E TOURIS M Zahera Gadi Agence Mekerra voyage Tout pour le receptif Tourisme magazine : Pourquoi le nom de Mekerra ? aimé ce que j’ai fait. J’ai voulu tout apprendre et j’ai voulu tout faire. Zahera Gadi : Mekerra c’est un fleuve, pour ne pas dire un oued, qui traverse toute la ville de Sidi Bellabès. D’ailleurs, on nous appelle les enfants de la Mekerra. Tourisme magazine : Hormis les voyages “Omra”, quelles sont vos activités actuelles ? Dans la réceptif par exemple, qu’est-ce qui se fait ? Tourisme magazine : Qu’est ce qui a motivé votre choix d’ouvrir une agence de voyage ? Zahera Gadi : J’ai commencé à faire le réceptif en 2002. J’ai travaillé au niveau national avec des hommes d’affaires, des pieds-noirs et des touristes français. J’ai même reçu un petit groupe d’américains que j’ai emmené au Sud il y a une année. Ils sont venus dans le cadre d’un congrès. Zahera Gadi : C’était la meilleure période. C’était le moment de s’installer, il fallait le faire alors je l’ai fait. Tourisme magazine : c’était une époque difficile sur le plan sécuritaire… Zahera Gadi : Exactement, j’ai eu beaucoup de courage de le faire. J’avais peur bien sûr. Tourisme magazine : En quoi consistait votre activité ? Zahera Gadi : Tout ce que je faisais à l’ONAT, je le fais pour Mekerra. Tourisme magazine : Le secteur public a été une bonne école ? Tourisme magazine : Il semblerait qu’Alain Afflelou soit venu en Algérie ? … Zahera Gadi : Oui, il est venu quatre fois déjà et là il a séjourné du 29 au 30 avril à Sidi Bellabès. Il est venu avec une délégation de journalistes pour faire un documentaire sur sa jeunesse, là où il a vécu. Il est né à Mascara et à l’âge de deux ans ses parents se sont installés à Bellabès. Il se considère comme un bellabèssien. Tourisme magazine : Est-ce qu’il y a des retombées promotionnelles sur la ville quand un homme d’une telle célébrité y séjourne ? Zahera Gadi : Exactement ! J’ai beaucoup Photo A. Madoun Une licence de l’école supérieure de commerce en poche, cette jeune femme décide de s’investir dans le secteur du tourisme. Elle qui rêvait de faire une école hôtelières s’est retrouvée stagiaire à l’ONAT dans la capitale. A la fin de son stage, elle est affectée comme chef d’agence de l’ONAT à Sidi Bellabès, sa ville natale. Un poste qu’elle a occupé de 1987 à 1997 et dont elle dira garder un très bon souvenir. Son métier, elle l’a appris sur le terrain. Elle le revendique. En 1997, cette jeune femme qui a voué sa carrière au tourisme et à la promotion de sa région, décide d’ouvrir sa propre agence de voyage. Elle innove en créant la formule “manger chez l’habitant” dans sa région et “loger chez l’habitant” dans les régions du grand sud. Une façon de concilier tourisme et découverte de la culture et des traditions de notre pays. Zahera Gadi : Bien sûr ! Vous savez lorsque l’on reçoit un groupe de touristes et qu’on leur dit la semaine dernière Alain Afflelou était là. Ils sont étonnés. Même nos partenaires à l’étranger. Quand on leur dit que l’on reçoit Afflelou, ils disent “Ah mais comme se fait-il que les gens disent qu’il n’y a pas de sécurité ?” Cela les met en confiance. Ils pensent si une personnalité comme Afflelou se permet de venir en Algérie, pourquoi pas nous ? D’ailleurs, après lui, j’ai reçu presque toute sa famille. Tourisme magazine : On dit souvent des agences de voyage qu’elles sont plutôt exportatrices. Qu’elles s’occupent plus de l'envoi des algériens au Maroc et en Tunisie plutôt que de s’inquiéter de débloquer les recettes, donc le réceptif. Qu’est ce qui explique cela ? Zahera Gadi : Je pense, et je le dis à titre personnel, que c’est parce que c’est plus facile. C’est plus facile de traiter un groupe Mai / Juin 2008 N° 12 29 E TOURIS M à-dire à investir un peu plus pour plus de lits à commercialiser au niveau du sud, plus de facilités aussi. L’avion sur Béchar, par exemple, au départ d’Alger, décolle très tard le soir. Je voulais faire un voyage à partir d’Alger, je n’ai pas pu le faire. L’avion est à 23 heures. Il y a les retards. Déjà les clients arrivent fatigués. Pour moi le sud est la destination la plus belle d’Algérie, ou parmi les plus belles. Tourisme magazine : Vous êtes pour la libéralisation du ciel ? Photo A. Madoun Zahera Gadi : Et comment ? Ce que je vis au niveau de l’ouest est différent de ce que vivent mes collègues au niveau d’Alger. Au niveau de l’ouest, on n’a qu’Air Algérie, Aigle Azur et Tunis Air tandis qu’à Alger il y a d’autres compagnies. Zahera Gadi en compagnie d’Alain Afflelou lors de sont récent voyage à Sidi-Bellabès. sur la Tunisie ou sur le Maroc que de traiter un groupe sur l’Algérie. Il y a quelques années à peine, nous n’avions pas d’hôtels adéquats, nous n’avions pas de transporteurs… On n’avait rien. Mais il est plus difficile de gérer un groupe chez-nous que de gérer un groupe à l’étranger. A Bellabès par exemple, moi je n’ai qu’un seul hôtel qui est un trois étoiles “aux normes locales”. Tourisme magazine : Que voulez-vous dire par “normes locales” ? Est-ce que cela signifie toilettes et douches collectives ? les touristes ? Comment cela se passe-t-il ? Zahera Gadi : Il y a une agence de voyage qui a développé cela. Je m’adresse à elle. Tourisme magazine : Pensez-vous que le tourisme saharien est l’avenir du tourisme en Algérie ? Zahera Gadi : C’est le point le plus important, c’est même essentiel pour notre pays. Si on arrive à développer ce tourisme, c’est- Tourisme magazine : Des perspectives pour la saison estivale ? Zahera Gadi : Nous avons programmé trois charters sur Agadir, un charter sur Tunis. Pour ce qui est de l’Algérie, nous allons essayer de vendre les stations balnéaires. Nous ne sommes pas aidés par les responsables commerciaux. Entretien réalisé par Slimane Seba Zahera Gadi : Tout à fait ! En plus les chambres sont trop petites et elles sont au même niveau de prix que Le Bel Air ou l’Eden Airport ! Il est seul donc il a le monopole. Depuis que je reçois du monde, j'ai développé une formule “se restaurer chez l’habitant”. Je les loge à l’hôtel mais quand j’organise des repas traditionnels, je le fais chez l’habitant. Cela se passe très bien et c’est moins cher qu’à l’hôtel et de meilleure qualité. Tourisme magazine : Est-ce que l’hébergement chez l’habitant est envisageable dans un cas de figure où il n’y a pas assez d’hôtels ? Photo A. Madoun Zahera Gadi : j’ai commencé à développer cette formule au niveau du Sud. Je l’ai fait à Ghardaïa, Taghit, Tamanrasset et cela se passe très bien aussi. Tourisme magazine : Vous avez une liste d’habitants chez qui vous pouvez héberger Mai / Juin 2008 N° 12 30