www.ffbatiment.fr METIERS BATI LA REVUE DES BÂTISSEURS NUMÉRO 21 DÉCEMBRE 2010 GRAND TÉMOIN Michel Havard Les nouveaux enjeux de la construction durable DOSSIER RT 2012 Les fondations du BBC ENVELOPPE Isolation thermique : à l’épreuve de la mise en œuvre ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES Choisir, installer et entretenir un système de ventilation FINITIONS/ AMÉNAGEMENT Carrelage : la fin de la pose scellée en hypermarché GROS ŒUVRE/STRUCTURE UNE SURELEVATION DANS L’AIR DU TEMPS La structure épouse les lignes existantes tout en respectant la construction SOMMAIRE B ÂT I M É T I E R S • R E V U E T R I M E S T R I E L L E • N U M É R O 2 1 • D É C E M B R E 2 0 1 0 2 Rénovation énergétique : trois nouveaux outils pour les « Pros » • Clubs Bâtir avec l’environnement : un lieu d’échanges et de progrès • Eurocodes : 12 guides d’application déjà publiés • Solar Decathlon : un projet français au pied du podium • Accessibilité : vers les « maisons de l’autonomie » GRAND TÉMOIN GROS ŒUVRE/ STRUCTURE 10 Michel Havard : les nouveaux enjeux de la construction durable 52 INNOVATION 58 DOSSIER RT 2012 14 LES FONDATIONS DU BBC ENVELOPPE Deux nouveaux Pass’Innovation attribués à des entreprises du bâtiment NORMALISATION 60 Comment est organisée la normalisation FORMATION 61 Des formations pour bien aborder le marché de l’accessibilité • ITE : trois formations pour une activité en développement ENVIRONNEMENT 65 Pros de la performance énergétique : une dynamique bien lancée ZOOM CHANTIER 66 Enveloppe maîtrisée et accessibilité hors pair LA PAROLE À 68 ALINE MERIAU La technique, un nouveau challenge pour les groupes femmes ? RT 2012, la révolution énergétique en marche Étaiement : haute technicité pour conservation stratégique 13 Réhabilitation patrimoniale : l’atout prémur 14 Surélévation en bois : une solution dans l’air du temps 17 Plates-formes suspendues : une sécurité bien encadrée 19 Parkings enterrés : prévenir la fissuration du béton 20 Étude : les nouveaux ciments allégés en clinker 21 R Pare-vapeur et écran de soustoiture : des membranes à ne pas confondre 23 Isolation thermique : la performance théorique à l’épreuve de la mise en œuvre 24 Accessibilité : la mise en conformité des petits ERP 26 Couvertures en petits éléments : prévenir la condensation 28 Métallerie : quand le bureau 24 d’études devient le moteur de l’activité 29 ITE : de l’importance de la préparation du chantier 30 ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES RÉGLEMENTATION 62 Désenfumage naturel : un élément clé de la prévention incendie • Amiante : une obligation de certification ou de formation • Réglementation parasismique : nouvelles dispositions au 1er mai 2011 ÉDITORIAL MÉTIERS 38 Les chaudières micro-cogénération prêtes à conquérir le marché 33 Choisir, installer et entretenir un système de ventilation 34 Chauffe-eau solaire : identifier les bonnes pratiques 36 Domotique : au service de l’accessibilité 38 Réseaux d’eau potable : désinfecter avant la mise en service 39 Radiateurs à eau chaude : bien les dimensionner 40 Carrelage : la fin de la pose scellée en hypermarché 43 Conjuguer pluridisciplinarité et professionnalisme 44 Ouvrages en staff : levée de voile sur le prochain DTU 46 SEL en locaux humides : une nouvelle version des Règles professionnelles 47 Fiche accessibilité : les éléments d’éveil de vigilance dans les escaliers 43 des bâtiments d’habitation collectifs et des ERP 48 Nettoyage des brosses et rouleaux : limiter les rejets polluants 49 Nouvelles dalles textiles : une plus grande valeur ajoutée pour le solier 50 Enduits d’intérieur en plâtres : un DTU révisé 50 FINITIONS/ AMÉNAGEMENT © O. ROUX L’ACTUALITÉ éaliser en moins de cinq ans l’équivalent de trente années de réglementation thermique ou diviser par trois les consommations énergétiques des bâtiments neufs : cette ambition portée par le Grenelle de l’environnement se concrétise. La RT 2012 va commencer à entrer en vigueur dès 2011, donnant aux principales exigences des labels volontaires, tel que le label BBC, un statut réglementaire. Viser 50 kWh/m2/an en moyenne, quel que soit le bâtiment à construire : le ton est donné ! Atteindre cet objectif ne va pas se faire sans une réorganisation complète de la filière. Bien que laissant une plus grande liberté de moyens, la RT 2012 renforce les contrôles et prévoit la vérification a posteriori de la perméabilité à l’air des bâtiments. Au travers de cette mesure, c’est la qualité de la mise en œuvre qui est passée au crible. L’entreprise est donc en première ligne ! Au-delà de la technique, c’est bien d’une petite révolution qu'il s’agit et la culture des métiers séparés va devoir laisser place à plus de transversalité. Au cœur de cet enjeu, les entreprises de bâtiment devront répondre sans ambiguïté aux nouvelles obligations et prendre ainsi toutes leurs responsabilités. À cette fin, la FFB encourage les entreprises à s’investir dans la formation qui reste l’élément clé pour la montée en compétence des professionnels de la filière, dans des domaines tels que l’approche globale et la gestion des interfaces. Le dispositif de formation FEEBat verra très prochainement son périmètre s’élargir au BBC. L’heure est à l’action. Faisons la différence et engageons-nous pour des prestations de qualité ! BENOÎT LOISON, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION ENVIRONNEMENT ET CONSTRUCTION DURABLE L ’ A C T U A L I T É Performance énergétique : le tribut des locataires Le propriétaire d’un immeuble qui a procédé à des travaux d’amélioration énergétique peut demander à son locataire une contribution financière, en sus du loyer, au titre du partage des économies de charges. À trois conditions : que le locataire bénéficie directement du fruit des travaux ; que le propriétaire ait justifié leur utilité et prouvé leur efficacité au préalable ; que les travaux soient de même nature que pour l’éco-prêt à taux zéro (bouquet ou performance énergétique globale). La contribution du locataire, mensuelle et non-révisable, est alors fonction de la date d’achèvement du bâtiment : forfaitaire et fixe pour les logements d’avant 1948 ; au plus égale à la moitié de l’économie d’énergie mensuelle en euros (calculée à partir de la méthode conventionnelle du DPE ou, au mieux, de la méthode Th-C-E ex) pour les immeubles construits après le 1er janvier 1948. Qualibat : un site Internet grand public Travaux.qualibat.com : c’est l’adresse Internet du site de Qualibat dédié aux particuliers désireux de réaliser des travaux. Un site qui valorise les entreprises du bâtiment qualifiées auprès de leurs futurs clients, et accompagne ces derniers dans leurs travaux via des fiches pratiques génériques avec une terminologie adaptée. Parmi les thématiques abordées : le devis, les garanties, les aides financières lors d’achat ou de rénovation, les démarches administratives… Mais surtout, le site référence 16 000 entreprises qualifiées sur l’ensemble du territoire, pouvant être sélectionnées – par critères géographique, de métier ou par type de travaux. 2 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE Trois nouveaux outils pour les « Pros » F ace à la montée en puissance des impératifs d’économies d’énergie, un nombre croissant d’entreprises se positionnent sur le marché de la rénovation énergétique. Pour les accompagner, la FFB a lancé les « Pros de la performance énergétique » (voir p. 65), une démarche qui leur permet d’améliorer leurs compétences dans ce domaine, puis d’en faire état auprès de leurs clients. Depuis octobre dernier, elles peuvent aussi s’appuyer sur les nouveaux logiciels BAO (boîte à outil), nés d’un partenariat entre la FFB et l’association Promodul, et vendus sous licence. La gamme se décline en trois logiciels : BAO Pro Eval permet, de manière simple, d’évaluer les performances énergétiques d’une maison individuelle et de définir les travaux d’amélioration, ainsi que le retour sur investissement à en attendre ; BAO Pro Expert permet d’entrer davantage dans les problématiques techniques de chaque logement, d’apporter des réponses personnalisées dans le cadre d’un devis par exemple, et de s’engager sur une consommation énergétique conventionnelle ; enfin, BAO Pro Travaux, le logiciel le plus perfectionné, est un outil complet de simulation avec lequel il est possible de concevoir et de comparer dans le détail un ensemble de scénarios de travaux d’amélioration énergétique, aussi bien en maison individuelle qu’en immeuble collectif. Ces trois logiciels utilisent des méthodes d’évaluation des consommations énergétiques agréées par les pouvoirs publics. AIDE PRÉCIEUSE À LA DÉCISION PDG de la société BDSA – qui gère le réseau de franchises FCA (douze agences en France), spécialisé dans les travaux d’amélioration énergétique en maison individuelle –, Bertrand Demenois se félicite d’avoir fait l’acquisition de BAO Pro Eval : « C’est un outil très convivial. Sans entrer dans le détail des volumes ou des matériaux de construction, il permet à nos technico-commerciaux de procéder à une évaluation rapide des déperditions énergétiques d’un bâtiment et de proposer à nos clients des solutions fiables. C’est une aide précieuse à la décision. » Suite à ce diagnostic, BAO Pro Eval permet de classer les travaux en fonction de leur efficacité énergétique et de leur coût. Il intègre aussi les aides financières possibles, le tout dans une grande transparence de nature à créer un climat de confiance entre le client et l’entreprise. Utilisateur de BAO Pro Travaux, Étienne Moureu – qui dirige une entreprise de gros œuvre d’une trentaine de personnes à Clamart, en région parisienne – situe cette acquisition dans une perspective d’expertise technique : « Après avoir suivi plusieurs formations à la performance énergétique, dont les modules de FEEBat (1), j’ai voulu avec ce logiciel approfondir la question avant de parler rénovation à mes clients. Je constate que BAO Pro Travaux est à la fois complet et performant, et qu’il permet d’aller très loin dans la définition des scénarios de travaux. » Cet outil très élaboré valorise le savoir-faire de l’entreprise et enrichit son image, mais il reste ouvert à toutes les hypothèses, ce qui ne met pas à l’abri d’erreurs d’appréciation. Il s’adresse donc à des professionnels du bâtiment déjà formés aux questions de la performance énergétique, qui souhaitent développer leurs capacités d’études. (1) Formation aux économies d’énergies des entreprises et artisans du bâtiment – voir p. 8. POUR EN SAVOIR PLUS Les logiciels BAO sont disponibles auprès de la SEBTP, tél. : 01 40 69 53 05 VOUS CHERCHEZ UN ARTICLE DE BATIMETIERS ? @ www.ffbatiment.fr espace adhérents L ’ A C T U A L I T É CLUBS BÂTIR AVEC L’ENVIRONNEMENT Un lieu d’échanges et de progrès D irigeant de Néobati – une entreprise de maçonnerie spécialisée dans les extensions et la rénovation de l’habitat, implantée à La Chaize-leVicomte en Vendée, où elle compte une dizaine de compagnons – Olivier Morin est devenu l’un des animateurs du club Bâtir avec l’environnement (BAE) mis en place par la FFB du département. Pourquoi cet engagement ? «Venir au club permet d’échanger entre professionnels sur les questions techniques, de comprendre les problématiques des autres corps d’état et de mesurer l’impact de chaque solution technique sur la performance environnementale du bâtiment. Les échanges d’expériences sont toujours enrichissants pour tout le monde, et se passent dans une ambiance informelle et conviviale.» En créant les clubs BAE dans toute la France, la FFB s’était fixé pour objectif de donner aux artisans et entreprises un cadre qui leur permette de progresser ensemble sur le chemin de la performance énergé- « Comprendre les problématiques des autres corps d’état » OLIVIER MORIN, LA CHAIZE-LE-VICOMTE (85). tique et plus généralement sur toute question relative à l’environnement. Un objectif atteint en Vendée : toutes les entreprises ayant suivi les formations FEEBat ont intégré le club, qui compte des représentants de toutes les professions concernées, du chauffagiste au plombier, de l’électricien au maçon, en passant par le peintre et le couvreur… Deux ans après sa création, le club a atteint sa vitesse de croisière et regroupe aujourd’hui plus de soixante professionnels. Des réunions thématiques, attirant généralement vingt à trente entreprises, sont organisées à intervalle régulier, sur les questions techniques ou commerciales touchant aux différents métiers, avec parfois la présence d’un intervenant extérieur pour parler fiscalité, assurance ou qualification. « Ces échanges ont déjà débouché sur de nombreux partenariats, formels ou informels, et sur la mise en place d’offres globales en réponse à des marchés publics ou privés», ajoute Olivier Morin. Pour lui, les clubs BAE sont aussi un levier pour convaincre les maîtres d’ouvrage de diriger leur choix vers les entreprises les mieux-disantes en matière environnementale. POUR EN SAVOIR PLUS Contactez la FFB de votre département. AGENDA DU 20 AU 21 JANVIER 2011 Salon Géotherma, parc floral de Paris – bois de Vincennes Rendez-vous national des professionnels de la géothermie. DU 27 AU 28 JANVIER 2011 Business forum BaTICEco, Agora Einstein – Sophia-Antipolis Premier business forum dédié aux bâtiments intelligents, à la construction performante et à l’urbanisme. 9 FÉVRIER 2011 Deuxième édition de la Journée de la Prévention La FFB, l’OPPBTP et la CRAM se mobilisent pour sensibiliser salariés et chefs d’entreprise aux bonnes pratiques pour améliorer la prévention des risques professionnels. DU 9 AU 11 FÉVRIER 2011 Sabine, parc des expositions de Reims Salon du bâtiment innovant du Nord-Est. DU 15 AU 18 FÉVRIER 2011 Eurobois, Enéo et Bluebat, Eurexpo Lyon COLLOQUE PRDM L’outil de recherche professionnnelle de la FFB en vedette Trois salons en un : bois dans la construction ; énergies, confort climatique et eau ; performance du bâtiment et construction durable. E DU 3 AU 5 MARS 2011 Ecobat, Paris, porte de Versailles ngagée depuis ses débuts dans le soutien à l’innovation, la FFB poursuit cette démarche dans le cadre de son Programme recherche développement métiers (PRDM) depuis 2003. Doté d’importants moyens financiers (plus d’un million d’euros par an), cet outil performant lui permet de conduire une cinquantaine de projets chaque année, seule ou en association. Sept ans après le premier colloque, tenu l’année même du lancement du PRDM, ces projets ont été au cœur de la rencontre organisée le 2 décembre dernier au siège de la FFB à l’intention des adhérents, des collaborateurs et des partenaires de la Fédération, ainsi que de la presse. Sous l’intitulé « Nouvelles techniques, nouveaux métiers », la présentation s’est organisée en cinq chapitres : gros œuvre ; enveloppe ; aménagements et finitions ; équipements techniques ; performance énergétique. Elle a mêlé les recherches menées à l’échelle des unions de métiers pour répondre aux besoins des adhérents (logiciel Vision Bois pour le calcul thermique des fenêtres bois, essais d’équipements nouveaux du type chauffe-eau thermodynamique, édition de guides, etc.) et les recherches transversales conjuguant différentes problématiques métiers (gestion des interfaces et autocontrôles dans les opérations de rénovation en petit tertiaire), qui forment les deux grandes familles des projets soutenus par le PRDM. Le chapitre « performance énergétique » a, sans surprise, été l’un des temps forts du colloque, mettant en lumière la capacité de la profession à structurer les axes de recherche répondant aux besoins des métiers et à préparer l’avenir dans le contexte nouveau créé par le Grenelle de l’environnement. Salon de l’éco–construction et de la performance énergétique. DU 16 AU 18 MARS 2011 Batimed, parc Chanot, Marseille Salon des professionnels du bâtiment et des travaux publics du Sud. DU 23 AU 25 MARS 2011 Baticap, espace Encan, La Rochelle Rendez-vous atlantique des professionnels de la construction. DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 3 A C T U A L I T É EPI : un guide de synthèse par métier Villavenir® fait des émules © ESPACE CONCEPT uatre ans après le lancement de l’opération, les six maisons BBC de Villavenir® NordPas-de-Calais (voir Bâtimétiers n° 12, p. 70) sont aujourd’hui occupées, avec un suivi des consommations d’énergie. Inspirés par ce modèle, de nombreux projets voient le jour dans d’autres régions (Rhône-Alpes, Picardie, Champagne-Ardenne). Il ne s’agit pas de faire un «copiercoller » de Villavenir®, mais de reprendre par des expériences locales les grands principes développés lors de l’opération conduite dans le Nord-Pas-deCalais. À savoir : répondre aux enjeux environnementaux, techniques, économiques et pédagogiques par des actions de formation. Aujourd’hui, le projet le plus abouti est celui de la région Champagne-Ardenne. Il comporte, pour chaque département, entre une et trois opérations de logements, que ce soit dans le cadre de constructions neuves ou de réhabilitations de logements collectifs ou individuels groupés. Toutes les opérations visent bien sûr une qualité environnementale poussée avec, au minimum, le respect de la démarche HQE et une performance énergétique niveau BBC (bâtiment basse consommation). Les entreprises intervenantes seront systémati- © GRZESZCZAK RIGAUD ARCHITECTES Q PROJETS VILLAVENIR® de la région Champagne-Ardennes. quement formées. Les formations, après une présentation détaillée du projet pour en identifier les points critiques, porteront entre autres sur l’étanchéité à l’air et sur la réalisation de chantiers à faibles nuisances. Il faut noter que le projet, piloté par la FFB Champagne-Ardenne, se veut un véritable partenariat entre entreprises, architectes et maîtres d’ouvrage, qui sont tous acteurs du logement social. POUR EN SAVOIR PLUS www.villavenir.fr EUROCODES 12 guides d’application déjà publiés P our accompagner les entreprises dans l’assimilation du nouveau corpus de justification des ouvrages de structure, une trentaine de guides d’application des Eurocodes sont en cours d’élaboration dans le cadre du Plan Europe. Ces documents présentent de manière synthétique de nombreux exemples de conception et de calcul difficiles 4 BÂTIMÉTIERS à appliquer en raison de leur nouveauté ou de leur complexité. Les douze premiers titres de la collection sont d’ores et déjà disponibles, parmi lesquels : Action du vent sur les bâtiments (d’après l’Eurocode 1), Assemblages des pieds de poteaux en acier (Eurocode 3), Dimensionnement des éléments en béton précontraint par fils adhérents (Eurocode 2) ou DÉCEMBRE 2010 encore Justification des planchers bois résidentiels (Eurocode 5). Ces guides sont accompagnés de grilles de calculs types qui permettent d’appliquer les Eurocodes à des cas concrets. POUR EN SAVOIR PLUS Guides disponibles sur www.cstb.fr, rubrique « Boutique du CSTB ». À l’initiative du Service de santé au travail du BTP de Besançon, les professionnels du bâtiment disposent désormais d’un guide pour les aider à choisir leurs équipements de protection individuelle (EPI). Il se compose de douze fiches métier, chacune structurée en trois volets décrivant successivement les EPI nécessaires pour la protection du corps (pluie, froid, gilet haute visibilité…), de la tête (casque, lunettes…) et des membres (chaussures de sécurité, gants…). Le guide mentionne aussi à quelles références normatives les EPI doivent être conformes, les pictogrammes correspondants et les différents marquages existants. Pour en savoir plus : Guide disponible gratuitement sur www.sstbtp-besancon.fr ou www.oppbtp.fr Visio BTP : une formation pour les dirigeants Depuis 2009, l’École supérieure des jeunes dirigeants d’entreprises du bâtiment (ESJDB) a enrichi son offre d’une formation destinée aux dirigeants en poste : Visio BTP. Ce cursus court (dix-huit jours à raison d’une journée par quinzaine) propose aux stagiaires d’acquérir une méthodologie pour développer une vision stratégique et préparer l’avenir de leur entreprise. En complément de la formation, les dirigeants peuvent bénéficier de l’accompagnement personnalisé des formateurs. Pour en savoir plus : Tél. : 01 30 85 25 31, www.esjdb.com L ’ A C T U A L I T É SOLAR DECATHLON Un projet français au pied du podium e projet français Armadillo Box, qui était en compétition dans le cadre du premier Solar Decathlon à se tenir en Europe, a obtenu une très honorable quatrième place en septembre dernier à Madrid. Organisée tous les deux ans par le Département de l’Énergie des États-Unis depuis 2002, cette compétition universitaire internationale consiste à concevoir une maison de 75 m2 n’utilisant que le soleil comme source d’énergie, avec pour objectif de sensibiliser le grand public et former les étudiants aux énergies renouvelables. Porté par l’École nationale d’architecture de Grenoble – en partenariat notamment avec l’Institut national de l’énergie solaire et le CSTB – et accompagné par des entreprises adhérentes à la FFB (plomberie et génie climatique ont été réalisés par l’entreprise Streiff de Saint-Martinle-Vinoux, en Isère et les menuiseries triple vitrage par l’entreprise Menuiserie André, basée à Tournon en Ardèche), le projet Armadillo Box est une © JC RIFFLARD / INES L unité d’habitation inspirée du métabolisme du tatou, ce petit animal à carapace qui parvient à autoréguler sa température. Composé d’un « cœur » contenant notamment cuisine et salle de bains, d’une « peau » en ossature bois et terre pour son inertie thermique, et d’une « carapace » en ossature acier accueillant panneaux solaires photovoltaïques et thermiques, ce concept donne des bâtiments à énergie positive – sous forme individuelle ou en bande – ou conformes au label BBC – en logements collectifs à étages (30 kWh/m2/an, trois niveaux maximum). POUR EN SAVOIR PLUS www.solardecathlon.fr SÉCURITÉ INCENDIE DES ERP Nouvelles prescriptions pour l’ITE L es modifications apportées par le ministère de l’Intérieur à l’Instruction technique 249 relative aux façades, inscrites dans l’arrêté du 24 mai 2010, ont été publiées au Journal Officiel du 6 juillet dernier. Les nouvelles dispositions concernent les systèmes d’isolation par l’extérieur mis en œuvre sur les façades en béton ou en maçonnerie comportant des baies. Ainsi, pour les systèmes d’isolation sans lame d’air, les systèmes sur isolant classé au moins A2-s3, d0 ne 6 BÂTIMÉTIERS nécessitent pas, sous l’angle de la sécurité contre l’incendie, de disposition constructive particulière. Lorsque l’isolant n’est pas classé au moins A2-s3, d0, les dispositions suivantes sont applicables: - les isolants en polystyrène expansé ou extrudé doivent comporter un marquage CE et faire partie de l’euroclasse E; - l’industriel doit pouvoir apporter la preuve du suivi d’ignifugation chez le producteur de la matière première, avec un niveau de performance équivalent à l’euro- DÉCEMBRE 2010 classe D pour l’épaisseur conventionnelle de 60 mm pour les polystyrènes expansés (ou 40 mm pour les polystyrènes extrudés). Une certification par un organisme indépendant est considérée comme preuve suffisante portant sur cette caractéristique. Ces dispositions s’appliquent également aux panneaux composites de type sandwich, constitués d’une plaque de polystyrène expansé ou extrudé comprise entre deux plaques de laine de bois classée B-s1, d0. Un carnet de chantier pour les chevilles et fixations Mettre à plat les bonnes pratiques, tel est l’objectif que s’est fixé l’Union des métalliers avec la publication d’un carnet de chantier consacré à la mise en œuvre des chevilles et fixations. Un document présenté à l’occasion de Métal Expo, en novembre dernier, qui s’adresse aux métalliers bien sûr, mais aussi à tous ceux qui sont amenés par leur activité à s’intéresser à ces questions. Au sommaire : critères de choix, étapes de mise en œuvre et recommandations diverses. Un document disponible auprès des différentes unions de métier. Une attestation pour les conducteurs dispensés de formation Depuis septembre 2009 2009, tout conducteur de véhicule de plus de 3,5 t de PTAC (poids total autorisé en charge), qu’il soit salarié ou non salarié, doit être formé à la conduite en sécurité sur route, d’abord par le biais d’une formation initiale (FIMO), puis par le biais d’une formation continue obligatoire (FCO), en recyclage tous les cinq ans. Seuls échappent à ces obligations de formation les conducteurs de véhicules transportant du matériel ou de l’équipement qu’ils utilisent dans l’exercice de leur métier, et à condition que la conduite du véhicule ne soit pas leur activité principale. Pour aider ces conducteurs à justifier de leur situation, la FFB a réalisé un modèle d’attestation sur l’honneur, à remplir et signer par l’employeur et le conducteur occasionnel, document que celui-ci peut présenter en cas de contrôle routier. Pour en savoir plus : Adressez-vous à votre fédération départementale. L ’ A C T U A L I T É Fluides frigorigènes : formation obligatoire Avant le 4 juillet 2011, tous les opérateurs manipulant des fluides frigorigènes devront être titulaires d’une attestation d’aptitude. Celle-ci est délivrée par un organisme certificateur, après une formation suivie d’une évaluation des compétences théoriques et pratiques. C’est seulement en fonction des résultats de cette évaluation que l’attestation nominative, d’une durée illimitée, est délivrée. Sont particulièrement concernés les agents et techniciens de maintenance et de mise en service. Deux nouveaux guides SMABTP Il y a un an, étaient publiés les premiers guides assurance du groupe SMABTP pour les métiers du bâtiment. Depuis, la collection s’est étoffée et compte vingt guides i lles principaux i i traitant métiers. Dans le même esprit et en partenariat avec les unions de métiers, la SMABTP propose deux nouveaux guides : Rénovation énergétique et Entreprises artisanales : 100 réponses à vos questions. Première pierre des Rubans du patrimoine 2011 Chaque rentrée depuis 1995, le palmarès des Rubans du patrimoine, qui récompensent les plus belles opérations de restauration réalisées dans les communes de France, met en valeur les métiers de la construction. L’édition 2011 a été lancée à l’automne. Les dossiers d’inscription sont à retirer avant le 31 janvier 2011 : c’est le moment pour les professionnels d’inciter sans tarder leurs communes à concourir. Pour en savoir plus : Une synthèse des palmarès 2010, ainsi que les dossiers d’inscription pour l’édition 2011 sont disponibles sur www.batiportail.com 8 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 ACCESSIBILITÉ Vers les «maisons de l’autonomie» L a loi Handicap du 11 février 2005 a institué les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Ouvertes dans chaque département depuis la promulgation de la loi, elles offrent aux personnes handicapées et à leurs familles un ensemble de services pour les accompagner dans leurs démarches administratives, leurs problématiques d’insertion professionnelle, l’évaluation de leurs besoins liés notamment à la vie quotidienne et à l’habitat, et la recherche de solutions appropriées. Pour apporter une réponse encore plus pertinente aux attentes de la société, plusieurs départements ont décidé d’aller plus loin en créant, de façon expérimentale, des « maisons de l’autonomie » où convergent les services consacrés aux personnes handicapées et aux personnes âgées. Ces initiatives ont retenu l’intérêt des pouvoirs publics et de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), qui a décidé de soutenir trois de ces projets dans les départements du Cantal, de la Corrèze et de la Côte-d’Or, ainsi que deux sites expérimentaux de Maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer (MAIA) dans le Pas-de-Calais et le Gers. Parallèlement, de nombreux salons consacrés à la question de l’autonomie voient le jour partout en France, qui sont autant d’opportunités pour les professionnels du bâtiment de faire connaître leurs solutions d’aménagement de l’habitat. Autant d’évolutions qui confirment l’important potentiel du marché des travaux d’accessibilité et l’intérêt pour les artisans et entrepreneurs du bâtiment de s’y positionner. FEEBAT Prolongation jusqu’en 2012 et élargissement de l’offre de formation R éunis le 14 juin dernier, les acteurs du dispositif FEEBat – ministère de l’Environnement, Ademe, ATEE, FFB, Capeb, FNSCOP et EDF – ont signé une convention pour sa reconduction sur la période 2011-2012. L’objectif initial, fixé en 2008, de 50 000 stagiaires formés à la fin 2010, a été porté à 120 000 pour la fin 2012. Il est à la mesure de l’objectif de réduction des consommations énergétiques du bâtiment visé par le Grenelle de l’environnement, des efforts d’adaptation que doi- vent réaliser les professionnels pour répondre à une demande de plus en plus exigeante, et de l’investissement des partenaires. L’Ademe a financé sur l’année une importante campagne de communication pour sensibiliser les publics concernés, artisans et entreprises. De son côté, la FFB place le cycle FEEBat au cœur de sa démarche des « Pros de la performance énergétique ». Quant au dispositif de formation, il est maintenu et sera renforcé. Dans le volet LA MENTION « EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE » S’ADAPTE Pour prendre en compte l'évolution du dispositif FEEBat, le référentiel de la mention « économie d'énergie » délivrée par Qualibat, jusqu'ici limité à la rénovation de logements, s'élargit à la rénovation de bâtiments tertiaires et à la construction de bâtiments BBC. Conséquence logique, son nom évolue et devient la mention « efficacité énergétique ». Rappelons que cette mention est l'une des conditions pour devenir un « Pro de la performance énergétique ». Plus de 650 entreprises en sont titulaires à ce jour. « résidentiel », suite aux attentes exprimées par les stagiaires, sera intégrée en 2011 une formation complémentaire déjà proposée dans le réseau FFB, qui traitera des questions juridiques et d’assurance liées aux offres de travaux d’amélioration énergétique et à leur commercialisation. Le volet « tertiaire » s’enrichira quant à lui de trois formations dans le cadre du module 3 (groupes de technologies performantes d’amélioration énergétique des bâtiments). Enfin, un volet « BBC » composé de deux formations sera créé. Bâtimétiers reviendra en détail sur ces différentes formations au fur et à mesure de leur lancement. POUR EN SAVOIR PLUS Contactez votre fédération départementale ou www.feebat.org G R A N D ENTRETIEN AVEC MICHEL HAVARD, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION HQE T É M O I N les quatorze cibles permettent de structurer la réponse technique, architecturale et économique aux objectifs du maître d’ouvrage. Quant à la certification, c’est le « tampon » qui prouve que la démarche HQE a bien été mise en œuvre. Un tiers extérieur, indépendant du maître d’ouvrage et des parties prenantes, vient contrôler que la démarche est bien appliquée à chaque étape et délivre à la fin un certificat HQE. Les certifications se développent et se diversifient en même temps que les différentes démarches HQE. Elles ont concerné d’abord les bâtiments tertiaires et s’étendent aujourd’hui à la maison individuelle, au logement, à la rénovation… Nous travaillons actuellement sur une certification HQE Exploitation, qui permettra de vérifier, en phase réelle de fonctionnement, que le bâtiment corLa performance environnementale des bâtiments ne se limite pas respond bien aux attentes des à la facture d’énergie, explique le président de l’association Haute Qualité concepteurs. Nous sommes aussi Environnementale. Il insiste sur la nécessité, pour tous les acteurs en train de lancer la démarche du secteur, de davantage travailler ensemble en amont des projets et de faire HQE Aménagement, pour la réalisation non plus seulement de valoir l’approche de la construction durable française à l’international. bâtiments mais de quartiers, de morceaux de ville. Là encore, il lité de vie, le confort et la santé de Comment la démarche HQE Pouvez-vous nous rappeler s’agit de mettre en place un sysle principe et l’esprit de la ceux qui vivent et travaillent dans est-elle mise en œuvre et qu’en tème de management qui réunisse démarche HQE ? les bâtiments. De même, au-delà est-il des certifications HQE ? tous les acteurs d’une opération La démarche HQE vise à de la construction, nous nous Sur ce point, l’important est d’aménagement urbain et qui les construire des bâtiments de posons la question de la vie du d’abord de souligner la trans- incite à réfléchir, anticiper et trahaute qualité environnementale, bâtiment, ce qui implique d’éva- versalité de la démarche HQE, vailler ensemble. c’est-à-dire à offrir des ouvra- luer son impact environnemental qui réunit tous les acteurs de la ges sains et confortables, dont tout au long de son cycle de vie. construction – maîtres d’ouvrage, Que répondez-vous à ceux les impacts sur l’environnement Nous travaillons d’ailleurs actuel- architectes, bureaux d’études, qui disent que la démarche sont les plus maîtrisés possible. lement sur la notion de mesure de entreprises de construction, voire HQE génère des contraintes, C’est une démarche multicritè- la performance environnemen- fabricants de matériaux. Attein- des délais et des coûts res. La performance énergétique tale, qui était l’un des thèmes des dre les objectifs que se fixe le maî- supplémentaires ? n’est que l’un des quatorze cri- 7e assises de l’association HQE, en tre d’ouvrage à travers la démar- Je leur réponds tout d’abord que tères pris en compte, aux côtés, décembre dernier. Le sujet n’est che HQE – qui est une démarche se poser les questions utiles avant notamment, du choix des maté- pas simple, notamment quand il volontaire – implique que tous les la réalisation, cela prend certes riaux, de la limitation des nuisan- s’agit de mesurer la qualité de l’air partenaires d’un projet se posent du temps, mais c’est du temps ces du chantier, de la gestion de intérieur – sachant que la ques- les bonnes questions et confron- gagné sur la résolution des évenl’eau et des déchets, du confort tion de ce que l’on respire dans tent leurs points de vue le plus en tuels litiges qui pourraient résulhygrothermique ou encore de la les bâtiments sera à mon sens amont possible, c’est-à-dire dès ter ultérieurement d’une absence qualité de l’air. Bien au-delà de la l’une des plus prégnantes pour la conception, puis tout au long de dialogue. Ensuite, il est clair facture énergétique, la démarche les années qui viennent, surtout de la construction. La démarche que la démarche HQE est en HQE se préoccupe de tous ces si l’on construit des « boîtes » très HQE est, en somme, un système phase avec les attentes du marché. aspects déterminants pour la qua- confinées. de management des opérations, et Aujourd’hui, les clients deman- Les nouveaux enjeux de la CONSTRUCTION DURABLE 10 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 Comment vous situez-vous dans la dynamique du Grenelle de l’environnement ? La démarche HQE était novatrice lorsqu’elle a été lancée en 1996. Elle est aujourd’hui l’un des vaisseaux porteurs de la dynamique du Grenelle, car 100 % des acteurs de la construction sont concernés par la révolution environnementale et énergétique. La vocation de l’association HQE – reconnue d’utilité publique depuis 2004 – est d’être en anticipation sur ces problématiques, d’animer la réflexion, en dépassant les intérêts particuliers de chacun de ses membres pour élaborer un consensus d’intérêt général et faire progresser l’ensemble du secteur. Les défis, pour les entreprises comme pour tous les acteurs de la construction, sont à la hauteur de la révolution en cours, qu’il s’agisse des défis techniques, de l’apprentissage de nou- © M. HAVARD dent que les bâtiments répondent à des standards environnementaux et énergétiques – et ils en demandent la preuve. Ce n’est pas un hasard si la démarche HQE est davantage utilisée dans le bâtiment tertiaire et si la certification HQE est de plus en plus demandée, par les investisseurs comme par les utilisateurs. En 2009, 50 % des bâtiments tertiaires livrés en Île-de-France étaient certifiés HQE, et la tendance est plutôt à la hausse. C’est bien le signe que le marché demande aujourd’hui une garantie de la bonne qualité environnementale. Mais il n’y a pas que le bâtiment privé. Les référentiels HQE sont adoptés aussi par les collectivités, qui les intègrent dans les référentiels de construction qu’elles prescrivent et qui s’imposent à l’ensemble de ceux qui construisent sur leurs territoires. La plupart des nouveaux collèges et lycées, notamment, sont construits aujourd’hui selon cette démarche. Député de la première circonscription du Rhône, conseiller municipal de Lyon, Michel Havard a été élu en juin 2009 président de l’association Haute Qualité Environnementale, qui fédère depuis 1996 les organismes publics et privés représentant l’ensemble des acteurs de la construction en France. Membre de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire à l’Assemblée nationale, il a participé aux conférences mondiales sur le changement climatique – dont celle de Copenhague – réalisé à la demande du président de la République une mission sur la mise en œuvre des bilans carbone, et présidé un groupe de travail préparatoire au plan national d’adaptation au changement climatique. velles collaborations transversales et en amont des projets, ou de la nécessité de développer la formation – enjeu dont la FFB a pleinement pris la mesure en lançant un programme comme les « Pros de la performance énergétique ». Et il y a aussi, ce qu’on oublie trop souvent en France, l’enjeu international. Précisément, quelle est l’action de l’association HQE à l’international ? Je considère comme l’une de nos missions essentielles de faire valoir la position française en matière de construction durable. La France n’est pas une île et nous ne sommes pas les seuls à bouger sur le sujet. Si nous voulons que les référentiels de construction, qui s’harmoniseront avec le temps, prennent en compte l’expérience française, nous devons être présents aux niveaux européen et international. C’est dans cet esprit que nous avons soutenu un regroupement d’acteurs pour créer le France Green Building Council et intégrer l’organisation internationale du même nom. Il est d’ailleurs intéressant de noter que si, en France, le débat est actuellement centré sur la performance énergétique, avec notamment l’actualité de la nouvelle réglementation thermique, l’approche à l’international est davantage multicritères et intègre les volets carbone, eau, air, déchets, etc. La démarche HQE est en phase avec cette tendance – et elle est le label français le plus connu à l’international en matière de construction durable. Comment l’élu de la République que vous êtes en est-il venu à s’intéresser à la construction durable ? J’avais déjà un métier dans le domaine de l’environnement avant de m’engager en politique, et aujourd’hui, étant élu d’une grande ville, je suis très impliqué dans les problématiques d’environnement, d’aménagement urbain et de construction durable, ce qui m’a amené à rencontrer l’association HQE et à en devenir le président. Je suis très investi également sur ces questions-là dans mon activité parlementaire. Pour moi, l’environnement est à la fois une sensibilité et un engagement, que je m’efforce de concrétiser au service de mes concitoyens et de mon pays à travers mes différents mandats. DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 11 GROS ŒUVRE/STRUCTURE ÉTAIEMENT Haute technicité pour conservation stratégique C omment définir la meilleure méthode d’étaiement pour une aile de bâtiment dont les planchers reposent sur un îlot central voué à être successivement démoli puis reconstruit, et dont le chantier est enclavé dans un périmètre historique ? Tel est le défi auquel ont été confrontés le maître d’œuvre CALQ Architecture et l’entreprise GTM Bâtiment lors de la restructuration lourde d’un ensemble tertiaire situé avenue Kléber, à quelques encablures de l’Arc de triomphe. Cette opération, dont le maître d’ouvrage est Beacon Capital, avait pour but d’optimiser la surface de ce bâtiment R + 6 en forme de H (22 400 m2 de SHON). Pour y parvenir, les deux grandes ailes du H – dont l’une se voit rajouter un sixième niveau – ont été conservées, tandis que l’îlot central a été démoli puis reconstruit (du niveau - 4 au niveau + 6), en réorganisant ses circulations verticales de façon à en accroître la surface disponible. Le projet comporte aussi la création d’un niveau supplémentaire au rezde-chaussée du jardin intérieur, et permettra l’implantation d’équipements nouveaux, dont un restaurant interentreprises au deuxième sous-sol. L’INGÉNIERIE AU SERVICE DE L’ÉTAIEMENT La solution d’étaiement a été élaborée pendant la phase de préparation de chantier. Les opérations ont commencé en septembre 2009, avec un curage et un désamiantage du bâtiment qui a duré six mois. À partir de décembre 2009, l’îlot central a été démoli au moyen d’une pelle mécanique équipée d’une pince coupante, descendue d’étage en étage par la grue. Pour étayer l’aile Kléber, dont les planchers perdaient au fur et à mesure leur porteur en béton armé, le constructeur a écarté la solution des tours d’étaiement classique : « Avec cette méthode, il aurait fallu étayer jusqu’au sixième sous-sol, fermer le parking et interrompre des installations de Climespace (1) qui devaient rester en fonctionnement, explique Philippe Miguet, ingénieur travaux gros œuvre chez GTM Bâtiment. D’autre part, les tours d’étaiement auraient entravé l’évacuation des gravats vers l’avenue Kléber, mettant en péril nos délais de chantier. » La réflexion s’est orientée vers une autre solution, consistant à reprendre les planchers au moyen de poutres métalliques de grande © G. MAUCUIT-LECOMTE Fruit de trois mois de maturation technique, un étaiement hors norme a permis de réaliser une restructuration lourde sur un bâtiment tertiaire situé avenue Kléber à Paris, en conservant son intégrité et en augmentant sa surface exploitable. REPRENDRE LES PLANCHERS à l’aide de poutres métalliques de grande portée, complétées de flèches additionnelles : une solution innovante qui nécessite une importante phase de calcul et un mode opératoire rigoureux. portée (15 m), amenées à la grue, glissées à l’intérieur du bâtiment à l’aide de chariots à roulettes, puis positionnées sur les porteurs existants, situés aux deux extrémités des planchers à étayer. Une contrainte de taille restait à prendre en compte pour que le système fonctionne : « Pour prévenir la déformation des poutres, une flèche additionnelle à leur flèche naturelle a été appliquée grâce à des vérins hydrauliques, adaptée à la pression exercée par le plancher à reprendre, détaille Philippe Miguet. Cet étaiement innovant, développé par l’entreprise Locapal, a nécessité une importante phase de calcul – pour déterminer précisément les pressions à exercer sur les poutres afin que le plancher reste parfaitement horizontal au moment de la suppres- sion du mur porteur – puis un mode opératoire rigoureux. » À partir de septembre 2010, la reconstruction de l’îlot central a permis de rétablir un à un les porteurs des planchers de l’aile Kléber et de supprimer, étage par étage, les poutres d’étaiement, dirigées vers des filières de recyclage. Dans le cadre d’une démarche HQE, la mise en œuvre de façades performantes sur le plan de l’isolation permettra de réduire la consommation énergétique du bâtiment, qui sera de 10 % inférieure à la consommation de référence de la RT 2005. Leur végétalisation donnera une nouvelle respiration urbaine aux abords de l’avenue Kléber. Le nouveau bâtiment sera livré en mai 2011. (1) Réseau de froid urbain de la ville de Paris. DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 13 RÉHABILITATION PATRIMONIALE L’ATOUT PRÉMUR Le Grand Hôtel de Toulouse est partiellement reconstruit en prémur. Une technique adaptée aux chantiers enclavés, qui implique de mettre en place des procédures de qualité rigoureuses entre l’entreprise et son fournisseur industriel. L e programme de réhabilitation du Grand Hôtel de Toulouse, dont la livraison est prévue au printemps 2011, fait partie de ces chantiers complexes qui demandent une réponse très étudiée en matière de gros œuvre. Construit en 1901, ce vaste édifice d’architecture haussmannienne, qui occupe tout un îlot au cœur de la Ville rose, a d’abord été un palace à la Belle Époque, réputé pour ses lits à baldaquin et ses salles de bains en marbre. Après la Seconde Guerre mondiale, il a accueilli les administrations départementales et préfectorales, avant d’être plus récemment squatté par un collectif d’artistes toulousains. Porté par la société Pitch Promotion, le programme de réhabilitation en cours vise à faire du Grand Hôtel un site multifonctionnel qui accueillera deux enseignes haut de gamme en rez-de-chaussée (Habitat et Hugo Boss), des bureaux au premier étage, ainsi qu’un ensemble résidentiel mixte composé de 24 appartements en accession et 38 logements sociaux gérés par l’office Habitat Toulouse. Pour l’entreprise de gros œuvre en charge du chantier, Thomas & Danizan (groupe Pastorello), qui emploie une centaine de personnes à Toulouse, il s’agit de réaliser une réhabilitation complète du bâtiment tout en conservant son âme. « Les architectes des Bâtiments de France ont souhaité la conservation en l’état des trois façades extérieures, des trois patios intérieurs 14 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 et des murs de refend, explique Thomas Clauzel, le conducteur de travaux responsable du chantier pour Thomas & Danizan. À l’exception de cette enveloppe, qui a fait l’objet d’un contreventement et d’étaiements élaborés, et de 20 % environ des planchers en bois proches des mitoyens, tout a été recréé à neuf. » L’entreprise a opté pour une structure classique composée de micropieux et têtes de micropieux en infrastructure, et majoritairement de poteaux-poutres en béton armé et prédalles en superstructure. 1 Plus de la moitié de ces éléments – 5 000 m2 de prédalles précontraintes, 1 200 ml de poutres de différentes sections en béton précontraint – ont été préfabriqués en usine, l’autre moitié de la structure ayant été réalisée en béton coulé sur place. PRÉMUR : UNE EXIGENCE DE CONFORMITÉ Pour la réalisation de deux nouvelles cages d’escalier et d’ascenseur différentes, desservant d’une part les logements en accession et d’autre part les logements sociaux – soit une surface totale de voiles de 1 800 m2 –, l’entreprise a fait le choix du prémur. Ce procédé constructif correspond à un mur préfabriqué en usine et livré sur le chantier, composé de deux « peaux » en béton réunies par des aciers, entre lesquelles on coule du béton pour assurer la cohésion de l’ensemble. « Les voiles de ces deux noyaux centraux sont quasiment les seuls que nous ayons eu à réaliser, le reste de la structure étant essentiellement constitué de portique poteaux-poutre, argumente Thomas Clauzel. D’autre part, l’utilisation de banches aurait occupé une grande partie de nos emprises de chantier, limitées par notre situation en centre-ville. Enfin, couler le béton en place nous aurait contraints à des déplacements de banches par- GROS ŒUVRE/STRUCTURE travaux. À la livraison, il suffit d’un contrôle au mètre laser pour vérifier ses dimensions et le positionnement des réservations. Ce système est une procédure de suivi de la qualité : les non-conformités sont rares et se voient tout de suite. » De même, les caractéristiques mécaniques – résistance, degré coupe-feu, charges par ml – demandées au voile en béton armé sont transmises par l’entreprise à l’industriel. En jouant sur l’épaisseur des deux « peaux » en béton – de 4,5 à 7 cm, l’épaisseur totale du prémur variant de 18 à 40 cm – et sur le type d’aciers situés à l’inté- 1 LE RECOURS AUX PRÉMURS permet de composer avec des emprises de chantier exiguës. 2 GRÂCE À UNE ORGANISATION MÉTHODIQUE avec le fournisseur, la conformité de chaque prémur est vérifiée dès sa livraison sur le chantier. rieur, l’industriel peut ainsi définir bout à bout ou en angle, elles se le prémur qui répond aux exigen- font en général au moyen d’aciers standard – soit treillis, soit épingles ces de l’ouvrage. préfabriquées – conformément au MISE EN ŒUVRE SOUS ATEX plan de pose du fabricant. Pour garantir une manutention et Après avoir positionné les préun positionnement en toute sécu- murs, on procède au coulage du rité, les prémurs sont équipés de béton en respectant les prescripcrochets de levage et de douilles tions du fournisseur. Le matériau prévues pour fixer les étais tirant- mis en œuvre au Grand Hôtel de poussant, qui permettent de les Toulouse est un béton de classe stabiliser. La liaison entre les pré- C25/30, de consistance classique murs et les fondations est encore S4 ou S5, dont les granulats ne une affaire de coordination entre doivent pas dépasser 10 mm de l’entreprise et son fournisseur : diamètre pour un prémur de 18 à « Le fabricant de prémur peut y 20 cm (pas plus de 16 mm pour intégrer des aciers adaptés à ceux les prémurs plus épais), afin d’asqui sont en attente dans les fonda- surer une répartition homogène tions, afin de bien assurer la liaison du béton entre les peaux. Pour le fondation-prémur et la transmis- conducteur de travaux, ce procédé sion des efforts. Mais le bureau constructif – qui fait aujourd’hui d’études gros œuvre peut lui aussi l’objet d’une Atex (Appréciation concevoir des attentes adaptées, technique d’expérimentation) du par exemple concentrées sur l’axe CSTB, en raison de son caractère du mur, de façon à ce que les aciers non traditionnel – fonctionne très se glissent entre les deux peaux du bien. Il exige cependant un imporprémur », détaille Thomas Clauzel. tant travail de préparation en Quant aux liaisons entre prémurs, amont et, quand on est en réhabilitation, un contrôle des relevés et des cotes de l’existant, pour éviter les surprises de dimensionnement lors de la pose des prémurs. Plus cher qu’un voile coulé en place, le prémur permet de faire l’économie de la location des banches, demande moins de main d’œuvre que les voiles béton coulés en place et réduit le coût des finitions, grâce à un parement de haute qualité obtenu par une excellente vibration contrôlée en usine. Au-delà de son intérêt technique pour certains ouvrages ou certaines parties d’ouvrage, sa pertinence économique doit donc être déterminée par une analyse globale des coûts de construction. 2 © THOMAS & DANIZAN dessus la façade, qui mesure 20 m de hauteur. Cet ensemble de raisons, sans oublier le gain de temps lié à la préfabrication, nous a orienté vers une utilisation de murs préfabriqués. » Une décision qui s’est accompagnée d’une organisation de chantier méthodique entre l’entreprise de gros œuvre et son fournisseur. Un mois avant la mise en œuvre, les plans des ouvrages en béton sont adressés par le bureau d’études à l’industriel, qui en déduit un plan de découpe des éléments préfabriqués, en intégrant l’ensemble des réservations et points singuliers. Ce plan de découpe retourne ensuite à l’entreprise, qui en vérifie la conformité avec les plans initiaux avant de donner son aval au lancement de la fabrication. « Chaque prémur qui arrive sur le chantier bénéficie, parallèlement au bon de commande, d’un marquage et d’un numéro qui permet de l’identifier sur le plan de découpe, ajoute le conducteur de POUR EN SAVOIR PLUS UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 15 GROS ŒUVRE/STRUCTURE Légèreté, délais de chantier courts et valorisation esthétique du bâtiment justifient le choix du bois pour cette surélévation d’un pavillon réalisée en banlieue parisienne. L a problématique rencontrée par la famille francilienne propriétaire de ce pavillon de quatre pièces en pierre meulière, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), est tout à fait courante : à l’adolescence des deux enfants, les parents décident d’agrandir. La réponse de l’architecte Ludmila Pernot (cabinet APA) est nettement moins banale : « Nous avons imaginé une structure en bois posée au sommet de la maison, qui épouse les lignes de la maçonnerie existante et respecte l’intégralité de la construction, mis à part la dépose du toit », expliquet-elle. Grâce à cette surélévation de 50 m2 SHON réalisée courant 2009, le pavillon s’agrandit d’un étage supplémentaire, gagnant une chambre, une salle d’eau, un salon de musique et un bureau bibliothèque. Ce qui porte sa surface habitable totale de 141 à 191 m2. 1 LA SURÉLÉVATION, sorte de maison-meuble emboîtée sur la maison existante, a été préfabriquée en atelier puis mise en place au moyen d’une grue. 2 LE BOIS HUILÉ NON-RABOTÉ de la surélévation rappelle la meulière de la maison d’origine. © ANDRIEU PERNOT ARCHITECTURE UNE «MAISON-MEUBLE» Réalisée par assemblage de portiques en lamibois (1), d’entretoises et de panneaux en bois, la surélévation est une sorte de « maisonmeuble », suffisamment légère pour se contenter du seul renforcement du plancher supérieur de la maison, ce qui est le premier argument en faveur de la solution bois. Les pignons se composent d’un double panneau en lamibois enfermant 20 cm d’isolant (laine minérale) et revêtu d’un bardage extérieur. Côté rue et côté jardin, on a mis en œuvre une façade rideau composée de doubles vitrages insérés dans des châssis en aluminium, revêtue au sud d’un claustra et de stores extérieurs, afin de garantir une protection solaire. La structure est recouverte d’une toitureterrasse avec étanchéité sur support bois et équipée de capteurs solaires pour la production d’eau chaude sanitaire. L’étanchéité de l’interface bois/maçonnerie est assurée par une bande résiliente recouverte d’un pare-pluie et d’une bavette en aluminium. Autre spécificité du projet, les portiques et entretoises en lamibois, laissés apparents à l’intérieur de la maison, ont été conservés comme des éléments d’agencement – montants de bibliothèques, étagères… – exploitant en creux la forte épaisseur des pignons en meulière. « Cette surélévation a demandé au final plus d’études que de réalisation, commente Rodolphe Maufront, chargé d’études chez Asselin SAS, l’entreprise de charpente bois en charge du projet, qui emploie 120 personnes à Thouars (DeuxSèvres) et dont l’agence de Vitrysur-Seine, en région parisienne, a réalisé l’ouvrage. Notre bureau d’études a dû réaliser un calepinage très élaboré des éléments de structure utilisés pour l’agencement, et mettre au point une méthode pour pouvoir implanter la structure au sommet d’une maison aux deux pignons mitoyens. » UN CHOIX CONFORTÉ PAR LA LOI GRENELLE 2 Faute d’accès sur les côtés du bâtiment, les deux pignons finis en atelier – avec isolant intégré, alimentation électrique et bardage – ont été acheminés sur le chantier par camion puis levés et mis en place au moyen d’une grue. Cette préfabrication a permis de réduire considérablement les délais de chantier – moins de six semaines pour l’assemblage de la structure –, ce qui est le second argument qui a joué en faveur de la construction bois. Le projet se révèle homogène grâce au choix judicieux des matériaux et finitions : « Pour s’harmoniser avec la meulière à dominante ocre et brute, c’est un bois massif non raboté, avec un traitement thermo-huilé, qui a été choisi, et les châssis en aluminium ont été laqués en fonction de ces tonalités », commente Ludmila Pernot. Rodolphe Maufront constate que ce type de projet est en développement : « Étant donné les prix élevés de l’immobilier, les gens préfèrent agrandir plutôt que d’acheter plus grand. » D’autre part, la loi Grenelle 2, promulguée cet été, favorise ce type de projets puisqu’elle modifie le code de l’urbanisme en rendant désormais illégal, en dehors des secteurs protégés, tout refus de permis de construire ou d’aménager fondé sur l’utilisation du bois en façade. Une formidable opportunité, en neuf comme en réhabilitation, pour le développement du bois dans la construction. (1) Matériau composé de placages minces de bois recollés à fil parallèle, à vocation essentiellement structurelle. POUR EN SAVOIR PLUS FFB Pôle bois construction, tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr ASSELIN SAS, THOUARS (79) Entreprise titulaire de la marque 1 2 DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS © B. TEILLET SURÉLÉVATION EN BOIS Une solution dans l’air du temps 17 GROS ŒUVRE/STRUCTURE PLATES-FORMES SUSPENDUES Une sécurité bien encadrée © FIXATOR Plébiscitées par les entreprises pour la réalisation de travaux légers de façade, les plates-formes suspendues ont bénéficié ces dernières années d’un ensemble de mesures qui permettent de les utiliser en toute sécurité. L es plates-formes suspendues sont un partenaire précieux pour les entreprises qui réalisent des travaux – nettoyage, rénovation, sablage, peinture… – sur les façades des bâtiments. Composées d’un plancher de travail avec étriers et garde-corps, suspendu à des câbles en acier fixés au sommet de l’immeuble, ces plates-formes se déplacent verticalement à l’aide d’un treuil tantôt manuel, tantôt électrique, offrant un poste de travail à niveau variable pouvant être déplacé à volonté (1). Pour Michel Ameline, dirigeant de la société Ema – spécialisée dans l’imperméabilité de façades, les joints de calfeutrement et l’isolation par l’extérieur, implantée à Alfortville (Val-de-Marne) et Fontainebleau (Seine-et-Marne) –, les plates-formes suspendues présentent de nombreux points forts : « Elles offrent un accès à toute la façade beaucoup plus rapidement qu’un échafaudage, par l’arrêté du 1er mars 2004 relatif aux vérifications des appareils et accessoires de levage, ainsi que par la circulaire DRT n° 2005-04 du 24 mars 2005. Quant aux plates-formes qui étaient équipées de moufles à corde, elles ne répondent pas aux exigences techniques et de sécurité imposées par le décret du 2 décembre 1998 et l’article R 4324-29 du code du travail, et leur utilisation est désormais interdite. « Grâce aux dispositions apportées par ces différents textes, les plates-formes suspendues sont L’ENTREPRISE EN CHARGE DE CES aujourd’hui utilisées en toute sécuTRAVAUX DE FAÇADE a pu accéder rité, commente Michel Ameline. au retour des balcons en toute Ces matériels sont notamment sécurité grâce à des plates-formes suspendues motorisées, dont équipés d’un câble, qui maintient l’une était équipée d’une section leur stabilité et leur contact avec la d’angle réglable. façade, et d’un dispositif antichute et permettent d’évaluer à distance automatique, qui font partie des l’avancée et le résultat des travaux. exigences du marquage CE. » D’autre part, la plate-forme est repliée après usage, ce qui supprime tout moyen d’accès à la façade et améliore la sécurité du bâtiment. » Attention toutefois, ce type de matériel ne peut pas être mis en œuvre partout : il faut que la partie haute de l’immeuble offre des points d’ancrage d’une résistance suffisante, ou permette d’accueillir un dispositif de sus- La plate-forme peut aussi être pension lesté, et que la façade soit assurée par un câble relié à des points d’ancrage, fixés dans la simple et rectiligne. façade à mesure qu’elle descend et décrochés à mesure qu’elle TEXTES RÉGLEMENTAIRES remonte. Pour que la sécurité ET RECOMMANDATIONS Les plates-formes suspendues, soit garantie, il est nécessaire de couvertes par la directive euro- respecter à la lettre la notice de péenne « machines », voient leur montage du constructeur et de utilisation encadrée notamment produire une note de calcul pour L’utilisation des plates-formes équipées de moufles à corde est désormais interdite. déterminer le contrepoids nécessaire au dispositif de suspension, en prenant en compte les différents paramètres comme la capacité des treuils et le chargement. Cet ensemble de dispositions a été complété par la recommandation R 433 « Exploitation, installation, utilisation et repli des plates-formes suspendues motorisées » de la CNAMTS (2), adoptée en novembre 2007, qui préconise un ensemble de règles à respecter par les utilisateurs, notamment un contrôle de la plate-forme par une personne compétente, ainsi que des tests avant utilisation portant sur sa résistance au chargement et son dispositif antichute. La recommandation R 433 définit aussi le référentiel de compétences auquel doit répondre tout monteur de plate-forme ou opérateur travaillant sur ces systèmes. Il est à noter que le Syndicat français de l’échafaudage (SFECE-FFB) a mis en place depuis 2003 des formations ainsi qu’un certificat de qualification professionnelle (CQP) de « monteur en plates-formes suspendues ». (1) Les plates-formes suspendues, installées temporairement pour la réalisation d’un chantier, répondent à la norme produit NF EN 1808 d’août 1999, qui est actuellement en cours de révision. Elles ne doivent pas être confondues avec les appareils d’entretien de façades, composés d’une plateforme suspendue à un chariot motorisé, installés de manière permanente pour assurer la maintenance des bâtiments, et qui répondent à la norme produit NF P 95-201. (2) Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés. POUR EN SAVOIR PLUS SFECE-FFB (Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement), tél. : 01 40 55 13 00 DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 19 © CBC PARKINGS ENTERRÉS Prévenir la fissuration du béton 1 2 Le respect d’un ensemble de points clés au niveau de la conception et de la mise en œuvre permet d’éviter la fissuration des structures porteuses en béton dans les parkings enterrés. L es structures porteuses en béton des parkings enterrés connaissent fréquemment des fissurations au niveau des poutres et planchers. Ces désordres peuvent être simplement inesthétiques, générant des dépôts de calcite au droit des fissures, avec des risques de coulures susceptibles d’attaquer les peintures des carrosseries des véhicules. Mais les conséquences peuvent être plus graves, jusqu’à la rupture complète de la ou des poutres en béton avec risque d’effondrement, entraînant des réparations lourdes et coûteuses. PRÉVENIR LE RETRAIT ET LES CHOCS THERMIQUES Il est possible de prévenir ces désordres, en respectant tout d’abord un certain nombre de règles dès la conception du parking enterré. La plus importante est certainement la mise en œuvre de joints de dilatation, conformément à ce que préconisent les règles BAEL (1) pour les ouvrages de grandes dimensions – tous les 40 m par exemple en région parisienne(2). Les règles BAEL sont en effet souvent mal interprétées: si elles indiquent que le prolongement des joints de superstructure n’est pas obligatoire en infrastructure pour 20 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 les ouvrages enterrés, elles ajoutent clairement que « quand les soussols comportent de grandes surfaces en plan, il convient de les prolonger». Ces joints de dilatation ont un rôle essentiel: d’une part, ils préviennent le retrait du béton (de l’ordre de 2 cm pour 50 ml), et leur absence peut provoquer des fissures importantes; d’autre part, ils permettent de prévenir la dilatation et la rétractation dues aux variations thermiques subies par le béton. «Contrairement à ce qui est communément admis, le béton des parkings enterrés subit de véritables chocs thermiques, liés à la ventilation forcée pour évacuer les fumées d’échappement, analyse Didier Eymard, responsable du service après-vente chez Campenon Bernard Construction (groupe Vinci). Ces variations sont plus brutales que celles qui se produisent à l’air libre, notamment en hiver quand le système aspire de l’air très froid.» De l’ordre de 7,5 mm pour 50 ml à 15°C, ces variations atteignent même 15 mm pour 50 ml à 30°C! Pour limiter la fissuration, il convient aussi de privilégier les bâtiments de forme simple, et de multiplier les joints de dilation et de construction en fonction de la complexité de l’ouvrage – en prenant en compte les poussées du sol et de l’eau, ainsi que les éventuelles poussées horizontales dissymétriques, liées à la juxtaposition de parties de bâtiment de hauteurs différentes. «Il revient au bureau d’études d’imposer ces joints, même s’ils ont un coût, ajoute Didier Eymard. L’observance de ces règles permettrait de supprimer la grande majorité des fissurations dans les parkings enterrés.» RESPECTER LES IMPÉRATIFS DE MISE EN ŒUVRE Même si une fissuration limitée est inhérente au matériau béton, l’entreprise de gros œuvre a aussi un rôle important à jouer dans le traitement des points singuliers, comme les corbeaux, les appuis glissants, etc., dont la réalisation doit être soignée et conforme aux plans et à la réglementation technique. L’entreprise doit soigner aussi les reprises de bétonnage – rugosité, armatures en attente, propreté – et veiller au respect des conditions climatiques requises, en différant le coulage du béton quand la température est inférieure à 5 ° C, par exemple, même si cela demande un aménagement du planning du 3 POUR RÉPARER LES FISSURATIONS apparues sur cet ouvrage (1), l’entreprise a eu recours à une charpente métallique. Des poteaux métalliques ont été moisés sur les poteaux en béton existants, et des poutres HEB utilisées pour soutenir les planchers précontraints fissurés (2). La finition a ensuite été appliquée (3). chantier. Les éléments préfabriqués en béton doivent faire l’objet d’un contrôle qualité, et les prescriptions du fournisseur en matière de stockage, de manutention et de mise en œuvre doivent être respectées. Enfin, il faut s’assurer de la conformité du béton mis en œuvre par rapport à la commande, interdire l’addition d’eau au béton livré prêt à l’emploi et respecter le plan et la durée d’étaiement. La prévention de la fissuration dans les parkings enterrés passe donc par une conception réfléchie de l’ouvrage et une mise en œuvre rigoureuse du béton. (1) Remplacées par la NF EN 1992-1-1 depuis mars 2010. (2) Cette distance varie en fonction des régions, de 50 m dans l’Ouest de la France à 25 m dans les départements voisins de la Méditerranée. POUR EN SAVOIR PLUS • « Parkings enterrés : prévention de la fissuration des structures porteuses en béton », plaquette de l’AQC publiée en février 2010, disponible sur www.qualiteconstruction.com • Entreprises générales de France-BTP (EGF-BTP), tél. : 01 40 69 52 78, www.egfbtp.com GROS ŒUVRE/STRUCTURE Travaux en béton, le DTU 21 révisé L a mise à disposition de la norme européenne NF EN 13670 « Exécution des travaux en béton » s’accompagne de la rédaction d’une annexe nationale française, actuellement en cours de finalisation. Elle comportera, conformément au texte européen, les dispositions que la France souhaite voir apparaître pour application sur son terri- toire. En particulier, on y retrouve le renvoi à deux documents que les entreprises connaissent bien : le NF DTU 21 et le fascicule 65A. En conséquence, ces deux textes ne disparaîtront pas, bien au contraire. Ils trouveront toute leur raison d’être en s’articulant avec la norme NF EN 13670. Cependant, une mise à jour doit être effectuée pour rendre compatibles les textes existants et la nouvelle norme européenne. Concernant le NF DTU 21, les travaux sont déjà engagés, avec l’objectif de supprimer du DTU actuel tous les éléments repris dans la norme NF EN 13670, et de n’y laisser que ce qui est nécessaire (catégories de chantier, par exemple). Ce système aura l’avantage de main- tenir en vigueur le NF DTU 21 – qui traduit l’approche française de l’exécution des ouvrages en béton – à la fois maîtrisé par les entreprises et reconnu par les assurances. POUR EN SAVOIR PLUS UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr ÉTUDE Les nouveaux ciments allégés en clinker P © UMGO our améliorer leur empreinte carbone, en réponse à des attentes environnementales de plus en plus fortes, les cimentiers développent des nouveaux produits : ce sont des ciments composés (CEM III et CEM V selon la classification de la norme NF EN 197-1), qui comportent, en substitution d’une partie du clinker, des additions telles que laitiers de hauts-fourneaux ou cendres volantes… En effet, c’est lors du processus de fabrication du clinker – par cuisson vers 1 450 ° C des matières premières (le cru) – que le dégagement de CO2 se produit. Indépendamment de la conformité à leur norme, ces nouveaux ciments ont-ils un comportement identique, pour ce qui est de leur aptitude à l’usage, à celui d’un ciment traditionnel ? Quelles conséquences peuvent-ils avoir sur l’activité des maçons ? C’est pour répondre à ces questions que, à la demande de l’UMGO-FFB, une étude comparative a été lancée en 2008, dans le cadre du Programme recherche développement métiers de la FFB, avec le concours de Cimbéton (1) et l’Atilh (2). L’étude Des nouvelles règles parasismiques en maison individuelle a consisté à construire des corps d’épreuve (murets en briques et en blocs béton sur chapes) en utilisant – pour la réalisation de la chape, du mortier de hourdage et du mortier d’enduit – d’une part, un ciment traditionnel (CEM II), d’autre part, des ciments nouveaux (CEM III et CEM V), puis à comparer les ouvrages réalisés. Le laboratoire chargé de l’analyse, Ginger-CEBTP, a constaté des performances mécaniques identiques pour les différents ciments et mortiers. Achevés au printemps 2010, les différents ouvrages font l’objet depuis d’un suivi régulier. Ginger-CEBTP n’a constaté à ce jour aucun problème particulier avec les ciments CEM III et CEM V : ces produits nouveaux semblent donc être au point. Il ne s’agit cependant que d’un bilan d’étape : l’expérimentation se poursuit et les auteurs de l’étude ne livreront leurs conclusions qu’à l’issue de l’hiver 2011. Les PSMI, règles constructives qui s’appliquent aux maisons individuelles en zone sismique, sont actuellement en cours de révision, dans le but de les rendre compatibles avec les Eurocodes. À la différence des règles actuelles, qui font état de dispositions constructives générales, les nouvelles règles entreront davantage dans le détail du calcul nécessaire à la justification des ouvrages, tout en se limitant à une déclinaison simplifiée des Eurocodes, adaptée à la maison individuelle et exploitable par le plus grand nombre de constructeurs, maçons et charpentiers. Ces nouvelles règles, dont la publication est attendue au premier semestre 2011, concernent aussi bien la filière humide que la construction bois et métallique, et remplaceront à la fois les PSMI et les CPMI spécifiques aux Antilles françaises. (1) Centre d’information sur le ciment et ses applications. (2) Association technique de l’industrie des liants hydrauliques. POUR EN SAVOIR PLUS Les résultats complets de l’étude seront consultables prochainement sur le site de l’UMGO-FFB, www.umgo.ffbatiment.fr @ VOUS CHERCHEZ UN ARTICLE DE BATIMETIERS ? www.ffbatiment.fr espace adhérents DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 21 ENVELOPPE PARE-VAPEUR ET ÉCRAN DE SOUS-TOITURE Des membranes à ne pas confondre Le transfert de la vapeur d’eau à travers une paroi peut provoquer des désordres liés à la condensation. Bien utilisés, pare-vapeur et écran de sous-toiture permettent de limiter les flux ou d’évacuer la vapeur excessive. DOMAINE D’UTILISATION Dans tous les cas, son utilisation impose l’installation d’une ventilation pour évacuer la vapeur d’eau. Pour les ouvrages de couverture, l’installation systématique du parevapeur est recommandée. Elle est obligatoire en zone climatique H1 (Nord, Est, Massif central, Alpes) et pour les maisons à ossature bois, où l’enveloppe doit impérativement être imperméable à l’air. L’écran de sous-toiture, quant à lui, protège QUELQUES NOTIONS Tous les matériaux ne présentent pas la même capacité à être traversés par la vapeur d’eau. Chacun peut ainsi être caractérisé par une valeur de perméabilité (è), qui mesure la quantité de vapeur d’eau traversant une épaisseur de 1 m de matériau par heure, pour une différence de pression partielle de 1 mm de mercure (mmHg) entre ses faces. Plus généralement, on parle non pas de perméabilité mais de perméance (Wp) : c’est le rapport de la perméabilité du produit et de son épaisseur, et s’exprime également en g/m2.h.mmHg. Des valeurs de perméance sont imposées pour l’isolation des couvertures par les NF DTU 40.13, 40.14 ou 40.25. Dans la pratique, pour choisir un pare-vapeur, on s’intéresse au coefficient Sd (mesuré en mètre), qui représente la résistance à la diffusion de la vapeur d’eau par rapport à une couche d’air d’épaisseur équivalente. Le Sd est déterminé à partir du facteur de résistance à la diffusion de vapeur d’eau (μ) et de l’épaisseur du matériau (e) selon la formule Sd= μ.e. © ONDULINE est de rendre une paroi résistante à la vapeur d’eau. Or, la migration de vapeur d’eau dépend des températures de part et d’autre de la paroi, et se fait toujours du côté où la température et le taux d’humidité sont les plus forts vers le côté où ils sont les plus faibles. Le parevapeur doit donc être appliqué sur le côté intérieur de la paroi. © DOERKEN D ifférents types de membranes sont disponibles pour traiter les parois de l’enveloppe et répondre aux enjeux de plus en plus sensibles de la perméabilité à l’air du bâtiment. Parmi ces produits, le pare-vapeur et l’écran de sous-toiture ont des propriétés distinctes, qui nécessitent de bien différencier certaines notions comme la perméabilité, la perméance ou la résistance à la diffusion de la vapeur d’eau (voir encadré). Concernant la prévention des phénomènes de condensation à l’intérieur des parois, il importe aussi de rappeler que ce sont des phénomènes complexes où interviennent différents facteurs (hygrométrie du local, ventilation, chauffage) et qui ne peuvent pas toujours être maîtrisés par la seule utilisation d’un pare-vapeur. La première fonction du pare-vapeur L’ÉCRAN DE SOUS-TOITURE (en haut) est positionné entre la paroi et le rampant de couverture, alors que le pare-vapeur (en bas) est appliqué sur le côté intérieur de la paroi. l’isolant des agressions extérieures (eau, vent, neige poudreuse, poussières, animaux…) et son utilisation n’a pas de caractère obligatoire. Il peut être de deux types: «respirant» – hautement perméable à la vapeur d’eau (HPV) – ou non-respirant. Il doit être positionné entre la paroi et le rampant de couverture. conduite) devra être soigneusement calfeutrée pour garantir l’imperméabilité à l’air de l’enveloppe. Avec les écrans de sous-toiture, il faut veiller à ce que la ventilation de la sous-face des tuiles et de leur support soit correctement assurée par une lame d’air d’environ 2 cm. Une lame d’air identique devra être ménagée entre l’isolant et l’écran MISE EN ŒUVRE dans le cas d’un écran non-resDans l’installation d’une mem- pirant. Un écran HPV pourra en brane pare-vapeur, le profession- revanche être appliqué directement nel suivra les indications de l’Avis au contact de l’isolant. technique. Il s’assurera en particulier que le pare-vapeur n’est pas POUR EN SAVOIR PLUS abîmé (percé ou déchiré) et que les • UNCP-FFB (Union nationale des syndicales de couverture recouvrements entre lés sont suffi- chambres et de plomberie de France), sants pour empêcher tout passage www.uncp.ffbatiment.fr (Union des métiers d’air. Dans les maisons à ossature •duUMPI-FFB plâtre et de l’isolation), bois, toute traversée du pare-vapeur tél. : 01 40 69 52 14, par un réseau (gaine électrique, www.umpi.ffbatiment.fr DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 23 1 2 © A. VERRIÈRE © CVI-Y. LAUNAY / UMPI ISOLATION THERMIQUE LA PERFORMANCE THÉORIQUE À L’ÉPR Pour répondre aux nouvelles attentes de la réglementation thermique, le choix de matériaux d’isolation (voir Bâtimétiers n° 20) est une des conditions nécessaires mais pas suffisante, pour atteindre les performances visées. Ces évolutions remettent effectivement au premier plan l’importance de la mise en œuvre, diversement impactée selon les métiers, comme en témoignent les professionnels. P our opérer des choix pertinents dans une offre de produits et de systèmes d’isolation de plus en plus étendue, et réaliser des installations performantes, les professionnels, on l’a vu, doivent d’abord trouver des repères pertinents dans le foisonnement des certifications de produits et autres critères très disparates. Sur le chantier, les choses ne sont pas vraiment plus simples et une situation nouvelle se présente à eux. D’une part, parce que l’exigence de résultat posée par la réglementation à venir bouleverse leur approche métier. D’autre part, et de façon très immédiate, parce que les objectifs de performances font évoluer la donne technique des chantiers et impliquent systématiquement le traitement des interfaces entre les ouvrages. Dans 24 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 ce contexte nouveau – qui n’a pas fini d’évoluer –, il n’est pas sûr que l’expérience et les références traditionnelles des professionnels suffisent, à elles seules, à ce qu’ils assurent les prestations attendues et tiennent les objectifs de performance. En tout cas, tous ne sont pas logés à la même enseigne et n’ont pas la même manière de voir et de faire. Pour Denis Vigneron, responsable de l’entreprise de couverture Charles et Cie (Maine-et-Loire), dont l’isolation thermique par bardage représente un tiers de l’activité, les fondamentaux de la mise en œuvre restent inchangés : « Nous nous appuyons sur nos savoirfaire, sur les DTU, sur les notices techniques et les conseils de nos fournisseurs de produits. Et nous considérons que la base d’une exé- cution réussie reste un cahier des que le support, s’il s’agit de briques par exemple, reçoive la finition charges bien fait et intelligent. » qui le rendra étanche à l’air ; que les interstices soient colmatés, etc.» IMPORTANT TRAVAIL Ce principe, appliqué dans la réaliPRÉPARATOIRE Jean-Luc Wiedemann, le responsa- sation de l’isolation des toitures par ble de Wiedemann et Fils, implan- procédé de type Sarking, reste vrai tée à Gries (Bas-Rhin), partage dans l’exécution du bardage. Mais ce dernier point : « Pour atteindre là, le professionnel n’a pas la même l’objectif, la conception et l’exécu- maîtrise de son ouvrage. Les intertion nécessitent un important tra- faces de l’isolation avec la menuivail préparatoire. Avant chaque serie ou le lot électricité nécessitent chantier, pour éviter qu’une mau- une attention particulière pour ne vaise mise en œuvre soit source de pas créer de pont thermique ou déperdition thermique, j’organise de rupture dans l’étanchéité à l’air un briefing pour les compagnons et de l’enveloppe. « J’ai assisté à des je leur remets un carnet de détails. tests d’étanchéité à l’air sur trois En travaux neufs, lors des réunions chantiers, souligne Jean-Luc Wiede chantier, j’insiste pour que tous demann, et ce qui m’a vraiment les détails soient vus avant le lance- frappé c’est que pour deux d’enment de l’exécution : que l’implan- tre eux, les tests réalisés à mi-chantation d’une lucarne ne vienne pas tier, au stade clos et couvert, étaient contrarier la continuité de l’isolant ; meilleurs que ceux réalisés à l’achè- ENVELOPPE 3 4 © AAIP © J.M. BRUJAILLE EUVE DE LA MISE EN ŒUVRE vement des travaux.» Ce qui met bien en évidence l’impact du travail de l’ensemble des corps d’état sur la qualité de mise en œuvre et la performance de l’isolation – et la nécessité qu’ils y apportent un soin collectif. PROFESSIONNEL «PILOTE» Les interfaces et leur gestion ont une incidence encore plus importante dans d’autres métiers. Au point d’amener le professionnel, en plus de sa prestation, à jouer un rôle de « pilote ». C’est le cas de Frédéric Tardy, qui exerce le métier de la finition à Saint-Chamond (Loire) et réalise entre 50 et 60 % de son activité à travers des chantiers d’isolation. « Isolation thermique par l’intérieur uniquement, insiste-t-il d’emblée, tant qu’un DTU n’aura pas ramené la technique de l’isolation thermique par l’extérieur dans le domaine traditionnel. En neuf, nous intervenons une fois le hors-d’eau horsd’air réalisé, et nous arrivons sur le chantier en même temps que l’électricien, le plombier-chauffagiste et les autres corps d’état techniques. Or, tout doit avoir été prévu et organisé en amont si l’on veut éviter de refaire le travail du fait d’une mauvaise coordination entre corps d’état. Il est nécessaire, par exemple, de prévoir correctement les traversées intérieurextérieur ou les traversées de plafond pour qu’elles soient exécutées avec précaution.» Réaliser une installation de qualité, conforme à la RT 2005 aujourd’hui et à la RT 2012 demain, impose donc à Frédéric Tardy de s’impliquer très en amont du projet avec le client pour éviter les ponts thermiques dès le stade de la conception, en regroupant autant que possible tous les réseaux au centre de la maison. Et son engagement ne s’arrête pas là. En phase chantier, c’est lui qui sollicite une réunion avec les autres corps d’état sitôt qu’est achevé le clos et couvert. « Nous prenons connaissance des plans et les vérifions ; j’explique ensuite ce que je vais faire et j’attire leur attention sur les traversées, qui doivent passer dans le sol, sur les réseaux, qui doivent être positionnés devant l’isolant, etc. Ce travail prépara- toire nous amène naturellement à définir un ordre de passage et un planning, donc à prévenir le risque de retard du chantier. C’est aussi une façon de travailler main dans la main plutôt que chacun pour soi.» FRÉDÉRIC TARDY, SAINT-CHAMOND (42) Entreprise titulaire de la marque PRISE EN COMPTE DES POINTS SINGULIERS (1, 2 et 4), réservations pour les lots techniques (3) : qu’il s’agisse d’ITE ou d’isolation intérieure, la préparation du chantier est cruciale pour anticiper les points sensibles de l’étanchéité de l’enveloppe. POUR EN SAVOIR PLUS • UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr • UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr «OFFRE GLOBALE» ET «PROS» L’heure n’est pas à l’« offre globale » pour tous les professionnels. « C’est une perspective qui nous intéresse, admet Denis Vigneron, mais qui porte sur un marché de particuliers différent des marchés publics qui sont l’essentiel de notre activité. Et l’offre globale nécessite une organisation que nous n’avons pas, jusqu’à maintenant, la possibilité de mettre en place. » Pour Frédéric Tardy, elle s’impose au contraire comme le prolongement naturel de son engagement sur les projets, qui l’a amené, comme Jean-Luc Wiedemann, à adhérer à la démarche « Pros de la performance énergétique ». « C’est un formidable atout en termes d’image auprès des clients, encore plus si l’offre associe les prestations d’autres Pros appartenant à d’autres corps de métiers dans la région ! » DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 25 ENVELOPPE ACCESSIBILITÉ La mise en conformité des petits ERP SCHÉMA DE PRINCIPE D'UNE BANQUE D'ACCUEIL ger avant le 1er janvier 2015 des travaux de mise aux normes pour rendre accessible l’ensemble de leurs prestations et services. Sont notamment visés par les contraintes d’accessibilité dans les ouvrages bâtis : les cheminements extérieurs, le stationnement des véhicules, les conditions d’accès et d’accueil, les circulations intérieures horizontales et verticales, les locaux intérieurs et les sanitaires ouverts au public, les équipements mobiliers intérieurs, les dispositifs d’éclairage et d’information des usagers (article R. 111-19-3) et, dans les établissements qui en sont équipés, les cabines d’essayage et les caisses de paiement disposées en batterie (art. R. 111-19-3). CALENDRIER DES OBLIGATIONS POUR LES ERP AIDES Deux grands types d’aides à la mise en conformité peuvent être apportées aux commerces : • une aide financière peut être accordée dans le cadre du fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (Fisac) ; • un diagnostic des travaux à réaliser peut être établi par certaines Chambres de commerce qui s’y sont formées ou envisagent de le faire, telle, récemment, la Chambre de commerce et d’industrie de Reims (Marne). P our presque 300 000 commerces et quelque 515 000 établissements recevant du public (ERP) territoriaux en France, il restera, début 2011, moins de quatre ans pour se mettre en conformité avec la loi du 11 février 2005, plus connue sous le nom de loi sur l’accessibilité(1). Celle-ci leur impose en effet, d’ici le 1er janvier 2015, d’avoir réalisé ou engagé des travaux afin que toute personne handicapée – déficient visuel, auditif, personne à mobilité réduite, etc. – puisse accéder comme tout citoyen à leurs services. Cette exigence, qui concrétise le droit à l’égalité, préfigure, au sein de ces établissements, un vaste chantier d’aménagement de rampes d’accès et de banques d’accueil, d’installation de portes, de systèmes de commande et d’équipements, de garde-corps, de mains courantes, etc. Ces travaux concernent tous les métiers du bâtiment. Ils représentent un marché considérable, estimé à 30 milliards d’euros TTC, soit un potentiel d’activité de 7 milliards d’euros chaque année jusqu’en 2015. DIAGNOSTIC À la fin 2010 – date à laquelle les « grands » ERP (catégories 1 à 4) devaient avoir réalisé un diagnostic des aménagements à prévoir –, le « chantier de l’accessibilité » n’a toutefois pas encore vraiment démarré dans l’immense majorité des cas (80 %), représentés par les commerces et les « petits » ERP, dits de catégorie 5. Ne disposant pas d’une vision suffisante des travaux à réaliser et de leur impact financier, les maîtres d’ouvrage hésitent en effet 26 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 © CEP D’ici le 1er janvier 2015, les établissements recevant du public comme les petits commerces doivent se mettre en conformité avec la loi sur l’accessibilité. Le point sur un marché de 30 milliards d’euros. Catégorie 1 à 4 Avant 2015 En cas de travaux Catégorie 5 Maintien des conditions d’accessibilité existantes Les parties crées (extensions, mezzanines) sont accessibles Les parties touchées sont accessibles Pas d’exigences sur parties touchées Au 1er janvier 2011 diagnostic Pas d’exigences de diagnostic Au 1er janvier 2015 L'ERP est accessible Une partie de l’ERP où peuvent être rendues l’ensemble des prestations est accessible Une partie des prestations peuvent être fournies par des mesures de substitution Au-delà Les parties touchées sont accessibles à s’engager seuls dans des opérations relevant presque de l’aménagement urbain, et les ont jusque-là différées. Ce temps n’est pas perdu, car petit à petit, les collectivités territoriales, les Chambres de commerce ou de métiers et les organisations professionnelles mettent en place des dispositifs d’aide (diagnostic, financement, recommandations) et d’information. Partie prenante de ces initiatives, la FFB encourage des interventions coordonnées et s’y associe partout où elle le peut. Bâtimétiers, qui reviendra sur ce sujet, résume l’essentiel de ce que chacun doit savoir. CE QUE DIT LA LOI Les ERP de catégorie 5 comme les petits commerces de détail ou de services doivent réaliser ou enga- DÉROGATIONS Des dérogations sont prévues pour les maîtres d’ouvrage lorsque certains travaux de mise en conformité représentent des difficultés techniques ou un coût excessif, ou s’ils s’engagent à mettre en place des mesures de substitution (par exemple un service de livraison aux personnes à mobilité réduite). (1) Loi du 11 février 2005 ; décret n° 2006555 du 17 mai 2006 ; arrêtés des 26 février 2007, 21 mars 2007 et 22 mars 2007. POUR EN SAVOIR PLUS FFB DAT (Direction des affaires techniques), tél. : 01 40 69 57 60 COUVERTURES EN PETITS ÉLÉMENTS Prévenir la condensation Indispensable pour éviter les désordres causés par l’eau, la ventilation de la sous-face des couvertures se met en œuvre différemment selon les matériaux. P our prévenir la condensation, les transferts de vapeur d’eau doivent être gérés de part et d’autre de la paroi. Côté intérieur, la présence d’un pare-vapeur peut être exigée selon l’hygrométrie du local recouvert. Côté extérieur de l’isolation, l’espace entre les éléments de couverture et la paroi en sous-face (comble non aménagé, isolation sous rampant avec ou sans écran de sous-toiture) doit être ventilé afin, notamment, de maintenir l’état de siccité indispensable à la bonne conservation des bois supports. Les dispositions et sections de ventilation à respecter varient en fonction des dimensions de la couverture et de sa configuration. Elles figurent dans les NF DTU(1) (voir tableau ci-dessous), qui mentionnent aussi les spécificités liées aux matériaux. Voici les principales : • Couverture en bardeaux bitumés (NF DTU 40.14). Ce type de couverture n’offrant pas de possibilité de ventilation entre les éléments de couverture, les lames d’air et sections de ventilation sont importantes. Les orifices de ventilation doivent être répartis pour moitié sur la partie basse et pour moitié au voisinage du faîtage. En haut de ver- sant, la ventilation peut être assurée par des ouvertures dans les murs pignons, si ceux-ci ne sont pas distants de plus de 15 m. • Couverture en tuiles de terre cuite (NF DTU 40.21, 40.211, 40.23) (2). Les dispositions restent identiques pour la répartition des ouvertures en partie basse et au voisinage du faîtage. En revanche, avec les tuiles plates ou à emboîtement en terre cuite (comme avec les tuiles béton et les ardoises en fibres-ciment), le calcul de la section des orifices de ventilation doit être effectué à partir de la surface projetée horizontalement du ram- SECTION DE VENTILATION ET LAMES D’AIR. COUVERTURE EN PETITS ÉLÉMENTS AVEC ISOLATION SOUS RAMPANT Type de couverture NF DTU 40.13 Sans écran Isolation sous rampant Avec écran S ö 1/800 (cas courant) S ö 1/2 000 (zones très froides*) Perméance õ 0,05 (cas courant) Perméance õ 0,02 (zones très froides*) S1 ö1/3 000 S2 ö 1/500 (cas courant) S1 ö1/3 000 S2 ö 1/1 200 (zones très froides*) Perméance õ 0,02 NF DTU 40.14 S ö 1/500 de la surface de couverture • e ö 4 cm (rampant de longueur õ 12 m) • e ö 6 cm (rampant de longueur 12 m) perméance de la paroi plafond õ 0,06 g/m2.h.mmHg NF DTU 40.21 NF DTU 40.211 NF DTU 40.23 S1 = 1/3 000 e ö 2 cm S1 = 1/5 000 S2 = 1/3 000 e1 ö 2 cm e2 ö 2 cm NF DTU 40.24 NF DTU 40.241 e ö 2 cm (ce cas n’est pas traité spécifiquement dans le DTU) S1 ö 1/3 000 e1 ö 2 cm e2 ö 2 cm NF DTU 40.25 e ö 2 cm S1 = 1/5 000 S2 = 1/1 200 • e1 ö 2 cm • e2 ö 2 cm (écran souple) • e2 ö 4 cm (écran rigide en bois ou panneaux dérivés du bois) S = 1/1 250 (cas courant) S = 1/3 000 (zones très froides*) Perméance õ 0,05 (cas courant) Perméance õ 0,02 (zones très froides*) Perméance õ 0,02 * Zones où la température de base (règles Th.) est inférieure à – 15 °C et zones d’altitude supérieure à 600 m situées en zone climatique H1 uniquement. 28 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 pant. Pour la ventilation par ouverture en pignon, la distance entre les murs ne doit pas dépasser 12 m. • Couverture en tuiles béton (NF DTU 40.24, 40.241, 40.25). Dans le cas d’utilisation de chatières, les NF DTU 40.24 et 40.241 précisent qu’il y en a au moins trois par rampant (deux en bas et une en haut), leur section utile étant de 10 cm2 minimum. Si les entrées d’air sont assurées de façon linéaire en égout et si les sorties d’air ne sont pas assurées de façon linéaire par des faîtages spéciaux, les tuiles chatières devront être disposées en ligne horizontale à proximité du faîtage, leur section d’ouverture cumulée étant au moins égale à 1/6 000e de la surface projetée du comble sur un plan horizontal. Pour les combles non aménagés, les NF DTU 40.24 et 40.241 précisent également qu’au faîtage, on peut prévoir une ventilation en partie haute par des grilles disposées en pignon si ceux-ci ne sont pas distants de plus de 15 m. Pour les tuiles plates en béton, le NF DTU 40.25 établit une distinction entre les zones courantes et très froides (voir tableau). • Couverture en ardoises en fibresciment (NF DTU 40.13). Le DTU opère là aussi une distinction entre les zones courantes et très froides. Avec une ouverture en pignon, la distance entre les murs doit rester inférieure à 12 m. Avec des combles isolés, la ventilation par ouvertures en pignon nécessite, au faîtage, un espace libre sous les chevrons de 50 cm minimum. (1) À l’exception du NF DTU 40.11 « Couverture en ardoises » qui ne précise pas de section de ventilation. (2) Pour les tuiles canal, le NF DTU 40.22 précise que ce type de couverture assure une ventilation suffisante de la sous-face et du support si les tuiles ne sont pas entièrement maçonnées. POUR EN SAVOIR PLUS UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr ENVELOPPE MÉTALLERIE Quand le bureau d’études devient le moteur de l’activité Contrainte ou opportunité ? Avec l’intensification de la réglementation, l’intégration de bureaux d’études qui concerne aujourd’hui 20 % des entreprises de métallerie leur permet de se positionner sur une activité à plus grande valeur ajoutée. Exemple avec Perraud Associés, dans l’Ain. D PROFILS MULTICOMPÉTENCE Pour Perraud & Associés, comme pour les autres, le « tournant des études » a été négocié dans un contexte très concret, mêlant étroitement les contraintes de l’activité (charpente métallique pour 60 % et serrurerie pour 40 %) et les orientations stratégiques. « Ce qui m’a amené à “pousser” les moyens d’études, explique Franck Perraud, a été la volonté de recentrer l’activité sur la métallerie acier et de traiter des projets à plus forte valeur ajoutée. Cela impliquait de renoncer à certains types de production – portes sectionnelles, portillons, échelles à crinoline, etc. –, où nous ne pouvons pas rivaliser avec les industriels, et à gagner en productivité en géné- © PERRAUD ET ASSOCIÉS ans la constellation que représente la profession de métallier en France, où l’artisan voisine avec l’entreprise de plus de vingt salariés, le développement de la réglementation est à l’origine d’une évolution majeure du métier et de ses perspectives. « La multiplication des normes depuis une quinzaine d’années et l’obligation d’accompagner toutes les productions d’une note de calcul ont bouleversé nos organisations en mettant les études au premier plan, alors que notre activité était traditionnellement centrée autour de la fabrication, donc de l’atelier (1) », résume Franck Perraud, responsable d’une entreprise d’une quarantaine de salariés située à Saint-Jean-le-Vieux (Ain). ralisant l’utilisation des machines jusque-là réservées à l’activité charpente. » En 1994-1995, les ateliers charpente et serrurerie, jusque-là distincts, ont été réunis et un réseau informatique a été créé pour piloter les machines depuis le bureau d’études. En moins de cinq ans, celui-ci est devenu le moteur de l’activité. « Le temps où les bureaux d’études étaient des tours d’ivoire est terminé, analyse Franck Perraud, car à présent, nos productions ne doivent pas seulement être conformes mais apporter une aide à la conception aux architectes, tenir compte des conditions de chantier pour s’adapter aux ouvrages, et économiser la matière et le temps de fabrication pour assurer une rentabilité. En d’autres termes, nos ingénieurs d’études doivent travailler en binôme avec nos chargés d’affaires, rencontrer les architectes, assister aux réunions de chantier et travailler main dans la main avec le chef d’atelier, qui connaît ses machines sur le bout des doigts et sait ce qui peut être réalisé et de quelle façon. Dans la pratique, les choses ne sont pas si simples, car les entreprises doivent contribuer à former ces nouveaux profils multicompétence. » NOUVEAU TYPE D’OUVRAGES MIXTES Cette nouvelle configuration de la société, qui a vu l’effectif du bureau d’études doubler pour atteindre six collaborateurs, s’est traduite par d’importants gains de productivité (les temps de fabrication en serrurerie ont pu être considérablement réduits par l’utilisation des machines) et s’est répercutée sur la nature des productions. La combinaison des compétences en conception et des moyens techniques a en effet permis à l’entreprise d’aborder la réalisation d’un nouveau type d’ouvrages mariant charpente et métallerie. « Ces ouvrages mixtes sont pour beaucoup des ossatures rapportées sur les bâtiments et leurs équipements (brise-soleil, coursives, auvents, balcons, escaliers, etc.). Ils illustrent le retour en grâce de l’acier dans la construction et l’intérêt que lui portent les architectes, qui apprécient ses capacités expressives. On les voit aussi se multiplier sur les bâtiments de “ l’après-Grenelle ”, où leur utilisation permet de supprimer les ponts thermiques et d’améliorer les performances énergétiques des constructions, souligne Franck Perraud. Ils représentent donc un créneau porteur pour nous, qui sera relayé demain grâce à la RT 2012. Et comme ce sont des ouvrages sur mesure, nous ne craignons pas la concurrence des industriels. » (1) Voir dossier Bâtimétiers n° 20. POUR EN SAVOIR PLUS FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00, www.metallerie.ffbatiment.fr DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 29 ENVELOPPE ITE De l’importance de la préparation du chantier Calculer les économies d’énergie avec ou sans protection solaire Dans les travaux d’isolation thermique par l’extérieur (ITE) comme ailleurs, un chantier réussi est un chantier mené de bout en bout sans imprévu. Témoignage de Jean-Marc Blandin, responsable de Blandin Façades. ans le métier des enduits, il n’y a pas si longtemps, il était encore possible de s’approvisionner la veille pour lancer un chantier le lendemain. En isolation thermique par l’extérieur (ITE), ce genre d’improvisation est totalement exclu », assure Jean-Marc Blandin, responsable de Blandin Façades, qui propose ses savoir-faire en ravalement et en ITE dans la région de Rennes (Ille-et-Vilaine) depuis trente ans. La disponibilité des matériaux, dont certains doivent être commandés un mois à l’avance, est une raison de cette impossibilité, mais pas la seule: «En fait, chaque chantier est unique, et la préparation est le seul moyen de prévenir la difficulté qui va ralentir ou bloquer l’exécution, parfois obliger à refaire le travail, voire à rappeler d’autres corps d’état – ce qui peut très rapidement compromettre la réussite d’une opération. J’intègre évidemment, dans la préparation de chantier, des étapes comme la réception du support ou les essais d’arrachage pour le choix des chevilles de fixation de l’isolant et des équipements (volets, stores, etc.), qui sont indispensables pour éviter les mauvaises surprises après le chantier.» La préparation démarre avec l’étude du devis : « Tout commence là et peut mal commencer si l’on ne connaît pas la technique, parce qu’on va appliquer un ratio au mètre carré, comme pour un chantier d’enduit, ou oublier des choses.» Chez Blandin Façades, le devis est donc réalisé par un commercial formé à l’ITE, validé par le chef d’entreprise, et aucun point ne 30 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 © J.M. BRUJAILLE «D LA GESTION DES COMMANDES ET DES STOCKS – donc la disponibilité et l’adéquation des locaux – est une facette très concrète de la préparation de chantier pour l’entreprise. reste dans l’ombre : matériel (isolant, rails, enduit, etc.), points singuliers (appuis de fenêtre, déport de gonds de volets, etc.), interventions spécialisées des cotraitants (électricité, adaptations de toiture, descentes d’eaux pluviales, etc.). NEUF OU RÉNOVATION, DEUX APPROCHES DISTINCTES Ce n’est pas tout. La réussite d’une isolation tenant à la bonne coordination avec les autres corps d’état, ceux-ci sont intégrés dans la préparation, avec une approche différente en neuf et en rénovation. « En rénovation, c’est au moment où l’on rencontre le client que l’on doit savoir s’il envisage d’autres travaux d’amélioration énergétique, du type changement de fenêtres. Si c’est le cas, nous lui indiquons alors comment ces travaux devront être faits pour bien s’harmoniser avec l’ITE. Sinon, c’est notre devoir de conseil de lui suggérer certains travaux complémentaires, voire de faire procéder à un diagnostic énergétique. Dans tous les cas, je pro- voque une réunion avec les autres corps d’état avant le démarrage du chantier, ce qui permet de se mettre d’accord sur le traitement des interfaces, le phasage des interventions et le planning.» En travaux neufs, cette démarche s’élargit aux architectes, pour qui l’ITE est à la fois quelque chose de nouveau et un enjeu important au regard des évolutions réglementaires. « L’entreprise s’intègre naturellement aux réunions préparatoires. Elle est écoutée, ce qui est valorisant et motivant pour nous et montre que nous nous acheminons peutêtre vers un fonctionnement en commun de la maîtrise d’œuvre et de l’entreprise au sens large. En tout cas, le métier évolue à vitesse grand V et nécessite que nous nous adaptions. La préparation de chantier est une clé essentielle de cette adaptation.» POUR EN SAVOIR PLUS UNEEF-FFB (Union nationale des entrepreneurs d’enduits de façade), tél. : 01 40 69 51 69 Pour mesurer les économies d’énergie rendues possibles par l’utilisation de stores, les professionnels pouvaient jusqu’alors consulter le site www.textinergie.org. Depuis la fin 2010, ils peuvent, s’ils sont adhérents à la FFB Fermeture et store, utiliser un outil beaucoup plus complet qui concerne toutes les protections solaires (volets, stores intérieurs ou extérieurs). Celui-ci est dérivé d’un outil de calcul thermique développé par le bureau d’études Cardonnel Ingénierie pour la FFB Fermeture et store, dans le contexte des travaux préparatoires à la RT 2012 menés avec le ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer (MEEDDM). Simplifié pour être mis à la disposition des professionnels, il fonctionne sous Excel et se compose de différents tableaux dans lesquels doivent être sélectionnés les paramètres de l’ouvrage : type de bâtiment, surface, nombre de niveaux, orientation, nature et dimensions des baies vitrées, etc., ainsi que le type de protections solaires et leur mode de commande. Il permet d’évaluer par comparaison les économies d’énergie pouvant être réalisées en chauffage, en éclairage et en climatisation, et fournit des données utiles en matière de confort (température, éclairage naturel…). Pour en savoir plus : FFB Fermeture et store (Syndicat national de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées), tél. : 01 40 55 13 00, www.fermeture-store.ffbatiment.fr ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES LES CHAUDIÈRES MICRO-COGÉNÉRATION prêtes à conquérir le marché systèmes: «Il s’avère moins important que celui nécessaire à une installation solaire photovoltaïque. En outre, les économies sur la facture d’électricité sont immédiates, puisque à l’inverse du photovoltaïque, l’électricité n’est pas vendue sur le réseau mais consommée sur place.» Dans un contexte de hausse de tarifs, c’est en effet un argument de poids dans la mesure où une chaudière micro-cogénération permet de couvrir entre 20 à 25% des besoins électriques. Autre avantage lorsqu’elle vient remplacer une chaudière existante: «Le client conserve son installation de chauffage et les travaux sont limités.» Résultat: Emmanuel Martin propose désormais systématiquement cette option en alternative sur ses devis. Après une nécessaire phase d’expérimentation, les chaudières gaz micro-cogénération ont tous les atouts pour séduire les prescripteurs. Il faut dire que ces systèmes, en plus d’être performants pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire, couvrent jusqu’à 25 % des besoins électriques d’un foyer. C © VIESMANN hauffage, eau chaude sanitaire (ECS), jusqu’à 25 % des consommations électriques d’un ménage. Voilà ce que permettent les chaudières gaz microcogénération pour des installations domestiques. Des chaudières testées depuis quelques années maintenant et qui ont fait une apparition remarquée en début d’année à Interclima. Il semble aujourd’hui que cette technique soit suffisamment mature pour conquérir le marché. C’est en tout cas l’opinion d’Emmanuel Martin, gérant de l’entreprise Celcius, entrepreneur missionné par un fabricant pour assurer la mise en service des installations : « Il y a une clientèle prête à se lancer, j’ai des clients qui n’attendent que ça.» De fait, les incerti- DOUBLE TECHNOLOGIE Unité compacte, les chaudières micro-cogénération sont dotées d’une double technologie : une chaudière gaz condensation traditionnelle couplée à un moteur Stirling fonctionnant au gaz naturel. Un procédé qui permet à une chaudière domestique de produire simultanément de la chaleur (chauffage et eau chaude sanitaire) et de l’électricité, via le moteur Stirling. Ce dernier délivre, lorsque la demande de chauffage est supérieure à 6 kW, un courant alternatif à 50 Hz d'une puissance de 1 kW, d’une manière mécanique par le mouvement alternatif d’un piston. Courant immédiatement redistribué. tudes actuellement portent davantage sur la volonté d’EDF à donner son feu vert et sur l’ampleur du crédit d’impôt qui sera accordé par le gouvernement que sur la fiabilité technique des systèmes : « Une chaudière à micro-cogénération revient, hors installation, à environ huit à dix mille euros. À ce niveau de prix, les clients attendent un retour sur investissement rapide ; or, il est de trois à six ans sur la partie chaudière à condensation et de huit à dix ans pour la production d’électricité.» Un crédit d’impôt significatif serait certainement le bienvenu pour rendre ces chaudières plus attractives. 20 À 25 % DES BESOINS ÉLECTRIQUES Pour autant, l’entrepreneur n’estime pas cet investissement de départ démesuré si on le compare à d’autres FORMATION INDISPENSABLE Sur le plan de l’installation proprement dite, ces techniques ont passé le stade expérimental avec succès. Néanmoins, les inclure dans son offre commerciale demande en amont une formation indispensable : «Au début, il est préférable de se faire aider et de maîtriser parfaitement le fonctionnement des systèmes et la réglementation gaz. C’est une responsabilité importante.» Idem sur le plan de l’installation électrique. Dans l’entreprise d’Emmanuel Martin, plusieurs salariés possèdent toutes les qualifications requises. Dans le cas contraire, il est indispensable, soit de former ses salariés, soit de s’associer à un électricien qui s’occupera du raccordement et de la mise en place d’un deuxième compteur. Sur le plan administratif enfin, les choses semblent plus simples : «Aujourd’hui les dossiers ne sont pas aussi complexes que pour les installations photovoltaïques.» POUR EN SAVOIR PLUS UECF-FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 33 CHOISIR, INSTALLER ET ENTRETENIR UN SYSTÈME DE VENTILATION Réussir une installation de ventilation, c’est l’adapter au bâtiment concerné, maîtriser sa conception et sa mise en œuvre. C’est aussi prévoir l’entretien de l’installation. « S ouvent considérée auparavant comme accessoire, l’installation d’un système de ventilation est un élément essentiel d’une construction », constate Laurent AubertCouturier, dont la société Grenon & fils (Paris) est, entre autres, spécialisée dans ce domaine. « Deux raisons à cela : des préoccupations grandissantes quant à la qualité de l’air dans les logements, et le respect des nouvelles exigences d’ef- ficacité énergétique. » Cependant, la question n’est pas encore systématiquement prise en compte : « Les chargés d’affaires ne sont pas sensibilisés ; rares sont ceux qui attirent l’attention de leurs clients sur la nécessité de ventiler correctement. » Pour l’entrepreneur, la solution réside dans la formation : « C’est une culture qui s’est perdue et qu’il faut retrouver. » De fait, dans des constructions de VENTILATION NATURELLE ASSISTÉE (VNA) Le système, plutôt dédié à la rénovation de logements collectifs, repose sur la circulation de l’air dans le logement sous l’effet du vent et du tirage thermique. Il est constitué d’une entrée principale et d’une extraction d’air par conduit vertical dans chaque pièce de service. plus en plus étanches à l’air, il est inconcevable aujourd’hui de ne pas ventiler. Et ce, que l’on soit dans le neuf – avec des bâtiments basse consommation (BBC) – ou dans l’ancien. Pour ces deux marchés bien distincts, les solutions techniques existent. « Fiables et éprouvées, elles sont à même de répondre aux enjeux », assure Laurent Aubert-Couturier. Mais si, dans le neuf, le système de ventilation est facile à prévoir dès la conception, les choses peuvent être plus compliquées dans l’existant : « Les solutions double flux, en raison du double réseau de gaines, peuvent s’avérer extrêmement complexes à mettre en œuvre avec, par exemple, la nécessité d’installer des gaines dans les parties communes. » ÉTUDE PRÉALABLE Neuf ou ancien, pour que la ventilation ne soit pas contre-pro- VENTILATION MÉCANIQUE CONTRÔLÉE (VMC) SIMPLE FLUX C’est encore aujourd’hui le système de référence dans la construction neuve. Son principe est simple: entrée d’air dans les pièces principales, transit de l’air vers les pièces techniques. Lesquelles sont dotées de bouches d’extraction qui véhiculent l’air, par le biais d’un réseau, vers un extracteur mécanique. AVANTAGES • Solution simple à mettre en place (pas de réseau de gaines). • Compte tenu des faibles dépressions engendrées par la mise en place d’un système stato-mécanique (entre 5 et 35 pascals), il est possible de conserver les conduits existants – après avoir vérifié leur état d’étanchéité, bien sûr. • Pas toujours facile à installer dans les maisons à étages, en raison du réseau de gaines. • Demande la création de gaines techniques. • Impossibilité de maîtriser les débits qui, en fonction des conditions climatiques, sont souvent soit trop élevés, soit trop faibles. COMMENTAIRES COMMENTAIRES En rénovation, on peut installer un procédé de VNA avec la mise en place, en débouché, d’un extracteur stato-mécanique. Il est possible également d’utiliser les conduits existants de ventilation naturelle pour mettre en place un système de ventilation mécanique. BÂTIMÉTIERS • Solution fiable et éprouvée avec un seul réseau de gaines pour l’air extrait. • Régulation du débit d’air. • Solution hygroréglable bien adaptée au Sud de la France. INCONVÉNIENTS INCONVÉNIENTS 34 AVANTAGES DÉCEMBRE 2010 Pièce principale Pièce humide Seule l’extraction est assurée mécaniquement. Possibilité de rendre le système plus performant en installant des entrées et sorties d’air hygroréglables pour réguler le débit d’air extrait en fonction de l’humidité. Deux options : type A, entrées d’air autoréglables et sorties hygroréglables ; type B, entrées et bouches d’extraction hygroréglables. Pièce principale Pièce humide ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES ductive, il est primordial d’engager une réflexion globale par le biais d’une étude préalable. C’est le seul moyen de valider ou non la solution ventilation par rapport à son impact sur les consommations d’énergie et de définir le système le plus adapté. Il peut s’agir aussi d’évaluer les économies de chauffage réalisables par la récupération d’énergie sur l’air extrait et, bien sûr, de valider le taux de renouvellement de l’air dans le bâtiment, car c’est bien le premier objectif d’un équipement de ventilation. L’étude préalable doit également prendre en compte les risques liés à la « cohabitation » d’un système de ventilation avec des équipements de chauffage à combustion, tels qu’inserts, poêles ou chaudières non-étanches (ces équipements, conformément à la réglementation, devant posséder leur propre amenée d’air). Pour les chaudières, le choix d’un équipement étanche à ventouse règle le problème. Autre élément capital lié à la conception et à la mise en œuvre, l’aspect acoustique, avec le contrôle de la vitesse de l’air dans les conduits et la mise en place de plots antivibratiles. Enfin, un aspect à ne pas négliger dans le logement collectif : la sécurité incendie. Le système doit répondre aux exigences de l’arrêté du 31 mars 1986 : utilisation de matériaux incombustibles, mise en place de clapets pare-flammes… Dans le neuf, la VMC simple flux hygroréglable et la ventilation double flux sont aujourd’hui les VENTILATION MÉCANIQUE CONTRÔLÉE (VMC) DOUBLE FLUX L’introduction de l’air, ainsi que son extraction sont assurées par des dispositifs mécaniques. L’air entrant peut être préchauffé par un récupérateur de chaleur sur l’air extrait, et filtré. Les bouches d’insufflation sont disposées dans les pièces principales et des bouches d’extraction dans les pièces de service. née d’une manière ou d’une autre aux occupants. Il y a des expériences en Allemagne où l’on remet aux usagers des consignes de ventilation, y compris celle d’ouvrir ses fenêtres. Pour ma part, je pense qu’il faudrait prévoir des prélèvements réguliers sur les installations existantes ENTRETIEN pour mesurer la qualité de l’air, ET MAINTENANCE dans les lieux publics par exemMais le plus important réside ple. Mais cela reste à codifier. » selon Laurent Aubert-Couturier dans l’entretien et la maintenance des installations : « Il y a dans ce domaine un vrai manque, et des installations mal ou pas entretenues posent des problèmes de pollution de l’air intérieur. Nettoyer régulièrement les POUR EN SAVOIR PLUS conduits, les grilles d’entrée et UECF-FFB (Union des entreprises génie climatique et énergétique d’extraction est indispensable. de de France), www.uecf.fr Cette information doit être don- VENTILATION MÉCANIQUE RÉPARTIE (VMR) Les entrées d’air sont dans les pièces à vivre. Les pièces de service sont équipées d’un petit extracteur (aérateur). À la différence d’un groupe d’extraction, l’aérateur, installé dans une pièce à chauffer, est équipé d’un ventilateur qui met en dépression la pièce où il est installé et rejette l’air à l’extérieur. AVANTAGES AVANTAGES • Source d’économie sur le poste chauffage (jusqu’à 30 %). • Sensation de courant d’air froid supprimée. • Permet un meilleur niveau d’isolement acoustique par la suppression des entrées d’air en façade. • Ce système, simple à mettre en place, permet de s’affranchir des conduits. INCONVÉNIENTS • Présence d’un groupe d’extraction dans chaque pièce (encombrement, esthétique). • Certains ventilateurs peuvent être bruyants. INCONVÉNIENTS • En rénovation, travaux importants pour le passage du double réseau de gaines. • Bruit des bouches d’insufflation, en particulier dans les chambres, en cas de mauvaise conception. • Solution la plus onéreuse pour le client. COMMENTAIRES COMMENTAIRES Solution adaptée aux bâtiments BBC et aux rénovations lourdes visant un niveau de performance BBC. Il est possible de la coupler à un puits canadien. systèmes les plus pertinents. En rénovation, qu’il existe déjà ou non un système de ventilation, dans les deux cas, et après des travaux d’isolation, mieux vaut tout revoir : soit en modernisant le système existant, soit en créant un système neuf. Pièce principale Pièce humide C’est le système mécanique le plus simple à installer en rénovation de bâtiments complexes, lorsqu’il n’existe aucun système au préalable. Pièce principale DÉCEMBRE 2010 Pièce humide BÂTIMÉTIERS 35 ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES CHAUFFE-EAU SOLAIRE Identifier les bonnes pratiques Fluide caloporteur, traversée de toiture, vase d’expansion, raccordement électrique… L’installation des chauffe-eau solaires individuels (CESI) implique de multiples points de vigilance pour atteindre le niveau de qualité attendu. e succès des chauffe-eau solaires individuels (CESI) implique que la qualité des installations soit à la hauteur des attentes des clients. Car il s’agit là de procédés plus complexes qu’on ne le croit, avec de nombreux points sensibles. Bonne nouvelle : les audits réalisés dans le cadre de l’appellation Qualisol montrent que la qualité est plutôt au rendez-vous. Depuis quatre ans que ces audits existent, cette qualité ne cesse d’ailleurs d’augmenter. Deux exemples : en 2007, sur plus de 20 % des installations, le type et la marque de l’antigel n’étaient pas affichés ; en 2009, ce défaut mineur concernait à peine 10 % des installations auditées. De son côté, le défaut majeur relevé sur les installations – des pénétrations en toiture non conformes, car ne se faisant pas par le biais d’une chatière ou d’un dispositif équivalent – est passé de 7 % en 2007 à moins de 2 % en 2010. Pour autant, il convient de rester vigilant sur plusieurs points importants de l’installation. PÉNÉTRATION ET VASE D’EXPANSION Ainsi, la pénétration des canalisations, réalisée au travers de la toiture, doit être effectuée au moyen d’accessoires adaptés : à l’aide d’une crosse pour les toituresterrasses, et d’une chatière supplémentaire ou d’une tuile à douille pour les couvertures inclinées (NF DTU 43.1). Cette pénétration doit être réservée exclusivement au passage des tuyauteries : en aucun cas elle ne peut être utilisée pour le passage de câbles (électriques, d’antennes…), à l’exception des câbles de sonde de régulation propres au procédé. Autre point sensible : le vase d’expansion. Fermé, à pression variable et raccordé en amont de la pompe de circulation, sur la canalisation de « retour » de la boucle de ATTENTION À L’ALIMENTATION ÉLECTRIQUE La mise en œuvre de l’installation doit être réalisée conformément aux prescriptions de la norme NFC 15-100 (en particulier la partie 7-771). Il est notamment indispensable de vérifier la conformité de l’installation électrique générale. Le raccordement de l’alimentation électrique du ballon et de la régulation doit être situé en aval d’un différentiel de haute sensibilité (30 mA) et du disjoncteur, tandis que toute masse métallique (capteurs, canalisations métalliques…) doit être reliée à la liaison équipotentielle principale du bâtiment. 36 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 POINT SENSIBLE DE L’INSTALLATION : le vase d’expansion, qui doit comporter un dispositif manœuvrable de purge d'air et un dispositif d'isolement. captage, il doit être mis en œuvre pour compenser les variations de pression dans le circuit hydraulique. Son installation, conforme au NF DTU 65.11, doit notamment comporter un dispositif manœuvrable de purge d'air et un dispostif d'isolement pour toute intervention (à noter : pour les installations à capteurs autovidangeables, le vase d’expansion est inutile lorsque le dispositif de vidange est conçu pour assurer ce rôle). Enfin, le vase ainsi que sa conduite de raccordement ne doivent pas être calorifugés. CALORIFUGEAGE ET FLUIDE ANTIGEL Pour le calorifugeage, justement, il faut respecter le NF DTU 45.2 : les matériaux utilisés doivent donc pouvoir, en plus d’assurer la protection contre le gel, résister à la déformation et aux températures maximales du circuit. En outre, ceux utilisés à l’extérieur doivent offrir une résistance aux UV et être protégés contre les intempéries et les animaux. Ce qui implique notamment d’utiliser des isolants qui supportent des températures d’au moins 150 ° C (capteurs plans) ou © DR L 170 ° C (capteurs sous-vide). Pour les installations de CESI à circuit indirect assurant une production d’eau chaude sanitaire par simple échange, le fluide antigel et les additifs doivent être choisis en respectant les exigences de la circulaire du 9 août 1978 modifiée (règlement sanitaire départemental type) et être classés en liste «A » des fluides caloporteurs pouvant être utilisés dans les installations de traitement thermique des eaux destinées à la consommation humaine (circulaire du 2 juillet 1985). L’utilisation d’un liquide caloporteur prêt à l’emploi est recommandée. Dans le cas contraire, le dosage conforme aux préconisations du fabricant doit être préparé en dehors du circuit hydraulique. La concentration d’antigel et le pH du mélange doivent être vérifiés avant le remplissage du circuit de captage. POUR EN SAVOIR PLUS • UECF-FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr • UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr DOMOTIQUE Au service de l’accessibilité S’il est un usage où la domotique trouve tout son sens, c’est celui de l’aide aux personnes handicapées. La résidence des Noisetiers en est l’exemple type : la domotique donne de l’autonomie aux résidents, même lourdement handicapés. our les personnes atteintes d’un handicap lourd, voire très lourd, l’accessibilité n’est pas un vain mot. Pourtant, telle qu’on l’entend aujourd’hui, elle ne permet pas toujours d’atteindre l’autonomie. C’est ce qu’explique Roger Pineau, gérant de l’entreprise Oudon Développement (Livré-laTouche, Mayenne), qui a participé à un chantier pilote de construction d’un foyer de sept logements pour des personnes fortement handicapées : la résidence des Noisetiers, à Laval, où il a eu en charge la partie domotique. « Nous savons aménager les bâtiments pour permettre à une personne de bouger. En revanche, nous avons des difficultés à cerner ce qu’il faut faire pour que ces personnes soient autonomes dans leur logement.» C’est là qu’intervient la domotique – « plutôt que de parler de domotique, je préfère parler d’aide à la gestion de l’énergie et de la personne, car nous utilisons ces techniques pour gérer au mieux le bâtiment et accompagner la mobilité réduite », précise l’entrepreneur. choix techniques, de cibler correc- Cela permet également d’adapter tement les besoins : « Il y a, avant la n’importe quel appareil, il n’y a phase de conception, tout un travail pratiquement pas de limites aux d’écoute et d’échange avec les futurs fonctionnalités que l’on peut prooccupants. Il faut aussi prévoir des poser.» adaptations en cas de changement de locataire, ce qui implique la mise DIX-HUIT ACTIONS DE BASE en place d’une installation évolu- Concrètement, les locataires peutive.» vent, par le biais d’une télécomAprès cette étape de concertation mande à infrarouge, d’un bouse pose la question des choix tech- ton-poussoir, d’un système de nologiques, avec deux options : reconnaissance vocale ou même système ouvert ou fermé. Ici, c’est au souffle, faire les gestes de la vie la deuxième option qu’a retenue quotidienne : ouvrir une porte, Roger Pineau : « J’ai préféré un sys- allumer la télé ou la cafetière électème fermé de type IHC (Intelligent trique, commander l’éclairage ou Home Control), car ceux-ci obéis- les volets roulants, ouvrir le robiCIBLER LES BESOINS Pour ce chantier, la demande était sent à des ordres en contacts secs (1). net de la douche… En tout, dixon ne peut plus claire : « Les personnes à l’origine de ce projet, toutes les deux lourdement handicaUN SYSTÈME CENTRALISÉ pées, souhaitaient vivre comme Les procédés de type IHC (Intelligent Home Control), dédiés à avant. C’est-à-dire seules dans leur la gestion des installations électriques, autorisent une grande logement », explique Roger Pineau. variété de fonctionnalités, des plus simples au plus complexes. Dans ce cas, le rôle de la domotique Centralisés, ils sont construits autour d’un petit automate, le est simple : « Faire communiquer contrôleur IHC, qui envoie les ordres d’exécution aux sorties l’utilisateur avec le système qui gère (lampes, volets roulants…) selon sa programmation. Celle-ci se l’habitat, ce qui peut se faire par un fait par le biais d’un logiciel dédié, en fonction des commandes reçues depuis les entrées (bouton-poussoir, détecteurs de clin d’œil, par Internet ou tout autre mouvement et autres capteurs). moyen, en fonction du handicap.» Cela implique, avant de définir les 38 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 © DRUAIS/ANDIA P GRÂCE À UNE TÉLÉCOMMANDE À INFRAROUGE, le locataire peut par exemple commander les volets roulants. huit actions de base plus des actions optionnelles, comme la possibilité de commander un rail au plafond pour se déplacer de la chambre à la salle de bains sans utiliser le fauteuil. Tout a été prévu, y compris l’éventualité d’une panne électrique. Pour y remédier, les concepteurs, plutôt que de prévoir un groupe électrogène, ont opté pour des panneaux solaires photovoltaïques, dont une partie de l’électricité produite est vendue et l’autre stockée sur batteries pour alimenter, en cas de panne, les équipements domotiques et les appareillages spécifiques. (1) Un contact est sec à partir du moment où il est libre de tout potentiel. Un simple interrupteur est un contact sec, tant qu’il n’est pas branché. POUR EN SAVOIR PLUS FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES RÉSEAUX D’EAU POTABLE Désinfecter avant la mise en service La désinfection des installations d’eau potable est une étape importante avant la mise en service. Pour qu’elle soit efficace, il convient de respecter toute la procédure. É preuve d’étanchéité, épreuve de résistance mécanique, rinçage préalable, contrôle des filtres… Autant d’étapes indispensables avant la livraison d’une installation de distribution d’eau destinée à la consommation humaine. Lorsqu’il est demandé une désinfection du réseau, celleci intervient après ces opérations de contrôle et avant la mise en service. La désinfection suit une procédure stricte, formalisée dans le guide technique de conception et de mise en œuvre des réseaux d’eau destinés à la consommation humaine publié par le CSTB. Cette procédure comporte un rinçage préalable, la préparation de l’installation pour l’injection de produits désinfectants, la désin- fection proprement dite, le rinçage final et un contrôle de la qualité de l’eau après désinfection. Le rinçage des canalisations est effectué avec l’eau du réseau à une vitesse supérieure à 1 m/s pendant deux heures. Il se déroule en trois phases : mise en pression du réseau ou du tronçon à désinfecter ; ouverture de tous les exutoires au débit le plus important ; enfin, au moins cinq pressions consécutives des robinets à fermeture temporisée. Après ce rinçage, le réseau doit être préparé à la désinfection : il s’agit de s’assurer de la compatibilité des matériaux avec le désinfectant, et de la présence des organes d’isolement et d’injection en amont du réseau. Il convient aussi de retirer – et, éventuellement, désinfecter – les périphériques de distribution (pommes de douches, brise-jet) et, bien sûr, d’installer le dispositif d’injection (compteur volumétrique ou doseur proportionnel). REMPLISSAGE PROGRESSIF Après ces opérations de préparation, la désinfection peut débuter. Elle repose sur l’injection d’un désinfectant, en général une solution chlorée, éventuellement mélangée à du permanganate de potassium (traceur). Une «PROPOSER AU CLIENT fois que la solution désinfectante DES CONTRÔLES RÉGULIERS est homogène, le réseau est remDE LA QUALITÉ DE L’EAU» pli progressivement, de manière à éviter les poches d’air, en s’asFrançois Rougnon, président du groupe surant que l’injection de la soluRougnon. tion se déroule pendant toute la « La grande majorité des désinfections que nous réalisons est durée de remplissage de l’instaleffectuée lors de la mise en service des installations. On ne lation – pas question d’introduire désinfecte que très rarement après, sauf s’il y a une obligation. la solution en une seule fois. Pour Il est très difficile de vendre quelque chose qui n’est pas obligatoire. y parvenir, les robinets et exutoiEn revanche, je pense qu’il n’est pas inutile de proposer à son res placés en bout d’antenne doiclient des contrôles réguliers de la qualité de l’eau, du branchement d’eau aux points de puisages : analyse de pH, recherche de bactéries vent être légèrement ouverts en ou de plomb si le réseau est ancien. Mais, avant même de parler allant des branches les plus basses de désinfection, la conception de l’installation est un paramètre vers les plus hautes (de l’amont essentiel pour éviter les contaminations. Ainsi, des bras morts ou des vers l’aval du réseau ou du trontempératures d’eau insuffisantes dans les réseaux d’eau chaude çon considéré). L’utilisation d’un peuvent provoquer le développement de bactéries. Il est donc essentiel que le réseau d’eau soit correctement conçu. » traceur coloré permet de visuali- ser au point de soutirage la bonne diffusion de la solution désinfectante jusqu’au point le plus éloigné. Le réseau est ensuite isolé en fermant le point de raccordement. La solution désinfectante est alors laissée en place le temps nécessaire à la désinfection (lequel dépend du taux de concentration du désinfectant utilisé). La solution est ensuite évacuée et les robinets ouverts au maximum pendant deux heures environ, pour rincer énergiquement, puis pendant vingt-quatre heures à débit modéré. La phase finale consiste à faire réaliser par un laboratoire agréé une analyse de l’eau du réseau portant sur divers paramètres : pH de l’eau, concentration résiduelle en désinfectant, présence d’ammonium, de nitrite ou de fer, et tous les paramètres microbiologiques (streptocoques, bactéries…). POUR EN SAVOIR PLUS UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 39 ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES Diagnostic gaz : de nouvelles modalités RADIATEURS À EAU CHAUDE Bien les dimensionner La parution d’un guide traitant du dimensionnement des radiateurs à eau chaude est l’occasion de rappeler les bonnes pratiques. Objectifs : compatibilité et adéquation entre les émetteurs et les générateurs pour un parfait fonctionnement de l’installation de chauffage. A vec la généralisation de générateurs basse température tels que chaudières à condensation ou pompes à chaleur (PAC), le dimensionnement des radiateurs à eau chaude devient plus que jamais un élément crucial de l’installation de chauffage. C’est en partant de ce constat que, sous l’égide de l’association Énergies & Avenir – et avec, entre autres, la participation de l’UNCP-FFB et l’UECF-FFB – un guide de dimensionnement des radiateurs à eau chaude a été réalisé (1). Élaboré à partir d’exemples concrets, il ne vise qu’un objectif : la mise en adéquation des émetteurs avec les générateurs pour, lors d’une rénovation, trouver le bon équilibre et réduire de manière optimale les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre. Une bonne approche passe par une analyse de l’installation, laquelle repose sur quatre paramètres : la vérification de l’adéquation entre le dimensionnement des radiateurs, le type de générateur et les besoins de chauffage des locaux ; le dimensionnement des radiateurs en cas de changement de ceux-ci, s’ils sont vétustes ou inadaptés au nouveau générateur ; le choix d’une régulation adéquate ; l’équilibrage de l’installation. Ces paramètres doivent être évalués en fonction du type d’installation, bi- ou monotube. La puissance des radiateurs est mesurée selon la norme euro40 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 péenne EN442, laquelle permet de définir la pente d’émission du radiateur. Cette pente d’émission est utilisée pour déterminer la puissance émise du radiateur en fonction de la température d’eau dans celui-ci. ÉVALUER L’INSTALLATION EXISTANTE Le guide est associé à un tableur Excel, qui permet d’évaluer l’installation de chauffage existante pour déterminer la température optimale de départ de chauffage. Un calcul réalisé en plusieurs étapes pour les installations bitubes: – description de l’installation (caractéristiques du bâtiment, de l’enveloppe, de la zone géographique…) avec les coefficients moyens de déperdition des différents types de parois en fonction de l’année de construction; – calcul des déperditions : cha- que pièce doit être décrite (superficie, hauteur sous plafond, présence d’ouvrants…) et les températures de consignes précisées ; – description des émetteurs et calcul de la température optimale de départ d’eau ; – l’avant-dernière étape consiste à prendre en compte les pertes de la distribution avec un recalcul de la température optimale de départ d’eau, pièce par pièce, en tenant compte des diamètres et longueurs du circuit aller et du type de robinet ; – le calcul se termine par l’optimisation et la vérification du dimensionnement des radiateurs en fonction d’une température imposée de départ de l’eau. À ce stade, deux options seulement sont envisageables : conservation des émetteurs, si ceux-ci sont compatibles avec la nouvelle installation, ou remplacement. L’outil calcule alors la taille minimale de l’émetteur permettant d’avoir la température de départ indiquée. (1) Le guide d’évaluation de l’installation est disponible sur le site d’Énergies & Avenir : www.energies-avenir.fr POUR EN SAVOIR PLUS • UECF-FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr • UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr Un arrêté (1) fixe de nouvelles modalités et propose une méthode pour la réalisation de l’état de l’installation intérieure de gaz lorsqu’il y a vente ou location d’un logement. Principal changement, l’arrêté modifie le modèle de rapport de l’état de l’installation gaz, afin de le mettre en adéquation avec la norme NF P 45-500 de mars 2010. Bien sûr, les installateurs ne sont pas ceux qui réalisent ce qui s’apparente à un diagnostic de sécurité, puisque celui-ci doit être réalisé par un opérateur de diagnostic. Néanmoins, il est important de s’informer sur le référentiel utilisé de manière à pouvoir le lire et l’interpréter, car c’est aux entreprises qu’il revient de réaliser la mise en conformité de l’installation s’il y a lieu. En effet, le référentiel utilisé par les diagnostiqueurs diffère sensiblement du référentiel de contrôle des professionnels du gaz. Il convient notamment d’être particulièrement attentif au libellé de l’anomalie, ainsi qu’au niveau d’anomalie relevé. La réalisation de cet état de l’installation intérieure gaz ne modifie en rien le devoir de conseil de l’entreprise qui réalisera les travaux de remise en conformité, à l’issue desquels elle est tenue de délivrer un certificat de conformité. Il sera notamment important d’expliquer au propriétaire de l’installation que la mise en conformité ne se limite pas au résultat d’un diagnostic de sécurité. (1) Arrêté du 24 août 2010, paru au JO du 31 août 2010, modifiant l’arrêté du 6 avril 2007. Pour en savoir plus UNCP-FFB ( Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr FINITIONS/AMÉNAGEMENT CARRELAGE La fin de la pose scellée en hypermarché © MAPEI C’est une petite révolution dans le monde du carrelage. La révision du NF DTU 52.1, qui régit la pose scellée traditionnelle de revêtement carrelé, a supprimé cette mise en œuvre dans les hypermarchés. Objectif : réduire le taux de sinistralité dans ces locaux. L a pose de carrelage en hypermarchés ne relève plus du NF DTU 52.1 « Revêtements de sols scellés ». Une modification qui permet de résoudre une problématique liée en particulier aux chantiers de rénovation : la pose scellée nécessite de respecter un délai minimum de quinze jours avant d’autoriser une circulation lourde ; or, pour éviter les pertes d’exploitation, la remise en service des locaux d’hypermarchés doit être très rapide. « Le délai n’était pas respecté par les maîtres d’ouvrage et de nombreux désordres ont été générés », indique Jacques Vinet, président du conseil de surveillance du groupe Vinet SA, entreprise de carrelage et revêtements de sols implantée à Poitiers et employant 300 personnes. Autre problématique liée à la mise en œuvre de carrelage en hypermarchés selon le NF DTU 52.1, ce dernier limitait la pose au format 20 x 20 cm. Pour mettre en œuvre un 30 x 30 cm, il fallait réaliser une dalle en béton armé selon le NF DTU 13.3 « Dallage » pour coller directement le carrelage. DANS CE SUPERMARCHÉ, la chape à prise rapide a été mise en œuvre à l’aide d’une règle à chape. Le carrelage a ensuite été posé à la grille à l’aide d’un mortier colle fluide à prise rapide. CSTB afin de mettre en œuvre du 30 x 30 en pose scellée. Le CSTB a souhaité mettre fin à cette démarche qui, d’ailleurs, s’éloignait du caractère originel de la procédure. UNE RÉPONSE TECHNIQUE Une réponse technique devait donc S’IMPOSAIT être trouvée. Or, cette mise en œuvre onéreuse « Face à ces différentes contrainfreinait les maîtres d’ouvrage. Ils tes, une des solutions consiste à ont donc effectué de nombreu- remplacer la pose scellée tradises demandes d’Atex (1) auprès du tionnelle par une pose collée avec mortier-colle à prise rapide sur une chape à retrait compensé, également à prise rapide », poursuit JacPOSE COLLÉE : LES RÈGLES DE L’ART ques Vinet. Ainsi, la circulation est Désormais, la mise en œuvre de carrelage en hypermarché possible au bout de quatre jours, relève du Cahier des prescriptions techniques (CPT) contre quinze en pose scellée traqui régit la pose collée de revêtements de sols intérieurs ou ditionnelle. Un atout de taille pour analogues collés au moyen de mortiers-colles dans le secteur des hypermarchés. Car es locaux P4 et P4S en travaux neufs (Cahier du CSTB 3526_V2 « s’il s’en construit peu aujourd’hui, de mai 2006), et du CPT Revêtements en carreaux céramiques leur rénovation représente un marcollés en rénovation de sols intérieurs dans les locaux P4 et P4S (Cahier 3530_V2 de mai 2006). ché considérable ». En outre, cette technique autorise des revêtements carrelés de 35 x 35 cm, « à condition qu’ils correspondent au classement NF-UPEC (2) P4S requis pour ces locaux ». Si la réponse technique existe, avant d’enclencher la révision du NF DTU 52.1, il a fallu engager les procédures nécessaires pour que la chape à retrait compensé et à prise rapide – auparavant technique non courante, qui nécessitait une extension du contrat d’assurance – bénéficie de la procédure d’Avis technique. C’est chose faite aujourd’hui, pour pas moins de cinq fabricants. Reste que les carreleurs vont devoir être vigilants et « s’attacher à mettre en œuvre des produits effectivement sous Avis technique », souligne Jacques Vinet. Dans le cas contraire, la qualité des additifs dans le mortier n’est pas garantie, donc la résistance mécanique de la chape est en jeu. « Les sols sont très fortement sollicités par le roulage d’engins qui pèsent jusqu’à deux tonnes. Or, le carrelage doit tenir dans de bonnes conditions pendant toute la durée de la garantie décennale », précise le chef d’entreprise. D’autant que l’objectif prioritaire de la révision du NF DTU 52.1 est de « réduire la sinistralité sur ces ouvrages, face à un nombre important de désordres qui ont porté préjudice à la profession de carreleur ». (1) Appréciation technique d’expérimentation, créée à l’initiative du CSTB. Cette procédure rapide d’évaluation technique, formulée par un groupe d’experts sur tout produit, procédé ou équipement ne faisant pas encore l’objet d’un Avis technique, facilite l’innovation dans la construction. (2) Classement qui définit, pour un carrelage, la résistance à l’usure, au poinçonnement dû au mobilier et objets fixes ou mobiles, au comportement à l’eau et au comportement aux agents chimiques courants. Un carreau est adapté à un local quand le classement UPEC de ce carreau est au moins égal à celui du local considéré. POUR EN SAVOIR PLUS UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 43 CONJUGUER PLURIDISCIPLINARITÉ ET PROFESSIONNALISME Pour répondre aux lots groupés des maîtres d’ouvrage, la plupart des entreprises de finitions optent pour la polyvalence technique. Elles ne doivent pas oublier que les activités de carrelage, peinture ou sols souples ont en commun une reconnaissance du support, qui doit s’effectuer selon les règles de l’art. D © UMPI ans le cadre des appels d’offres, depuis une vingtaine d’années, les maîtres d’ouvrage aussi bien publics – conseils généraux ou régionaux, communautés de communes… – que privés ont tendance à regrouper les lots « finitions » correspondant aux travaux de carrelage, sols techniques et peinture en un seul lot. Cette formule leur permet d’avoir un interlocuteur unique qui concentre tous les travaux de finition et, ainsi, d’optimiser l’organisation du chantier. « Pour environ 50 % des affaires que nous traitons, le lot carrelage 44 1 est regroupé avec le lot sols souples, et dans environ 40 % des cas, nous avons affaire à des lots séparés – soit carrelage, soit sols souples –, selon une culture encore très ancrée en territoire pour des petits marchés », explique Daniel Hoursiangou, directeur général de Plamursol, une entreprise de carrelage, marbre et revêtement de sols souples qui emploie quarantecinq compagnons à Canejan, près de Bordeaux. « Dans les 10 % de cas restant, en général des affaires moins importantes, nous prenons en charge un lot carrelage ou sols souples et un lot peinture. » Pour répondre à cette demande de pluridisciplinarité, Plamursol a aussi créé une activité de chape fluide et réalise chaque année 80 000 m2 de surface avec cette technique. L’évolution vers la pluridisciplinarité a pour conséquence d’écarter d’un grand nombre d’appels d’offres les petites structures, qui ont des difficultés à réunir les effectifs nécessaires au traitement des lots groupés. Quant aux structures plus importantes, elles ont dû s’organiser pour acquérir la polyvalence nécessaire, ce qui ne se fait pas sans risque : « Un grand nombre d’entreprises ont acquis 2 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 des compétences et des cultures complémentaires de leur métier d’origine, et sont devenues des entités vraiment polyvalentes, observe Yves Couteau, longtemps entrepreneur en sols techniques, aujourd’hui expert judiciaire. Mais on constate malheureusement beaucoup de malfaçons pour des travaux qui ont une technicité importante, comme les revêtements de sols souples dans les cuisines collectives, les salles de bains ou les systèmes de douches en milieu hospitalier et maisons de retraite, dont les lés doivent être soudés à chaud selon les règles de l’art. » À l’origine de tels problèmes : le fait d’avoir confié la réalisation de certains sols textiles, notamment à base de dalles de moquette autocollantes, à des entreprises non 1 TEST À L’ARRACHEMENT, réalisé avec un dynamomètre. 2 TEST DE RAYURE. 3 MESURE DE L’HYGROMÉTRIE réalisée grâce à une sonde (3) ou à la bombe au carbure (4). FINITIONS/AMÉNAGEMENT formées, une dérive qui s’est éten- support en bonne et due forme due par la suite à d’autres travaux peut garantir la qualité des traplus complexes. vaux de finition, dont certains – salles de bains en revêtement UNE PROBLÉMATIQUE PVC, par exemple – doivent COMMUNE: répondre à une garantie décenLA RECONNAISSANCE nale. Pour Yves Couteau, les clés DU SUPPORT de la qualité et de la lutte contre Or, pour Daniel Hoursiangou, la sinistralité résident avant tout les métiers de la finition com- dans la formation : « Il existe portent une exigence technique : aujourd’hui une offre efficace, « Nos métiers ont une problé- avec par exemple un pôle de formatique commune, la recon- mation aux métiers du revêtenaissance du support, que ce ment de sol technique dans chasoit sur le sol ou sur les murs. que région, mis en place par tous Qu’il s’agisse de contrôler par les acteurs directs et indirects du exemple l’hygrométrie pour la métier de solier, et le contenu de réalisation d’un sol souple, ou la ces formations est régulièrement conformité d’un support mural actualisé en fonction des innovaen plâtre, ciment ou béton ban- tions. » Par ailleurs, les métiers ché destiné à recevoir un revê- de la peinture sont enseignés en tement PVC, le professionnel formation initiale et en formadoit respecter les règles de l’art tion continue, et les carreleurs dictées par les textes normatifs, disposent également de modunotamment les DTU 52.1 “ Revê- les de formation continue distements de sols scellés ” ou 53.2 pensés sous l’égide d’AFECBAT “ Revêtements de sol PVC col- par exemple. lés ”. » Ce diagnostic peut être comparé à l’examen d’un ani- FINITIONS: LA PARTIE mal par le vétérinaire, qui doit VISIBLE DES OUVRAGES identifier la maladie sans pou- Pour maîtriser les règles de l’art, voir parler à son patient. Mais les entreprises peuvent égalece diagnostic est indispensable, ment se tourner vers une panocar seule une reconnaissance de plie d’outils, dont les plus récents sont le nouveau CQP (certificat de qualification professionnelle) de solier et le DTU 53.2 « Revêtements de sol PVC collés révisé ». Ce nouveau texte intègre une annexe normative sur la reconnaissance des supports, donnant lieu à un rapport contradictoire opposable, qui permet au professionnel de refuser, le cas échéant, tout support non conforme aux critères requis. Il devient alors force de proposition technique face aux donneurs d’ordres. Cette disposition normative permet aussi d’établir les responsabilités de chaque corps d’état en cas de sinistre et, en cas de difficultés, elle protège l’entreprise qui aurait dépassé les délais d’éventuelles pénalités réclamées par le maître d’ouvrage. Enfin, la qualité des travaux de finition dépend de leur bonne intégration dans le planning du chantier. Si les travaux de carrelage se déroulent dans de bonnes conditions parce qu’ils interviennent en début de chantier, avant le passage du peintre et du plombier, il n’en va pas toujours de même pour les travaux de sols souples en fin de chantier. Il faut exiger qu’ils soient effectués dans les règles de l’art, notamment dans le respect des conditions climatiques requises, même si on peut être tenté d’en compresser les délais pour compenser un retard pris précédemment. « N’oublions pas que la finition est, au bout du compte, la partie visible de l’ouvrage, concluent conjointement Yves Couteau et Daniel Hoursiangou. Si on perçoit à l’issue des travaux un spectre de ragréage, des traces de peigne à colle en transparence, une soudure mal arasée ou un sol brûlé à la jointure de deux lés, la sanction est le refus pur et simple des travaux à la réception. » Un enjeu qui justifie que les entreprises, même pluridisciplinaires, soient irréprochables dans tous les savoir-faire qu’elles mettent en œuvre. POUR EN SAVOIR PLUS • UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr • UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques), tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com • UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr 3 4 DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 45 OUVRAGES EN STAFF Levée de voile sur le prochain DTU © G. MAUCUIT-LECOMTE Le nouveau NF DTU 25.51 « Mise en œuvre des ouvrages en staff traditionnel » est en cours de publication, avec des évolutions importantes. Mais les très attendus plâtres GRG (1)ne sont pas pris en compte dans cette nouvelle version. L ’entrée en vigueur des normes européennes et du marquage CE, en septembre 2006, a nécessité la révision du NF DTU 25.51 afin d’adapter les normes françaises aux normes européennes. L’occasion aussi, à travers le nouveau texte, d’inciter à améliorer la qualité et la sécurité des ouvrages. Ainsi, la version 2010 apporte une plus grande précision sur les accrochages, notamment en ce qui concerne les suspentes antivibratiles. « Le nouveau DTU 25.51 précise que, lorsque ces pièces sont utilisées, elles doivent être conformes à leur Avis technique, indique Christian Werey, à la tête de Werey Plâtre et Staff à Gunsbach (Haut-Rhin). Le compagnon doit aussi vérifier que ces éléments rapportés sont bien prévus pour un usage avec du staff, en vérifiant que les matériaux utilisés sont bien compatibles. » Une pré- 46 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 est important de poser les questions en amont, afin que le staffeur soit plus vigilant par rapport aux travaux qu’il va devoir exécuter. C’est à ce moment que l’on peut organiser son intervention. Une bonne planification est essentielle pour la garantie de nos ouvrages. » D’autant que le staff n’est pas uniquement réservé à l’aménagement et à la décoration intérieure. Son autre marché : la protection incendie, pour réaliser par exemple des gaines ou conduits résistant au feu pour la ventilation ou le désenfumage des MIEUX GÉRER locaux. De tels ouvrages font l’obLES INTERFACES jet de procès-verbaux coupe-feu, Autre évolution importante établis après essais par un labodu nouveau NF DTU : « Il rap- ratoire indépendant. La mise en pelle aux staffeurs qu’il ne faut œuvre sur le chantier doit être pas négliger les cellules de syn- conforme à ces documents ; elle thèse lors des chantiers, pour est ensuite vérifiée par un bureau bien gérer les interfaces, ajoute de contrôle. « Quand ils doivent Christian Werey. Très souvent, il satisfaire à des critères de tenue au caution à prendre également au moment de l’exécution de joints de dilatation et de rupture, lors du changement de matériaux. « Si le DTU, dans son ancienne version, était déjà bien fait, nous avons remis l’accent sur ce point. Il faut même ne pas hésiter à aller plus loin en se posant la question de savoir s’il vaut mieux désolidariser ou non, par exemple face à des plafonds de grandes dimensions où il est important de ne pas bloquer l’ouvrage contre les parois verticales. » feu ou de résistance mécanique, les ouvrages des staffeurs doivent encore plus être pris en compte dans les interfaces », appuie Christian Werey. LE GRG TOUJOURS PAS VISÉ PAR LE DTU S’il était question d’intégrer de nouvelles techniques dans le champ du NF DTU, « celle liée à la réalisation d’ouvrages en plâtre GRG n’a finalement pas été prise en compte car la profession n’est pas encore prête, indique Christian Werey. Le GRG, pourtant, est porteur d’avenir pour notre profession, nous ne pouvons pas le négliger ». En effet, ce matériau plâtre, plus résistant que le staff traditionnel, est aussi plus léger car plus mince : 5 à 6 mm contre 15 mm. La mise en œuvre est plus rapide car ces éléments préfabriqués en fibre de verre se posent comme une plaque de plâtre, par vissage sur ossature métallique. Du coup, relevant de la construction sèche, le GRG est aussi plus propre. Plus résistant, il présente un intérêt pour des ouvrages de grandes dimensions ou pour des ornements situés à hauteur d’homme, car sa dureté lui permet de mieux résister aux chocs. « Il peut aussi être mis en œuvre par des plaquistes qui souhaitent apporter une vision artistique à leur ouvrage. Mais le GRG demeure encore peu utilisé en France, poursuit Christian Werey, et nous n’avons qu’une dizaine d’années de recul par rapport à cette technique. » Elle devra donc encore faire ses preuves avant d’intégrer le NF DTU 25.51. (1) GRG : Glass Reinforced Gypsum. POUR EN SAVOIR PLUS UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr FINITIONS/AMÉNAGEMENT SEL EN LOCAUX HUMIDES Une nouvelle version des Règles professionnelles D epuis mars 2010, une seconde édition des Règles professionnelles concernant les travaux d’étanchéité à l’eau réalisés par application de systèmes d’étanchéité liquide (SEL) sur planchers intermédiaires et parois verticales de locaux intérieurs humides est disponible. Une révision orchestrée par les professionnels de l’Apsel (1) et de la CFSE-FFB (2) pour tenir compte de la sortie de l’arrêté ministériel du 29 octobre 2007, qui dispose que les kits d’étanchéité liquide relèvent du marquage CE, comme le précise le guide d’agrément technique européen ETAG 022, partie 1. Or, il s’avère que ce guide a un domaine d’application plus réduit que les Règles professionnelles. Si les critères d’aptitude à l’emploi évalués selon le guide ETAG 022 prennent en compte les contraintes liées à l’usage dans le domaine d’emploi considéré, elles ne vérifient pas celles sortant de son champ d’application, ni celles liées à la mise en œuvre. Afin de rester au même niveau technique que la première édition des Règles professionnelles, cette seconde version définit également des exigences complémentaires. Car un SEL disposant d’un marquage CE atteste uniquement de sa confor- mité aux spécifications de performances de l’ETAG 022. Or, en France, il doit aussi faire l’objet d’un dossier technique descriptif des domaines d’emploi et des dispositions de mise en œuvre revendiqués. Ces procédés peuvent faire l’objet d’une procédure d’évaluation telle qu’un Avis technique, un Document technique d’application (DTA) ou encore l’examen par un organisme tiers réputé compétent. NOUVELLE QUALIFICATION Par conséquent, ces Règles professionnelles nouvelle version définissent à la fois les exigences sur les procédés et leur mise en œuvre. Elles constituent un tronc commun dans l’exécution des travaux, tout en étant plus larges au niveau des locaux traités par rapport à la précédente édition. En outre, cette seconde version des Règles professionnelles est classée sur la liste verte depuis le 1er juillet 2010 par la commission Prévention produits de l’AQC (3). Elle s’adresse à tous les acteurs concernés par la conception et la réalisation de SEL sur planchers intermédiaires et parois verticales de locaux intérieurs humides : en priorité aux entreprises d’étanchéité, mais également aux © MAPEI Afin de se mettre en conformité avec le marquage CE et le guide d’agrément technique européen, la bible des travaux d’étanchéité à l’eau réalisés par application des systèmes d’étanchéité liquide (SEL) en intérieur a été révisée. UNE FOIS LA CHAPE RÉALISÉE (en haut) et après séchage, l’étanchéité est réalisée en utilisant un SEL (ici, produit appliqué en deux passes avec une trame marouflée dans la première couche). métiers connexes (gros œuvre, plomberie et carrelage). Rappelons également que Qualibat s’est enrichi d’une nouvelle qualification : la 6343 « Carrelages – Travaux d’étanchéité ». Elle s’adresse aux entreprises qui assurent la mise en œuvre d’un système d’étanchéité liquide régi par les règles professionnelles ou d’un système d’étanchéité de plancher intermédiaire (SEPI) bénéficiant d’un Avis technique, dans les locaux EB+ privatifs, c’est-à-dire à forte hygrométrie. Cette qualification est une bonne nouvelle pour les carreleurs. Jusqu’à présent, ces travaux étaient couverts par la qualification 3242, qui vise l’application de SEL en intérieur et extérieur. Seuls quelques carreleurs la détenaient, les autres n’étaient pas couverts par leur assurance en cas de sinistre. Or, marché de l’accessibilité des bâtiments d’habitation oblige, les carreleurs vont de plus en plus être confrontés à la réalisation de travaux d’étanchéité en intérieur, notamment lors de la mise en œuvre de douches à l’italienne. (1) Association professionnelle des systèmes d’étanchéité liquide. (2) Chambre syndicale française de l’étanchéité. (3) Agence qualité construction. POUR EN SAVOIR PLUS • CSFE-FFB (Chambre syndicale française de l'étanchéité), tél. : 01 56 62 13 20, www.etancheite.com • UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr • Qualibat, www.qualibat.com DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 47 F I C H E A C C E S S I B I L I T É Les éléments d’éveil de vigilance dans les escaliers des bâtiments d’habitation collectifs et des ERP La présence d’une descente d’escalier sur un cheminement extérieur (trottoir ou espace public) ou dans un bâtiment est un risque important de chute pour les personnes aveugles ou malvoyantes. Les bandes d’éveil de vigilance (BEV) sont des dispositifs tactiles destinés à les alerter d’un danger imminent sur leur cheminement, tel que traversée de chaussée, bordure de quai ferroviaire ou escaliers. Les personnes détectent les reliefs des BEV au pied ou à la canne longue. d’ailleurs perturbant pour quelqu’un qui descend un escalier proche d’un mur. De même, les demi-paliers ne sont pas visés. • Dans le cas d’une marche isolée, il est jugé suffisant de marquer la présence de la dénivellation par un bon contraste visuel par rapport au revêtement environnant du nez de marche et de la contremarche. Il est inutile de poser une BEV. QUE DIT LA RÉGLEMENTATION ? • La norme NF P 98-351 d’août 2010 définit un type de bande d’éveil de vigilance dont la mise en œuvre s’impose en bordures de quais ferroviaires et aux abaissements de trottoirs face à des traversées de rues protégées pour les piétons. Si la décision d’équiper le haut d’un escalier d’une telle BEV est prise par un maître d’ouvrage, il est important que son implantation soit conforme à la norme. – Dans ce cas, la pose du dispositif d’éveil de vigilance doit être réalisée sur toute la largeur de l’escalier et en maintenant le pas de freinage (espace entre la bande d’éveil et la zone de danger qui permet au piéton de s’arrêter en sécurité) par rapport au nez de la première marche (500 ± 20 mm). La largeur de la bande peut être réduite à l’intérieur d’un ERP ou pour des trottoirs étroits. – Largeur standard (hors tout, ligne de 8 plots) : (587,5 ± 5,0) mm. – Largeur réduite (hors tout, ligne de 6 plots) : (400 ± 5) mm. – Les produits peuvent être réalisés dans tous types de matériaux. • Contre-indication : dans le cas de marches qui rattrapent des niveaux dans le sens longitudinal d’un trottoir, la pose de BEV ne s’impose pas et serait même perturbatrice. Il est préférable de poser des lisses parallèles au nez le long de la plus haute marche, à intervalles réguliers, qui pourront servir de rampe d’appui aux personnes. © CEP ECKBOLSHEIM/A.AUGST 50 0 m m ± 20 m m • La pose de BEV s’applique à chaque volée d’escaliers de trois marches et plus, c’est-à-dire qu’il faut en poser sur un palier intermédiaire de façon à annoncer les marches suivantes, en respectant le pas de freinage par rapport à la marche à descendre. Ainsi, on ne posera pas de BEV en bas des escaliers ; cela serait Exemple d’un élément d’éveil et de vigilance. POUR EN SAVOIR PLUS • UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr • UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques), tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com • UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr RÉFÉRENCES • Décret 2006-555 du 1er août 2006. • Décret n°2006-1657 du 21 décembre 2006 relatif 48 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 QUELLE MISE EN ŒUVRE ? LES SOLUTIONS EN INTÉRIEUR ERP ET PARTIES COMMUNES DES IMMEUBLES D’HABITATION Dans les bâtiments, l’éveil de la vigilance peut être obtenu par différents moyens ou dispositifs constatés visuellement et tactilement, notamment par un simple changement de texture du revêtement de sol (voir illustration ci-contre). Dans tous les cas, il convient qu’il soit conçu et mis en œuvre de façon homogène pour tous les escaliers du même bâtiment. De plus, son relief ne doit pas créer de risque de chute. L’éveil de vigilance doit être présent sur toute la largeur de l’escalier. Ces exigences sont à vérifier pour chaque volée d’escalier. à l’accessibilité de la voirie et des espaces publics. • Décret n° 2006-1658 du 21 décembre 2006 relatif aux prescriptions techniques pour l’accessibilité de la voirie et des espaces publics. • Arrêté d’application du 15 janvier 2007 relatif aux prescriptions techniques pour l’accessibilité de la voirie et des espaces publics. • Norme NF P98-351 Cheminements. Insertion des handicapés. Éveil de vigilance – Caractéristiques, essais et règles d’implantation des dispositifs podo-tactiles au sol d’éveil de vigilance à l’usage des personnes aveugles ou malvoyantes. • Fiches CERTU : http://www.certu.fr – Le contraste visuel pour les personnes malvoyantes, appliqué aux bandes d’éveil de vigilance. – Les bandes d’éveil de vigilance, caractéristiques. – Les bandes d’éveil de vigilance, implantation sur voirie. – La déficience visuelle et les déplacements à pied. • Voir fiches Bâtimétiers sur les escaliers intérieurs (n°9,octobre 2007 et n°17, décembre 2009). FINITIONS/AMÉNAGEMENT NETTOYAGE DES BROSSES ET ROULEAUX Ce que le peintre doit savoir sur son assurance Limiter les rejets polluants Les peintres disposent aujourd’hui de nouveaux matériels dédiés au nettoyage des brosses et rouleaux. En plus de permettre un traitement efficace des rejets polluants, ils favorisent la qualité de certains travaux. ettoyer brosses et rouleaux après les travaux de peinture, en limitant la consommation d’eau et sans rejets polluants : rien de plus facile grâce à une nouvelle gamme de matériels, des stations de lavage spécialement conçues. « Il s’agit d’une machine fonctionnant en circuit fermé, que l’on remplit avec 120 litres d’eau environ, équipée d’une pompe qui alimente un jet pour laver les brosses et un dispositif pour nettoyer les rouleaux. À l’issue du cycle de lavage, le matériel ressort en parfait état de fonctionnement », précise Jean-Pierre Dellasette, dirigeant de Folghera Belay, une entreprise de peinture, plâtrerie, ravalement et isolation thermique qui emploie cinquantequatre compagnons à Vaulx-enVelin (Rhône). CHANTIERS PROPRES En faisant l’acquisition de ce matériel en 2009, ce chef d’entreprise très sensible aux questions environnementales a trouvé une solution efficace pour éviter des rejets polluants issus du nettoyage des outils utilisés. En effet, l’eau de lavage présente dans la machine est additionnée d’un floculent qui entraîne le dépôt au fond de la cuve de toutes les particules amalgamées aux brosses et pinceaux. À l’issue du cycle de lavage, ces particules solides – 300 g environ après le lavage de cinquante rouleaux – sont récupérées dans un filtre et traitées avec les déchets spéciaux, tandis que l’eau filtrée est conservée pour réaliser le cycle suivant. « On pense © FOLGHERA BELAY / DR N souvent, à tort, que les peintures en phase aqueuse – vinyles ou acryliques – ne sont pas polluantes. Or, elles contiennent encore des composants chimiques qui doivent être traités comme des déchets et éviter de rejoindre les réseaux d’eaux usées ou les égouts. L’utilisation d’une station de lavage pour les brosses et rouleaux est un moyen d’être en phase avec les orientations du Grenelle de l’environnement (améliorer la qualité de l’eau) et de le faire savoir », ajoute Jean-Pierre Dellasette. La réalisation d’un chantier phare pour l’entreprise – celui du palais de justice de Lyon – a entraîné l’acquisition de trois stations de lavage portatives utilisées sur le site, plus petites mais fonctionnant exactement de la même manière que la grande, qui reste à demeure dans les locaux de l’entreprise. Pour l’entrepreneur lyonnais, le fait de pouvoir montrer qu’il réalise des chantiers « propres » est aujourd’hui un argument commercial, susceptible de peser lors des appels d’offres et qui répond aux attentes de ses clients – notamment universités, écoles ou mairies. Le nettoyage efficace des brosses et rouleaux est aussi un passage obligé pour certains travaux : « La réalisation de laques, qui doivent avoir un rendu impeccable, s’accommode mal des rouleaux neufs, qui perdent leurs poils, révèle Jean-Pierre Dellasette. Les peintres préfèrent au contraire utiliser du matériel qui s’est déjà fait à leur main et conservent le même jeu de rouleaux et brosses. C’est au chef d’entreprise de leur donner les moyens de bien les nettoyer ». En plus de permettre une action concrète des peintres sur l’environnement et de contribuer à l’amélioration de leur image, les stations de lavage des brosses et rouleaux peuvent donc aussi participer à la qualité des prestations. POUR EN SAVOIR PLUS UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr Pour aider les peintres à souscrire le bon contrat d’assurance, l’UPPF-FFB a conçu un document qui synthétise les points essentiels à maîtriser pour bien assurer son activité. Ce document rappelle que le contrat d’assurance souscrit doit tenir compte de la taille de l’entreprise, des différentes activités exercées et de la situation du chef d’entreprise. Il existe différents types d’assurances, recouvrant chacune des risques précis : responsabilité civile de l’entreprise, assurance des travaux avant et après réception, assurances concernant les locaux, les véhicules, les engins et matériels. S’agissant de l’assurance qui couvre les travaux après réception, le document rappelle que les peintures décoratives (intérieures ou extérieures) ne constituent pas un ouvrage relevant du régime décennal, à l’inverse des revêtements d’imperméabilité, anticorrosion et de l’isolation thermique par l’extérieur, qui peuvent relever de ce régime. Il permet enfin de balayer certaines idées reçues : par exemple, la « biennale » (garantie de deux ans de bon fonctionnement des éléments d’équipement) n’existe pas pour la peinture, car celle-ci est inerte, indissociable et ne « fonctionne pas ». La fiche « Les travaux de peinture et l’assurance » est téléchargeable sur le site de l’UPPF-FFB. Pour en savoir plus : UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr @ VOUS CHERCHEZ UN ARTICLE DE BATIMETIERS ? www.ffbatiment.fr espace adhérents DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 49 FINITIONS/AMÉNAGEMENT NOUVELLES DALLES TEXTILES Une plus grande valeur ajoutée pour le solier F ini l’unique format 50 x 50 cm en angle droit pour les dalles textiles dans le secteur du tertiaire. Les nouvelles gammes des fabricants élargissent la palette des formats et des géométries, avec les 60 x 60, 25 x 100, 50 x 100, 100 x 100 cm… Des dalles qui jouent aussi la carte de la variété dans les coloris, les motifs, les qualités de tissage et touffetage : bouclé, velours frisé, imprimé, uni, tissé Jacquard… Prenant le pas dans les bâtiments tertiaires sur les rouleaux, les nouvelles dalles textiles deviennent ainsi un élément de décoration. Elles permettent aux soliers d’amplifier leur maîtrise technique et décorative, valorisant ainsi le travail de mise en œuvre, comparable ici à celui du carreleur. Après le dessin du sol par un architecte – ou par le solier lui-même grâce à un petit calepin papier spécifique fourni par les fabricants – la pose des dalles doit suivre précisément le plan de calepinage. Les nouvelles dalles textiles se mettent en œuvre comme une dalle plombante traditionnelle, conformément au DTU 53.1. Les industriels mettent aussi en avant les atouts environnementaux de leurs produits. Les textiles choisis sont généralement recyclables – et les résidus de fabrication intégrés après recyclage dans les processus de fabrication. De plus, quand les dalles seront déposées lors de futurs projets de rénovation, elles seront collectées et leurs déchets valorisés dans le cadre du programme Optimum by UFTM (1), copiloté par l’UNRST-FFB et l’Union française des tapis et moquettes. L’argument santé est aussi invoqué : l’un de recommandé contre l’asthme et ces nouveaux produits est estam- les allergies pour ses qualités antipillé « hypoallergénique » par un particules fines ! bureau de contrôle allemand, et (1) Lire Bâtimétiers n°20, page 39. © FORBO SARLINO Avec des formats et coloris combinables, les nouvelles dalles textiles permettent toutes les compositions d’architecture du sol et revalorisent le métier du solier. POUR EN SAVOIR PLUS UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sol techniques), tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com ENDUITS D’INTÉRIEUR EN PLÂTRES Un DTU révisé «L e NF DTU 25.1 a connu un dépoussiérage dans le but d’intégrer les nouvelles techniques et matériaux », explique Michel Martin, président de la commission de normalisation du NF DTU 25.1. Un toilettage lié à la directive européenne sur les produits de construction, qui impose l’adaptation des règles nationales de construction au fur et à mesure de la production des normes européennes harmonisées. « Il s’agit plus d’une mise à jour que de grandes transformations », modère Michel Martin. La récente projection mécanique apportant plus de confort au travail a ainsi 50 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 été intégrée, à côté des plâtres jetés manuels. « Il reste quelques situations où les plâtriers utilisent des techniques à l’ancienne. Même si elles sont rares, nous avons conservé les articles correspondants dans le DTU.» ments historiques. De manière générale, les enduits manuels demeurent l’apanage des ouvrages de décoration. Grattés, décorés ou cirés, « désormais nous n’avons plus à mélanger les couleurs, car nous disposons d’une palette séduisante de plâtres industriels « Il s’agit plus d’une mise prêts à l’emploi ». Ces techniques, à jour que de récentes ont aussi été introduites grandes trans- dans le nouveau NF DTU 25.1. « Ainsi, les enduits d’intérieur ne formations. » sont plus uniquement techniques MICHEL MARTIN, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE mais aussi de décoration.» NORMALISATION. Autre mutation des métiers du plâC’est le cas de la réalisation de plâ- tre prise en compte : la disparition tre sur roseaux, encore employée de la plaque perforée au profit de la lors de la restauration de monu- plaque pleine. Mais Michel Martin tient à rappeler : « Si une mise à jour a été effectuée au niveau des matériaux et matériels, la façon de faire reste la même pour les plâtriers. Le nouveau NF DTU a le mérite de susciter un rafraîchissement des règles de l’art dans certaines entreprises, qui seront incitées à le consulter afin de voir ce qui a changé.» Elles peuvent le faire dès maintenant puisqu’il a été publié en novembre 2010. POUR EN SAVOIR PLUS UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr RT 201 2 LES FONDATIONS DU BBC Après deux ans de gestation, la RT 2012 est enfin prête. Une réglementation « performancielle », qui privilégie les exigences de résultats et consacre l’avènement de la conception bioclimatique. Avec elle, le BBC ne sera bientôt plus l’exception mais la règle. Explications. 52 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 DOSSIER RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC E lle descend en ligne directe du Grenelle de l’environnement. Présentée en juillet dernier par Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer (MEEDDM), et Benoît Apparu, secrétaire d’État au Logement, la RT 2012, qui succédera bientôt à la RT 2005, est le fruit de deux ans de préparation et d’une large concertation auprès de tous les acteurs du secteur. Pas moins de 13 groupes de travail thé- matiques, 120 représentants des collèges issus du Grenelle et 40 bureaux d’études thermiques et centres techniques ont été associés à sa gestation. Après notification à la Commission européenne, l’aboutissement du processus a vu le jour avec la publication(1) du décret et de l’arrêté d’application. En ligne de mire, deux dates clés pour tous les acteurs de la construction: entrée en application de la RT 2012 le 26 octobre 2011 pour les bâtiments tertiaires à usage de bureaux et d’en- seignement, pour les établissements d’accueil de la petite enfance, ainsi que tous les bâtiments résidentiels en zone ANRU (2), et le 1er janvier 2013 pour les autres bâtiments résidentiels. Des arrêtés complémentaires viendront, en début d’année, préciser les exigences pour les autres catégories de bâtiments tertiaires. Tous les permis de construire déposés après ces dates devront s’y conformer. Avec la RT 2012, le bâtiment basse consommation, que l’on ne désigne déjà plus que par ses initiales BBC, ne sera plus l’exception, mais la règle. Conformément à l’article 4 de la loi Grenelle 1, tous les bâtiments construits sous le régime de la nouvelle réglementation thermique devront respecter une exigence de consommation d’énergie primaire (dénommée Cep) inférieure à 50 kWh/m2/an en moyenne. Soit le même niveau de performance énergétique que celui déjà fixé pour obtenir le label actuel BBC-Effinergie. CONSOMMATIONS RÉDUITES D’UN FACTEUR 2 À 4 Comme la RT 2005, la RT 2012 prend en compte cinq usages pour le calcul de la consommation énergétique : chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire, éclairage et auxiliaires (ventilateurs, pompes). Cette consommation est évaluée en énergie primaire, mode de calcul incluant l’énergie nécessaire pour produire et distribuer l’énergie utilisée au final par le consommateur. Ainsi, pour l’électricité, on obtient le montant en énergie primaire en partant de l’énergie finale (celle affichée sur le compteur) et en lui affectant un coefficient de 2,58 pour prendre en compte les pertes occasionnées lors de la distribution de l’électricité: les 50 kWh de consommation en énergie primaire de la RT 2012 correspondent donc à 19 kWh enregistrés au compteur. Ce coefficient multiplicateur est de 1 pour le fioul et le gaz. Jusqu’à présent, la RT 2005 fixait, pour les bâtiments résidentiels, un seuil de consommation d’énergie primaire de 110 kWh/m2/an lorsqu’on utilise des énergies fossiles et de 190 kWh/m2/an lorsqu’il s’agit d’énergie électrique. Atteindre aujourd’hui les 50 kWh/m2/an de la RT 2012 implique donc, par rapport à la RT 2005, de diviser par deux la consommation lorsqu’il s’agit de gaz ou de fioul, et par quatre lorsqu’il s’agit d’électricité. Par ailleurs, dans un souci de clarté, l’exigence de performance énergétique globale est uniquement exprimée, dans la RT 2012, en valeur absolue de consommation et non plus en valeur relative comme dans la RT 2005, où il s’agissait de comparer chaque bâtiment à un bâtiment de DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 53 « UN CHANGEMENT CULTUREL» CATHERINE DI COSTANZO, CONSEILLER TECHNIQUE ÉNERGIE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE, UNION SOCIALE POUR L’HABITAT « La dynamique du BBC est déjà lancée dans le logement social avec une forte croissance, ces derniers mois, du nombre d’opérations – dont les premières sont aujourd’hui livrées. Plusieurs constats émergent des premières évaluations que nous avons réalisées : la phase de conception est plus longue qu’en bâtiment traditionnel, notamment en raison de la dimension bioclimatique, qui doit être prise en compte très en amont. Au stade de la mise en œuvre, le traitement de l’étanchéité à l’air est un point ultrasensible : l’à-peuprès n’a plus sa place, tout doit être fait au millimètre. Il apparaît aussi que les solutions pour produire, distribuer et émettre la chaleur, au regard des faibles besoins – de l’ordre de 15 à 20 kWhep/m²/an –, ne sont pas optimisées : il existe des marges de progrès du côté de l’offre des industriels. Et puis, pour tous, le BBC introduit un changement culturel : on entre dans l’ère de l’ingénierie concourante et d’un fonctionnement plus transversal entre les parties prenantes de la construction, de l’exploitation et les habitants. Et on apprend en marchant – à marche forcée… Il nous faut rapidement mener une évaluation globale des premières opérations livrées, vérifier si les performances initialement prévues sont bien atteintes, identifier les raisons d’écarts éventuels et, bien entendu, mesurer la satisfaction des habitants. Ce sera l’une des actions du plan Développement 54 BÂTIMÉTIERS durable pluriannuel mis en place par l’Union sociale pour l’habitat. Dès à présent, nous devons approfondir une problématique dont on ne mesure pas encore tous les enjeux : la maintenance. On va nous proposer des systèmes énergétiquement très performants, mais nous devons nous préoccuper aussi de leur performance économique, du coût d’entretien. C’est aussi un challenge pour les entreprises, qui devront être en capacité d’intervenir sur les équipements mis en œuvre. » DÉCEMBRE 2010 référence théorique, le coefficient variant ainsi en fonction des paramètres propres au projet. Désormais, la Cep est indépendante de la forme du bâtiment et de ses installations énergétiques. SEUILS MODULABLES Le nouveau seuil de Cepmax sera modulable. Tout d’abord, selon la zone climatique et l’altitude, comme dans le cas de la RT 2005: de 60 kWh/ m2/an, en moyenne, en zone H1 – c’est-à-dire dans l’Est et le Nord de la France – à 40 kWh/ m2/an en zone H3, pourtour méditerranéen. Ensuite, selon l’usage des bâtiments – résidentiel ou tertiaire. Enfin, pour les bâtiments résidentiels, selon la surface, pour ne pas pénaliser les petits logements en raison de certains postes de consommation non directement liés à la superficie, comme l’eau chaude sanitaire. Ainsi, la Cepmax pourra varier de 62 kWh/m2/ an pour une maison de 70 m2 à 40 kWh/m2/ an pour une maison de plus de 200 m2. Quant aux logements collectifs, pour lesquels la performance de 50 kWh/m2/an est plus difficile à atteindre, car elle requiert des investissements proportionnellement plus importants que pour les maisons individuelles, la Cepmax est augmentée de 7,5 kWh/m2/an jusqu’au 1er janvier 2015: un délai que la filière industrielle devra mettre à profit, selon le MEEDDM, pour faire évoluer ses offres en proposant notamment des pompes à chaleur adaptées au logement collectif, performantes et à coûts maîtrisés. Enfin, l’exigence de consommation sera également modulée en fonction des émissions de gaz à effet de serre des bâtiments – afin d’encourager le recours aux énergies les moins émettrices, tel le bois-énergie –, la modulation pouvant atteindre 30% de la Cepmax. EXIGENCES DE RÉSULTATS PLUS QUE DE MOYENS Comme l’a souligné Jean-Louis Borloo lors de la présentation officielle, la RT 2012, contrairement à la RT 2005, «fixe les objectifs à atteindre avec très peu d’obligations de moyens, ces derniers doivent être par la suite la préoccupation des professionnels». De fait, la RT 2012 est d’abord une réglementation «performancielle», qui entend laisser libre cours aux concepteurs et acteurs de la construction pour élaborer les solutions répondant aux objectifs de performance. DOSSIER RT 2012 «ENLEVER LA TOUCHE COPIER/COLLER» ANDRÉ POUGET, CRÉATEUR DU BUREAU D’ÉTUDES THERMIQUES POUGET CONSULTANTS Ses exigences minimales portent bien leur nom: elles concernent principalement l’obligation de traiter les ponts thermiques et l’étanchéité à l’air, l’instauration d’une surface minimale de baies vitrées – supérieure ou égale à un 1/6e de la surface habitable d’un logement –, le comptage de l’énergie, et le recours obligatoire aux énergies renouvelables en maison individuelle (voir p. 56). Quant aux exigences de résultats, qui constituent le cœur de la RT 2012, elles sont au nombre de trois: la consommation maximale (Cepmax), déjà abordée ci-dessus, l’efficacité énergétique du bâti (Bbio) et le confort d’été. à l’éclairage naturel, captage du soleil grâce à un maximum de surfaces vitrées orientées au sud… – et sa capacité à minimiser les déperditions de chaleur. De fait, les trois usages retenus pour le calcul du Bbio (chauffage, refroidissement et éclairage artificiel) sont tous liés au bâti et confirment l’accent mis sur la qualité de la conception. Le coefficient Bbio est exprimé en nombre de points. Il est calculé, sur une année, en utilisant des données climatiques conventionnelles pour chaque zone climatique, selon des modalités définies par l’arrêté d’application. LE BESOIN CLIMATIQUE OU BBIO Si le coefficient Cepmax s’inscrit dans le prolongement de la RT2005, le Bbio est une innovation – la principale de la RT 2012. Ce coefficient vise à qualifier la qualité énergétique du bâti avant de considérer les systèmes qui l’équiperont – chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire, photovoltaïque… Remplaçant le coefficient Ubat de la RT 2005, qui ne prenait en compte que l’isolation, le Bbio valorise non seulement une isolation performante mais aussi la conception bioclimatique du bâtiment – accès CONFORT D’ÉTÉ Troisième exigence de résultat de la RT 2012, l’exigence de confort d’été dans les bâtiments non climatisés concerne la température intérieure atteinte au cours d’une séquence de cinq jours chauds. Elle se concrétisera par une température intérieure conventionnelle de référence à ne pas dépasser: TIC < TIC réf (dito RT 2005). Ce mode de calcul pourrait ne pas être le plus pertinent pour bien apprécier les ambiances estivales. Conscients de cette situation, les pouvoirs publics ont prévu de mettre en « Le nouvel indicateur Bbio, qui qualifie en quelque sorte la performance durable du bâtiment, est particulièrement intéressant à faire valoir dès les esquisses du projet. À travers lui, on « officialise » enfin le travail en équipe pluridisciplinaire des architectes, économistes et thermiciens ! Mais le Bbio ne sera réellement opérant, donc pertinent, que si l’exigence maximale s’avère bien calée : ni trop laxiste, ni trop contraignante, ce qui reste à vérifier… La bonne conception attendue dépend donc directement du niveau exigé sur ce nouvel indicateur ! Plus généralement, il est évident que la nouvelle réglementation va impacter fortement les habitudes de travail de tous. Il va falloir vite assimiler ses nouveautés et ses spécificités, éviter les bévues sur les choix, les dimensionnements… Côté maîtres d’œuvre, l’exigence sur la bonne conception Bbio impose une prise en compte en amont de l’environnement, du climat, et impose de bien concevoir avant le dépôt du permis. Côté entreprises, la mesure de la perméabilité à l’air suppose que les différents corps de métiers se rencontrent, se concertent et prennent ensemble les dispositions pour que le résultat attendu soit au rendez-vous. En résumé, enlever la touche « copier/coller » du clavier, apprendre, comprendre les nouvelles solutions, bien concevoir et construire ensemble : voilà le challenge de la nouvelle RT 2012 ! » DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 55 « VALORISER NOS MODES CONSTRUCTIFS» ALEXANDRE ANGER, SARL PATRICE ANGER, CHARPENTE-MENUISERIE, AVREMESNIL « Nos maisons à ossature bois sont depuis plusieurs années déjà orientées BBC, ce qui correspond à la sensibilité environnementale de nos clients, et nous n’étudions plus aujourd’hui que ce type de projets. Faire du BBC implique non seulement de renforcer l’isolation – avec des épaisseurs d’isolant qui peuvent aller au-delà de 30 cm – mais surtout de bien se coordonner avec l’architecte et les autres corps de métier, pour satisfaire au final les exigences d’étanchéité à l’air. Nous dessinons nos maisons en 3D, en anticipant avec les lots électricité et plomberie les difficultés éventuelles, nous proposons ensuite telle ou telle solution au thermicien. La mise en œuvre doit être impeccable aussi, avec des contrôles intermédiaires point par point, car c’est avant le test de la porte soufflante, et non après, qu’il faut être efficace. À ce sujet, il est très impressionnant de constater, lors du test, où peuvent se loger les fuites d’air, par exemple dans un minuscule bourrelet d’adhésif ou à l’intérieur d’un nœud de bois… Ce qu’on nous annonce de la RT 2012 me paraît positif dans la mesure où elle mettra davantage l’accent sur la qualité de l’enveloppe, ce qui valorise nos modes constructifs. L’efficacité énergétique, c’est d’abord une boîte efficace, et ensuite du matériel. Et, avec un bâti à la hauteur, nos clients pourront investir, dans cinq ou dix ans, dans des équipements de nouvelle génération 56 BÂTIMÉTIERS qui augmenteront encore l’efficacité énergétique de leur maison et leur permettront, pourquoi pas, de passer au bâtiment à énergie positive ! » DÉCEMBRE 2010 place un groupe de travail pour proposer une approche plus adaptée. La nouvelle formulation sera très attendue. Quoi qu’il en soit, pour respecter in situ cette exigence, c’est, là encore, la bonne conception des bâtiments – distribution des baies vitrées, protections solaires, possibilité d’aération des espaces, inertie thermique… – qui permettra d’apporter les bonnes réponses. L’IMPORTANCE DE L’ÉTUDE THERMIQUE La nouvelle réglementation prévoit que le maître d’ouvrage, afin de justifier de l’application des exigences de la RT 2012, établira au plus tard à l’achèvement des travaux un récapitulatif standardisé d’étude thermique, en version informatique. L’étude thermique devient ainsi la norme pour le bâtiment BBC. Au-delà de son caractère obligatoire, elle est surtout une nécessité. Outre la conception bioclimatique du bâti, elle permettra d’élaborer le bouquet énergétique et les solutions techniques adaptées à chaque projet. À charge ensuite aux entreprises, par la qualité de leur travail de mise en œuvre, de confirmer que le BBC est un objectif tout à fait accessible ! EXIGENCES MINIMALES DE LA RT 2012 Énergie renouvelable La RT 2012 prévoit que toute maison individuelle devra recourir à une source d’énergie renouvelable. Le maître d’ouvrage devra opter pour l’une des solutions suivantes: • produire l’eau chaude sanitaire à partir d’un système solaire thermique, doté de capteurs solaires disposant d’une certification CSTBat, Solar Keymark ou équivalente. Dans ce cas, le logement sera équipé a minima de 2 m2 de capteurs solaires, d’orientation sud et d’inclinaison entre 20° et 60°; • être raccordé à un réseau de chaleur alimenté à plus de 50% par une énergie renouvelable ou de récupération; • démontrer que la contribution des énergies renouvelables à la Cepmax du bâtiment est supérieure ou égale à 5 kWh/m2/an. Autres solutions alternatives: • recourir à une production d’eau chaude sanitaire assurée par un appareil électrique thermodynamique (association d’une pompe à chaleur et d’un chauffe-eau); • recourir à une production de chauffage et/ou d’eau chaude sanitaire assurée par une chaudière à micro-cogénération à combustible liquide ou DOSSIER RT 2012 « FAIRE DES CHOIX TECHNIQUES ADAPTÉS » DIDIER BROSSE, SAS BROSSE, MAÇONNERIE-GROS ŒUVRE,CHAZELLES-SUR-LYON « Il faut démystifier la RT 2012. Dans nos métiers du gros œuvre, elle ne modifiera pas nos modes constructifs – et pour une entreprise comme la nôtre, elle est déjà le standard de tous les projets en cours. Notre profession doit faire face aux problèmes d’étanchéité à l’air et aux ponts thermiques tout en proposant des matériaux à haut pouvoir isolant durable dans le temps, en intégrant le meilleur bilan carbone possible. On sait réaliser une très bonne étanchéité à l’air pérenne, conforme à la RT 2012 , en utilisant les matériaux des filières béton et terre cuite. À condition bien sûr de respecter les règles de l’art dans leur mise en œuvre, et de gérer avec attention les interfaces avec les corps d’état gazeux, dont le rendement thermique, à pleine charge ou à charge partielle, est supérieur à 90% et le rendement électrique supérieur à 10%. Mesure des consommations d’énergie par usage Les bâtiments d’habitation devront être équipés de systèmes permettant de mesurer ou d’estimer la consommation d’énergie de chaque logement, et d’informer les occupants, au minimum chaque mois, de leur consommation par type d’énergie et par usage: chauffage, refroidissement, production d’eau chaude sanitaire, réseau de prises électriques, autres. Étanchéité à l’air Les exigences d’étanchéité à l’air de l’enveloppe, déjà associées à l’obtention du label BBC-Effinergie, sont en toute logique entérinées par la RT 2012 et constituent pour les entreprises le principal enjeu au stade de la mise en œuvre des bâtiments. La perméabilité à l’air se quantifie par la valeur du débit de fuite traversant l’enveloppe sous un écart de pression donné. Elle est exprimée en m3/(h.m2) d’enveloppe sous une dépression de 4 pascals. La surface de l’enveloppe considérée est celle des parois déperditives ATbat du bâtiment, dont on exclut les planchers bas. Le niveau exigé pour les maisons individuelles doit être inférieur ou égal à 0,6 m3/(h.m2). Pour les immeubles collectifs d’habitation, il doit être inférieur ou égal à 1 m3/(h.m2) sous 4 pascals. À titre de comparaison, les valeurs par défaut fixées par la RT 2005 sont de 1,3 pour le logement individuel et de 1,7 pour le logement collectif. Traitement des ponts thermiques Le ratio de transmission thermique linéique moyen global – ratio Ȍ – des ponts thermiques du bâtiment ne pourra excéder 0,28 W/(m2SHONRT.K). Ce ratio est la somme des coefficients de transmission thermique linéique multipliés par leurs longueurs respectives, pour l’intégralité des ponts thermiques linéaires du bâtiment. Le coefficient de transmission thermique linéique moyen des liaisons entre les planchers intermédiaires et les murs donnant sur l’extérieur ou un local non chauffé – Ȍ9 – n’excèdera pas 0,6 W/(ml.K). Autrement dit, cette disposition oblige à traiter les ponts thermiques! (1) Décret 2010-1269 du 26 octobre 2010 et arrêté du 26 octobre 2010. (2) Zone ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) : zone d’aménagement et de rénovation urbaine, ouvrant droit, pour les primo-accédants, à la TVA à 5,5% au lieu de 19,6% pour l’acquisition d’un logement neuf. secondaires (incorporations, canalisations, liaisons avec les ouvertures, charpente…). Pour les ponts thermiques, les industriels ont conçu des rupteurs avec compléments d’isolation au niveau des dalles, appuis d’ouvertures, linteaux et coffrets de rideaux roulants. Malgré tout, certains points singuliers, tels que les balcons, deviennent compliqués car nous devons aussi intégrer les règles de l’accessibilité. Pour faire du BBC, il ne s’agit pas d’inventer de nouveaux matériaux mais de faire des choix techniques adaptés à la physionomie des bâtiments : l’isolation par l’extérieur est bien adaptée pour des bâtiments d’habitat collectif ; la brique monomur et le béton cellulaire sont très compétitifs pour l’habitat individuel et le tertiaire. Toutefois, le BBC implique souvent d’augmenter l’épaisseur des matériaux porteurs et isolants utilisés dans nos principes constructifs actuels (en passant par exemple, pour la brique monomur et le béton cellulaire, de 37 à 50 cm) pour aller au-delà de la RT 2012. Nous incitons aussi les concepteurs de projets à utiliser au maximum l’inertie thermique des matériaux pour apporter confort en été et bonne restitution des calories en hiver. Mais nous souhaiterions que le développement technique de nos matériaux nous permette de construire encore plus rapidement, avec des réponses adaptées à tous types de problématiques – architecturales, structurelles, spécificités régionales… –, en valorisant encore plus les salariés de nos entreprises pour remettre certains clichés au placard ! » DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 57 I N N O V A T I O N Deux nouveaux Pass’Innovation attribués à des entreprises du bâtiment ’innovation n’est pas seulement le fait des industriels. Deux Pass’Innovation accordés récemment par le CSTB montrent que les entreprises du bâtiment sont elles aussi capables de porter des projets novateurs, qui plus est en phase avec les objectifs du Grenelle de l’environnement. Les établissements Lespiaucq Bois et Habitat, dans les Landes, et la société Maison naturelle en béton de chanvre (MNBC), en Sologne, ont reçu un Pass’Innovation pour un système constructif semi-industrialisé développé en interne. Le premier concerne des panneaux de structure dédiés à la construction bois, le second des panneaux de façades en béton allégé (mur porteur) et béton de chanvre (isolation). C’est en faisant un constat simple qu’Éric Lespiaucq, gérant de l’entreprise qui porte son nom, a eu l’idée de développer son propre système constructif : « Dans la construction bois, l’épicéa a envahi le marché. Or, il s’agit de bois acheté à l’étranger, dont le transport a un impact important en termes de bilan carbonne. Il y a aussi une concurrence importante de panneaux constructifs importés de l’étranger. J’ai donc choisi de me démarquer avec une gestion durable du produit en utilisant une essence locale.» Un choix courageux car, pour le moment, la filière forestière landaise n’est pas la plus adaptée au bois de construction : « 85 % de la production part dans l’industrie papetière, le reste 58 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 intéresse les parquets et lambris. En outre, le pin landais est un bois nerveux, de petites sections et de petites longueurs. C’est aussi un bois noueux qui n’est pas de premier choix.» Ces particularités ont imposé le développement d’un panneau spécifique réalisé avec de petites sections. PANNEAUX BOIS STRUCTURAUX Appelé « Mur Bois Landais », le procédé est un système constructif semi-industrialisé structure bois, permettant la réalisation de murs porteurs en panneaux de grandes dimensions. Il est dédié à la réalisation, en France métropolitaine (hors zone sismique), de murs porteurs de façade et de refends de maisons individuelles (éventuellement jumelées ou en bande) comportant au plus un étage sur rez-de-chaussée. Les panneaux structuraux sont prévus pour une utilisation en classes de service 1 et 2 (NF EN 19951-1) et en classes d’emploi 1 et 2 (NF EN 335). Ils sont constitués d’une alternance de planches en pin maritime et d’isolant rigide en laine de roche. Les planches en bois massif de 27 mm d’épaisseur sont empilées en sept plis croisés à 90 ° et fixées mécaniquement entre elles par des pointes. L’épaisseur totale des panneaux est de 200 mm. Les parois présentent des dimensions de 2,50 m de hauteur et de 1,20 m de largeur. Elles sont destinées à être revêtues intérieurement 1 1 HABITATION réalisée avec le procédé « Mur Bois Landais ». 2 PANNEAUX EN BÉTON DE CHANVRE proposés par la société MNBC. 2 par un doublage en plaques vissées sur ossature, conformément aux prescriptions du NF DTU 25.41 « Ouvrages en plaques de plâtre », et, extérieurement, par un bardage bois conformément aux prescriptions du NF DTU 41.2 « Revêtements extérieurs en bois ». PANNEAUX BÉTON DE CHANVRE De son côté, Laurent Charvoz, créateur de la société MNBC, s’est intéressé à l’industrialisation de la construction en béton de chanvre. Avec, explique-t-il, « la volonté de faire du beau, de la performance avec des matériaux naturels et peu consommateurs en énergie grise ». Ainsi, le procédé qu’il a développé est une préfabrication de panneaux mixtes, à base de béton léger en pouzzolane et de béton de chanvre, solidarisés pour la réalisation des murs porteurs. Les panneaux standard ont des épaisseurs comprises entre 36 et 43 cm dans le cadre d’une construction BBC. © MNBC L Les murs intérieurs en chanvre sont destinés à être revêtus d’un enduit à la chaux ou de tout autre revêtement dont la compatibilité avec le support a été vérifiée. À l’extérieur, les murs doivent être revêtus d’un enduit à la chaux dont la réalisation est conforme aux indications du NF DTU 26.1 « Travaux d’enduits de mortiers ». Pour le moment, le procédé est destiné à la réalisation de murs porteurs de maisons individuelles en rez-de-chaussée dans les zones de sismicité 1a, 1b et II, et dans les conditions d’applications décrites par les règles PS-MI 89 révisées 92. Les Pass’Innovation obtenus par ces deux sociétés ont encore une durée de validité d’environ un an, cette période devant être mise à profit pour rassembler les éléments manquants qui leur permettront de déboucher sur un Avis technique. POUR EN SAVOIR PLUS www.cstb.fr © LESPIAUCQ En mettant en place les Pass’Innovation, le CSTB n’imaginait peut-être pas que les entreprises du bâtiment se montreraient aussi novatrices que les industriels. C’est pourtant le cas ! La preuve avec deux établissements distingués pour un système constructif développé en interne. N O R M A L I S A T I O N Comment est organisée la normalisation en France et dans le monde? INSTANCES ET CIRCUIT DE DÉCISION FRANCE EUROPE OU INTERNATIONAL CN BN CN BN AFNOR CN CN BN TC TC CEN ou ISO CN CN TC CN BN : bureau de normalisation – CN : commission de normalisation – TC : technical committee (comité technique) U ne norme est un document établi par consensus entre tous les acteurs concernés et édité par un institut de normalisation. Par exemple, les normes de travaux de bâtiment NF DTU, éditées par l’Afnor(1) qui est le responsable de la normalisation en France, sont le résultat d’un consensus entre les entreprises de bâtiment, les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, les fabricants, les contrôleurs techniques… Dans la pratique, les discussions sur un projet de norme s’effectuent lors de réunions organisées par un bureau de normalisation ou directement par l’Afnor. Il y a actuellement, en France, vingtcinq bureaux de normalisation qui fonctionnent par délégation d’Afnor. Ainsi, par exemple, la grande majorité des NF DTU sont discutés dans les réunions organisées par le Bureau de normalisation des techniques et 60 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 équipement de la construction du bâtiment, le BNTEC, financé et animé par la FFB et ses unions et syndicats de métier. Le regroupement des personnes qui participent à ces réunions sur un sujet donné est appelé une commission de normalisation. Le BNTEC gère environ quatre-vingts commissions de normalisation, dont un peu plus de la moitié sont actives en même temps. Elles concernent de nombreux sujets tels que les travaux de couverture, l’exécution des ouvrages en béton, les travaux de revêtements de sols, les installations de gaz, les fermetures et stores… Parfois appelés « experts », sans pour autant être experts d’assurance ou judiciaires, les membres des commissions de normalisation sont avant tout des personnes qui connaissent bien leur métier, tant au niveau de la technique que des enjeux stratégiques et économiques. Quicon- que le souhaite peut demander à être membre d’une commission de normalisation. Les artisans et entrepreneurs peuvent prendre contact à cet effet avec leur fédération locale ou l’union ou le syndicat national de leur métier. La plupart des normes relatives aux produits sont maintenant élaborées au niveau européen, voire international. Les discussions sur un projet de norme s’effectuent alors à deux niveaux : au niveau français et au niveau européen ou international. Des représentants des différents pays sont réunis dans des comités techniques (en abrégé TC comme Technical Committee) qui sont, à l’échelle européenne ou internationale, l’équivalent des commissions de normalisation. Chaque représentant va défendre la position qui a été préalablement décidée dans son pays. En France, ce sont les membres de la commission de normalisation française qui vont discuter de la position à défendre et décider qui va aller la défendre lors des réunions des comités techniques. Sans nécessairement se déplacer dans les réunions européennes ou internationales, un membre d’une commission de normalisation française peut donc influer sur le contenu d’une norme européenne ou internationale en étant membre de la commission française qui suit les travaux du comité technique. Les comités techniques sont gérés par les instituts de normalisation (les équivalents de l’Afnor) des différents pays(2). Ces instituts sont regroupés dans des organisations non gouvernementales de normalisation européenne (CEN(3)) et internationale (ISO(4)). Une norme internationale est donc publiée par l’ISO et chaque institut de normalisation membre de l’ISO peut l’adopter en tant que norme nationale, mais ce n’est pas une obligation. Ainsi, certaines normes ISO sont reprises par l’Afnor en norme NF ISO. D’autres ne portent pas le préfixe NF et cela signifie que les experts français n’ont pas jugé utile de l’inclure dans la collection des normes françaises ou ne sont pas d’accord avec son contenu. Les normes européennes (EN) ne sont pas publiées par le CEN, mais sont mises à la disposition des instituts de normalisation membres du CEN, qui doivent obligatoirement les publier en tant que norme nationale. En France, toutes les normes européennes sont donc publiées par l’Afnor en norme NF EN. Certaines normes internationales peuvent être reprises en normes européennes. En France, elles deviennent alors des NF EN ISO. (1) Association française de normalisation. (2) BSI au Royaume-Uni, DIN en Allemagne, UNI en Italie, AENOR en Espagne, NBN en Belgique… (3) Comité européen de normalisation. (4) International organization for standardization (Organisation internationale de normalisation). F O R M A T I O N Des formations pour bien aborder le marché de l’accessibilité ’échéance du 1er janvier 2015 (voir p. 26) et l’importance du volume de travaux estimés (30 milliards d’euros) pour la mise en conformité des ERP (1) inscrivent le « marché de l’accessibilité » dans une perspective à court terme pour la profession. De même, le vieillissement de la population européenne, couplé avec la recherche d’une autonomie la plus longue possible de nos aînés, entraîne une opportunité nouvelle d’activité pour les entreprises. Comme celui de la rénovation énergétique, le marché de l’accessibilité relève toutefois d’une approche particulière, dont la première étape, aux yeux de la FFB, L ne peut être que la formation. Ce constat, qui avait orienté l’élaboration des premières formations « accessibilité » en 2006, a guidé la rédaction de nouveaux cahiers des charges pour des formations centrées notamment sur les ouvrages résidentiels et les ERP. Ces formations mettent toutes l’accent sur l’importance, dans ce marché, de connaître le client et de tenir compte de sa spécificité. Elles distinguent les approches « client » et « mise en œuvre ». Dans la première approche, le professionnel apprend à se positionner comme interlocuteur unique « accessibilité » des maîtres d’ouvrage publics, mais aussi preuve d’une vraie capacité d’écoute, savoir respecter un cahier des charges ou l’engagement sur un délai, réduire au minimum les nuisances, etc. Savoir regrouper les travaux afin d’éviter leur éparpillement fait également partie de cette compétence. Les nouvelles formations devraient être proposées par les instituts de formation et de recherche du bâtiment (IFRB) dès le début 2011. Elles pourront, à l’initiative des professionnels, être valorisées en appui de la qualification Qualibat 9171 « Travaux d’accessibilité de logements ». des particuliers, personnes âgées ou handicapées. Allant au-devant de la demande pour proposer ses services d’études, il doit maîtriser l’environnement technique et réglementaire des projets, savoir dans quels cas s’applique la réglementation, identifier les prestations à réaliser et les corps d’état concernés, voire proposer et piloter des « offres globales ». La mise en œuvre, qui ne relève pas de savoir-faire techniques nouveaux, nécessite elle aussi une formation, car les travaux se déroulent le plus souvent – pour les logements – en milieu occupé, en interface étroite avec d’autres corps d’état. Il faut là aussi faire (1) Établissement recevant du public. ITE Trois formations pour une activité en développement oyen privilégié de réduire les consommations énergétiques du bâtiment, l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) a été remise au goût du jour par le Grenelle de l’environnement. Depuis 2008, un groupe de travail spécifique ITE, qui réunit les professionnels des différentes unions et syndicats de la FFB, s’attache à mieux faire connaître et mieux structurer cette technique que les maçons, peintres, couvreurs, etc. pratiquent de plus en plus comme une activité à part entière. Une étape importante dans la démarche a été franchie en juillet dernier avec le lancement d’appels d’offres pour des formations. Dans un domaine où n’existait qu’une seule proposition, centrée sur l’exécution des enduits minces sur isolant, la FFB a l’ambition d’élaborer un dispositif complet. Celui-ci comprendra trois modules, ouvrant un accès « marché » et pas seulement « technique » aux © UNEEF-FFB M LES PLATES-FORMES mises à la disposition des compagnons doivent permettre de s’exercer sur de grandes surfaces ainsi que sur les points singuliers en matière d’ITE. entreprises. Le premier module (d’une durée de deux jours) donnera toutes les clés nécessaires aux dirigeants et chefs d’entreprise pour cerner ce marché – et ses enjeux financiers, réglemen- taires, commerciaux –, procéder à l’analyse d’un chantier et structurer une offre autour d’une ou de plusieurs techniques. Le deuxième module (deux jours) s’adresse aux dirigeants et respon- sables opérationnels ; il traitera des trois aspects capitaux d’un chantier que sont la préparation, la coordination et l’évaluation. Le troisième module (cinq jours) est destiné aux compagnons et se subdivise en quatre sous-modules correspondant aux différentes techniques d’ITE (enduits minces ; enduits hydrauliques épais ; bardage ; vêture et vêtage). Réalisé sur plates-formes opérationnelles, ce dernier module s’intéresse à toutes les facettes de l’exécution (réception et préparation de support, mise en œuvre, traitement des points singuliers, etc.) et intègre un volet autocontrôle. Les premières offres, réceptionnées début septembre, sont à l’étude avec le réseau des IFRB (Instituts de formation et de recherche du bâtiment). L’objectif est de lancer les premières sessions dès le début de l’année 2011. DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 61 R E G L E M E N T A T I O N DÉSENFUMAGE NATUREL Un élément clé de la prévention incendie Pour assurer l’évacuation des fumées, la réglementation française accorde une place importante au désenfumage naturel. La fiabilité des dispositifs est garantie par le respect des instructions techniques et normes en vigueur. D ans 80 % des cas, les décès suite à un incendie sont dus aux fumées et gaz chauds générés. En effet, ceux-ci présentent des risques liés à leur température, à leur opacité, à leur toxicité (dégagement de monoxyde de carbone CO), ainsi qu’un risque d’asphyxie par manque d’oxygène. Le désenfumage – naturel (ouvrants/exu- toires sur l’extérieur) ou mécanique – constitue donc un point essentiel en matière de prévention des risques d’incendie, en remplissant plusieurs fonctions : rendre praticables les cheminements d’évacuation des occupants, sans panique et en sécurité ; permettre aux services de secours de découvrir rapidement le foyer et de procéder à l’extinction ; limiter la propagation de l’incendie en évacuant vers l’extérieur chaleur, gaz et fumées de combustion. UN DISPOSITIF TRÈS RÉGLEMENTÉ La question du désenfumage est encadrée par les textes réglementaires en vigueur pour tous les bâti- EXUTOIRES : LES EXIGENCES FRANÇAISES SUPÉRIEURES AU MARQUAGE CE Obligatoire pour les exutoires de désenfumage depuis le 1er janvier 2007, le marquage CE garantit leur conformité à un ensemble d’exigences minimales qui permet leur libre circulation dans l’Union européenne. Cependant, des exigences supplémentaires peuvent être imposées par les réglementations nationales. Ainsi, les exutoires mis en œuvre en France métropolitaine doivent supporter 25 kg/m2 de neige – 50 kg/m2 de neige au-dessus de 400 m d’altitude – tandis qu’un dispositif pare-neige est obligatoire au-dessus de 800 m. Le marquage CE – SL250 (25 kg/m2) et SL500 (50 kg/m2) – permet d’identifier les produits répondant à ces exigences françaises. Lille Rouen Caen Rennes Paris Amiens Metz Châlonsen-Ch. Strasbourg Orléans Dijon Nantes Besançon Poitiers Limoges ClermontFerrand Lyon Bordeaux Montpellier Toulouse Marseille Ajaccio Sur l’étiquette CE de l’exutoire, vérifiez ici les caractéristiques « neige ». 62 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 Le marquage CE des exutoires doit comporter la mention suivante : CE-SL250 (altitude # 400 m) CE-SL500 (altitude entre 400 et 800 m) CE-SL500 + pare-neige (altitude % 800 m) ments, avec des dispositions particulières en fonction de chaque activité et de chaque type d’établissement. Ces règles ont pour objectif la protection des occupants, le désenfumage des escaliers, le désenfumage des circulations horizontales, le désenfumage des locaux accessibles au public. Ces prescriptions réglementaires n’excluent pas la possibilité d’adopter d’autres solutions de désenfumage, sous réserve d’obtenir des résultats équivalents – notamment qu’un balayage satisfaisant de la zone concernée soit assuré – et que la stratification et le mouvement naturel des fumées ne soient pas contrariés. La réglementation se traduit dans les faits par la réalisation d’un exu- RISQUE INCENDIE : LES REPÈRES Identique pour tous les bâtiments, quel que soit le matériau de construction utilisé, le risque incendie est lié à différents facteurs comme l’aménagement intérieur, la nature du mobilier – en général fortement combustible dans les logements – et l’état des équipements, 34 % des incendies d’habitation étant dus à une défaillance électrique. Il dépend aussi du comportement des occupants. Ainsi, 14 % des 250 000 incendies domestiques qui se produisent chaque année en France sont déclenchés par des enfants. Selon les statistiques des assureurs, le coût des incendies domestiques s’élève à environ 1,3 milliard d’euros – supérieur de 160 % au coût des vols et de 30 % à celui des dégâts des eaux. R E G L E M E N T A T I O N toire de désenfumage naturel (voir encadré p. 62), obligatoire pour tous les escaliers sur les lieux de travail, les escaliers des immeubles collectifs construits après 1986 et les escaliers des établissements recevant du public. En outre, tous les locaux de plus de 300 m2 au rez-de-chaussée ou en étage – et de plus de 100 m2 en sous-sol ou aveugles – doivent être désenfumés. La fiabilité des dispositifs est garantie par une mise en œuvre très précise, qui doit respecter l’instruction technique 246 : ainsi, les escaliers doivent bénéficier d’une surface minimum de désenfumage de 1 m2 et, pour les locaux, un ratio de surface de désenfumage par mètre carré de surface à désenfumer doit être appliqué. DÉSENFUMAGE ET ÉCRAN DE CANTONNEMENT Ce ratio dépend de la position de l’ouvrant ou du coefficient de l’exutoire (voir encadré). Enfin, les mécanismes de déclenchement des dispositifs de fermeture et de désenfumage sont encadrés par des textes réglementaires (instruction technique 247) et normatifs (NF S 61 937). Ces textes sont actuellement révisés, avec la participation de la FFB et du GimssiFFB(1), afin notamment de définir les exigences minimales à imposer aux mécanismes de désenfumage à commande automatique ou manuelle, ainsi qu’aux dispositifs d’écrans de cantonnement. Ces derniers permettent, en cas d’incendie, de limiter l’extension du sinistre et de cantonner les fumées grâce à un écran résistant au feu situé sous le plancher. (1) Gimssi : Groupement des installateurs et mainteneurs des systèmes de sécurité incendie. POUR EN SAVOIR PLUS GIMSSI-FFB, tél. : 01 40 69 51 73, www.gimssi.fr AMIANTE Une obligation de certification ou de formation D epuis la publication de l’arrêté «formation amiante» du 22 décembre 2009, toutes les entreprises qui interviennent sur des chantiers en présence d’amiante doivent répondre à des obligations. Elles doivent, soit détenir une qualification (pour pouvoir réaliser des travaux avec retrait), soit procéder à la formation de leur personnel et établir un mode opératoire (pour pouvoir réaliser des travaux sans retrait de l’amiante). La nature du chantier, avec ou sans retrait de l’amiante, doit être précisée dans le DTA (Document technique amiante) qui est remis par le maître d’ouvrage aux entreprises. Le tableau ci-après synthétise les obligations des professionnels. POUR EN SAVOIR PLUS www.gna.ffbatiment.fr OBLIGATIONS LIÉES À LA PRÉSENCE D’AMIANTE Confinement et retrait d’amiante (sous-section 3) Activités Interventions sans retrait (sous-section 4) Amiante non friable Amiante friable Cas particulier (milieu extérieur) Cas général Respect des procédures décrites dans le référentiel des normes NF X 46-010 et NF X 46-011 et notamment : - établir une notice par poste exposé, Obligations - établir une fiche de poste pour chaque salarié, - former le personnel exposé (formation encadrée par les normes citées ci-dessus), - établir un plan de retrait un mois avant. Évaluation des risques : - établir une notice par poste exposé, - établir une fiche de poste pour chaque salarié, - former le personnel exposé, - établir un mode opératoire. - former le personnel exposé, - établir un plan de retrait un mois avant. Certification au qualification obligatoire, Pas d’obligation (pour l'instant…). délivrée par : Certifications - Qualibat n° 1513 (friable) ou 1512 (non friable), - AFAQ/AFNOR (friable ou non friable). Pas d’obligation. Selon normes NF X 46-010 et NF X 46-011 Source : Code du travail, section 3 – Risques d’exposition à l’amiante. RÉGLEMENTATION PARASISMIQUE Nouvelles dispositions au 1er mai 2011 A ttendus avec impatience par les professionnels depuis plusieurs années, les textes(1) portant sur la réglementation parasismique ont été signés par les ministres concernés et promulgués au Journal Officiel le 24 novembre dernier, remplaçant le précédent décret du 14 mai 1991 qui faisait référence aux règles PS 92 (NF P 06-013). Ils instituent le nouveau zonage dans lequel les constructions devront satisfaire aux exigences parasismiques et entérinent l’entrée en vigueur des Eurocodes. La nouvelle réglementation entrera en application au 1er mai 2011. Cependant, l’arrêté accorde aux maîtres d’œuvre une période transitoire de deux ans, durant laquelle il leur sera possible de justifier leurs ouvrages soit avec les règles PS 92, soit avec les Eurocodes. À l’issue de cette période, ils seront tenus d’utiliser les seuls Eurocodes. Cette réglementation a pour principal intérêt d’assurer une meilleure prise en compte du risque sismique, tout en mettant fin à l’ambiguïté qui touchait l’utilisation des Eurocodes en zone sismique. Elle élargit également considérablement les impositions sismiques sur l’existant, notamment vis-à-vis de l’ajout ou du remplacement d’éléments non structuraux. Les difficultés anticipées concernant la déclinaison de ces dernières impositions réglementaires ont amené la FFB à solliciter le ministère en charge de la Construction pour une clarification rapide de ces éléments. (1) Décrets n°2010-1254 et 2010-1255 du 22 octobre 2010 ; arrêté du 20 octobre 2010 relatif à la classification et aux règles de construction parasismique (bâtiments à risque normal). POUR EN SAVOIR PLUS • www.planseisme.fr • FFB DAT (Direction des affaires techniques), tél. : 01 40 69 52 65 DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 63 E N V I R O N N E M E N T PROS DE LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE Une dynamique bien lancée Le label « Pros de la performance énergétique » fait chaque jour des émules auprès des entrepreneurs et artisans ! L es entrepreneurs et artisans labellisés « Pros de la performance énergétique » sont, avec l’appui de la FFB, mieux armés pour relever le défi de l’efficacité énergétique, quel que soit le type de marché traité. Depuis octobre, Qualibat est chargé de la gestion et de l’attribution de la marque intégrant un audit sur chantier, gage supplémentaire de crédibilité. La signature en décembre 2010 d’une convention entre la FFB et la Fédération nationale des agences immobilières (Fnaim) va dans le même sens. En préconisant aux particuliers, bailleurs ou syndics de choisir les « Pros » pour effectuer les travaux, la Fnaim met en avant la carte de la sécurité et de la qualité des prestations. SITE INTERNET DÉDIÉ Autre nouveauté : la mise en ligne en janvier 2011, d’un site Internet destiné à la fois aux particuliers et aux professionnels. L’objectif principal ? Les faire se rencontrer, donc créer des opportunités de développement pour les entreprises. L’espace grand public fournit des réponses aux questions que chacun se pose lorsqu’il souhaite engager une rénovation énergétique ou faire construire un bâtiment BBC ou mieux encore, à énergie positive. Il permet de concrétiser son projet en fonction de ses propres besoins. Cet espace grand public propose, en particulier, une application qui, sur le modèle des jeux de gestion ou de stratégie, fait passer de manière ludique des messages essentiels sur les bons réflexes, la planification des travaux, les équipements ou encore les financements, pour atteindre l’efficacité énergétique attendue. Enfin, il permet surtout d’accéder à l’annuaire des « Pros », via une recherche géolocalisée. Quant à l’espace réservé aux « Pros », il contient notamment une base documentaire complète (techniques constructives, assurances, modèles de contrat avec ou sans engagement de performance…) qui aide l’entreprise à remplir pleinement son devoir de conseil. Il propose également de véritables scénarios d’entraînement à la relation commerciale : échanges d’e-mails, conversations téléphoniques, entretiens formels ou informels… Complément très attendu du kit d’outils déjà mis à leur disposition, conçu avec et pour les « Pros », ce site augmente fortement la visibilité de la marque et contribue à chan- LES CONDITIONS POUR OBTENIR LA MARQUE «PROS» • Signer la charte Bâtir avec l’environnement de la FFB • Détenir une qualification Qualibat, Qualifelec ou, sous certaines conditions, une appellation Qualit’EnR • Se former avec les programmes FEEBat (voir p. 8). L’obtention de la mention « efficacité énergétique » justifie qu’une partie du personnel est formée. www.feebat.org ger l’image du métier. Il verra prochainement son impact démultiplié par des liaisons avec les réseaux sociaux les plus fréquentés. POUR EN SAVOIR PLUS • Contactez votre fédération départementale ou Qualibat. • www.performance-energétique. lebatiment.fr « UN LEVIER QUI NOUS A PERMIS D’AUGMENTER DE 30 % NOTRE CHIFFRE D’AFFAIRES » Stéphane Lonjon, gérant de la société SO.GE. BA (charpente, couverture, maçonnerie…), Saugues (Haute-Loire). « Les questions d’efficacité énergétique sont inscrites dans l’histoire de notre société depuis sa création, dans les années 80. Avec les formations FEEBat suivies dès 2008, nous avons franchi un cap. Cette approche élargit notre vision, nous permet d’apporter au client un conseil fondé sur un argumentaire techniquement plus robuste, donc plus crédible. Dans la restauration de maisons anciennes (environ 70 % de notre activité), nous pouvons proposer une offre plus globale. Cela se traduit dans les chiffres, avec une progression de 30 % du chiffre d’affaires sur le dernier exercice, et l’embauche de deux personnes. Ma priorité est maintenant de créer un groupement d’entreprises (électriciens, chauffagistes, etc.), afin de vendre un service complet. En tant qu’ambassadeur des « Pros », j’espère convaincre ces partenaires – et d’autres entreprises – de s’engager à leur tour dans la démarche. Simple d’accès, peu coûteux, le dispositif « Pros » montre que l’entreprise avance, s’ouvre à d’autres manières de travailler. En ce sens, il constitue un facteur de motivation en interne. De plus, la marque représente un atout indéniable, dès les premiers contacts, pour raisonner avec le client, moins en termes de prix que de prestations, dont la qualité se juge sur vingt ans, voire davantage. En Haute-Loire, les acheteurs de résidences secondaires sont sensibles à ce discours, qui passe aussi de mieux en mieux auprès de la population locale. Une grande partie du territoire se situe à 1 000 m d’altitude : l’isolation et le chauffage restent de vrais enjeux. Les politiques nous ont lancé un défi majeur. C’est SO.GE.BA., SAUGUES (43) aujourd’hui qu’il faut Entreprise prendre le train en marche. titulaire de la marque Après, il sera trop tard. » DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 65 © CENTRE LE BELLOY ZOOM CHANTIER ENVELOPPE MAÎTRISÉE ET ACCESSIBILITÉ HORS PAIR Compact avec des espaces rationalisés limitant les déperditions par l’enveloppe, le centre de formation des apprentis du BTP Le Belloy, à Saint-Omer-en-Chaussée en Picardie, est tout aussi exemplaire au niveau de la gestion des espaces adaptés au handicap. Un bâtiment où conception et réalisation sont représentatives de ce que sera la construction post-Grenelle. L’orientation du bâtiment a été particulièrement travaillée par Franck Van Der Henst, architecte du programme. Les chambres orientées est ou ouest bénéficient à plein des apports solaires. Les pignons sud et nord étant réservés aux accès. Structure en sapin massif et vêture en clins de sapin traités par autoclave. L’option bois a permis d’optimiser la gestion des ponts thermiques, l’objectif conceptuel étant de réaliser une enveloppe compacte, chaude et étanche en supprimant toute forme de déperdition. À noter : l’utilisation de matériaux locaux limitant l’impact carbone (sapin de pays en majorité et briques terre cuite). 66 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010 © CENTRE LE BELLOY 1 Conception 2 Enveloppe E 4 A Accessibilité des espaces d C C’est l’un des points forts de la cconstruction, une enveloppe chaude ssans aucune traversée susceptible de nuire à l’étanchéité à l’air. L’isolation en paroi est obtenue, de l’extérieur vers l’intérieur, par 200 mm de laine minérale, un pare-vapeur parfaitement étanche à l’air et un complément de 100 mm de laine minérale sur structure métallique désolidarisée pour éviter les ponts thermiques. En toiture, une double couche de panneaux de mousse polyuréthanne (150 mm) complète les 200 mm de laine minérale. Une toiture végétalisée couvre l’ensemble, cette dernière apportant un complément d’isolation non pris en compte dans les calculs. 3 Équipements ttechniques basiques Résultat d’une isolation performante et d’une étanchéité à l’air maîtrisée, des équipements techniques simples et efficaces : ventilation double flux avec échangeur, limitant les besoins calorifiques liés au renouvellement de l’air, plancher chauffant mis en œuvre sur un isolant de 55 mm – continuité de l’enveloppe oblige – et pompe à chaleur par aérothermie (PAC air/eau) avec un COP moyen standard de trois, soit une puissance calorifique restituée trois fois supérieure à celle consommée. Une solution jugée acceptable tant sur le plan environnemental que sur le plan économique. L’objectif étant d’atteindre la THPE (Très haute performance énergétique) sans avoir recours à des équipements techniques sophistiqués et sujet à un entretien régulier. D Destiné à recevoir des personnes en ssituation de handicap, le bâtiment a été travaillé de façon à faciliter l’accessibilité : circulations généreuses, portes coulissantes pour les salles de bains, cuvette de toilette allongée, plans vasques spécifiques… Autant d’équipements qui, tout en répondant scrupuleusement à la réglementation, assurent un confort optimal pour les utilisateurs. À noter sur le plan de la conception, le patio central qui constitue un apport de lumière naturelle et dont la structure bois symbolise des troncs d’arbres. DÉCEMBRE 2010 BÂTIMÉTIERS 67 © V. LELOUP LA PAROLE À continué à progresser. Ils rassemblent aujourd’hui quelque 3000 femmes et, malgré quelques résistances masculines, sont présents dans la quasitotalité des départements. 2002 a été un tournant important dans ce parcours. Cette annéelà, le président Christian Baffy invite Marie-Renée Bordeau, la première présidente des groupes femmes, à siéger au comité exécutif de la FFB, et la campagne « 30 000 femmes sur les chantiers » marque l’engagement de la Fédération en faveur de la féminisation de la profession. Depuis juin 2008, date à laquelle le président Didier Ridoret m’a demandé d’accepter de présider ce réseau, les groupes femmes poursuivent leur travail de partage et de mutualisation et sont associés à toutes les grandes initiatives de la FFB. Un de leurs récents temps forts a été, en décembre 2009, le séminaire «Bâtir avec l’environnement: soyez prêtes». Il leur a donné l’occasion de montrer comment elles accompaaux appels d’offres, le ggnent ce bouleverMERIAU choix d’une assurance, ALINE ssement du métier EN BREF le contact client, etc.) et eet s’y impliquent. d’une Mieux, à travers de se familiariser avec Cogérante M entreprise d’électricité les nouvelles techno- créée en 1998, Aline lles témoignages Meriau s’implique des premières femlogies, entre autres depuis plus de dix ans d les groupes mes ambassadeurs dans le cadre du pro- dans m femmes de la FFB. des Pros de la perjet e-bat (dématériali- Elle en a été nommée d en 2008. Elle formance énersation, numérisation, présidente f préside par ailleurs un centre de formation des géolocalisation, etc.). ggétique, elles ont apprentis du bâtiment montré qu’elles De premières avan- du Loiret. Elle est aussi m de la se forment (FEEcées ont marqué cette administratrice s Chambre de métiers et Bat) et s’engagent période, telle la créa- de l’artisanat du Loiret. B d’ores et déjà dans tion du BCCEA (bred vet de collaborateur de ll’acquisition de la chef d’entreprise artisanale) par les technique pour une élévation des Chambres de métiers. Les femmes ont compétences de leurs entreprises, ainsi construit peu à peu le socle de afin de relever les défis du Grenelle leur reconnaissance, et les groupes ont de l’environnement. LA TECHNIQUE, UN NOUVEAU CHALLENGE POUR LES GROUPES FEMMES ? Personne ne s’étonne aujourd’hui de voir des femmes siéger dans les instances dirigeantes de la FFB, exercer un mandat – et souvent plusieurs – dans telle ou telle instance (Prud’hommes, Chambre de métiers, etc.) ou être les premières à se mobiliser dans une initiative de la profession. Il faut s’en réjouir, sans oublier que la reconnaissance de la place et du rôle des femmes dans nos entreprises et nos organisations est une conquête que l’on doit pour beaucoup au travail des «groupes femmes» de la FFB. Cette longue histoire a commencé en 1981 – il y aura trente ans en 2011 –, à l’initiative des femmes conjointes ou collaboratrices d’entrepreneurs, vouées à la gestion et aux tâches administra- tives des entreprises. Ces femmes se réunissaient de façon conviviale et s’entraidaient en mutualisant leurs savoir-faire et en partageant des informations pour mieux utiliser les services de la profession. Sous la pression des besoins, ces groupes ont pris leur essor au milieu des années 90, trouvant un terreau fertile à leur réflexion et à leur activité dans deux programmes européens: Perle (Professionnelles et responsables dans leur entreprise), puis AIMS (Adaptation, innovation, management et savoir-faire). Ceux-ci ont permis aux femmes de développer des outils pour traiter des sujets quotidiens de la vie des entreprises (l’embauche d’un apprenti, la réponse Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16 Tél. : 01 40 69 52 58 - www.ffbatiment.fr - Association déclarée – Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E –ISSN 1772-3078 - Dépôt légal à parutionDIRECTEURDELAPUBLICATION :DidierRidoretDIRECTEURDELARÉDACTION :Jean-PierreRocheCOMITÉDERÉDACTION:Membres de la Fédération française du Bâtiment, de ses Fédérations départementales et régionales, de ses Unions et Syndicats de métiersJOURNALISTES : Jean-Marc Brujaille, JeanFrançoisNicolas,StéphanieLacaze,StéphaneMiget,FrançoisSalanneCONCEPTIONETRÉALISATIONIDÉÉDITION :AndréHaillotte,PierreSalanne,NellyHurlé,CarolinePalma,ChristopheBajot,KatiaBoudetFABRICATION :Sphinx/Sib(Imprimésurdupapierissudeforêtgéréedurablement)TIRAGEDECENUMÉRO :72 000exemplairesPHOTO DE COUVERTURE : B. Teillet/Andrieu Pernot Architecture PRIX DU NUMÉRO : 25 € TTC ABONNEMENT ANNUEL : 80 € TTC (4 numéros) SERVICE ABONNEMENT : SEBTP - Tél. : 01 40 69 53 05 RÉGIE COMMERCIALE : IT-FFB –Tél. : 01 40 69 57 68 ANNONCEURS : Ademe (3e couv), CGI Bâtiment (p64), EBP (p64), Eco-systèmes (p51), EDF (4e couv), GDF Suez, Dolce Vita (2e couv, p5), Gestion BTP (p37), Kiloutou (p42), MC Sécurité (p31), Océan (p31), Orange (p59), PK1 (p12), Pro BTP (p41), Rector (p18), Sage (p27), SMABTP (p22, p33), Weber (p7), Wolsley Batimob (p16) 68 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2010