Jean-Pierre GESLIN - Professeur à l'IUFM du Bourget
IL FAUT
IL FAUTIL FAUT
IL FAUT
SEMER
SEMERSEMER
SEMER
POUR RECOLTER
POUR RECOLTERPOUR RECOLTER
POUR RECOLTER
« Je sème un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… en réfléchissant ».
Jean-Pierre GESLIN - Professeur à l'IUFM de Seine-Saint-Denis.
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L FAUT SEMER POUR RECOLTER
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SEMIS – GERMINATION -
DEVELOPPEMENT DE LA PLANTULE :
LES OBJECTIFS PEDAGOGIQUES
A) OBJECTIFS CONCEPTUELS :
1)
C
ONCEPT DU VIVANT
:
(
NAITRE
,
GRANDIR
,
SE REPRODUIRE
,
VIEILLIR ET MOURIR
)
Monique Laurendeau et Adrien Pinard (2
psychologues canadiens reprenant des travaux de
Jean Piaget), ont soumis 500 enfants (répartis par
groupes de 50 à 10 niveaux d'âge de 4 à 12 ans) à un
questionnaire portant sur la notion de "vivant".
Leurs recherches publiées dans "La pensée causale"
PUF, 1962 permettent de distinguer 4 stades :
- Stade 0 (de la naissance à 4 ans) : refus et
incompréhension.
- Stade 1 (de 4 à 7 ans) : la vie est confondue soit
avec le mouvement (critère le plus utilisé) soit
avec la possession de traits anthropomorphiques
(de anthropos = homme), soit avec l'utilité (on
peut observer une combinaison des 3 critères).
- Stade 2 (de 8 à 9 ans) : la vie est attribuée à des
objets paraissant avoir un mouvement propre (le
progrès à ce stade est la découverte du mouvement autonome).
- Stade 3 (de 9 à 10 ans) : la vie est d'abord réservée aux animaux et à l'homme puis est également
attribuée aux plantes. Ce stade regroupe tous les enfants n'accordant plus jamais la vie à des objets
inanimés. Les explications peuvent indifféremment se référer aux critères des stades 1 et 2.
Une enquête menée en France en 1972 dans des C.P. venait confirmer ces résultats :
"Oui ou non est-ce un être vivant ?" Une feuille d'arbre : "Oui" à 40 %, un arbre "Oui" à 10 %.
Des normaliens, à la demande de Jean-Pierre Geslin, ont mené dans le département du Val d'Oise, une
étude similaire portant cette fois-ci sur des CE1 avant et après la réalisation de semis dans la classe. La
réalisation de ces semis semble avoir contribué à une appropriation plus précoce du concept.
Exemple :
Sur 16 enfants, 15 déclarent que la plante est vivante, un ne sait pas.
"Oui, elle vit"... "parce que les gens l'arrosent"... "la fleur vit quand on met de l'eau"... "parce qu'il y en a
partout dans les jardins"... "parce que les gens mettent des graines"... "parce que la plante a une graine"...
"on met la graine et ça pousse"... "mais elle meurt quand on l'arrache".
Faire des semis est un moyen efficace et facile pour familiariser l'enfant avec la vie végétale. Il découvre
que les animaux et les végétaux présentent des caractères communs : naissance (germination), croissance
(ici de la plantule), reproduction (fleurs, fruits, graines), mort.
Remarque :
En maternelle, il nous semble que les cultures devraient venir dans un second temps, ne devraient être
utilisées que pour réinvestir "la notion du vivant", notion déjà abordée à propos du corps de l'enfant et
des élevages.
Photographie : Dr Jérémy Burgess/S.P.L./Cosmos
Jean-Pierre GESLIN - Professeur à l'IUFM de Seine-Saint-Denis.
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2)
C
ONCEPT DE TEMPS
:
- Temps linéaire :
La plantule passe au cours de son développement par différents stades. On peut demander à l'enfant de
dessiner "l'histoire de sa plante" ou "l'histoire de son jardin", de noter ses observations. On "reclassera"
les dessins mélangés (sériation).
A quelle date avons-nous semé ? A quelle date la plantule sort-elle de la terre ?...
Très tôt l'enfant peut découper des bandes de carton à la taille de sa plante. Les différentes bandes seront
collées les unes à côté des autres : on obtient ainsi des histogrammes (graphiques formés de rectangles de
même base et dont la hauteur est proportionnelle à la quantité à représenter). Dès le CE2, on peut utiliser
des bandes de papier millimétré. Au C.M., des graphes (taille en fonction du temps) peuvent être réalisés
("de combien notre plante pousse-t-elle chaque jour ?")
- Le temps cyclique :
Il est tout à fait possible d'obtenir, à partir d'une graine, une nouvelle plante porteuse elle-même de
graines ... c'est un peu long mais important.
3)
C
ONCEPT DE CAUSALITE
:
Les conditions d'apparition d'un phénomène ne sont pas quelconques. On se demandera pourquoi
certaines graines n'ont pas germé, pourquoi certaines plantules sont mortes ?
On cherchera à établir les conditions d'une bonne germination (température, lumière, quanti d'eau,
nature du support...)
Jean-Pierre GESLIN - Professeur à l'IUFM de Seine-Saint-Denis.
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B) ACQUISITION DE NOTIONS SCIENTIFIQUES :
1)
VERS UNE APPROCHE DE LA NOTION DE GRAINE
("
CE QUI DONNE UNE PLANTE
") :
- Une graine, quelle que soit sa taille, petite ou grosse, ne donne qu'une seule plantule (les enfants
pensent souvent qu'une grosse graine donne plusieurs plantes).
- L'enseignant ne sera pas trop exigeant sur la terminologie. On considérera comme étant une graine tout
ce que l'homme sème (semence).
D'ailleurs le maître fait-il vraiment toujours la différence ? Vous voulez essayer ?
* Les "petits grains" que l'on observe à la surface de la fraise sont-ils des fruits ou des graines ?
Ce sont des fruits secs qui ne s'ouvrent pas ou akènes.
* Les grains de blé ?
Ce sont des fruits secs indéhiscents (= qui ne s'ouvrent pas) soudés à la graine.
* Les caciques ?
Aucun rapport ce sont des chefs de tribus indiennes… et des oiseaux !!!
2)
V
ERS UNE APPROCHE DE LA NOTION D
'
ESPECE
:
* Une graine de pétunia, de pois, de radis ou de fève donnent des plantes différentes.
* Des graines identiques donnent naissance à des plantes qui se ressemblent.
C) OBJECTIFS SPECIFIQUES A LA FORMATION SCIENTIFIQUE :
1)
A
PPRENDRE A COMPARER
(
OBSERVATION QUOTIDIENNE DES TRANSFORMATIONS
)
2)
U
TILISATION DE LA MESURE EN BIOLOGIE
(
BIOMETRIE
)
3)
P
ASSAGE DU TATONNEMENT EXPERIMENTAL A L
'
INITIATION EXPERIMENTALE PUIS A DES
DEMARCHES EXPERIMENTALES PLUS ELABOREES
.
- Tâtonnement expérimental :
Le tâtonnement expérimental n'implique pas la formulation orale ou écrite d'hypothèses, mais consiste en
une série de manipulations spontanées, une succession d'hypothèses intuitives et non formulées qu'il
infirme jusqu'à la bonne.
Lorsqu'en grande section de maternelle, on laisse semer les enfants sans leur fournir de consignes
précises, ils pratiquent le tâtonnement expérimental. En comparant leur propre culture avec celles des
autres et de la maîtresse, ils découvriront que leurs déboires sont dus à des erreurs de la pratique culturale
et de ce fait pourront tirer quelques conclusions sur la façon de semer, la quantité d'eau à fournir...
- L'initiation expérimentale :
Le rôle de l'instituteur est d'aider l'enfant à passer du tâtonnement expérimental sans rigueur
scientifique à une démarche expérimentale plus élaborée par le biais de l'initiation expérimentale.
Exemple :
En G.S. au C.P. ou au C.E., les élèves ont mélangé les graines initialement contenues dans différents
paquets ou encore ont trouvé des graines au cours d'une promenade. L'enfant a tendance à affirmer "ça va
donner ça" "Peut-être", "Tu en es sûr". "Que vas-tu faire pour le prouver aux autres?" => on amène
l'enfant à douter, l'affirmation va devenir une hypothèse. On peut aussi jouer à prévoir.
Les prévisions sont consignées (par exemple grâce à une photographie découpée sur un catalogue, par
le dessin...)
On sème puis on compare hypothèse(s) et résultat(s) => "Je me suis trompé" ou "J'avais raison".
- vers une démarche expérimentale plus élaborée (type dit « OHERIC ») :
Cette démarche se décompose en plusieurs étapes : O pour observation, H pour Hypothèse, E pour
expérience, R pour résultat(s)… d’où l’acronyme « OHERIC »
Jean-Pierre GESLIN - Professeur à l'IUFM de Seine-Saint-Denis.
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O = Observation
* L'expérimentation consiste dans un premier temps à se poser une question au sujet d'une
observation.
Exemple : "Pourquoi nos graines n'ont-elles pas germé ?"
H = Hypothèse
* L'enfant (pas nous) recense
les facteurs pouvant agir sur
le phénomène étudié :
Exemple :
Il est évident que tous ces facteurs ne peuvent-être étudiés, mais les élèves en éliminent certains par
simple comparaison de leurs cultures :
"Jean et moi, on a seles mêmes graines dans du sable, lui a des plantes et pas moi" la nature du
support n'intervient probablement pas ici, les graines non plus.
* Choix d'un facteur et émission d'une hypothèse à propos de ce facteur :
Exemple :
Hypothèse : ma graine n'a pas germé parce que j'ai trop arrosé.
Hypothèse : il n'y avait pas assez de lumière...
E = Expérience :
* Conception théorique puis technique du dispositif expérimental (en fait conception théorique de
l'expérience + liste du matériel nécessaire).
Exemple :
"Dessine ce que tu vas faire" (chaque enfant dispose d'une feuille de papier).
On compare les "dessins" (en fait les schémas) pour choisir le meilleur dispositif. On regarde si on sépare
bien les variables (une graine placée dans un réfrigérateur est non seulement au froid mais aussi à
l'obscurité).
On fait la liste du matériel dont on a besoin. Qui amène quoi ?
* On réalise l'expérience (les enfants effectuent eux-même le montage).
R = Résultats
* On note les résultats (qui note à votre avis ?)
Exemple :
Nature du support (terre, sable…)
Profondeur du semis.
Humidité de la terre.
Lumière.
Etat de la graine.
Taille du récipient.
Température
...
Taille 1 mois après le semis Lumière Obscurité
Plantule 1
Plantule 2
1 / 32 100%
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