Activitéphysique,sportet cancer CentreFrançoisBACLESSE-CAEN Adressedusite:www.docvadis.fr/oncologie-baclesse Ilpeutparaîtreincongrud’associersportetcancer.MêmeJeandeLaFontainen’aurait pasoséunefableoùlecrabeetlelièvrecourentcôteàcôte.Pourtant,au-delàdes slogans«Manger,Bouger»,deplusenplusdechercheursetdemédecinss’intéressent àl’associationentreactivitéphysiqueetcancer.Cesdernièresannées,denombreuses étudesontétablilerôlepréventifd’uneactivitéphysiquerégulièrepouréviterla survenuedecertainscancers.Lorsquelamaladieest,malgrétout,survenue,queles traitementssontterminés,larepriserapided’uneactivitéphysiquecontribuesouventau retouràlanormaleetàl’améliorationdelaqualitédelavie;ellepeut,parfois,améliorer lepronostic.Enfin,nombreusessontlesassociationssportivesquioeuvrentpourlalutte contrelecancerenorganisantdesmanifestationsoùlesbienportantscourent,luttent oujouentpouraiderlesmalades. -1–Activitéphysiqueetprévention L’activitéphysique,c’estlapratiquerégulièred'unsport,maisaussilemodede vie.Ellepeutêtretrèsvariableselonlaprofession,ledegrédesédentarité,la pratiqued'activitésquotidiennes:marche,vélo,escaliers,tâchesménagères, etc.. Desméthodesscientifiquesexistentpourmesurerl'intensitédel'activité physique.Desquestionnairesappropriéspermettentdel’évalueretdes abaquesontétéétablispourlaquantifieretfairedescomparaisons.Leseffets biologiquesd’uneactivitéphysiquerégulièreetsoutenuesonttoujours bénéfiques,maistrèsvariablesselonlesorganesetlesfonctionsétudiées: systèmecardio-vasculaire,respiratoire,étatosseux,maintiendupoids, métabolismedesgraisses,etc. Encequiconcernelecancer,l'activitéphysiqueauneffetpréventif incontestable,proportionnelàl'intensitédel'activité.Toutefois,ceteffetn'est pasidentiquepourtouslestypesdecancer. EnFrance,uneexpertisecollectivedel’INSERM(InstitutNationaldela RechercheMédicale),publiéeen2008etbaséesurl’analysedetouslesarticles scientifiquesparussurlesujet,aétablilerôleprotecteurincontestablede l’activitéphysiquesurlescancersfréquentspourlesquelslescohortes étudiéessontsuffisantesetlesétudeslesplusnombreuses.Surlesautres localisations,soitlenombredesujetsestinsuffisantpourconclure,soitles étudessontcontradictoires.Lesmécanismesbiologiquesdeceteffet protecteurontégalementétéétudiés. C'estpourlecancerducolonquelespreuvesdel’effetpréventifdel’activité physiquesontlesplusclaires:43étudessur51ontmontréunediminutiondu risquemoyennede40à50%lorsquel’activitéphysiqueestlaplusimportante .Ceteffetprotecteurestproportionnelàl'intensitédel'activitépour25des29 étudesayantcomparéintensitéetrésultat. Pourlecancerdusein,45/64étudesparuesen2006,ontmontréune réductionmoyennede30à40%chezlessujetsayantl’activitéphysiquela plusimportante.Ceteffetestproportionnelàl'intensitédel'activitépour20/23 étudesayantfaitcetterecherche.Leseuilminimalefficacesesitueautourde4 hdemarchesoutenueparsemaine. Parailleurs,desétudesrécentesmontrentqu’uneactivitéphysiquedecetype (marche3à5hparsemaine)diminuelerisquededécèsouderécidivede20à 50%chezdesfemmesménopausées,auparavanttraitéespouruncancerdu sein. Lesmêmesrésultatssontmisenévidencepourlecancerdel'endomètre (cavitédel'utérus)avecuneréductiondurisquede30%enmoyenneetun effetproportionnelàl'effort. Danslecancerdupoumon,laplupartdesétudesmontrentunediminutiondu risquede20%(allantde20à60%)chezlessujetsayantl’activitéphysiquela plusimportante.Lerôledutabacabiensurétéprisencomptedanstoutes cesétudes.Deuxd'entreellesontmêmemontréuneréductiondurisquede cancerdupoumonchezlessujetssportifsfumeurs. Concernantlecancerdelaprostate,lesrésultatspubliéssontcontradictoires: sur37études,lamoitiémontreunediminutiondurisquede10à30%,mais, pourcertainesd'entreelles,ilyauneaugmentationdurisquedecancer.Les conclusionssontdoncdifficiles. Pourd’autrescancers(ovaire,estomac)unrôleprotecteurestsoulignédans quelquespublications,maislesdonnéessontinsuffisantespourentirerdes conclusionssurlesrelationsdecausalité. -2–Activitéphysiqueetréhabilitation Lasurvenueducancervacomplètementbouleverserlaviequotidienne:"Le momentoùtoutbascule".Selonletypedecanceretlestraitementsreçus,les répercussionssurl'étatgénéralserontvariables.Encoursdetraitement, radiothérapieouchimiothérapie,lespatientsdécriventdefaçontrèsfréquente (60à95%)unefatigue,unesensationd'épuisement,necédantpasaurepos etparfoisprolongéelongtempsaprèslessoins.Cettefatigueestassociéeà l'anxiété,àladépressionetaltèrelaqualitédeviedefaçonprolongée. -Activitéphysiquependantlestraitements Pendantetaprèsuntraitement,lapratiquedelamajoritédessportsest envisageable,danslamesureoùl'étatgénéraletlaconditionphysiquedu patientlepermettent. Depuislesannées2000,plusieursétudesontmontréquelemaintienoula reprise,pendantletraitement,d'uneactivitéadaptéeàl'âge,etàl'étatdu patient,amélioresaconditionphysique,etauneffetbénéfiquesurlafatigue, l'anxiété,lesommeil,etlaqualitédelavie. Plusrécemment,plusieursessaiscontrôlésontétéconduitschezdes patientestraitéespouruncancerdusein.Unerevue(métaanalyse)faiteen 2005,sur34essais,montrequelapratique,aucoursdetraitement,d'un exercicephysique,améliorelaqualitédevie,lafatigueetréduitlesséquellesde lamaladieetdestraitements. -Activitéphysiqueaprèslestraitements Toujourssurlecancerdusein,ilestdémontréquelapratique,aprèsle traitement,d’uneactivitéphysiquesoutenuediminuelerisquededécèsoude récidivede20à50%chezdesfemmesménopausées. Modéréeetrégulière,lapratiqued'unsportoud'unexercicephysiqueest toujoursbénéfiquesurlesplansphysiqueetpsychologique.Ellecontribue égalementàuneréadaptationsocioprofessionnelledontlesrépercussionsà longtermesontindéniables. Pourcertainspatientsauparavantsédentaires,lecancervaêtrele "déclencheur"d'unenouvellevieetlebesoind'activitésportivevanaîtreaprès lamaladie.Lesportpourraainsijouerunrôlethérapeutiqueenconfirmantla victoiresymboliquesurlamaladie. Toutefois,àlafindutraitementetdurantlaconvalescence,lesactivités peuvents'avérerdifficiles.Certainesséquellespeuventlimiterlapratique sportive.C'estaumédecintraitantqu'ilappartientdeconseillersonpatientsur lapratiqued'uneactivitéphysiqueadaptéeetbénéfique. Aprèsuncurageganglionnairedel'aisselle(cancerduseinouautre)lerisque delymphoedème(grosbras)conduitsouventàdéconseillerdesgestes violents(tennis,golf,tiràl'arc).Enfait,avecmodération,lapratiquedetous lessportsrestepossible,surtoutlesactivitésquinesollicitentpastroplebras (natation,vélo,marche,gymnastique,etc). Aprèsungestechirurgicalfragilisantlesparoisdel'abdomen(cancerducôlon parexemplesurtoutencasdecolostomie)unerééducationprogressivevisant àrenforcerlesmusclesabdominauxestsouventnécessaireavantde reprendredesexercicesplusintenses. Aprèscertainstraitementsoucertainscancers,laréductiondescapacités respiratoirespourrontfairedéconseillerlapratiquedesportsd'altitudeoula plongéesous-marine. Lapratiquedelanatationoudessportsaquatiquesestpratiquementtoujours possible.Unecolostomiepeutêtremasquéedansunmaillotdebainlarge. Aprèsablationdusein,lesprothèsesadhésivesetlesmaillotsadaptés permettenttouteslesactivitésentoutediscrétion. Enrèglegénérale,àdistancedutraitementdesoncancer,unpatientsouffre depeudelimitationsdanslapratiqued'uneactivitésportiveetlesportl'aide souventàretrouversonéquilibreenparticipantàsaguérison.Certains sportifs,aprèsavoirvécuuncombatcontrelecancersesontensuitehissés auplushautniveaudelacompétition;ilstémoignentauquotidiendecette possiblerécupération.Cesexemplesmédiatisésrenforcentencore,pour certainspatients,lebesoinderetrouverunbienêtrephysique. -3–Activitéphysiqueetsolidarité Depuisdenombreusesannéesetdanstouslespaysdumonde,de nombreusesassociationssportivesparticipentàlaluttecontrelecancer. LaLigueContreleCancer,desassociationsdepatients,desassociations sportivesoucaritativesorganisentrégulièrementdesmanifestationssportives auprofitdelaluttecontrelecancer. Cettesolidaritédetous,desbien-portants,des"survivants"pourlespatients estindispensablepourlarecherche,pouraméliorerlapriseencharge,parfois pourdessoinsindispensables. Aujourd'huiplusqu'hier,lesdifficultésbudgétairesdesétablissementsdesoins etderechercherendentplusnécessairesleseffortsdetouspour"Bouger contrelecancer".