réf.: 02-156 Bf
octobre 2002
L’EUROPE QUE NOUS VOULONS
Contribution d’EUROCADRES
au débat sur l’avenir de l’EUROPE
La Convention chargée de dessiner l’avenir de l’Europe poursuit ses travaux. Formule nouvelle, elle est
composée de délégués des pays et des institutions européennes chargés, ensemble, de préparer des
propositions pour une conférence inter-gouvernementale en 2003.
L’élargissement aux pays candidats rend indispensable une nouvelle définition de l’architecture et du
mode de fonctionnement de l’Union. Dans le même temps ses finalités doivent être mieux établies.
Le déficit démocratique doit être comblé avec des institutions européennes efficaces, aux
responsabilités bien définies. Cela nécessite une participation active des citoyens. Cela nécessite tout
autant une implication des acteurs économiques et sociaux. Avec la CES, nous estimons que les choix
sont d’une telle importance pour notre avenir commun qu’ils doivent être établis sur une base
constitutionnelle.
Diverses solutions sont envisageables concernant l’équilibre à établir entre la représentation des Etats
et celle directe des citoyens européens. Elles doivent conduire à un système fédéral équilibré
pratiquant simultanément subsidiarité1, complémentarité et solidarité. Les compétences de l’Union
doivent être clarifiées, mais ne doivent pas être fixées de façon rigide afin de pouvoir répondre à de
nouveaux besoins, à des défis communs. Les institutions de l’Union doivent être plus transparentes,
elles doivent rendre compte, et comporter des processus efficaces de décision à la majorité qualifiée.
Les pouvoirs du Parlement doivent être augmentés et le rôle de la Commission, avec un président élu,
doit être renforcé.
Nous voudrions, en ce moment, souligner quelques exigences essentielles, issues de l’expérience
professionnelle, économique et sociale des cadres que nous représentons:
L’Europe engagée dans la mondialisation de l’économie doit utiliser son poids pour que les
échanges commerciaux favorisent un développement soutenable et le progrès social. Cela
suppose notamment une politique étrangère commune.
La charte des droits fondamentaux doit mieux couvrir les droits sociaux et syndicaux et être
intégrée dans le futur traité constitutionnel2.
La gouvernance économique et sociale suppose l’existence d’un véritable gouvernement
européen, coordonné avec les politiques nationales, dans les domaines de l’économie, des
budgets, de la monnaie, de la fiscalité, de l’emploi et des affaires sociales. Le plein emploi doit
être un objectif de l’Union.
La place des services publics, dans le modèle social européen, doit être pleinement garantie, leur
rôle doit être clairement établi et leur accès ouvert à tous les citoyens.
Le système européen de relations sociales doit être développé. Le dialogue social ne doit pas être
limité aux sujets strictement sociaux, car les décisions économiques affectent tous les domaines
1 Subsidiarité signifie obligation de faire ce qui est nécessaire au niveau approprié aussi proche que possible des besoins. Ce
n’est pas une excuse pour ne rien faire au niveau central, quel que soit ce niveau: européen, national ou régional.
2 En conséquence l’article 137-6du traité de la Communauté européenne doit être supprimé.