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Introduction
L’impact des facteurs environnementaux sur la santé constitue un vaste champ d’investigation et la connais-
sance de leurs interactions avec les autres déterminants de la santé, qu’ils soient sociaux, comportementaux
ou génétiques, constitue un défi pour la recherche scientifique. L’identification du rôle de ces facteurs, de leur
contribution à la genèse ou à l’aggravation de pathologies dont l’étiologie reste mal connue, les formes d’ex-
position, forment un ensemble de questions auxquelles les recherches tentent d’apporter une réponse dans le
cadre du programme « Santé-environnement et Santé-travail » de l’Agence Nationale de la Recherche.
La qualité des écosystèmes, les conditions de vie et de travail, les types d’urbanisation et d’habitat, l’accès aux
soins, les modalités d’organisation de la prévention et de la prise en charge, sont aussi des déterminants de la
santé dont le rôle mérite d’être mieux compris. Il en est de même des modalités de construction des savoirs,
des conditions de production, de mise en oeuvre des normes et des règles, des formes de régulation, du rôle
que peuvent jouer les acteurs et l’action collective. L’enjeu est aussi de comprendre les facteurs qui concourent
à la protection de la santé des populations et les conditions qui doivent être réunies pour qu’une action ait les
effets attendus.
Ces différentes questions dessinent un champ de problématiques et d’hypothèses dont la complexité appelle
une mobilisation des différentes disciplines et l’intensification de leur coopération et de leurs échanges.
Le Plan cancer (2003), le Plan national santé environnement (PNSE1 juin 2004) et le Plan santé travail (PST 1
février 2005) avaient souligné le manque de connaissances scientifiques dans les domaines santé-environne-
ment et santé-travail.
Aussi le PNSE1, porté par les ministères chargés de la santé, de l’environnement, du travail, et de la recherche,
et le PST1, porté par le ministère chargé du travail, en association notamment avec le ministère en charge de la
recherche, envisageaient le développement des connaissances et le développement de la recherche publique.
Organisation d’une vaste réflexion stratégique
Après avoir organisé un premier état des lieux des recherches en cours et des thèmes en émergence dans le
cadre d’une consultation des organismes de recherche et des universités, le ministère chargé de la recherche
a mis en œuvre, avec le GIP ANR à l’automne 2003, une réflexion prospective associant largement les opéra-
teurs de recherche (CEA, CEE, CNRS, CPU, INED, INRA, INSERM, Institut Pasteur, IRD) et les chercheurs des
différentes disciplines concernées.
Cette réflexion prospective qui avait pour objet de définir les priorités thématiques et les thèmes émergents
s’est appuyée sur :
• un document d’orientation scientique, faisant le point sur les principales questions scientiques et sur les
domaines à explorer, réunissant 35 notes thématiques, auxquelles ont participé près de 150 scientifiques de
l’ensemble des disciplines.
Ces contributions individuelles et collectives abordaient : les différents objets de recherche concernés, la dyna-
mique scientifique à l’étranger, le potentiel de recherche en France, les manques, les perspectives scientifiques,
les priorités et les programmes de recherche envisageables, les modalités d’intervention adaptées.
• un séminaire, les 31 mars et 1er avril 2005 , favorisant la confrontation des différents points de vue, qui a
réuni 45 intervenants issus des organismes de recherche et des universités, des représentants des agences
d’expertises et des ministères concernés, des représentants des acteurs socio-économiques, des représentants
des organisations internationales et 400 participants.