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Mais réfléchissez, réfléchissez, vous êtes sur terre, c’est sans remède !
Fin de Partie Samuel Beckett
Théâtre Essaion
15 janvier au 4 avril 2015 du jeudi au samedi à 21h30
Philippe Catoire : Hamm
Jérôme Keen : Clov
Marie Henriau : Nell
Gérard Cheylus : Nagg
Costumes : Frédéric MorelDécors : Virginie Destiné
Lumières : Laure Bérend - Jean-Claude Sachot
Mise en scène : Jean-Claude Sachot
Assisté de : Bérengère de Pommerol
Représentée en 1957, cette pièce de Samuel BECKETT va plus loin encore qu‘En attendant Godot,
dans la peinture d’une vie tragiquement réduite à sa pauvreté essentielle.
Aveugle et cloué à son fauteuil roulant, HAMM n’a d’autre jeu que tyranniser son
« serviteur/esclave » CLOV.
Près d’eux, NELL et NAGG, les parents de HAMM n’en finissent pas d’interroger leurs souvenirs…
Un univers lugubre, pitoyable et cocasse, l’absurdité et la vanité de notre monde sont si
éloquemment mis à nu qu’à la fin du spectacle on se sent comme exorcisé.
Production : Toby or not avec le soutien de L’
(l’Adami gère les droits des artistes interprètes et consacre une partie des droits perçus à la création à la
diffusion et à la formation).
La fin est dans le commencement, et cependant on continue…
Note d’intention
Il est difficile d’identifier les raisons profondes qui expliquent le choix de tel ou tel texte. Les
intentions qui justifient ce choix et qui précèdent le début d’un travail, sont souvent
contrariées par l’approche et le fruit des répétitions. La mise en scène (et c’est tant mieux)
s’écarte toujours de l’idée de départ et nos bonnes intentions sont souvent remplacées par de
(bonnes ?) décisions.
L’originalité du projet de TOBY OR NOT résidait dans le fait de mettre en scène les deux
pièces majeures en même temps, de faire avancer les deux spectacles conjointement,
parallèlement avec des comédiens très proches (certains joueront les deux) et par la même,
d’établir des ponts, des échanges entre les deux chantiers ; de suivre les différences et les
similitudes entre les deux textes et d’approfondir l’œuvre de Beckett.
Passer de Godot à Fin de Partie, c’est vieillir, c’est radicaliser le propos et sans doute (ça, je
l’ignore encore), perdre nos derniers feux.
C’est cette idée qui m’attire (et qui attire la troupe).
Pour le reste, un immense respect pour l’œuvre, une vision fidèle à l’écriture, mais qui derrière
la recherche du sens, privilégie aussi l’acteur.
Ce sont là, sans doute, de bonnes intentions !
La mise en scène de « En attendant Godot » ( Oct-Nov 2013 )
a précédé celle de « Fin de partie » ( Janv-Fev 2014) Jean –Claude Sachot
Metteur en scène 2014
Samuel Beckett est peut-être l'écrivain le plus riche et le plus personnel de notre époque. Les pièces de Beckett
sont des symboles au sens exact du mot. Un faux symbole est vague et flou ; un vrai symbole est dur et clair.
Quand nous disons « symbolique » souvent nous pensons à quelque chose d'affreusement obscur. Un vrai
symbole est spécifique, c'est une vérité qui ne pouvait prendre que cette forme. Deux hommes qui attendent près
d'un arbre rabougri ; un homme qui s'enregistre au magnétophone ; deux hommes isolés dans une tour ; une
femme enfouie dans le sol jusqu'à la taille ; un père et une mère dans des poubelles ; trois têtes dans des jarres ;
se sont de pures inventions, des images neuves, nettement définies et elles sont sur la scène comme des objets.
Ce sont des machines de théâtre. Les gens sourient mais les images tiennent bon ; elles résistent à toutes les
objections. Il ne servirait à rien qu'on nous dise ce qu'elles veulent dire, et pourtant chacune d'elle entretient avec
nous une relation et cela, nous ne pouvons le nier. Si nous l'acceptons, le symbole suscite en nous d'infinies
possibilités d'émerveillement.
Les pièces obscures de Beckett sont des pièces lumineuses l'objet créé -objet terrifiant- témoigne du désir
acharné de rendre compte de la vérité. Beckett ne dit pas « non » avec satisfaction ; il forge son « non » sans
merci à partir de son aspiration au « oui ». Son désespoir est le négatif à partir duquel on peut tracer les contours
du positif.
Paradoxalement, c'est leur volonté d'être optimistes qui empêchent de nombreux écrivains de retrouver l'espoir.
Lorsque nous attaquons Beckett pour son pessimisme, c'est nous qui sommes des personnages de Beckett pris au
piège dans une scène de Beckett. Lorsque nous acceptons ce que dit Beckett tel quel, soudain tout est transformé
Après tout il existe aussi dans chaque pays un autre public -le public de Beckett. Celui qui n'élève pas de
barrières intellectuelles, qui n'essaie pas à tout prix d'analyser le message. Ce public- rit et crie et à la fin,
participe à une célébration avec Beckett. Ce public sort de ses pièces, ses pièces noires, nourri et enrichi, le cœur
plus léger, plein d'une étrange joie irrationnelle.
Peter BrookL'espace vide
Fin de Partie
Clov : (regard fixe, voix blanche)
On m'a dit : Mais c'est ça, l'amour, mais si, mais si, crois-moi tu vois bien que c'est facile.
On m'a dit, Mais c'est ça, l'amitié, mais si, mais si, je t'assure, tu n'as pas besoin de chercher
plus loin. On m'a dit, C'est là, arrête-toi, relève la tête et regarde cette splendeur. Cet ordre !
On m'a dit, Allons, tu n'es pas une bête, pense à ces choses et tu verras comme tout devient
clair. Et simple ! On m'a dit, Tous ces blessés à mort, avec quelle science on les soigne.
Hamm : Assez !
Clov :
- Je me dis- quelquefois, Clov il faut que tu arrives à souffrir mieux que ça, si tu veux qu'on se
lasse de te punir – un jour. Je me dis – quelquefois, Clov, il faut que tu sois mieux que ça, si
tu veux qu'on te laisse partir un jour. Mais je me sens trop vieux, et trop loin, pour pouvoir
former de nouvelles habitudes. Bon, ça ne finira donc jamais, je ne partirai donc jamais. Un
temps) Puis, un jour, soudain, ça finit, ça change, je ne comprends pas, ça meurt, ou c'est moi,
je ne comprends pas, ça non plus. Je le demande aux mots qui restent sommeil, réveil, soir,
matin. Ils ne savent rien dire. (Un temps) J'ouvre la porte du cabanon et m'en vais. Je suis si
voûté que je ne vois que mes pieds, si j'ouvre les yeux, et entre mes jambes un peu de
poussière noirâtre. Je me dis que la terre s'est éteinte, quoique je ne l'ai jamais vue allumée.
(Un temps) Ça va tout seul. (Un temps) Quand je tomberai je pleurerai de bonheur.
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Anne Atik : Comment c'était
La date du 20 décembre 1956, à laquelle Sam lui livra un de ses textes « à chaud », se grava
dans la mémoire d'A*. de façon indélébile. C'était un des grands moments spirituels et
esthétiques de sa vie et il ne se lassait jamais de le décrire, ce qui ne doit guère étonner dans la
mesure les mots produisent le même effet que l'art sur le corps, ce brusque frisson, cette
élévation du pouls dont Keats, Housman et Nabokov ont tenté de rendre compte. Au mois
d'août de cette même année, alors qu'A. Se trouvait chez Sam à Ussy, celui-ci lui avait montré
une version encore sans titre de ce qui allait devenir Fin de partie. Puis, en décembre, lorsquue
Sam arriva avec une valise pleine de livres dans l'atelier d'A., villa d'Alésia, il prit place sur
l'énorme sofa gris et dit : « j'ai ajouté un monologue », sans préciser qu'il parlait de « la petite
pièce » Fin de partie, à laquelle il mettait la dernière main.
A. demanda : « Si vous le connaissez par cœur, puis-je l'entendre ? » Et Sam commença de
réciter ce qui est certainement un des grands monologues du théâtre du XXème siècle : « On
m'a dit, Mais c'est ça l'amitié, mais si, mais si, je t'assure, tu n'as pas besoin de chercher plus
loin. On m'a dit, C'est arrête-toi et regarde cette splendeur ». Quand il parvint à : « Je me
dis, ... », passant du mode majeur au mineur, A. fondit en larmes. Il évoqua à nouveau la
pièce, un soir, disant qu'il l'appellerait Fin de partie. A. voulut savoir s'il s'agissait de la suite de
la partie d'échecs inachevée de monsieur Endon dans Murphy. Et Sam lui répondit qu'il n'y
avait pas pensé mais que c'était bien ça.
* A. désigne le peintre, ami de Samuel Beckett : Avigdor Arikha
Philippe Catoire (Hamm). Après la rencontre décisive de René Simon, il poursuit sa formation avec Antoine Vitez et J.L.
Martin Barbaz. Il participe à la création du Théâtre 13 avec Roger Mollien il joue Labiche, Molière et Musset.
Il en partira pour rejoindre Stuart Seide et la belle expérience de "Troïlus et Cressida" à Chaillot.
Viendra ensuite un long compagnonnage avec Bernard Djaoui et Jean Macqueron au 18 Théâtre pour Ramuz et Stravinski, Molière,
Shakespeare, Marivaux, Brecht, Pinter, Courteline et Jouvet.
Il participe à des spectacles de Jacques Echantillon, J.P. Roussillon, Franco Zeffirelli, Jean-Laurent Cochet, Maurice Béjart, Jean Le Poulain,
Jean-Pierre Vincent, Jorge Lavelli et Jean-Luc Boutté à la Comédie Française.
Il jouera aussi Molière, Racine, Hugo, Lope de Vega, Beaumarchais, Claudel, Ionesco, Nathalie Sarraute avec Guy Kayat, Daniel Benoin,
J.L. Gonfalone, Jean-Luc Jeener, Christian Le Guillochet, Christophe Lidon, Arnaud Denis, Serge Krakowski.
Il rencontre ensuite Dominique Lurcel pour "Nathan le Sage" de Lessing, dont la parabole des trois anneaux sera entendue jusqu'à Jérusalem
et pour la création de "Folies Coloniales" qu'Alger recevra.
Puis viendra Catherine Rétoré pour un portrait en musique de Nadia Boulanger.
Il retrouvera Shakespeare avec Denis llorca, et Labiche avec Jean- Claude Sachot, tout en vivant, pendant 10 ans, l'aventure de "L'Amour en
toutes lettres" avec la Compagnie des Hommes de Didier Ruiz.
Enfin, il a joué au Théâtre du Nord Ouest le rôle d’Estragon dans En attendant Godot ainsi que le rôle de Hamm dans Fin de partie MeS JC
Sachot en 20132014.
Jérôme Keen (Clov). Se partage, sans modération entre cinéma, télévision, doublage et théâtre,
1982 Le Tricorne Enchanté (Théophile Gautier) - Jean-Louis Bihoreau (Frontin)1981
Britannicus
(Racine) - Cécile Grandin
(Britannicus)
1984 Oedipe Roi (Sophocle) - Michel Miramont (Œdipe)1982 Narcisse (Jean-Jacques Rousseau) - Cécil Grandin (Narcisse)
1985 Le Songe d'une nuit d'été (William Shakespeare) - Nicolas Bataille (Bottom et Démétrius)
1986 Qui a peur de Virginia Woolf (Edward Albee) - Utaka Wada (Nick)
1989 La Ronde (Arthur Schnitzler)Alain Béhar (Le jeune homme et l'auteur)
1990 Morts Sans Sépulture (Jean-Paul Sartre) - Marie-Françoise Broche (Jean et Landrieu)
1995 L'Ecole du Mensonge, La Gifle (Sacha Guitry) - Henri Lazarini (L'Auteur)
2004 Les Caprices de Marianne (Musset) - Kim Broderick (Claudio)
2006 Europe (Richelieu) - Christiane Marchewska (Ibère) - 2005 Colomba (Propère Mérimée) - Kim Broderick (Le Maire Barricini)
2007 la Seconde Surprise de
L'Amour
(Marivaux) - Edith Garraud (Le Comte), Dans le Temps (Danièle Gasiglia ) - J-P Zennacker
(Marcel)
2008 Timon
d'Athènes
(William Shakespeare) - Cyril Le Grix (Timon) ,Le Roi Lear (William Shakespeare) - Jean-Luc Jeener (Kent)
2008 La Nuit des Rois (William Shakespeare) - Nicole Gros (Le Duc Orsino), Comme Il Vous Plaira (Shakespeare) - J-C Sachot (Olivier)
2009 Dom Juan (Molière) - Nicole Gros (Dom Juan)
2009 Tartuffe (Molière) - Edith Garraud (Tartuffe)
2010 Jean Valjean (d'après "Les Misérables) (Victor Hugo) - Jean-Paul Zennacker (Javert)
2011 En
Attendant
Godot (Samuel Beckett) - Mireille Coffrant (Pozzo)
2013 Salieri (d'après Amadeus ) (Peter Schaffer) - Cyril Le Grix (Salieri)
2014 Fin de Partie (Samuel Beckett) - Jean-Claude Sachot (Clov)
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