant l’air extradigestif au contact du foyer de sigmoı¨dite.
Tableau 1. Classification des diverticulites
complique´es selon Hinchey [20]
Stade Description
I Abce`s pe´ricolique ou me´sente´rique
II Abce`s pelvien collecte´
III Pe´ritonite purulente ge´ne´ralise´e
IV Pe´ritonite stercorale ge´ne´ralise´e
Tableau 2. Classification scannographique
des diverticulites [18]
Pousse´ e mode´re´e Pousse´e se´ve`re
Constatations E
´paississement de la
paroi colique <5mm
Infiltration de la graisse
pe´ricolique
Abce`s
Air extradigestif
Produit de contraste
extradigestif
422 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 19 n86, juin 2012
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d
efaillance multivisc
erale et de comorbidit
es importantes
doivent conduire
a
eviter les anastomoses
a risque. Dans de
rares cas, la mise en colostomie de la perforation peut
s’av
erer facile et constituer une alternative
a l’intervention
de r
ef
erence.
En cas de p
eritonite purulente (Hinchey III), la r
esection-
anastomose prot
eg
ee ou non est recommand
ee. Le
lavage-drainage laparoscopique a
egalement
et
e propos
e
avec des r
esultats prometteurs. En cas d’instabilit
e
h
emodynamique et/ou chez des patients ayant de lourdes
comorbidit
es, une intervention de Hartmann reste souvent
propos
ee [6].
‘‘ L’intervention de Hartmann reste
la re´fe´rence dans la pe´ ritonite
stercorale’’
En cas de p
eritonite stercorale (Hinchey IV), l’intervention
de Hartmann qui comprend la r
esection sigmoı¨dienne sans
r
etablissement de la continuit
e est l’intervention de
r
ef
erence.
Traitement prophylactique des pousse´es
de diverticulite
Traitement me´dical
Des traitements m
edicaux ont
et
e propos
es pour pr
evenir
la survenue de pouss
ees de diverticulites en pr
evention
primaire chez des malades porteurs de diverticules n’ayant
jamais fait de pouss
ees de diverticulites ou en pr
evention
secondaire apr
es la survenue d’une premi
ere pouss
ee. Le
r
egime riche en fibres, les d
eriv
es du 5-ASA, des
probiotiques et des antibiotiques peu absorb
es par le tube
digestif ont
et
e propos
es dans ces indications.
Seul ou en association, le r
egime enrichi en fibres a montr
e
une diminution des sympt^
omes li
es
a la diverticulose
colique [21]. Un r
egime enrichi en fibres a
egalement
montr
e son efficacit
eenpr
evention primaire de la survenue
de pouss
ees de diverticulites.
‘‘ Seul ou en association, le re´ gime enrichi
en fibres a montre´ une diminution
des symptoˆmes lie´s a` la diverticulose colique’’
L’association
a des cures discontinues de rifaximine
(antibiotique peu absorb
e par le tube digestif) est plus
efficace encore dans la pr
evention de la survenue des
diverticulites. L’association du r
egime
aund
eriv
e du 5-ASA
(Mesalazine) serait sup
erieure
a la prise discontinue de
rifaximine. N
eanmoins, l’int
er^
et de ces traitements reste
limit
e puisque pour
eviter une pouss
ee de diverticulite par
an il faut traiter 57 malades par un r
egime enrichi en fibres
et des cures discontinues de rifaximine [21]. En pr
evention
secondaire, l’utilisation de mesalazine en association
adela
rifaximine semble plus efficace encore que la rifaximine
seule et les probiotiques sont plus efficaces que le placebo
[21]. L’ensemble de ces donn
ees reste insuffisante pour
proposer en pr
evention primaire ou secondaire en routine
l’un quelconque de ces traitements [6].
Chirurgie prophylactique
‘‘ Les indications de chirurgie prophylactique
doivent devenir exceptionnelles’’
Les nouvelles donn
ees sur l’histoire de la maladie
permettent de mieux cibler les indications de la chirurgie
prophylactique. Cette chirurgie n’a plus d’indication dans
la pr
evention de la survenue de pouss
ees compliqu
ees
ult
erieures apr
es une ou plusieurs pouss
ees. M^
eme apr
es
une pouss
ee compliqu
ee, les donn
ees de la litt
erature ne
permettent pas de proposer une r
esection prophylactique.
Ce dernier point reste pourtant encore d
ebattu et les
recommandations permettent de le proposer [6]. En effet
la chirurgie prophylactique s’accompagne d’une mortalit
e
de 1
a 2,3 % et d’une morbidit
ede25
a 55 % [22] alors
que :
(i) la mortalit
eli
ee
a la maladie diverticulaire chez les
malades ayant un ant
ec
edent de pouss
ee est tr
es basse ;
(ii) la premi
ere pouss
ee est celle qui se complique le plus
souvent puisque 75
a 96 % des perforations surviennent
chez des malades sans ant
ec
edent ;
(iii) des r
ecidives de diverticulite surviennent chez 3-
13 % des malades op
er
es ;
(iv) 25 % des malades op
er
es d’une sigmoı¨dectomie
pour maladie diverticulaire auraient des s
equelles fonc-
tionnelles de leur op
eration [23].
‘‘ La chirurgie prophylactique n’a plus
d’indications dans la pre´ vention
de la survenue de pousse´es complique´es que
ce soit apre`s une ou plusieurs pousse´es’’
La chirurgie prophylactique chez le sujet de moins de 50
ans apr
es une pouss
ee qu’elle soit grave ou pas ne semble
pas plus fond
ee [16]. La chirurgie prophylactique chez le
sujet transplant
e, immunod
eprim
e ou sous corticoı¨des
repose sur des preuves mais il n’est pas
etabli que cette
r
esection doive ^
etre propos
ee apr
es une ou deux pouss
ees
423
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 19 n86, juin 2012
Diverticulite colique
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