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Préface
En septembre 2005, l’Inserm apublié une expertise collective sur«letrouble des
conduites chezl’enfantetl’adolescent». Cetteexpertise a suscitédenombreuses
réactions. Le journal Le Monde dans son édition du 23 septembre 2005titrait«Le
trouble des conduites, conceptpsychiatriquediscuté».Trois pédopsychiatres et une
psychologue spécialistes de la petiteenfance réagiront très vitedans une tribune
«L’Inserm sème le trouble »dans le même journal le 4octobre 2005. C’étaitle début
d’une controverse. Le présidentde la SociétéFrançaise de SantéPubliquepropose
égalementàlamême époqueune tribune auMonde, qui sera acceptée mais jamais
publiée. Elle sera adressée audirecteur de l’Inserm sous forme de lettre ouverte.
Fin janvier 2006,des professionnels de santédelapetiteenfance décidentde lancer
une pétition sous l’intitulé «Pas de 0de conduitepour les enfants de 3ans ». Les
propositions de dépistage etde prévention du trouble des conduites etle projetde
Loi de prévention de la délinquance qui s’appuie en partie sur les conclusions de cette
expertise, les inquiètent.Cettepétition estsignée en moins de 6mois par près de
200 000 personnes. Les initiateurs de la pétition qui souhaitent undébatde sociétéet
undébatscientifiquepublienten juin 2006 unlivre aux éditions Erès :«Pas de 0de
conduitepour les enfants de 3ans »qui rencontre unvif succès. Ce livre associe des
professionnels de tous milieux :pédopsychiatres, psychologues de la petiteenfance,
sociologues, pédiatres, médecins de PMI, de santépublique, professeur de sciences
de l’éducation, de psychopathologie, chercheurs… Une journée de réflexion est
organisée le 17juin 2006 sur la question dudépistage etde la prévention dans la
sphère psychiquechezl’enfant;cettejournée estl’occasion d’undébatscientifiqueet
citoyen sur les préventions médicale, sociale etpsychiqueetla protection des enfants.
Ce sontles actes de cettejournée qui sontproposés dans cetouvrage. Une telle
mobilisation surun sujetde prévention montre queles citoyens souhaitentparticiper
aux décisions quiles concernentdans une logiquededémocratie sanitaire.
François Bourdillon
Président de la Société française de santé publique