Mycoses, Parasites et Zoonoses du Rat Aurore Dodelet-Devillers DMV, MSc, Résidente Animaux de Laboratoire Plan Mycoses Parasites Ectoparasites Endoparasites Mites Arthropodes Protozoaires Nématodes Cestodes Zoonoses Mycoses Dermatophytes Trychophyton mentagrophytes Rare chez les animaux de laboratoire Peut-être asymptomatique Lésions surtout sur le cou, dos, base de la queue Alopécie partielle, lésions surélevées, érythémateux, avec hyperkératose de l’épiderme Visualisation du fongus avec colorations à l’argent surtout chez les rats sauvages PAS, methenamine Lampe de Wood et culture fongique Zoonose! Trychophyton metagrophytes Infections à l’Aspergillus Cas isolés d’Aspergillus fumigatus et Aspergillus niger Rhinite chronique avec changements épithéliaux Facteurs prédisposants : litière contaminée, mauvaise qualité de l’air et immunosuppression. Démonstration des hyphes fongiques sur la surface épithéliale avec coloration à l’argent GMS, PAS Coloration H&E et GMS Pneumocystis spp. Pneumocystis carinii et Pneumocystis wakefieldiae Peut être présent chez les rats hébergés en conventionnel Infection chez rats immunosupprimés et peuvent exister en co-infection irradiation, cortisone ou athymique Signes cliniques: perte de poids, cyanose, dyspnée Pneumonie interstitelle, consolidation diffuse à focale des poumons, les alvéoles sont remplies d’un matériel éosinophilique (rose) Visualisation avec coloration à l’argent, sérologie, PCR PCR: poumons est le meilleur tissu > lavage bronchoalvéolaire > écouvillon nasal H&E methenamine methenamine Agent du Virus Respiratoire du Rat (RRV) ? Maladie la plus commune chez les rats de laboratoire 6% des animaleries aux États-Unis Cause une pneumonie interstitielle infectieuse comme Pneumocystis carinii Poumons de rats provenant d’une population endémique du virus respiratoire du rat Kenneth S. Henderson et al. Pneumocystis carinii Causes a Distinctive Interstitial Pneumonia in Immunocompetent Laboratory Rats That Had Been Attributed to “Rat Respiratory Virus” Veterinary Pathology May 2012 vol. 49no. 3 440-452 Parasites Demodex spp. Demodex nanus (A: femelle; B: mâle) Demodex norvegicus (C: femelle; D: mâle) Génitaux et périanal Demodex ratti (E: mâle) Génitaux et périanal Tête (paupières et oreilles) et dos Demodex ratticola (F: femelle; G: mâle Tête (lèvres, museau) Mite à Fourrure (Fur mite) Radfordia ensifera Signes cliniques: prurit, perte de poils, dermatite bactérienne secondaire Peut-être traité avec l’Ivermectin Notoedres muris Gale rare qui s’enfouie dans les couches profondes de l’épiderme des oreilles/nez ou autres sites de peau glabre Prurit, des papules et un épaississement de la peau Rats d’Europe mais aussi au Canada (Vancouver - 47% des rats trouvés au port international (15/32)) Anholt H et al. Ear Mange Mites (Notoedres muris) in Black and Norway Rats (Rattus rattus and Rattus norvegicus) from Inner-City Vancouver, Canada J Wild Dis 2014 50:1, 104-108 Ornithonyssus bacoti Mite tropicale du rat Hématophage Zoonose! Poux – Polyplax spinulosa Poux hématophage Irritation cutanée, anémie et débilitation Peut transmettre Mycoplasma Haemomuris : bactérie des erythrocytes: cause de l’anémie (lyse des erythrocytes), splénomégalie Protozoaires Rare chez les rongeurs de laboratoire Peu de conséquences chez les rats Diagnostic: Flottaison Fécale ou PCR Traitement avec métronidazole ou oxytétracycline peut diminuer la charge parasitaire, mais n’a aucun effet sur les kystes dans l’environnement Cryptosporidium muris/parvum Diarrhée/mortalité chez les jeunes rats hypertensifs, athymiques ou immunosupprimés Glandes gastriques (C. muris) et petit intestine (C. parvum) S’attache sur la bordure en brosse des entérocytes, les villosités peuvent être courtes et fusionnées Zoonose! Protozoaires flagellés Giardia muris Asymptomatique Signes cliniques dans les cas d’immunosuppression ou chez les jeunes rats: perte de poids Trophozoites: 7-13 x 5-10 μm, 4 flagelles et 2 noyaux Se retrouve sur la bordure en brosse du petit intestin Kystes ovoïdes (4 noyaux) dans le gros intestin Protozoaires flagellés – Spironucleus muris Asymptomatique sauf lors d’une infestation sévère ou dans le cas d’immunosuppression ou d’immaturité Signes cliniques: entérite, perte de poids Trophozoites: Forme de poire, 8 x 2.5 μm, 4 flagelles (dont 3 postérieures) et 2 noyaux Se retrouve entre les villosités et les cryptes du petit intestin (duodénum) Kystes résistants dans l’environnement (14 jours à 23C et 6 mois à -20C) Autres Protozoaires Entamoeba muris Amibe non-pathogénique Trophozoites: 25-30 μm, se déplace lentement à l’aide de pseudopodes, dans cécum/colon et se nourrit de bactéries Kystes (8 noyaux) se retrouve dans le colon et fecès Prévalence 3.98% chez les souris et rats - IDEXX RADIL lab 2012 Nématodes Oxyures (Pinworms) Syphacia muris Le plus commun Cycle de vie direct: 11-15 jours Femelle pond autour du périnée et l’ingestion se fait lorsque le rat se nettoie Tape test Les œufs éclos dans le petit intestin et les larves poursuivent leur maturation dans le cécum S.muris (adulte et œuf) sont plus petit que S.Obvelata Syphacia obvelata Plus courament trouvé chez les souris, hamsters, gerbilles mais peut être trouvé chez les rats (lors d’hébergement dans la même pièce) Oxyures (Pinworms) Aspicularis tetraptera – Cycle de vie direct: 23-25jours – Œufs relâchés dans le colon et passent dans les fecès – Adultes dans le colon – Diagnostique: Flottaison fécale, visualisation des vers dans l’intestin, PCR Syphacia obvelata Aspicularis tetraptera Trichosomoides crassicauda Spécifique au rats Femelle est 10mm , mâle 1.5mm et vit dans l’utérus de la femelle Vit libre dans la lumière de la vessie ou dans sa muqueuse Éclosion dans l’estomac Cavité péritonéale ou sang Poumons et autres tissus Granulomes et hémorragies localisés. Seulement ceux qui arrivent aux reins et vessie peuvent terminer leur maturation. Les œufs sont ensuite passés dans l’urine. Hyperplasie des cellules uro-épithéliales de la vessie, pyélonéphrites, calcules urinaires et tumeurs de la vessie Cestodes Hymenolepis nana et Hymenolepis diminuta H. nana = cycle direct/indirect zoonose 20-40mm, 4 ventouses, 20-27 crochets Œufs a 6 filaments polaires Cycle direct: œufs éclos et mature sans passage dans les fecès: charge parasitaire énorme Cycle indirect: insectes et puces H. diminuta = cycle indirect (arthropode) 20-60mm, 4 ventouses, 0 crochets Zoonoses Teigne/Piqures de mites Hantavirus LCMV Fièvre de la morsure du rat Streptococcus pneumonia Salmonella spp. Cryptosporidium parvum Hymenolepis nana Hantavirus Virus RNA enveloppé de la famille Bunyaviridae Les rongeurs sont le reservoir naturel Chez les rongeurs l’infection est chronic et sous-clinique Le virus est excrété dans la salive, les fèces et l’urine des rats infectés Plusieurs type: Asie: type Seoul cause une fièvre hémorragique avec un syndrome rénal Canada: type Sin Nombre cause le syndrome pulmonaire Virus de la chorioméningite lymphocytaire – La maladie d’Armstrong L’hôte normal est la souris, mais peut infecté plusieurs autres rongeurs (rats, hamsters, gerbilles). Excrété dans l’urine, fèces, salive des rongeurs infectés et peut être transmis par objets contaminés. Début de maladie 8-13 jours après exposition. Phase initial: fièvre, malaise, anorexie, myalgie, maux de tête, nausée, vomissements. Phase secondaire: méningite, encéphalite, ou méningo-encéphalite , hydrocéphalie aigue, myocardite Femme enceintes infectées avec LCMV peuvent le transmettre à leur fétus. 1er trimestre : avortements 2e et 3e trimestre : déficience neurologiques http://www.cdc.gov/vhf/lcm/ Virus de la chorioméningite lymphocytaire – La maladie d’Armstrong Greffes d’organes 2005: Rhode Island: 4 récipients d’organes sont morts, tous les organes provenait du même donateur, qui avait acheté un hamster du pet shop 2011: 5 récipients d’organes, 2 morts et 3 survivants, tous les organes provenait du même donateur (fille de 13 ans, dormait souvent dehors dans cabanes avec possibilité de contact avec des rongeurs sauvages) 2013: Iowa: 4 récipients d’organes, 3 tombent malade après leur greffe. Les 3 patients sont parti sur antiviraux, seulement 1 meurt. Le donateur (homme de 57 ans campait souvent, possibilité de contact avec des rongeurs sauvages) Amman BR, et al. Pet Rodents and Fatal Lymphocytic Choriomeningitis in Transplant Patients. Emerging Infectious Diseases. 2007;13(5):719-725. doi:10.3201/eid1305.061269. Fievre par morsure de rat Streptobacillus moniliformis Amérique du Nord Spirillum minus Asie Non pathogenique pour les rats: bactérie commensal des rats sauvages Habitant du nasopharynx, canal auditoire et système respiratoire et se retrouve dans le sang et l’urine. Transmit aux humains par les morsures, égrattinures ou par contact d’objects contaminés Signes cliniques 3-10 jours: fièvre, vomissements, arthralgie, et papules cutanées. Charles River exempt Streptococcus pneumoniae – pneumonie à pneumocoque Bactérie commensale du tractus respiratoire des humains : 570% des adultes sont porteurs Bactérie commensale du tractus respiratoire des rats aussi (souvent souches humaines) agent étiologique le plus fréquent de la pneumonie et de l’otite moyenne (affecte surtout les jeunes, personnes agées, et immunosupprimées). Signes cliniques: Frissons, fièvre, toux avec expectorations de couleur rose à rouille. Peut se développer en sinusite, endocardite, arthrite, péritonite, et septicémie Mode de transmission: aérosols (humains animaux) Salmonella spp. Rats sauvages (et autres mammifères, reptiles, amphibiens) Transmission: Fécale-orale Signes cliniques: diarrhée, fièvre, crampes abdominales, nausées, vomissements. Les symptômes de la salmonellose apparaissent généralement de 6 à 72 heures suivant l’ingestion de bactéries et durent de 4 à 7 jours. Cryptosporidium spp. Transmission fécal-orale C. parvum plus commun C. muris moins souvent Souvent lors de contact avec de la nourriture ou de l’eau contaminé (piscine, garderie) Peut aussi transmettre C. hominis aux animaux (anthroponotique) Signes cliniques: diarrhée (1-2 semaines) Pas de traitement curatif http://wwwnc.cdc.gov/eid/arti cle/9/9/03-0047_article Hymenolepis nana Conclusion Les infections naturelles sont rares chez les rats de laboratoire Si des lésions suspectes sont observés, il est important de faire un bon diagnostic et de trouver la porte d’entrée du pathogène La surveillance des maladies est importante pour la recherche et pour la sécurité des utilisateurs/employés en contact avec les animaux Références Stephen W. Barthold, Digestive System: Monographs on Pathology of Laboratory Animals, 1997. Karen Hrapkiewicz et Leticia Medina, Clinical Laboratory Animal Medicine, 2012. James G. Fox, Lynn C Anderson, Franklin M. Loew, Fred. W. Quimby, Laboratory Animal Medicine, 1984. Pathology of Laboratory rodents and rabbits Santé Canada et CDC Questions?