Il est difficile de dire ce qui s’est vraiment passé dans la tête de Jésus sur la croix. Il y
a quelque chose qui est incommunicable au sujet de la mort. Mais nous savons qu’Il
passe à travers l’angoisse. Jésus fait l’expérience de l’état d’abandon. « Mon Dieu,
pourquoi m’as-tu abandonné? » Il est désespéré, non pas à cause du péché, mais à
cause de l’angoisse et de la souffrance. Le sentiment d’abandon de la part de Dieu à
son égard qu’Il éprouve lui permet de s’abandonner entre les mains de Dieu : « Entre
tes mains, je remets mon esprit. »
Sa souffrance lui donne une connaissance de Dieu et une liberté qui lui permet de
s’abandonner, de se rendre à Dieu… se rendre, comme le guerrier qui se rend à son
ennemi.
Son expérience de l’aridité lui fait rencontrer Dieu : non pas un Dieu tout-puissant qui
intervient dans les événements, mais dont l’AMOUR est tout-puissant. C’est le Dieu
que les chefs des prêtres n’ont pas accepté. Le procès de Jésus, c’est le procès
de Dieu. On ne peut pas accepter un Dieu vulnérable qui refuse d’intervenir avec
fracas. On veut le faire mourir. Dieu est différent de celui qu’on avait imaginé et
espéré. Il laisse l’Homme libre. Or, la liberté est difficile.
La Passion de Jésus révèle la liberté de l’Homme
Lorsque nous sommes dans la tempête, là où le Christ a été sur le Calvaire, nous
pouvons connaître Dieu comme le Christ a voulu nous le faire connaître: un Dieu
fragile qui nous laisse libre de marcher avec Lui et de se laisser porter par Lui.
C’est souvent dans la souffrance que nous connaissons Dieu tel qu’Il est. Il est Celui
qui tend la main, au lieu d’arrêter la terre de trembler ou le vent de souffler. Et nous
connaissons l’être humain : un être libre de répondre à l’invitation de prendre la main
que Dieu nous tend.
L’animateur(trice) demande aux participants de rechercher ce qu’ils apprennent
de Jésus dans ce qui vient d’être lu.
Est-ce qu’il y a un mot, une phrase, ou encore une réflexion qui mérite d’être
partagé avec l’ensemble du groupe ?
Par rapport à ce que j’ai partagé dans le groupe au début de la rencontre, est-ce
qu’il y a des choses qui se rapprochent de mon expérience ?
Lors de la semaine sainte, nous lisons les récits de la Passion du Christ et nous
revoyons des films sur vie du Christ (Jésus de Nazareth de Zeffirelli, la Passion de
Gibson).
Qu’est-ce qui me touche dans ces récits et dans ces films ?
Quels gestes et quelles paroles du Christ me viennent à l’esprit lorsque je
pense à la Passion du Christ ?
On demande à un participant de faire la lecture du texte suivant.
En venant dans le monde, le Christ n’a pas éliminé la souffrance. Au contraitre. Il l’a
vécu et lui a donné un sens : c’est en donnant sa vie qu’on la reçoit, c’est en la
perdant qu’on la trouve.
Bien des religions essaient d’éviter la souffrance. Ce n’est pas la démarche de
l’évangile. Les païens disent à Jésus en croix « Si tu es fils de Dieu, descends de la
croix »; Jésus dit « Parce que je suis fils de Dieu, je reste sur la croix ». C’est là qu’Il
dit le mieux qui est Dieu… et qui est l’Homme.
La Passion de Jésus révèle Dieu
La souffrance ultime, c’est la mort. Peut-être pas dans notre corps, mais aussi dans
nos pensées : nous nous inquiétons et nous avons peur de l’inconnu. « Comment
cela se fera-t-il? Y a-t-il quelque chose après? Serai-je heureux? » Ce qu’il y a au
moment de notre mort et après nous est voilé. Or, ce qui nous est étranger nous fait
peur. Il est alors normal de craindre la mort.
La foi nous dit que même à l’heure de notre mort, Dieu est présent. Il habite aussi ce
moment. La mort de Jésus nous le montre bien. La mort de Jésus n’est pas
radieuse, calme et pacifique. On ne peut pas dire qu’il s’est éteint « comme une
chandelle ». C’est une mort contraire à celle que nous souhaitons. La mort de Jésus
est violente et dramatique : on a crucifié l’homme-Dieu entre des malfaiteurs, on se
moque de Lui, Il crie, Il demande à boire pour être désaltéré. Jésus participe à
l’expérience de tant de morts inhumaines, sans grandeurs, ni dignité.
3e temps : Un temps pour découvrir (10minutes)
4e temps : Le temps des questionnements et des rapprochements (10minutes)
2e temps : Mise en route - Partage en petits groupe (15 minutes)