18/01/2014
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Mais la théorie de la sélection naturelle n’exclut
pas toute forme de déisme
[…] N’y a-t-il pas une véritable grandeur dans cette manière
d’envisager la vie, avec ses puissances diverses
attribuées primitivement par le Créateur à un petit
nombre de formes, ou même à une seule ? Or, tandis
que notre planète, obéissant à la loi fixe de la gravitation,
continue à tourner dans son orbite, une quantité infinie
de belles et admirables formes, sorties d’un
commencement si simple, n’ont pas cessé de se
développer et se développent encore ! »
Ce que la biologie darwinienne exclut, c’est la création
spéciale.
Déjà Ralph Cudworth en 1678 : Si Dieu était forcé de tout
faire personnellement, il serait encombré de tâches qui
sont indignes de sa grandeur (cf. Glacken 1967, 394).
2.2 Darwin et la téléologie aristotélicienne (naturaliste)
Darwin la réfute-t-il aussi ? C’est plus compliqué !
Il faut distinguer deux échelles temporelles :
A. L’échelle évolutionnaire
B. L’échelle des organismes
A.L’échelle évolutionnaire
D’une part, Darwin rend légitime une forme d’explication
téléologique présente chez Aristote : L’explication des traits des
organismes par leur utilité (Cf. Lennox 1993, 1994).
En ce sens, la sélection naturelle est une force téléologique : Elle
conserve les traits comparativement utiles.
D’autre part, Darwin exclut la possibilité d’une forme plus forte
de téléologie évolutionnaire : Celle voulant que les traits
apparaissent en fonction de leur utilité pour les organismes
qui les possèdent.
1º Variation aléatoire
2º Lutte pour la survie
º
.
Il résulte néanmoins que l’évolution est orientée vers
l’adaptation, grâce au rôle de la sélection naturelle.
B. L’échelle des organismes
Cf. : Mayr (1961, 1974, 1983, reproduits dans Mayr 1988)
Il faut distinguer :
a) Téléologie organismique : Les activités téléologiquement
orientées des organismes (croissance, régulation, recherche de
nourriture), qui découlent soit de l’apprentissage ou du
b) Téléologie cosmique : L’orientation téléologique de l’évolution
vers la création de formes toujours plus parfaites, comme s’il y
avait une force spéciale dirigeant l’évolution vers la perfection (à
la Theillard de Chardins) Génotype
Phénotype
B. L’échelle des organismes
Cf. : Mayr (1961, 1974, 1983, reproduits dans Mayr 1988)
Il faut distinguer :
a) Téléologie organismique : Les activités téléologiquement
orientées des organismes (croissance, régulation, recherche de
nourriture), qui découlent soit de l’apprentissage ou du
b) Téléologie cosmique : L’orientation téléologique de l’évolution
vers la création de formes toujours plus parfaites, comme s’il y
avait une force spéciale dirigeant l’évolution vers la perfection (à
la Theillard de Chardins)
L’évolution n’est pas un progrès !
C. Et l’échelle écologique ?
Plusieurs écologues parlent de :
-Succession écologique orientée vers un climax
-Régulation de l’abondance des populations et maintien de l’équilibre
des écosystèmes
Est-ce de la téléologie légitime ?