La vaccination des Ruminants contre la brucellose

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La définition de cette place n’est pas
chose aisée et mérite d’être étudiée par les
chercheurs grâce à une véritable collaboration avec les usagers et les utilisateurs
de terrains.
par
ce
problème, a inscrit la brucellose
majeure au même titre que
comme zoonose
la rage et coordonne les recherches en
réunissant annuellement 2 groupes de travail (vaccin et diagnostic en Brucellose).
Dans la lutte contre la brucellose, les
de prophylaxie sont en général
basées sur le dépistage sérologique des
infectés et leur abattage, en association
avec des mesures vaccinales qui sont abandonnées lorsque le taux de prévalence est
devenu faible : 1 1 % (Fensterbank, 1986).
Le dépistage des infectés par la sérologie
classique (épreuve d’agglutination sur lame
à l’antigène à pH acide, coloré au rose bengale ; fixation du complément ; épreuve de
l’anneau sur le lait ou «ring test») met en
jeu les anticorps anti-lipopolyoside de surface des souches de colonies lisses (LPSS). L’épreuve cutanée allergique est utilisée comme épreuve de diagnostic
complémentaire pour accélérer l’éradication en détectant des animaux potentiellemesures
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La vaccination des Ruminants contre la
brucellose. G Dubray (INRA-Tours, station
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37380 Nouzilly, France)
La brucellose des Bovins, Ovins et Caprins
est une des plus importantes maladies communes à l’homme et aux animaux. Si la brucellose bovine est peu importante en
Europe, en revanche, la brucellose des
Ovins et Caprins reste un problème écono-
mique important pour les pays méditerranéens notamment
ceux de l’UE : France,
Italie, Grèce, Espagne, Portugal. L’Organisation mondiale de la santé, préoccupée
dangereux sérologiquement négatifs
(brucellergène dérivant des travaux INRA)
(Garin-Bastugi, 1992). Les vaccins utilisés
ment
sont à base de souches vivantes atténuées
(8 abortus B19pour les Bovins, B melitensis Rev1 pour les Ovins et Caprins) ou de
souches tuées formolées (B melitensis H38
pour les Bovins, Ovins et Caprins). Les vaccins à base de souches tuées ne sont plus
guère utilisés maintenant (voir plus loin).
En France, actuellement, la prévalence
faible de la brucellose bovine a permis d’arrêter la vaccination sur tout le territoire et
de n’utiliser maintenant que le dépistageabattage des animaux immunologiquement
positifs (Garin-Bastuji, 1992). En ce qui
concerne la brucellose des petits Ruminants, la France est divisée en 2 zones dont
la zone nord au-dessus de la ligne BiarritzStrasbourg, à prévalence faible, utilise seulement la prophylaxie sanitaire de dépistage-abattage des animaux positifs. En
revanche, en dessous de la ligne citée, la
prévalence élevée implique l’utilisation de
la prophylaxie sanitaire et médicale par vaccination avec la souche de B melitensis
Rev1 (Garin-Bastuji, 1992. Ces mesures
ont des limites importantes qui ralentissent
l’éradication et qui vont conditionner les
approches scientifiques du problème de la
vaccination contre les brucelloses animales : ces vaccins utilisés induisent majoritairement des anticorps anti LPS-S, indésirables pour la distinction animaux
infectés/vaccinés par les épreuves sérologiques classiques. Deux stratégies ont été
utilisées pour éviter cet inconvénient
majeur.
Modifier et ou améliorer ce
qui existe
L’utilisation de vaccins vivants
ou
tués
en
essayant de trouver un isotype d’anticorps
(revues de Sutherland et Searson, 1990 ;
Nicoletti, 1990 ; McMillan, 1990 ; Wright et
al, 1990) ou un antigène capable de signer
l’infection (antigène polyosidique et immunodiffusion radiale ou Elisa, antigènes A2
et X [revue de Cherwonogrodzky et al,
1990]) n’a pas résolu le problème. Ceci est
dû au fait que les réponses immunitaires
humorales d’infections et vaccinales sont
de même type (anticorps surtout anti-LPSS, isotypes), quoique de moindre amplitude
et durée avec les souches vaccinales
vivantes atténuées. De même, l’utilisation
des épreuves sérologiques actuelles avec
des vaccins à base de cellules inactivées
ou adjuvées en phase S ou R n’a pas donné
satisfaction malgré une bonne protection
pour le vaccin H38 en phase S mais avec
une réponse sérologique intense et durable ;
une protection inconstante pour 45/20 en
phase R et une sérologie positive variable
également (Plommet, 1990). Cependant, la
modification du procédé de vaccination en
utilisant soit une dose réduite par voie normale sous-cutanée (utilisation de B abortus S19 sur les Bovins aux États-Unis, revue
de Nicoletti, 1990) ou en substituant à l’in-
jection sous-cutanée une instillation conjonctivale (procédé INRA), avec une dose
réduite de B abortus B19 pour les Bovins
(Fensterbank
et
Plommet, 1979)
ou nor-
male de B melitensis Rev1 pour les Ovins
(Fensterbank et al, 1982) et les Caprins
(Fensterbank et al, 1987) à des jeunes de 4
à 8 mois, a permis de réduire notablement
la réponse anticorps anti-LPS-S avec une
durée compatible avec une négativation
avant le premier contrôle sérologique.
Cependant cela n’est pas absolu et, de plus,
la souche vivante atténuée peut se retrouver
dans le lait (bovin) et elle ne peut être utilisée pendant la gestation, car il y a des
risques d’avortements. Une voie se développe par l’utilisation d’une souche R stable,
mutant résistant à la rifampicine (B abortus
RB51 [Cheville et al, 1993]) ou d’extrait de
souche R obtenue par mutation transpositionnelle. Une autre voie se développe
actuellement, qui consiste à déléter chez la
souche vaccinale vivante (B19) des gènes
d’antigènes potentiels de dépistage (superoxyde dismutase, BCSP 31 [Cheville et al,
1993] en remplacement de l’antigène majeur
LPS-S, mais la réponse sérologique des
animaux infectés par les souches sauvages
semble faible.
Proposer un nouveau vaccin
après identification des antigènes
protecteurs (AgP)
Ceci permet de proposer un vaccin ne
comportant que ceux-ci, et une épreuve
de dépistage comprenant d’autres antigènes spécifiques de Brucella qu’il faut
identifier.
L’identification des antigènes protecteurs
s’est faite surtout par fractionnement de la
cellulle bactérienne et test de l’activité protectrice dans le modèle souris (revue de
Dubray etal, 1992). Il semble que le LPS-S
soit un antigène protecteur majeur ainsi que
probablement les protéines de la membrane
externe (PME) majeures (25 kDa, 36 kDa)
de Brucella. Ceci a été confirmé par l’activité
protectrice de conjugués polyoside S-PME
ou -BSA et par immunisation passive avec
des anticorps monoclonaux. En ce qui
concerne l’identification des PME jouant un
rôle dans la protection, les recherches sont
moins avancées. Cependant, il semble que
les anticorps anti-PME puissent
rôle ainsi que les cellules T.
jouer
un
L’identification de nouveaux antigènes
de diagnostic s’est faite par
l’étude de la réponse immunitaire humorale
anti-protéine par la technique d’immunoempreinte. Ceci a permis d’identifier des
antigènes potentiels de diagnostic mais la
réponse est hétérogène, car tous les animaux ne répondent pas contre toutes les
mêmes bandes (Limet etal, 1992). Il semble
que la nouvelle épreuve de diagnostic associée au vaccin comportant le LPS-S doive
comporter plusieurs protéines pour avoir
une bonne sensibilité.
protéiques
L’utilisation de souches vaccinales délétées pour ces gènes des AgP dans la
mesure où ils n’entraînent pas la létalité permettront de les identifier de manière sûre. À
l’heure actuelle il est difficile de prédire la
forme du nouveau vaccin contre la brucellose, efficace et ayant moins d’inconvénients
que ceux utilisés actuellement : souches
vaccinales délétées ; bactéries porteuses
d’antigènes de Brucella, molécules purifiées...
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