mâle», ce qui symbolise la vigne entourant le chêne. Quant aux Messéniens, obligés de fuir après
leur défaite contre Sparte, ils doivent, selon l’oracle de Delphes, se joindre aux Chalcidiens. Les
réfugiés furent donc nombreux, apportant avec eux leur culte à Artémis, et la ville fut rapidement
très peuplée. Le nom de la cité qui signifie «promontoire» en référence à la topographie du lieu,
a des racines italiques, ce qui est révélateur de la présence indigène.
-720:Fondation, par des Achéens, de Sybaris qui s'étend parallèlement à la côte et domine une
vaste plaine fertile entourée par l'Apennin et la Sila. Sur les derniers contreforts des montagnes
sont installés d’importants villages indigènes, comme Torre del Mordillo et Francavilla Marittima
qui, dès le milieu du VIIIesiècle, sont en relation avec les navigateurs grecs. L’arrivée des
Achéens à Sybaris entraîne la disparition des villages voisins, incorporés dans le vaste territoire de
la nouvelle cité. Les Sybarites utilisent la main-d’œuvre indigène. A Francavilla Marittima, les
Sybarites érigent, au début du VIIesiècle, un sanctuaire de confins en l’honneur de la déesse
Athéna. Tout en délimitant leur territoire, les Sybarites favorisent le maintien de communautés
villageoises indigènes, politiquement contrôlées par la ville grecque tout en gardant une
autonomie formelle.
-708:Fondation, par d’autres Achéens, de Crotone, plus au sud de la Calabre, entre Crimisa et
Lacinia. Double culte, à Apollon et à Héra. D’après la légende, Philoctète aurait débarqué sur la
côte de Crotone, fondé Petelia et Macalla, où il aurait offert à Apollon l’arc et les flèches
d’Héraclès, conservés dans le temple de Crimisa, puis il aurait fondé, plus à l’intérieur des terres,
la ville de Chone, à laquelle les Choniens, peuplant toute cette région, durent leur nom. L’Heraion
lacinien était un sanctuaire réputé, de tradition mycénienne, repère important pour les navigateurs.
Aux mémoires mythiques de cet Heraion était rattachée la légende d'Héraclès comme fondateur de
Crotone : Hercule ayant tué accidentellement le héros Croton, aurait décidé d’en perpétuer le
souvenir en donnant son nom à la ville qui devait s’élever près de son tombeau. En fait, le
fondateur, Myskellos de Rhypes, choisit l’emplacement, selon l'oracle de Delphes, pour la
salubrité du territoire.
-706:Fondation de Tarente, la plus orientale des cités grecques, par des hommes d’origine
spartiate, sur un site exceptionnel, particulièrement adapté à recevoir une flotte et naturellement
protégé. La sûreté de son port naturel, le seul de la côte ionienne, et la richesse de ses eaux
poissonneuses favorisent assez vite son expansion. La fondation mythologique de la ville est
attribuée à Taras, fils de Poséidon et de la nymphe Satyrion. En fait, le fondateur Phalanthos fut
encouragé par l'oracle de Delphes à se rendre dans cette partie de l'Italie pour «devenir le fléau
des Iapyges ». Après l’installation de Tarente, la culture iapyge perd son aspect unitaire. Les
influences grecques sont infimes et plus tardives en Daunie, mais importantes et immédiates dans
la région salentine où elles apparaissent dans l’architecture des bâtiments privés, puis dans les
puissantes fortifications urbaines de type grec qui permettent une meilleure défense. Dans la
céramique, l’influence grecque se manifeste par l’introduction du tour et, inversement, la
céramique tarentine bénéficie du grand développement de celle des Iapyges. Les coutumes
grecques de la paideia et du banquet s’étendent aux Iapyges. L’existence de sanctuaires mixtes
témoigne d’un processus d’identification entre les divinités indigènes et les dieux grecs. Rôle
essentiel de Tarente dans l’hellénisation de l’Apulie. Mais le niveau élevé de civilisation des
populations indigènes de l'Apulie a découragé l’installation d’autres cités grecques dans cette
région.
-670:Fondation de Locres, à l’abri du promontoire du cap Zéphyrion (Capo Bruzzano) qui la
protégeait du vent d’ouest (zéphyr), point de repère également pour les navigations. La cité fut
fondée par des Grecs venus de la patrie d’Ajax (île de Salamine). Selon Aristote, il s’agissait
d’esclaves de Locride qui s'étaient enfuis avec les épouses de leurs maîtres engagés dans la guerre
entre Sparte et les Messéniens, ce qui expliquerait l'usage de la matrilinéarité dans la descendance
nobiliaire des habitants de la cité. Selon Polybe, les premiers arrivants grecs s'installent sur le