Une offre particulièrement dense Une offre

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Une offre particulièrement dense
La segmentation de l’offre du commerce de détail présente dans Cap
Atlantique en fait apparaître quelques caractéristiques, par comparaison
avec la Carene et la Loire-Atlantique.
L’offre présente sur le territoire, toutes tailles et tous types de magasins
confondus, assure une sur- représentation relative des surfaces dédiées
à l’alimentaire, ainsi qu’à un degré moindre, à l’équipement de la maison,
à l’équipement de la personne, à la culture et aux loisirs, et à l’hygiène et
santé. Le secteur des cycles et de l’automobile est en relative sousreprésentation.
- L’offre commerciale de plus de 300 m2
Les surfaces de plus de 300 m2 représentent environ 75 000 m2 sur le périmètre
du Scot. Le territoire comporte :
!
4 hypermarchés d’une superficie de vente de 2 500 m2 et
plus, localisés dans les pôles de Cornen, Les Salines,
Villejames et Herbignac.
!
15 supermarchés, d’une surface de vente comprise entre
300 et 2 500 m2.
Le secteur alimentaire n’est pas prédominant, puisqu’il représente moins de
25% des surfaces de vente, mais l’ensemble du territoire est couvert, à
l’exception des bourgs d’Assérac, de Camoël, de Férel et de Saint-Molf.
Le secteur de l’équipement de la maison représente plus de 50% de l’offre (bricolage, ameublement, textiles, matériaux, décoration…). Cette offre se trouve surtout
présente dans les pôles « principaux » (Villejames, Cornen, La route de La Baule, Les Salines, La marjolaine), mais aussi dans le centre de La Baule et à Herbignac.
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Rapport de Présentation – Pièce n° 1-1 - Diagnostic -
Page 117
- L’offre commerciale de moins de 300 m2
L’offre commerciale de proximité autour du petit commerce est fournie et bien
répartie sur le territoire, en notant toutefois le moindre équipement de quelques
centres-bourgs localisés dans la partie nord.
Sur les commerces les plus répartis (alimentation générale, boulangerie-patisserie,
boucherie-charcuterie, coiffure, pharmacie et bureau de tabac), il faut relever la
moindre couverture des bourgs d’Assérac et Férel (alimentation générale), ainsi que
de Camoël (boulangerie et pharmacie).
Sur les commerces plus rares (parfum et soins de beauté, vêtements, chaussure et
cuir, meubles, équipement du foyer, électroménager, bricolage, librairie et
papeterie, optique, photo, décoration, sports et loisirs, fleurs, bijouterie), la majeure
partie des surfaces est concentrée sur les communes de La Baule et Guérande
(78% du total des emplois et du nombre d’établissements dans ces champs), et
avec une présence plus significative qu’ailleurs au Croisic et au Pouliguen (12% du
total).
Globalement, l’ensemble du territoire a connu, au cours des 20 dernières années,
une progression du commerce de proximité, mais avec une concentration en
nombre important des créations sur les communes de La Baule, de Guérande, et,
dans une moindre mesure, du Pouliguen.
Parallèlement, le nombre de commerces de première nécessité s’est
considérablement contracté, en même temps que se développaient les grandes
surfaces de proximité, plutôt bien réparties sur le territoire.
A cet ensemble de commerces permanents, il faut ajouter bon nombre de
commerces saisonniers et de marchés, saisonniers ou à l’année, dont l’offre, bien
que davantage concentrée sur les communes plus touristiques de la côte,
contribue fortement à l’animation commerciale.
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- Des densités nominales élevées rapportées à la population permanente
Densité commerciale et
nombre d’habitants/km!
au regard des EPCI (hors
villes de Nantes et de St
Nazaire) en 2008
Au total, le territoire de cap Atlantique, se présente comme
bénéficiant d’une très bonne couverture en surfaces
commerciales, avec une densité moyenne de plus de 1 750
m2 par habitant permanent.
Cette densité moyenne masque des inégalités de répartition
au détriment du nord du territoire, mais aucune partie de celuici ne se trouve privé d’équipements commerciaux.
Par ailleurs, la densité commerciale nominale, calculée par
référence au nombre d’habitants permanents doit être
pondérée pour tenir compte de la variation de population due
à la fréquentation touristique de la période estivale.
On peut estimer le nombre d’équivalents-habitants à l’année
au double de la population permanente, soit environ 135 000
personnes en équivalents-habitants à l’année pour environ 69
000 habitants permanents (voir développements consacrés au
tourisme qui précisent ces chiffres).
La densité commerciale moyenne réévaluée dans ces conditions s’inscrit alors autour du chiffre beaucoup plus courant de 900 m2 de surface commerciale par
habitant.
Si cette densité commerciale par « équivalent-habitant » est classique, il n’en reste pas moins que les habitants permanents bénéficient des services commerciaux,
souvent à l’année, dont la présence est souvent liée à l’existence de résidents secondaires.
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Page 119
Un secteur de la construction à l’image du développement résidentiel du
territoire
La construction, avec près de 2 900 emplois, soit plus de 13% de l’emploi total
(6,2% en moyenne nationale), représente un secteur particulièrement développé
de l’économie de cap Atlantique.
Comme pour les autres secteurs, la part de l’emploi non salarié y est importante (21,7% en 1999) et
plus lourde que la moyenne nationale (20,1%).
Ce
dynamisme
de
la
construction s’inscrit dans un
contexte général très porteur, qui
marque la zone d’emploi de
Saint-Nazaire
dans
son
ensemble,
notamment
son
secteur côtier.
La part des emplois de la
construction dans l’emploi des
communes peut atteindre des
taux très élevés, comme à St
Lyphard (43 %), Camoël (49 %),
Mesquer (32 %), Pénestin (23
%)ou Assérac (19 %).
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Page 120
La part du bâtiment représente environ 90 % des
emplois salariés, pour 10% d’emplois dans les
travaux publics.
En comparaison, la part des travaux publics est
d’environ 15 % à l’échelle de la zone d’emploi de
Saint-Nazaire.
Cette structure révèle donc la part forte d’activité
liée à la construction de logements au sein de Cap
Atlantique.
Dans le même sens, les travaux de secondœuvre/finition représentent environ 36 % de l’emploi
salarié du secteur global de la construction, pour 40
% à l’échelle de l’ensemble de la zone d’emploi de
Saint-Nazaire.
Ces métiers sont très peu féminisés (près de 90 % d’hommes parmi les salariés) et sont marqués par une part importante d’emploi intérimaire (plus de 15 % des
emplois).
Le recrutement dans les emplois du bâtiment sur le territoire de cap Atlantique est favorisé par la présence du CFA du bâtiment de Saint-Brévin et le flux
correspondant d’apprentis.
Toutefois, l’une des contraintes principales s’exerçant sur ce secteur est constituée par la difficulté à recruter.
Parmi les métiers en tension du bassin d’emploi de Saint-Nazaire, les métiers du bâtiment arrivent en tête des difficultés à recruter : maçons qualifiés, menuisiers
qualifiés, plâtriers, charpentiers.
A terme, la question se pose de la capacité du secteur à s’adapter à un éventuel ralentissement de la construction de maisons neuves et à
identifier des créneaux de reconversion, notamment autour de la maintenance, de la rénovation et de l’évolution du parc existant, voire de
la résidentialisation (transformation de résidences secondaires en résidences principales) qui s’accompagne souvent de travaux de
rénovation importants.
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Page 121
Un secteur touristique clé, emblématique et révélateur des dynamiques du
territoire
Le tourisme se présente d’emblée comme l’une des activités majeures et emblématiques du territoire. Le nord
du golfe de Gascogne constitue l’une des zones d’attraction touristique majeure en France, et Cap Atlantique
se situe à l’articulation de trois dynamiques qui s’y développent : la dynamique bretonne, la plus ancienne,
dans laquelle s’est inscrit le démarrage du tourisme à grande échelle en presqu’île guérandaise, au cours des
années soixante, la dynamique vendéenne, venue plus tard mais avec beaucoup de vigueur, et l’émergence en
cours d’une dynamique urbaine autour de Nantes-Saint-Nazaire, le long de l’estuaire de la Loire. Ces trois
dynamiques se trouvent, depuis plusieurs années, confrontées au constat d’un certain ralentissement de la
dynamique touristique sur le littoral atlantique et de la Manche.
La dynamique de la côte vendéenne s’appuie sur une capacité d’hébergement touristique très importante
(1,75 fois la capacité d’hébergement du littoral de Loire-Atlantique), sur des réserves foncières et sur une
prédominance très affirmée de l’hôtellerie de plein air. Le littoral vendéen bénéficie d’une fréquentation
étrangère de l’ordre de 35% de ses nuitées.
L’émergence d’une dynamique touristique le long de l’estuaire de la Loire s’inscrit dans la
volonté de Nantes et de Saint-Nazaire d’affirmer le potentiel touristique, principalement
urbain, dont elles disposent. La représentation de la situation de « verrouillage » dans
laquelle elles se perçoivent, souligne de façon très explicite le positionnement très
particulier de Cap atlantique, dont l’essor touristique, s’il est bien en partie résulté
d’impulsions planifiées à différentes époques et dans différents cadres, doit aussi
beaucoup à une évolution spontanée dont le moteur a largement reposé sur la
progression des résidences secondaires.
Aujourd’hui, Cap Atlantique doit également compter avec un nouvel environnement dont il
est partie prenante et qui affirme sa volonté de développement dans le champ touristique.
Ce mouvement est de nature à offrir diverses complémentarités et continuités avec l’offre
touristique de Cap Atlantique, incluant l’axe du tourisme balnéaire (objectif affirmé de
création de 1 000 lits hôteliers supplémentaires sur la Corniche, par exemple).
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Page 122
La capacité d’hébergement touristique globale de Cap
Atlantique repose de façon très majoritaire sur une offre
non marchande (c’est-à-dire non liée exclusivement à la
consommation, au sens de la comptabilité nationale, mais
liée à l’investissement).
Les résidences secondaires représentent près de
80 % du total des lits touristiques présents sur le
territoire, ce qui constitue néanmoins une
proportion inférieure à celle constatée sur le
littoral vendéen.
La part prédominante de l’hébergement de plein air (67 %
de l’hébergement marchand) est toutefois sensiblement
inférieure aux niveaux qu’elle atteint sur le littoral vendéen,
pratiquement toujours supérieurs à 80 %.
Cap Atlantique dispose, en effet, d’un nombre non
négligeable de lits hôteliers, notamment en résidences
hôtelières ou en hébergement collectif associatif (colonies
de vacances, par exemple), et surtout, de la particularité
de compter une proportion relativement élevée de lits
relevant de l’hôtellerie de luxe (classement en 4 étoiles).
Une forme assez nette de spécialisation des modes
d’hébergement selon les parties du territoire peut être
constatée, avec :
! la dominante de l’hébergement de plein air dans les
communes du nord
! et un hébergement plutôt hôtelier dans le sud.
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Page 123
Cette
capacité
d’hébergement,
mobilisée l’été à près de 90% de son
potentiel,
détermine
des
flux
extrêmement importants de population
à caractère saisonnier.
Près de 60% de ces flux sont
concentrés sur l’été, avec un pic
constaté au mois (pic journalier de 193
000 nuitées en août 2006 sur un total
annuel de près de 13,5 millions de
nuitées).
Cette fréquentation, qui s’ajoute à la population permanente (près de 70 000 habitants), amène le niveau instantané de population en
milieu de période estivale à des niveaux variant entre 200 000 et 250 000 personnes, excursionnistes non compris.
Ces variations extrêmes rendent très difficiles en l’état les raisonnements économiques ou opérationnels, faute de pouvoir ramener ces flux à ce qu’ils représentent
en équivalents-habitants à l’année. En effet, le niveau d’équipements ou de services à la population est bien à apprécier par rapport au total des populations
amenées à résider sur le territoire, que ce soit de façon très concentrée sur une période ramassée, au cours de l’été, ou que ce soit de manière plus répartie tout au
long de l’année.
Hôtels
Nb. Héberg.
Campings
Nb. équival.
Habitants
3 694
2 697
73%
Chambres
Nb. équival.
Habitants
Nb. Héberg.
28 244
39%
11 015
Résidences hôtelières
Nb. équival.
Habitants
Nb. Héberg.
537
34%
183
Nb. équival.
Habitants
Nb. Héberg.
3 020
64%
1 933
Meublés, HC
Résidences secondaires
Nb. équival.
Habitants
Nb. Héberg.
6 825
2 798
41%
Nb. équival.
Habitants
Nb. Héberg.
152 820
47 374
31%
A partir du taux d’occupation par types d’hébergements, qui est une donnée sectorielle connue (par exemple, la moyenne d’occupation d’une résidence secondaire
n’est pas celle d’un hôtel), il est possible de calculer un équivalent habitant touristique à l’année pour le territoire. Ce calcul peut être conduit globalement, ainsi que
commune par commune, en fonction des modes d’hébergement qu’elles comportent respectivement, afin de calculer une nouvelle population présente à l’année,
par addition de la population touristique « à l’année » ainsi déterminée et la population résidente permanente.
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Le tableau ci-après donne le résultat de cette approche pour Cap-Atlantique.
Communes
Assérac
Batz
Camoël
Ferel
Guérande
Herbignac
La Baule
La Turballe
Le Croisic
Le Pouliguen
Mesquer
Penestin
Piriac
Saint-Lyphard
Saint-Molf
Cap Atlantique
Hébergement
total
EquivalentHabitant
"touristiques"
Taux
d'occupation
communal
Part EH
"touristique" dans
Cap Atlantique
Population
permanente
Total population
présente
annuellement
Part population
totale dans Cap
Atlantique
Coefficient
multiplicateur
5 398
1 872
35 %
2,84 %
1 502
3 374
2,50 %
2,25
11 856
3 951
33 %
5,99 %
3 289
7 240
5,37 %
2,20
976
336
34 %
0,51 %
732
1 068
0,79 %
1,46
1 134
357
31 %
0,54 %
2 388
2 745
2,04 %
1,15
8 951
3 134
35 %
4,75 %
14 833
17 967
13,32 %
1,21
1 836
634
35 %
0,96 %
4 855
5 489
4,07 %
1,13
67 613
22 971
34 %
34,81 %
16 224
39 195
29,07 %
2,42
16 118
5 333
33 %
8,08 %
4 347
9 680
7,18 %
2,23
15 975
5 477
34 %
8,30 %
4 102
9 579
7,10 %
2,34
18 475
6 020
33 %
9,12 %
5 394
11 414
8,46 %
2,12
11 461
3 797
33 %
5,75 %
1 615
5 412
4,01 %
3,35
12 802
4 422
35 %
6,70 %
1 785
6 207
4,60 %
3,48
19 669
6 688
34 %
10,13 %
2 083
8 771
6,50 %
4,21
1 656
586
35 %
0,89 %
3 861
4 447
3,30 %
1,15
1 220
423
35 %
0,64 %
1 830
2 253
1,67 %
1,23
195 140
66 000
34 %
100,00 %
68 840
134 840
100,00 %
1,96
Il résulte de cette analyse que la population présente en moyenne sur le territoire de cap Atlantique est environ le double de la population permanente décomptée
officiellement au titre des recensements. Le coefficient global de correction à apporter au chiffre de la population officielle est, en effet, de 1,96 pour Cap Atlantique,
avec des variations très significatives par communes, selon l’intensité de leur insertion dans l’économie touristique.
L’effet multiplicateur est très logiquement maximum dans les communes côtières de plus petite taille (Piriac, Pénestin, Mesquer), sensible dans les communes
côtières plus importantes (La Baule, Le Croisic, Le Pouliguen, La Turballe, Batz), et très atténué dans les autres communes, y compris Guérande. Cet effet constitue
un indicateur direct du taux de pénétration des flux touristiques dans l’économie des différentes parties du territoire de Cap Atlantique.
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L’importance de ces masses confèrent au tourisme un caractère de première importance pour le territoire.
Le tourisme est tout d’abord au fondement de l’une des activités productives les plus performantes du territoire. Sa diffusion dans l’ensemble de l’économie et son
influence motrice sur un grand nombre de facteurs sous-jacents à l’organisation du territoire justifient de conduire un raisonnement spécifique de nature à cerner ses
inter-relations avec les autres activités présentes au sein de Cap Atlantique.
Ce modèle économique particulier est présenté en fin du présent chapitre.
En second lieu, du fait de l’importance et de la concentration des flux de population drainés par le tourisme sur le territoire, on peut considérer que les enjeux de ce
secteur concentrent et développent les autres enjeux de Cap Atlantique. Le tourisme se présente ainsi, en quelque sorte, comme un révélateur de l’activité générale
de Cap atlantique, de ses atouts et de ses difficultés, y compris dans des champs qui n’y sont pas directement liés.
Ce point de vue peut s’illustrer sous trois angles distincts.
Le défi des ressources contraintes du territoire
La pression attachée aux flux de populations qui viennent résider sur le territoire pour des raisons touristiques et qui viennent ainsi doubler celle déjà exercée par les
résidents permanents va naturellement diriger ses effets sur les champs déjà les plus contraints du territoire : la disponibilité foncière et les déplacements.
S’agissant de la disponibilité foncière, les ressources de Cap Atlantique se présentent aujourd’hui comme en voie de restriction rapide. L’un des moteurs principaux
du développement résultant du tourisme a reposé sur la consommation de foncier, au travers de l’activité intense de construction de résidences secondaires au
cours des quarante dernières années. La côte de Cap Atlantique constitue aujourd’hui un littoral très marqué par l’urbanisation, présente de façon quasi-continue
avec peu de coupures, et la complexité de l’articulation de la côte avec les milieux naturels environnants complique considérablement les perspectives
d’aménagement futur, au regard notamment des restrictions posées par la loi littoral.
A titre d’exemple, on peut relever que cette situation fait contraste avec la côte vendéenne, moins contrainte, moins continûment urbanisée et plus riche en espace
restant disponible.
Cette contrainte pose donc la question de l’identification de nouveaux modes de développement touristique, davantage générateurs de valeur ajoutée pour une
consommation moindre de ressources, notamment foncières. Ce propos oriente naturellement la réflexion vers un recentrage possible de l’offre touristique sur un
renforcement de l’hôtellerie par opposition aux hébergements non marchands, en soulignant que parmi les composantes du dynamisme de l’économie de services
de cap atlantique, la présence d’une hôtellerie de luxe dans le sud du territoire joue un rôle non négligeable.
S’agissant des déplacements, les difficultés liées à la configuration géographique du territoire sont exacerbées sous la densité des flux touristiques, à la fois en
termes d’accessibilité externe du territoire, contraint à ses points d’entrée, et en termes d’accessibilité au littoral, à l’intérieur même du territoire. Les orientations
envisageables sur ces points interfèrent directement avec le champ d’action du SCOT.
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Le défi des équilibres du territoire
La diffusion de l’économie touristique au sein de Cap Atlantique s’est opérée de façon sensiblement différente selon les endroits, générant des écarts entre les
économies des différentes parties du territoire.
On a déjà souligné plus haut les fortes différences relatives aux flux humains et donc à l’équivalent population permanente présente dans les différentes communes.
Le bon niveau général d’équipement du territoire en infrastructures et services à la population est indéniablement à mettre en relation avec son développement
touristique.
Par ailleurs, si la répartition de ces équipements et services a été faite dans un souci très affirmé de répondre aux besoins de la population permanente, cet effort de
répartition ne peut compenser totalement les écarts installés entre le nord et le sud du territoire sur nombre d’indicateurs, et sur le niveau de pénétration inégale selon
les endroits de la stimulation apportée par l’économie touristique.
L’économie touristique peut ainsi jouer le rôle de levier potentiel dans la résorption de certains déséquilibres du territoire, en lien avec la résorption de ses propres
déséquilibres.
!
D’une part, les activités liées au tourisme balnéaire tendent assez souvent à chercher, sans toujours les trouver, des prolongements à leur offre et un enrichissement de celle-ci à
destination de clientèles plus variées, en se tournant vers les ressources apportées par leur arrière-pays.
!
D’autre part, au sein de Cap Atlantique, cette préoccupation de rééquilibrage d’activités et de développement de nouvelles clientèles est de nature à rejoindre une préoccupation
de développement plus important des activités vers l’arrière-saison, permise par les données climatiques relatives au territoire.
Ces orientations potentielles de rééquilibrage interne au champ touristique et affectant le positionnement des différentes parties du territoire les unes par rapport aux
autres peuvent, comme pour le point précédent, impliquer la mise en oeuvre de projets et de moyens en infrastructures et en services du ressort du Scot.
Le défi de l’organisation et du rayonnement du territoire
Le développement du tourisme dans Cap Atlantique s’est effectué historiquement dans un cadre plutôt peu planifié et organisé, et présente un caractère relativement
hétérogène entre le sud et le nord du territoire. Cette hétérogénéité pose un double problème, qui interroge le territoire sur sa propre organisation et sur ses relations
avec son environnement externe.
La montée de nouvelles concurrences et la complexité croissante des attentes des clientèles touristiques requièrent le développement et la diffusion d’offres
répondant à des exigences de qualité et de diversité d’attentes qui vont croissantes. Elles ont de moins en moins de choses en commun avec les approches plus
passives qui ont accompagné la montée du tourisme balnéaire et familial qui a marqué les quarante dernières années sur le littoral atlantique, de façon générale.
Un enrichissement en valeur ajoutée de l’économie touristique de Cap Atlantique nécessiterait, du reste, un renouvellement partiel de ses clientèles (la part des
nuitées étrangères de Cap Atlantique, à cet égard est faible : 19 %, à comparer aux 35 % du littoral vendéen).
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Cette réalité ne devrait plus guère laisser de place, à l’échelle du territoire de Cap Atlantique, aux approches en ordre relativement dispersé qui ont pu marquer les
décennies antérieures. De fait, un effort d’organisation est mené depuis plusieurs années dans le cadre de la structuration d’un pôle
international touristique.
Le champ touristique et l’acuité de ses enjeux conduit à souligner une problématique très représentative des questions qui se posent plus généralement à Cap
Atlantique (bien que ces champs organisationnels et de réflexion sur les compétences soient extérieurs par nature aux orientations du SCOT) :
! l’organisation interne des différentes composantes locales de la filière touristique au sens large, en commençant par les offices de tourisme (qui
relèvent de statuts différents selon les endroits),
! l’organisation des rapports de Cap Atlantique avec son environnement : la redéfinition en cours du périmètre des différentes composantes du pôle
touristique international conduit à poser la question des modes de de coopération, notamment avec les destinations urbaines de Nantes-St-Nazaire.
! la place du tourisme d’affaires dans le territoire et spécialement à La Baule-Escoublac, pose elle aussi la question des relations avec les agglomérations
voisines : le Palais des Congrès de La Baule (« ATLANTIA ») est et peut devenir plus encore à l’avenir, non seulement le centre de congrès du territoire de Cap
Atlantique, mais encore celui de toute la presqu’île guérandaise, Saint-Nazaire compris, et même un centre de congrès à l’échelle régionale et nationale, axé
sur une clientèle nationale, européenne et internationale.
Le développement des activités de congrès (mais également de son rôle culturel) d’ATLANTIA suppose une requalification lourde, une mise en valeur des
accès et une optimisation de sa capacité. Cette action, dont le montant total est de l’ordre de 10 millions d’Euros, a été retenue dans le Contrat de Projet EtatRégion (CPER : « développement des fonctions métropolitaines et de l’attractivité des agglomérations ») pour 1 million d’Euros.
Le centre de congrès modernisé serait de nature à accroître le rayonnement du territoire et le pôle de La Baule, à faciliter le développement de l’hôtellerie, et à
développer la clientèle étrangère. Il pourrait constituer dés lors, à l’échelle de l’activité touristique de Cap Atlantique, un point d’appui fort pour une évolution
positive de la valeur ajoutée du tourisme dans le territoire.
Plus généralement, la place de l’activité touristique dans Cap Atlantique, dans un contexte économique porteur à l’échelle nationale,
européenne et internationale, mais dans un climat de concurrence nationale et internationale avivée, est posée avec acuité.
L’activité touristique stricto sensu (activité liée aux excursions et à l’hébergement) représente une part très importante des emplois et de la valeur
ajoutée du territoire. Elle constitue un élément essentiel de sa croissance. Sa réalité est bien loin des clichés sou vent véhiculés sur le
caractère aléatoire de sa contribution au développement de Cap Atlantique. Elle demeurera à très long terme un élément fondamental de
l’économie du territoire.
Mais la réponse stratégique et technique aux questions actuellement posées constituent un préalable à toute construction économique
complexe tendant à prolonger et à renouveler le remarquable essor dont le tourisme a constitué le moteur interne depuis quarante ans sur
le territoire.
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Les éléments globaux
ajoutée et les revenus
d’évolution
économique
du
territoire :
la
valeur
Les revenus
Les revenus des habitants constituent en quelque sorte un
condensé des flux économiques du territoire, et leur analyse
permet de faire converger la réalité économique et la réalité vécue.
RDB en "
courants
De ce point de vue, le revenu disponible brut (RDB)1 du territoire
atteint, à fin 2006, 19 200 Euro par ménage. En 2004, le
département de Loire-Atlantique présentait une moyenne de 18
400 Euro par ménage, contre 18 900 pour Cap Atlantique.
Inflation depuis
1990
Ce revenu était particulièrement élevé à La Baule, au Pouliguen, à
Mesquer, à Pénestin et à Piriac, et nettement plus faibles à
Herbignac, Camoëzl, Férel et St.-Lyphard.
Notons que le revenu moyen dans le département de LoireAtlantique et assez élevé par rapport aux moyennes nationales.
Cependant, le niveau des revenus des ménages de Cap Atlantique
ne se distingue pas globalement par un niveau particulièrement
important, au contraire de ce qui est quelquefois allégué.
Le niveau actuel peut s’expliquer par les éléments suivants :
1
Le revenu disponible d'un ménage comprend les revenus d'activité, les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d'autres ménages et les prestations sociales (y compris les pensions de retraite et les indemnités
de chômage), nets des impôts directs. Quatre impôts directs sont généralement pris en compte : l'impôt sur le revenu, la taxe d'habitation, les contributions sociales généralisées (CSG) et la contribution à la réduction de la
dette sociale (CRDS). (source Insee).
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Rapport de Présentation – Pièce n° 1-1 - Diagnostic -
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la persistance d’une certaine précarité, lié à un niveau de formation quelquefois bas,
malgré la croissance récente.
!
La corrélation niveau de formation/revenus peu élevés est forte, montrant sans doute le
point d’ancrage potentiel des efforts à réaliser…
Cette précarité se traduit entre autres par une assez forte dépendance du territoire envers la
solidarité nationale, qui, par ailleurs, s’explique également par le vieillissement de la
population :
"
572 millions d’Euros en 2005 pour les prestation sociales payées aux habitants
"
et « seulement » 379 millions de versements (dont 260 d’impôts et 119 de cotisation
sociales).
!
le biais introduit, comme nous l’avons vu dans le chapitre consacré à la
population active, par l’existence de populations ayant leur résidence
principale ailleurs que dans le territoire de Cap Atlantique, mais exerçant au
moins une partie de leur activité sur place, les revenus sur place n’étant pas
comptabilisés dans Cap Atlantique, mais concernant des catégories socio-professionnelles
disposant de revenus élevés.
Ce dernier facteur est important dans un territoire où la part du travail salarié ne représente que 46
% du revenu global (629 millions d’Euros sur 1 361 en 2005), tandis que les revenus non-salariaux
représentent 31 % et les revenus de la propriété 9 %.
L’analyse des revenus des résidents conforme donc, sous réserve du biais indiqué, l’importance
cruciale des revenus non-salariaux dans Cap Atlantique (commerçants, artisans, exploitants
agricoles, chefs d’entreprisse, professions libérales, etc…), à un niveau rarement atteint dans un
territoire où n’existent pas de grandes agglomérations.
Le territoire du SCOT, sur le plan économique, est un territoire de salaires
relativement bas, mais de revenus non-salariaux élevés et en accroissement
constant.
Cette caractéristique économique est sans doute le trait le plus original du
territoire du SCOT.
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Page 130
La valeur
territoire
ajoutée
du
La valeur ajoutée (qui mesure le mieux la
richesse créée dans le territoire) a augmenté
de 487 à 969 millions d’Euros de 1990 à
2005, soit + 99 %.
Cet accroissement s’explique par :
!
L’inflation, qui représente 26 % de
1990 à 2005
!
L’accroissement de la productivité
par emploi, particulièrement élevée
dans les services et surtout dans la
construction (qui est le secteur le
plus productif, devant les services
et l’industrie, fait rare en France)
!
L’accroissement du nombre des
emplois
Inflation
depuis 1990
Ces trois facteurs conjugués constituent en quelque sorte une synthèse de l’activité du territoire avant tout marqué par une croissance
particulièrement rapide pour la dernière période.
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Page 131
Les parcs d’activité de Cap Atlantique
Source : Direction du développement – BDTOPO/IGN – base de Données ADELA (CODELA)
SIG Cap Atlantique
Des parcs d’activité
nombreux, bien répartis mais
de faible taille
Le territoire de Cap Atlantique compte 25 parcs pour 252
hectares, qui se répartissent ainsi
!
4
parcs
communautaires,
hectares pour 225 entreprises
!
21 parcs communaux, pour 207 hectares et
408 entreprises.
totalisant
45
La taille moyenne de ces parcs est de l’ordre de 10 hectares, et
varie peu selon que ces parcs sont portés par les communes ou
par Cap Atlantique.
Ces surfaces dédiées à l’activité ne représentent que 0,6 % du
territoire (en 1999, l’on comptait 377 hectares de zones
d’activités et de commerce, avec une progression de + 121
hectares depuis 1985).
La répartition de ces
parcs laisse apparaître
une bonne couverture
du territoire, qui doit
cependant être appréciée à l’aune de la
lisibilité économique de
Les parcs d’activité de Cap Atlantique
Parc d’activités intercommunal
Parc d’activités communal
Projet
SCOT de la Communauté d’Agglomération de la presqu’île de Guérande - Atlantique
Rapport de Présentation – Pièce n° 1-1 - Diagnostic -
Page 132
l’ensemble : les parcs communaux, par
exemple, sont souvent des parcs destinés à
l’artisanat (38 % de la capacité totale), ce qui
participe de l’équilibre du territoire et de son
niveau de services, mais laisse une faible place
aux activités industrielles (5 %) mais également
tertiaires (21 % de la capacité totale).
Evaluation de
la capacité
d’accueil
économique
actuelle de
Cap
Atlantique
La disponibilité actuelle est limitée, et
les projets identifiés jusqu’en 2012
environ
88
hectares
représentent
(auxquels il faut ajouter les extensions de
certains parcs actuellement existants), soit une
offre nouvelle de l’ordre de 17 hectares par an
(moyenne à moduler en fonction des rythmes
d’avancement toujours difficiles à prévoir en
aménagement opérationnel…).
Ce
rythme
correspond
à
une
augmentation du rythme qu’a connu
Cap Atlantique depuis 2000, et cet
accroissement est dû à la maîtrise
opérationnelle du développement des
nouveaux parcs, pour l’essentiel, par
Cap Atlantique.
Evaluation de
la capacité
d’accueil
économique
prévisionnelle
de Cap
Atlantique
Le nombre d’emplois envisagé pour ces
créations jusqu’en 2012 est de 1 600, soit 18
emplois à l’hectare, chiffre cohérent avec les
chiffres issus du chapitre « aménagement de
l’espace » du présent diagnostic, et qui tendent
à montrer que les emplois générés dans les
nouveaux parcs ont représenté une richesse en
emplois supérieure à celle générée autrefois.
Ce chiffre de 1 600 emplois à 2012 correspond
à 320 emplois par an, et est à rapprocher des
Source : Direction du
Développement de
Cap Atlantique
Juin 2007
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Rapport de Présentation – Pièce n° 1-1 - Diagnostic -
Page 133
500 emplois créés en moyenne par an depuis 5 ans sur tout le territoire. Pendant
cette dernière période quinquennale, les emplois créés dans les zones d’activité ont
représenté environ 40 % des emplois totaux créés, le reste étant localisé dans le
tissu urbain ou rural existant (commerces et services de centre-ville ou de centrebourg, notamment).
Si cette proportion se reconduisait à l’avenir – ce qui néanmoins, est peu
vraisemblable, la capacité du tissu urbain existant n’étant pas infinie – cela
permettrait une création d’environ 800 emplois par an.
Si la proportion d’emplois dans les parcs d’activités descendait à 50 % du total, les
disponibilités envisagées à 2012 permettraient encore la création de 640 emplois
par an.
Ces esquisses de calcul montrent que la capacité envisagée pour la période
2008/2012 semble à priori suffisante pour maintenir le rythme de création d’emploi
observé depuis 5 ans, sous réserve de :
! la réalisation à temps des parcs actuellement envisagés, dans
un contexte ou l’aménagement de parcs d’activité est souvent une
opération longue dont les délais sont difficiles à prévoir
! une grande vigilance pour maintenir un niveau d’emploi à
l’hectare élevé (18 emplois à l’hectare envisagés), ce qui débouche
sur une exigence de qualité des entreprises accueillies (qualité qui,
finalement, se mesure à leur niveau d’investissement sur place)
! en conséquence, un niveau qualitatif des parcs d’activité
suffisant (espaces verts et plantations, services aux entreprises, règles
de construction et de recul, coefficients d’emprise au sol, environnement
et accessibilité des parcs) pour attirer les entreprises correspondant à la
définition précédente.
Naturellement, le volume et la qualité des parcs d’activité nécessaires au
développement de Cap Atlantique se mesurera à l’aune des objectifs économiques
et d’emploi du territoire, tels qu’ils seront déterminés par les scénarios du PADD.
SCOT de la Communauté d’Agglomération de la presqu’île de Guérande - Atlantique
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Page 134
Cependant, dans tous les cas, la question du moyen et du long terme est posée.
Compte tenu du rythme de développement des parcs d’activité (de 5 à 10 ans
en moyenne), la production post-2012 se décide actuellement.
Ce « second souffle » de la production de foncier à destination économique et
commerciale de Cap Atlantique, devra tenir compte des objectifs à long terme
définis dans le PADD du SCOT, notamment en ce qui concerne :
!
le volume global des sites à développer, en termes de
surface et de typologie des lots, dans le cadre d’une accessibilité à
définir
!
la hiérarchisation éventuelle des parcs en fonction de
leurs cibles d’implantation (commerciale, artisanale, industrielle,
tertiaire, mixte) et d’éventuelles filières qui seraient choisies par le
territoire pour assurer une certaine diversification de ses activités
économiques.
Cette hiérarchisation constitue le vecteur principal d’un véritable
schéma territorial des parcs d’activité sur la base duquel une
programmation et un phasage efficaces peuvent être organisés.
Elle doit tenir compte des projets externes au territoire, afin de
limiter les secteurs de concurrence.
!
la requalification éventuelle, à moyen long terme, de
certains parcs devenus obsolètes.
Si la question n’est pas encore d’actualité, elle pourrait le devenir en raison des besoins potentiels de desserrement des entreprises et de l’apparition de nouvelles
demandes foncières et/ou immobilières, en termes de surface ou de qualité.
Jusqu’à présent, la croissance économique du territoire de Cap Atlantique n’a pas véritablement été « tirée » par une offre foncière et/ou immobilière à vocation
économique. Une des caractéristiques du territoire est justement d’avoir réussi un développement économique de haut niveau sans politique de l’offre, si ce n’est
par des aménagements qualitatifs en centre-ville ou en centre-bourg. Dans la création d’emplois récente, les parcs d’activité n’ont en moyenne représenté que 40 %
du total.
La question posée est de savoir si le développement économique essentiellement lié à la demande endogène et exogène peut se
poursuivre à long terme, sans autres incitations, compte tenu du contexte départemental et régional, et si la programmation des parcs
d’activité à moyen et long terme doit participer plus activement, ou non, de la politique globale de développement de Cap Atlantique, dans
une optique quantitative et/ou qualitative.
SCOT de la Communauté d’Agglomération de la presqu’île de Guérande - Atlantique
Rapport de Présentation – Pièce n° 1-1 - Diagnostic -
Page 135
Une approche du modèle économique de la presqu’île
Les objectifs d’un modèle économique territorial
Diverses théories économiques ont été utilisées, dans la dernière période, pour analyser la chaîne de création de valeur dans les territoires. Dans le cadre du
diagnostic d’un SCOT, il n’apparaît pas possible, ni de retenir une de ces théories, ni d’en privilégier une.
Une approche pragmatique a donc été choisie, qui part d’un double constat à propos du territoire de Cap Atlantique :
!
de prime abord, l’économie locale est dominée par des revenus tirés du tourisme et des résidences secondaires, c’est-à-dire par des flux économiques
engendrés par des consommateurs et des investisseurs qui disposent de revenus acquis en-dehors du territoire.
!
au sein de ces flux d’origine externe, il y a lieu de distinguer le tourisme des résidences secondaires.
"
Le tourisme que nous appellerons « marchand » (car il n’appartient pas au domaine de l’investissement, mais de la consommation) est
une activité exportatrice (à l’échelle du territoire), classique du point de vue de la production de services : il n’y a pas de différence fondamentale
avec d’autres commerces, sinon que es clients viennent tous de l’extérieur et que l’action des touristes retentit , de façon distincte, sur toutes les
activités locales et pas seulement sur les secteurs généralement considérés comme touristiques.
"
Le résidentiel secondaire est une activité à base de consommation (qui retentit pareillement sur toute l’activité locale) et
d’investissement, et dont la plupart des aspects économiques , à part le fait que les résidents viennent tous de l’extérieur du territoire et que les
durées de séjour sont plus faibles, sont très proches de ceux des résidents principaux.
Ces problématiques aboutissent à distinguer deux catégories et quatre sous-catégories :
!
La production de biens et de services, elle-même répartie en production hors tourisme et en tourisme marchand
!
Le résidentiel, qui se décompose en résidentiel principal et résidentiel secondaire.
SCOT de la Communauté d’Agglomération de la presqu’île de Guérande - Atlantique
Rapport de Présentation – Pièce n° 1-1 - Diagnostic -
Page 136
L’intérêt de cette distinction dans le cadre d’un SCOT est qu’au-delà de leurs aspects purement économiques, ces catégories correspondent à des utilisations de
l’espace fondamentalement différentes : occupation dense pour la production (y compris le tourisme, par exemple pour l’hôtellerie) et occupation lâche pour le
résidentiel (principal et secondaire).
En effet, dans le cadre d’un SCOT, l’objectif de la construction d’un modèle économique territorial est de lier les approches économiques et les approches spatiales,
ce qui revient à analyser et si possible à quantifier les approches foncières et économiques de l’aménagement du territoire.
La description réalisée en analysant l’activité économique du territoire de Cap Atlantique en fonction de ces quatre catégories permet donc une liaison avec
l’occupation des sols ; de ce point de vue, elle correspond à une autre vision différente mais non contradictoire, de l’analyse quantitative et qualitative économique
classique.
La superposition de ces visions du même territoire permet de dessiner les contours d’une économie locale dans toutes ses dimensions
principales : sociales (emploi), politiques (ressources et moyens des collectivités territoriales), géographique (spécialité du territoire vis -àvis des espaces voisins), spatiale (consommation d’espace de l’aménagement).
Une vision quantitative de
l’évolution économique récente du
territoire
L’analyse des modes de développement du territoire, qui
figure au début du diagnostic du SCOT, a mis en lumière
des évolutions que le tableau ci-contre résume :
Depuis 1990 (=indice 100), la population a atteint un
indice 119 en 2005, tout comme le population active,
tandis que l’emploi « grimpait » plus vite, atteignant 132
et réduisant d’autant le déficit d’emploi vis-à-vis de
l’extérieur.
Mais, pendant ce temps, la valeur ajoutée a atteint 199,
suivi de prés par la consommation des ménages et par
leur revenu.
SCOT de la Communauté d’Agglomération de la presqu’île de Guérande - Atlantique
Rapport de Présentation – Pièce n° 1-1 - Diagnostic -
Page 137
Définitions
Valeur ajoutée :
Elle est égale à la valeur de la
production
diminuée
de
la
consommation intermédiaire, c’est à
dire
des
consommations
correspondant aux biens et services
consommés dans le cours de la
production.
Dans une entreprise industrielle, par
exemple, la valeur ajoutée est égale
aux ventes moins les matières
premières et les autres facteurs de
production.
La valeur ajoutée, qui intègre donc
les salaires, permet de mesurer de
façon homogène la création de
richesse par une entreprise quelque
soit son secteur d’activité, industriel
ou de services, marchand ou non
marchand.
La somme des valeurs ajoutées des
entreprises et organisations d’un
territoire constitue son produit
intérieur brut (PIB).
Il s’agit donc d’une valeur
essentielle à l’analyse économique
qui décrit la richesse effectivement
produite
par
l’entreprise
ou
l’organisation, et sur la base de
laquelle, en Europe, est assise la
taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
SCOT de la Communauté d’Agglomération de la presqu’île de Guérande - Atlantique
La différence entre l’indice de l’emploi
et celui de la valeur ajoutée mesure la
progression de la productivité
(productivité apparente car elle ne
provient pas seulement de la
productivité du travail) qui, à Cap
Atlantique, à crû de façon rapide,
atteignant jusqu’à 56 000 Euros par
emploi dans la construction.
L’on remarquera, et c’est là une des
caractéristiques du territoire de Cap
Atlantique, que l’ensemble de ces
indices sont en accroissement
notable, avec un emploi qui, au
contraire des tendances nationales,
ne baisse que peu dans l’agriculture,
et qui augmente fortement dans les
autres secteurs, y compris le secteur
industriel.
analyse
quantitative
Cette
clairement
les
explique
évolutions récentes, et montre
l’expansion économique de la
presqu’île depuis 1990, à un
bien
supérieur
aux
rythme
territoires voisins.
Mais elle ne renseigne pas sur les
problématiques spécifiques à Cap
Atlantique que sont le tourisme et le
poids des résidences secondaires,
lesquels sont, les chiffres qui
précèdent, éparpillés dans les
différentes catégories de l’analyse
(tertiaire, construction, etc…).
Rapport de Présentation – Pièce n° 1-1 - Diagnostic -
Page 138
Il y a donc lieu de rechercher une description économique plus adaptée aux activités spécifiques de Cap Atlantique, qui permette une meilleure compréhension des
phénomènes observés et, surtout, qui identifie les facteurs sur lesquels le SCOT peut jouer pour décider d’une orientation économique du territoire.
Le poids du tourisme
Une première réponse est fournie par l’analyse économique classique, qui agrége des éléments jusque-là noyés dans les grands secteurs économiques afin de
montrer le poids du tourisme dans le territoire.
La CCI de Loire-Atlantique a réalisé une étude sur la base de questionnaires aux établissements touristiques. Le chapitre consacré aux activités touristiques dans le
présent diagnostic revient sur les résultats de cette étude, qui aboutissent à isoler clairement les activités touristiques au sens classique, qui intègrent donc les effets
indirects des résidences secondaires dans le territoire.
Dans ce cadre, le tourisme génère directement une valeur ajoutée de 125 millions, plus 35 millions indirects, et cette activité emploie 4 800 personnes en C.D.I. et
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Rapport de Présentation – Pièce n° 1-1 - Diagnostic -
Page 139
3 000 en CDD, soit environ 30 % de l’emploi du territoire.
Dans ce cadre, on mesure l’importance de l’activité touristique dans Cap
Atlantique, ses retombées sociales, et l’on voit la sensibilité de l’économie
de la presqu’île aux inévitables variations d’une activité particulièrement
cyclique.
Mais l’étude de la CCI 44 note également en conclusion que le tourisme à
Cap Atlantique réalise un chiffre d’affaires comparable à celui des Sables
d’Olonne, avec cependant une valeur ajoutée et un nombre d’emplois plus
élevés. Surtout, la CCI constatait que si le tourisme était très important
dans la presqu’île guérandaise, son niveau d’activité supposait que d’autres
activités devaient également être extrêmement dynamiques.
L’on touche là du doigt les activités formellement non touristiques, mais
généralement imbriquées avec lui, à commencer par les activités
résidentielles, qui sont sans doute également à l’origine de la dynamique
économique de Cap Atlantique
Les résultats d’une analyse par grande fonction économique du territoire
Les résultats de l’agrégation des différentes activités du territoire en fonction des 4 catégories (production hors tourisme, tourisme marchand, résidentiel principal, résidentiel
secondaire) que nous avons présenté au début de ce chapitre sont très différents de ceux fournis par l’analyse classique.
Méthodologie
L’analyse part de la Nomenclature des Activités Française (NAF), révisée en 2003, niveau 700 qui comprend une liste ordonnée de 712 activités en 9 classes, pour lesquelles l’UNEDIC publie
régulièrement le nombre d’emplois et le nombre d’établissements pour chaque commune. Ces données – généralement dénommées « UNISTATIS » - sont actuellement disponibles au 31/12/2006 et
concernent l’ensemble des salariés travaillant dans un établissement du champ UNEDIC, c’est-à-dire les établissements privés du secteur marchand.
Pour chaque commune de Cap Atlantique, ces activités ont été réparties à chacune des 4 fonctions indiquées lorsque l’activité pouvait être rattachée principalement à une de ces fonctions. Les
activités non directement rattachables ont été finalement ventilées comme la somme des activités rattachables de leur classe. (suite page suivante…)
SCOT de la Communauté d’Agglomération de la presqu’île de Guérande - Atlantique
Rapport de Présentation – Pièce n° 1-1 - Diagnostic -
Page 140
Méthodologie (suite)
A ces agrégats ont été ajoutées les activités hors champ UNEDIC (salariés du public, de l’agriculture, de certaines activités non marchandes, non salariés, et…) en reventilant chaque catégorie selon les
activités de la NAF 700 selon la méthode utilisée auparavant.
Au final, la totalité des emplois et des établissements des 15 communes concernées est donc ventilée selon ces quatre catégories fonctionnelles, sans recouvrement de catégorie, et sans retraitement.
Des contrôles de cohérence sont effectués en fonction des données disponibles.
La valeur ajoutée de chaque catégorie fonctionnelle est obtenue par affectation à chaque classe de la productivité apparente du travail en Euros sur la base d’une extrapolation des données régionales
et départementales. Il s’agit donc dans ce dernier cas d’une estimation, elle aussi confrontée à des tests de cohérence.
Le tableau ci-dessous fournit la répartition des emplois totaux du territoire au 31/12/2006 :
%
TOTAL
%
SECONDAIRE
RESIDENTIELLE
FONCTION
%
PRINCIPALE
RESIDENTIELLE
FONCTION
%
TOURISME
%
TOURISME
PRODUCTION
HORS
Emplois (CDI+CDD) - unité : nombre d'emplois au 31/12/2006
2 243
17,03 %
2325
17,65 %
3 527
26,78 %
5 076
38,54 %
13 170
59,45 %
615
100,00 %
0
0,00 %
0
0,00 %
0
0,00 %
615
2,77 %
0
0,00 %
1522
31,34 %
1 737
35,77 %
1 597
32,89 %
4 856
21,92 %
Total salariés
2 858
15,33 %
3847
20,64 %
5 264
28,24 %
6 673
35,79 %
18 641
84,15 %
Non salariés
1 283
36,57 %
434
12,37 %
534
15,21 %
1 258
35,85 %
3 509
15,84 %
4 141
18,69 %
4281
19,33 %
5 798
26,18 %
7 931
35,80 %
22 150
100,00 %
Salariés unedic
Salariés primaire
Salariés public
Total général
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Rapport de Présentation – Pièce n° 1-1 - Diagnostic -
Page 141
Plusieurs conclusions sont à tier de
Plusieurs conclusions sont à tirer de ce tableau :
! Le poids des activités productives hors tou risme
Les activités productives hors tourisme (industrie pour une large partie de ce secteur, services marchands et, dans une certaine mesure, non marchands)
représentent près de 19 % des emplois, et constituent donc une base importante pour l’équilibre économique du territoire.
Au sein de cet ensemble, l’industrie (hors les fabrications liées à la construction, généralement liées au résidentiel) représentent plus de la moitié de
l’effectif salarié, soit environ emplois.
Les non-salariés (y compris les exploitants agricoles, salicoles et conchylicoles) représentent plus du tiers des emplois de cette fonction, confirmant la
place spécifique de cette forme d’exercice dans l’économie du territoire. Les salariés du primaire (agriculture, saliculture, conchyliculture, carrières, etc…)
sont également en nombre important, confirmant le dynamisme de ces filières, au rebours des évolutions nationales.
Cette fonction productive est présente dans la plupart des communes et, au contraire des autres secteurs plus directement liés au littoral. Elle participe
donc à l’équilibre social du territoire, bien qu’elle soit dépendante de ses pôles principaux (Guérande, La Baule).
Malgré les difficultés liées à l’agriculture (qui, cependant, dans Cap Atlantique, connaît une baisse de se effectifs nettement p^lus faible que dans
bien d’autres territoires), cette fonction productive connaît un rythme de développement non négligeable (l’industrie accroît ses effectifs
malgré une baisse - conjoncturelle - depuis 2 ans), qui montre qu’il ne s’agit en rien d’une activité du passé et qu’elle possède une
capacité d’expansion pour autant que son essor ne soit pas entravé par les autres fonctions avec lesquelles elle est de fait en
concurrence à l’échelle de la presqu’île.
! Le résidentiel, moteur réel de l’économie de la presqu’île
Au total, la fonction résidentielle représente presque les deux tiers des emplis du territoire. La différence entre le résidentiel secondaire (36 %° et principal
(26 %) s’explique par un nombre légèrement supérieur de résidences secondaires, et par un pouvoir d’achat plus élevé de leurs occupants.
La presqu’île apparaît comme un espace avant tout résidentiel, où l’attractivité à longue portée (résidents secondaires) se
conjugue à celle à plus courte portée (résidents principaux qui viennent plutôt de l’environnement régional) dont l’origine réside
dans le cadre de vie préservé du territoire.
Au sein de ces activités résidentielles, celles liées directement ou indirectement à la construction neuve représentent environ 58
% des emplois (estimation) : le moteur résidentiel de l’économie locale est un moteur lié à l’accroissement du nombre de logements, plus qu’à leur
renouvellement ou leur entretien.
C’est dire qu’aujourd’hui la variable principale de la croissance économique du territoire est le rythme de construction de
logements, lequel tend à baisser depuis plusieurs années.
Une fois séparée du tourisme marchand, activité proche mais distincte, l’activité résidentielle secondaire apparaît bien comme la principale activité du
territoire.
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Page 142
Sa particularité est d’être une activité à la fois concentrée (les résidences secondaires se concentrent sur le littoral, tandis que les résidences principales
sont liées aux infrastructures) et lâche, car consommatrice d’espace (cf. le chapitre consacré à cette thématique) et utilisatrice de surfaces foncières
importantes.
!
Le tourisme marchand, initiateur du développement économique ?
Le tourisme marchand (c’est-à-dire non lié à des résidences secondaires mais lié à des hébergements temporaires (hôtels, campings, gîtes, locations
saisonnières, mobile homes), mais aussi aux excursions dont l’incidence n’est pas négligeable, représente un pôle extrêmement important.
Il s’agit dans les faits d’une économie productive (services exportés puisque financés par des revenus acquis par les touristes ailleurs que dans le territoire)
particulièrement active et dynamique, malgré une redistribution importante de ses éléments constitutifs (évolutions contrastées de l’hôtellerie de luxe, de
l’hôtellerie intermédiaire, des campings, des locations saisonnières).
Le tourisme représente donc environ la moitié de tout le secteur productif du territoire, avec une concentration sur le littoral et une différentiation nette
sud/nord (hôtellerie/campings) qui correspond à des clientèles diversifiées et des emprises également différentes (urbaines pour l’hôtellerie, extensives
pour les campings). Mais la variété des modes d’hébergement et des commerces et activités associées conduit à une dispersion sur tout le territoire plus
importante qu’on ne le croit généralement en se fondant sur les seuls hébergements marchands.
La question de la place de ce secteur productif (dont les productions de biens et de services sont pour l’essentiel destinées à être consommées hors du
territoire) dans la constitution de l’économie locale est posée. La « théorie de la base » développée pour l’analyse territoriale par le Professeur DABEZIES
décrit le développement des territoires de la façon suivante :
"
le territoire attire de diverses façons des revenus de l’extérieur qui constituent la base économique ;
"
ce revenu stimule l’activité locale, l’emploi national, qui produit des biens (de consommation ou d'équipement et des services vendus
localement ;
"
et détermine ainsi le niveau de revenu, d’emploi – et de cohésion – du territoire.
Ce schéma est-il recevable pour Cap Atlantique ? En un mot, le résidentiel est-il à l’origine du développement économique remarquable du territoire, et la
diminution de son rythme de croissance retentira-t-il sur l’ensemble de l’économie locale ? Ou bien, au contraire, le secteur productif, tourisme compris,
est-il l’activité qui entraîne les autres, et qui est susceptible d’entraîner d’autres activités que résidentielles ?
A cette question, l’histoire apporte un début de réponse : le commencement de la croissance économique interne (hors Saint-Nazaire) a été mis en branle
parle tourisme. Depuis, le tourisme a assumé un autre rôle, à partir de la côte sud : constituer l’emblème, l’image de marque du territoire vis-à-vis de
l’extérieur (Nantes, Paris, l’étranger…) et ainsi participer d’une notoriété qui a conduit à une forte attractivité résidentielle.
Le tourisme apparaît bien malgré la fragilité de ses cycles (météorologie, effets de mode, concurrence nationale et internationale)
comme l’initiateur du développement économique, même s’il n’en est plus le moteur principal.
Il ne semble donc pas impossible de continuer à s’appuyer sur ce « pilier » fort du territoire pour développer d’autres activités que le résidentiel , si l’on esti-
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me ce développement nécessaire.
L’analyse fonctionnelle du territoire permet donc à la fois de comparer les grandes fonctions entre elles, quant à leur poids respectif, mais encore d’isoler les
« variables motrices », celles qui sont plus indépendantes des autres, variables motrices qui constituent autant de leviers à la disposition des décideurs pour
construire un projet de territoire.
L’analyse des grandes fonctions du territoire est renforcée par la répartition, non plus des emplois, mais de la valeur ajoutée, comme le montre le tableau suivant :
%
TOTAL
%
SECONDAIRE
RESIDENTIELLE
FONCTION
%
PRINCIPALE
RESIDENTIELLE
FONCTION
%
TOURISME
%
HORS
TOURISME
PRODUCTION
V a l e u r a j o u t é e - u n i t é K " année civile 2006
120 792
19,57 %
121 922
19,75 %
164 771
26,70 %
209 708
33,98 %
617 193
62,82 %
7 319
100,00 %
0
0,00 %
0
0,00 %
0
0,00 %
7 319
0,74 %
0
0,00 %
69 860
31,34 %
79 729
35,77 %
73 302
32,89 %
222 891
22,68 %
Total salariés
128 110
15,12 %
191 782
22,63 %
244 499
28,85 %
283 011
33,40 %
847 402
86,26 %
Non salariés
28 967
21,46 %
19 660
14,57 %
35 123
26,03 %
51 203
37,94 %
134 954
13,73 %
157 078
15,99 %
211 442
21,52 %
279 622
28,46 %
334 214
34,02 %
982 356
100,00 %
Salariés unedic
Salariés agriculture
Salariés public
Total général
Le tourisme recèle une valeur ajoutée proportionnellement supérieur à sa part d’emplois), notamment en raison de l’hôtellerie de luxe et des casinos (ce qui était noté
dans l’étude de la CCI en comparant Cap Atlantique aux Sables d’Olonne).
Le caractère moins saisonnier du résidentiel principal renforce également sa part en valeur ajoutée.
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Les conséquences spatiales de l’analyse fonctionnelle
Le croisement des données issues du SIG (système d‘information géographique) de Cap Atlantique avec l’analyse fonctionnelle permet d’obtenir une « rentabilité »
des différentes fonctions en termes d’emploi (nombre d’emploi à l’hectare) :
Production hors services
21 emplois à l’hectare
Dont industrie
16 emplois à l’hectare
Dont services
24 emplois à l’hectare
8 emplois à l’hectare
Tourisme marchand
Dont hôtellerie (avec casinos)
11 emplois à l’hectare
Dont campings
Fonction résidentielle
0,57 emplois à l’hectare
3,10 emplois à l’hectare
Dont fonction résidentielle principale
2,65 emplois à l’hectare
Dont fonction résidentielle secondaire
3,35 emplois à l’hectare
Comme on le voit, la particularité du tourisme marchand est de présenter un nombre d’emploi à l’hectare relativement élevé, notamment pour ce qui est de
l’hôtellerie. Cette activité, sur le plan spatial, se distingue fortement du résidentiel : le tourisme st bien une activité productive qui présente une capacité de
développement dans le cadre d’une consommation faible d’espace.
`
L’intérêt de l’analyse par grande fonctions, du point de vue d’un SCOT, est donc dans la possibilité offerte de croiser l’économique et le
spatial, et de montrer quelles activités « consomment » de l’espace, quelles sont donc celles que la raréfaction potentielle de l’espace
peut affecter le plus gravement, et quelles sont celles (activités productives hors tourisme, tourisme et particulièrement hôtellerie) qui sont
plus indépendantes de la disponibilité foncière.
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Le paysage économique: conclusion
U N E
SITU ATIO N
D’IN FLEXIO N
VERS
U N
D EVELOPPEM EN T
Q U ALITATIF
ET
DIVER SIFIE
Les caractéristiques
économiques du territoire
L’économie de Cap Atlantique est avant tout caractérisée par une croissance rapide des emplois, dans
la quasi-totalité des secteurs et pas seulement dans le tertiaire, avec une prédominance de l’économie résidentielle, liée
surtout aux résidences secondaires et ensuite aux résidences principales et en particulier à la construction neuve. Cette
croissance a fortement réduit la dépendance économique vis-à-vis de Saint-Nazaire, mais elle a dans les
faits accru la spécialisation du territoire dans le résidentiel.
Les facteurs de risque
Le dynamisme de ce complexe touristico-résidentiel est fort, avec une amélioration nette de sa productivité globale,
notamment dans la construction, ses faiblesses potentielles pouvant être liées à :
!
!
!
!
la population active dont la remarquable croissance récente a soutenu fortement l’activité
l’équilibre du territoire, avec une activité touristique très différenciée du nord au sud
le risque, toujours présent, de dégradation de l’attractivité du territoire
la « pente » de la croissance à venir, dans un contexte de rareté foncière pour les entreprises et pour le résidentiel dont le rythme
de construction est le moteur réel de l’économie du territoire
Une situation favorable
Cependant, le territoire affronte les inévitables risques sur la base d’une situation favorable, et en
ayant commencé à définir une stratégie économique et foncière susceptible de porter ses fruits à
moyen terme, malgré les difficultés du développement des parcs d’activité dans un contexte de grande
densité et de tension foncière.
Faire face à la limitation
des ressources…
La question fondamentale est celle des ressources de la croissance : la croissance récente a été consommatrice de
ressources humaines, naturelles, foncières, ressources dont le caractère limité est indéniable.
Par une croissance
qualitative et diversifiée
La situation actuelle est celle d’une absence de réserves dans tous les domaines, notamment sur les plans humain, et
foncier. L’avenir est donc dans une meilleure utilisation des ressources existantes ou à venir, et donc
dans l’organisation d’une croissance qualitative et plus diversifiée, dans laquelle les nouvelles
technologies, l’économie du vieillissement, la maintenance du parc résidentiel et un tourisme mieux
enraciné peuvent prendre une part nouvelle.
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Le paysage économique: les indicateurs
Les grandes caractéristiques
économiques du territoire
Secteurs d’activité
Revenus
•
répartition des emplois entre grandes catégories (industrie, agriculture, services marchands et non
marchands)
•
proportion de non-salariés (par secteur)
•
répartition entre CSP
•
part des différents secteurs économiques et comparaison avec la région
•
proportion d’entreprises de plus de 100 salariés (par rapport à l’emploi total)
•
évolution de la valeur ajoutée de chaque secteur
•
proportion d’emplois touristiques (par rapport à l’emploi total)
•
évolution du revenu disponible brut par habitant (RDB), par commune et comparaison avec la région et
la moyenne de la France de province
•
proportion des revenus émanant de la redistribution dans le RDB des communes
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