Réparation mécanique de véhicules légers et poids lourds

Fiche d’Information et
de Prévention
FIP 29
Réparation mécanique de véhicules légers et poids lourds
Mots Clefs (Activité – Métier – Poste de travail – Nuisance)
MECANICIEN – GARAGISTE - REPARATION AUTOMOBILES ET POIDS LOURDS- PARTICULES DIESEL - HYDROCARBURES AROMATIQUES
POLYCYCLIQUES (HAP) – AMIANTE - FCR – TRICHLOROETHYLENE – BENZENE – ESSENCE - 1,3 BUTADIENE – CHROME VI- DICHLOROMETHANE FUMEES DE SOUDAGE - PLOMB - CANCER PROFESSIONNEL – PREVENTION
Description de l’activité, du métier, du poste
Dans les garages de réparation mécanique pour automobiles et poids lourds, plusieurs types d’opérations sont
effectués lors de l’entretien régulier des véhicules ou lors d’interventions de réparations suite à une panne.
- Démontage-remontage de pièces (freins, embrayage, joint de culasse…) pouvant contenir des cancérogènes
(amiante, FCR) ;
- Manipulation de carburants : vidange de réservoirs d’essence (benzène dans SP95 et SP98, additif contenant
du plomb), de gazole ;
- Nettoyage et dégraissage de pièces avec des solvants (dichlorométhane, trichloréthylène) ;
- Exposition aux fumées d’échappement (particules diesel, gaz d’échappement essence, HAP) ;
- Vidange d’huiles usagées de moteurs (HAP) ;
- Manipulation de Gaz de Pétrole Liquéfié (1,3 butadiène).
Copyright INRS
Ces opérations peuvent exposer à différents produits cancérogènes :
Sont exclues de cette fiche, les activités liées aux activités de carrosserie et peinture.
Cette fiche ne concerne que les risques cancer liés à cette activité. Les autres risques (chimiques, physiques, biologiques…) ne sont pas pris en compte.
Les photos ci-dessus illustrent des situations de travail sans préjuger de la pertinence des mesures de prévention présentées.
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Prévention des cancers professionnels
Substance ou procédé :
Substance ou procédé
HAP (huiles usagées, gaz
d’échappement)
Classification UE
(a)
actuelle(a)
Classification Centre International de
Recherche sur le Cancer (CIRC)
2
(benzo (a) pyrène)
1
(benzo (a) pyrène)
Emissions diesel
Peau, poumons, vessie, reins (suspectés)
1
Poumons, vessie
Essence
2B
Multiples sites cités chez l’animal
Gaz d’échappement moteur essence
2B
Poumons (chez l’animal mais controversé)
Benzène
1
1
Syndromes myéloprolifératifs et certaines
leucémies
1,3 butadiène
1
1
Leucémie (industrie du caoutchouc), estomac
(industrie du butadiène)
3 pour certains
composés
2B (métal)
2A (dérivés inorganiques)
Fibres céramiques réfractaires
2
2B
Amiante
1
1
Plomb
(a)
Organes « cibles » des cancers
Reins, estomac, poumons (discutés)
Poumons
Poumons, plèvre (mésothéliome), larynx, ovaire
Trichloro
Trichloroéthylène
éthylène
2
2A
Sites différents en fonction des espèces animales,
chez l’homme : cancers du foie et voies biliaires,
lymphomes non hodgkiniens sont suspectés dans
des études épidémiologiques
Dichlorométhane
3
2B
Foie, poumons (chez la souris)
Equivalence entre la classification UE actuelle et la nouvelle classification selon le règlement CLP
Classification UE actuelle
Cancérogène de catégorie 1
R45 ou R49
Cancérogène de catégorie 2
R45 ou R49
Cancérogène de catégorie 3
R40
Catégorie 1A
H 350
Catégorie 1B
H 350
Catégorie 2
H 351
Règlement CLP
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Nuisances cancérogènes
- Exposition aiguë
aiguë :
- plomb : douleurs abdominales aiguës, atteintes neurologiques parfois sévères, atteintes du rein ou du foie,
- solvants : dermite irritative, lésions eczématiformes, irritation des yeux.
- Exposition chronique
chronique :
- plomb : saturnisme, atteintes hématologiques (anémie), neurologiques, rénales,
- benzène : atteinte hématologique,
- solvants : atteintes du système nerveux central,
- dichlorométhane : irritation, trouble de conscience, perte de connaissance,
- amiante : asbestose, plaques pleurales,
- FCR : fibrose,
- huiles de vidange : dermatose,
-…
Voies de contamination habituelle
Inhalation : fumées, poussières ou aérosols, vapeurs d’essence ou diesel, solvants, fibres
Passage à travers la peau : huiles de vidange (HAP), benzène, trichloréthylène, dichlorométhane
Ingestion : par les mains souillées ou la déglutition (plomb)
Diffusion du risque hors du poste de travail : Possible contamination des vêtements de travail, des chaussures, ... Elle peut être à l’origine de la
contamination cutanée et/ou digestive et de la remise en suspension de particules dans l’air.
Outils d’évaluation
Prélèvements atmosphériques :
HAP : benzo (a)pyrène : VME : 150 ng/m3 (recommandation CNAMTS)
Benzène : VME : 3,25 mg/m3 (valeur réglementaire contraignante)
Dichlorométhane : VME : 180 mg/m3, VLCT : 350 mg/m3
Trichloroéthylène : VME : 405 mg/m3, VLCT : 1080 mg/m3
Plomb métal et composés : VME : 0,1 mg/m3 (valeur réglementaire contraignante)
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Autres maladies
maladies possibles :
Fibres céramiques réfractaires : VME 0,1 fibre/cm3
1,3 butadiène : VME : 2 ppm (ACGIH*)
Attention !
VME/VLCT
Les VME/
VLCT ne constituent pas un seuil de protection pour le risque cancer et ne prennent pas en compte
compte la contamination cutanée et/ou digestive.
VME/VLCT
Pour les cancérigènes, même lorsque les VME/
VLCT existent, il convient de maintenir une concentration dans l’air la plus faible techniquement possible.
Frottis de surface :
Plomb :
Très important à réaliser pour évaluer le niveau de contamination en plomb d’une surface :
- soit sur un matériau (plan de travail, sol, mur, table de réfectoire) : on peut se référer à la valeur de 1000 µg/m2, valeur exigée en santé publique
pour la décontamination des habitats contenant des peintures au plomb.
- soit sur une partie du corps : on peut se référer à la valeur de 6 µg, valeur obtenue sur des mains propres de sujets non exposés
professionnellement.
Dosage sanguin
sanguin ou urinaire :
- Benzène : acide trans, trans-muconique, acide S-phénylmercapturique (S-PMA) urinaires
- Trichloroéthylène : acide trichloracétique urinaire
- Dichlorométhane : dichlorométhane urinaire
- HAP : 3-hydroxybenzo(a)pyrène urinaire
- Plomb : plombémie (dosage du plomb dans le sang)
Surveillance médicale renforcée par le médecin du travail pour tout salarié dont la plombémie est > à 200 µg/l pour l’homme et > à 100 µg/l pour
la femme.
La valeur limite biologique réglementaire entraînant un retrait de poste est fixée à 400 µg/l pour l’homme et 300 µg/l pour la femme.
*
American Conference of Governmental Industrial Hygienists : c’est un organisme américain qui réexamine les limites d’exposition et présente ensuite
ses recommandations.
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Amiante : 0,1 fibre/cm3 sur 1 heure de travail.
travail. (valeur réglementaire contraignante)
Substitution :
- Proscrire les solvants chlorés et utiliser des fontaines de dégraissage lessivielle ou biologique.
- Choisir des garnitures de freins et des embrayages sans FCR.
Captage au plus près :
Ventilation générale
Mettre en service une ventilation générale dans l’atelier avec rejet de l’air extrait à l’extérieur.
Mode opératoire - Organisation - Maintenance :
- Interdire l’utilisation d’essence pour le dégraissage des pièces et le lavage des mains.
- Interdire l’utilisation de soufflette pour le nettoyage des freins, aspirer avec un aspirateur à filtre absolu,
lavage avec nettoyant liquide ou eau chaude.
- Vidanger les huiles de moteurs usagées par aspiration, récupérer ces huiles usagées dans des fûts
étanches adaptés et les stocker sur des bacs de rétention.
- Limiter le stockage des bidons et mettre les bouchons pour éviter les émanations.
- Stocker les bidons vides fermés avec des bouchons dans un lieu aéré.
Copyright INRS
- Dans le cas d’utilisation de fontaines à solvants, prévoir un dispositif d’aspiration à la source.
- Aspirer les gaz d’échappement à la source et rejeter les gaz à l’extérieur.
Equipement de protection individuel (= EPI)
EPI) :
- Gants de protection adaptés (solvants, huiles, essence)
- Appareil de protection respiratoire avec filtre de type P3 pour les interventions sur les véhicules susceptibles d’avoir des freins, embrayages
avec des FCR, voire de l’amiante (pour les vieux véhicules).
Mesures d’hygiène collectives et individuelles :
- Local pour les vêtements de ville et local pour les vêtements de travail séparés par une douche
- Lavage soigneux du visage, des avant-bras, des mains, brossage des ongles
- Robinets des sanitaires à déclenchement automatique
- Ne pas manger, boire, fumer, mâcher du chewing-gum dans l’atelier.
- Manger dans des locaux propres, après avoir quitté ses vêtements sales et s’être nettoyé le visage et les mains.
- Ne pas emporter les vêtements de travail à l’extérieur. Leur nettoyage doit être organisé par l’entreprise.
Indicateurs de contrôle de l’efficacité des mesures prises :
Mesure sur les dispositifs de ventilation et captage (vitesse d’air et débit), prélèvements atmosphériques, frottis de surface, suivi biométrologique.
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Prévention
Tableau de maladie professionnelle (MP) :
- Tableau
Tableau 1 (plomb) : le cancer n’est pas mentionné. Il est alors nécessaire de faire une demande devant le Comité Régional de Reconnaissance
des Maladies Professionnelles.
- Tableau 4 (Benzène) : leucémie et syndromes myéloprolifératifs
- Tableau 12 (trichloro
(trichloroéthylène et dichlorométhane) : le cancer n’est pas inscrit au tableau. Il est alors nécessaire de faire une demande devant le
Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles.
- Tableaux 30,
30, 30bis (amiante) : mésothéliome, cancer broncho-pulmonaire.
- Tableau 36bis (dérivés du pétrole) : seulement pour le cancer cutané mais avec une liste limitative de travaux ne citant pas la vidange d’huiles
usagées. Il est alors nécessaire de faire une demande devant le Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles.
- Tableau 84 (solvants) : le cancer n’est pas mentionné. Il est alors nécessaire de faire une demande devant le Comité Régional de
Reconnaissance des Maladies Professionnelles.
Pas de tableau pour le cancer pulmonaire dû aux fumées de diesel. Il est nécessaire de faire une demande devant le Comité Régional de
Reconnaissance des Maladies Professionnelles.
Droit au suivi
suivi cancérogène postpost-professionnel : oui si exposition à un cancérogène classé C1 ou C2 de l’UE ou cancer cité dans un tableau de MP.
Autres activités pouvant être concernées
Contrôle technique et opérations de mécanique motos, engins de chantier, matériel agricole, bateaux.
Pour en savoir plus
Fiches toxicologiques INRS.
Fiche FAR 2 Garages pour véhicules légers et poids lourds.
Moteurs diesel et pollution en espace confiné. INRS. Note documentaire ND 2239-201-05.
Réparation et entretien des véhicules automobiles. INRS. ED 755
Réparation des radiateurs automobiles. Guide ventilation 15. INRS. ED 752
Consulter la base de données MetroPol sur le site INRS : Recueil de méthodes de prélèvement et d’analyse de l’air pour l’évaluation de l’exposition
professionnelle aux agents chimiques.
Biotox : Guide biotoxicologique pour le médecin du travail. INRS/BIOTOX. ED 791.
Le risque chimique orienté CMR dans les garages automobiles. Brochure sur le site : www.carsat-nordest.fr
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Réparation
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Evolution de la fiche
Cette fiche est appelée à être modifiée en fonction des connaissances toxicologiques et des techniques utilisées dans les entreprises.
Vos remarques nous intéressent et vous pouvez nous les faire parvenir à l’adresse suivante : [email protected]
Autres outils disponibles
Le réseau prévention CNAMTS-CRAM/CARSAT-CGSS-INRS met à votre disposition d’autres outils complémentaires :
sur le site INRS (www.inrs.fr), le dossier Agir sur le risque chimique cancérogène en entreprise dans lequel vous trouverez :
- les fiches FAR (Fiches d’Aide au Repérage par activité),
- les fiches FAS (Fiches d’Aide à la Substitution par activité),
un cdcd-rom (CD 0371) « Agir pour prévenir les cancers professionnels d’origine chimique », que vous pouvez vous procurer :
⇒ si vous êtes en Ile de France, auprès de la CRAMIF
⇒ si vous êtes en province, prenez contact auprès de votre CRAM/CARSAT.
La CRAMIF programme régulièrement des formations (www.cramif.fr)
www.cramif.fr) concernant les cancérogènes professionnels dont l’amiante.
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