a poussé les investisseurs à rechercher des instruments financiers offrants de
meilleurs rendements. Ces deux éléments ont conduit à l’essor de produits
structurés adossés à des prêts subpime. Ce sont principalement les ABS qui sont
des créances hypothécaires offrant un rendement élevé mais risqués, et les CDO
qui sont créés en mélangeant des ABS à des obligations sûres pour garantir une
notation AAA à leurs tranches « senior ».
Au cours de la même période, les marchés financiers ont été exceptionnellement
liquides, ce qui a favorisé un effet de levier plus élevé et une plus grande prise
de risque. L'amélioration des techniques de gestion des risques et le transfert
par les banques du risque de crédit vers les marchés selon le business modèle
«originate and distribute» ont conduit à une croissance spectaculaire du marché
des instruments de transfert de risque de crédit (CRT).
Au cœur de la crise des subprime on trouve les collateralised debt obligation
(CDO) qui ont vu leur notation dégradée de triple A à ‘non-investment grade’ en
l’espace de quelques semaines. La raison de cette dégradation de notation sans
précédent est l’augmentation significative à partir de la mi-2005 des taux
d’impayés pour les prêts hypothécaires subprime. Ce taux d’impayés, qui est le
rapport du montant des impayés et de l’encours moyen de crédits, atteignait à la
fin 2006 10,09% pour les prêts hypothécaires subprime contre 2,27% pour les
prêts hypothécaires à taux fixes.
Il y a quatre raisons pour lesquelles les arriérés sur ces prêts ont fortement
augmenté à partir de l’été 2005.
Tout d’abord les souscripteurs à des prêts de type subprime ne sont en général
pas très solvables. Avant 2005 la réglementation imposait aux emprunteurs un
apport d’au moins 20% du prix d’achat de leur maison. Or à partir de 2005 leur
a été offerte la possibilité de souscrire à des produits hypothécaires ‘80/20’ qui
permettent de financer 100% du prix de leurs maisons. En plus d’une
hypothèque pour 80% du prix d’achat total, s’ajoutait une hypothèque de
deuxième rang permettant d’apporter les 20% restants. Ce changement a rendu
les prêts hypothécaires « subprime » accessibles à des foyers américains aux
solvabilités critiques.
Deuxièmement la plupart des prêts hypothécaires étaient du type ‘2/28’ ou
‘3/27’. Ainsi pendant une courte période de deux ou trois ans les taux d’intérêt
étaient faibles, en dessous des taux du marché hypothécaire traditionnel, s’en
suivait une période plus longue de taux variables plus élevés. La maturité des