- Avant-propos -
- 11 -
Une diffusion généralisée des technologies de l’information et de la
communication (TIC) dans la majeure partie des métiers
Si la création nette d’emplois liée directement aux technologies de
l’information et de la communication devrait se poursuivre à un rythme voisin
de celui du passé, la diffusion de ces technologies dans les organisations de
travail modifiera profondément les postes de travail et agira, dès lors, sur
l’évolution des métiers : innovations technologiques et innovations
organisationnelles transforment en effet les logiques de métiers préexistantes.
Certes de nouveaux métiers émergent, de nouvelles compétences et de
nouvelles fonctions sont mises en œuvre. Mais les métiers totalement
nouveaux sont rares. Lorsqu’apparaît une nouvelle profession, elle naît le
plus souvent de l’hybridation de compétences relevant de champs
professionnels initialement distincts, comme dans le cas des « bio-
informaticiens ». Les « vieux métiers » résistent dans leurs identités à l’arrivée
des nouveaux outils, ils modifient certes les pratiques professionnelles mais ne
disqualifient pas nécessairement les savoirs de base du métier.
L’élargissement des compétences requises pour l’exercice d’un métier
nécessite de nouveaux concepts, de nouvelles qualifications
L’opposition entre « anciens » et « nouveaux » métiers est, dans le nouveau
contexte, réductrice : au concept de « nouveaux métiers », il est proposé de
substituer celui de « nouvelles logiques professionnelles », entendues comme de
nouvelles combinaisons de connaissances, de compétences et de caractéristiques
de champs professionnels autrefois considérés comme distincts, exprimant de
nouveaux rapports à l’organisation et au marché du travail.
L’accent mis sur la polyvalence des postes de travail traduit cet élargissement des
compétences requises au-delà de la maîtrise des outils techniques nécessaires à
l’exercice de chacun des métiers : la plupart des postes de travail, notamment
dans les activités de services, nécessitent des compétences « techniques », des
compétences « organisationnelles » et des compétences de « marché »
1. Leur
reconnaissance dans une qualification redéfinie est un des enjeux de l’avenir,
quelles que soient les modalités de leur acquisition ( formation initiale ou
formation tout au long de la vie, formation informelle ou « sur le tas »,
expérience professionnelle, expérience sociale ).
(1) « Services : organisation et compétences tournées vers le client », collection
« Qualifications & Prospective », La Documentation française, Février 2001.