Histoire des arts
De l’Antiquité au IXe s. Du IXe s. à la fin du XVIIe s. XVIIIe et XIXe s. Le XXe s. et notre époque
Domaines artistiques
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Thématiques artistiques
Art, Créations, Cultures Art, Espace, Temps Arts, Etats & Pouvoir Arts, Mythes & Religions Arts, Techniques, Expressions Arts, Ruptures, Continuité
Référence artistique
CARTEL
Titre Parthénon
Artiste/Auteur
Projet de Périclès,
Phidias maître
d’œuvre et
Icitinos,
architecte
Date de création entre -447 et -432
Nature
de la production temple
dimensions 69,50 m sur
30,88 m
techniques marbre
Lieu Acropole d'Athènes
l’auteur et le contexte
Le Parthénon, le temple grec le plus célèbre, fut bâti à la gloire de Παρθένος Ἀθηνᾶ (jeune fille). Il fut construit grâce à
l'argent des mines du Laurion et sans doute avec une partie du trésor de la ligue de Délos, entre -447 et -432 à l'époque
de Périclès (stratège et orateur athénien, -495 à -429) pour remplacer l'ancien temple détruit par les Perses.
Le temple est construit en marbre du mont Pentélique, il est polychrome, il mesure 69,50m sur 30,88m, c'est un
octostyle (8 colonnes en façade) avec 17 colonnes sur les côtés (hautes de 10,4m pour un diamètre de 1,9m). Phidias
(athénien, -490 à -430), l'un des plus grands sculpteurs de l'Antiquité, en fut le maître d'œuvre et réalisa la statue
chryséléphantine d'Athéna Parthénos qu'abritait le sanctuaire, et Ictinos en fut le principal architecte.
Le Parthénon connut une histoire mouvementée au fil des guerres et des occupations : il devient une église au VIème
siècle, une mosquée au XVème siècle et même une poudrière au XVIIème siècle, ce qui causa sa destruction partielle.
Depuis 1975, un vaste chantier de restauration a été entrepris qui n'est toujours pas achevé à ce jour.
Problématique : en quoi un bâtiment peut-il véhiculer un message politique ?
1. Athéna Parthénos, symbole de la puissance athénienne
La statue chryséléphantine d'Athéna était dans la
cella
du Parthénon, mise en valeur par la grande colonnade
qui l'entoure. La statue colossale disparut lors d'un incendie au Vème s.
C'est l'une des plus lèbres de l’Antiquité, elle est donc très souvent mentionnée dans les textes. On sait
ainsi qu'elle mesurait environ 10 m, elle était sur une base de 1,85 m. La déesse de la sagesse et de la paix,
protectrice de la ville, tenait dans sa main droite une Nikè de 2m. Environ 1 tonne d'or a été utilisée.
On peut d'imaginer à quoi elle ressemblait grâce à des copies dans d'autres arts. La meilleure copie est la
statue dite Athéna du Varvakeion, en marbre, haute de 1m, conservée au Musée national d’Athènes, du +IIe s.
On y voit Athéna debout, en station hanchée (en appui sur sa jambe droite), le bras droit tendu en avant,
portant une Nikè, symbole de victoire, le bras gauche baissé avec la main appuyée sur le bouclier d'où duquel
se lève le serpent Erichthonios, roi légendaire d'Athènes. Vêtue du
peplos
avec une ceinture, elle porte l’égide
représentant Méduse sur les épaules. Sur son casque on peut voir une Sphinge et des griffons. Sur son
bouclier sont représentées des scènes de l'Amazonomachie.
Cette iconographie a été inventée par Phidias : jusqu'alors on représentait Athéna au combat, ici la déesse est
en majesté et la statue colossale devient le symbole de la puissance athénienne à l’issue des guerres médiques
et au moment du « siècle de Périclès ».
2. Le décor sculpté du Parthénon, un message au service de l'impérialisme athénien
L’essentiel du décor a été réalisé entre 438 et 431 sous les ordres de Phidias. Il ne reste que peu de choses
de cet ensemble : quelques sculptures des frontons, quelques métopes et un assez grand nombre de plaques de
la frise ionique. Ces éléments sont dispersés en 3 musées : le musée de l’Acropole d’Athènes, le musée du
Louvre et surtout le British Museum.
a. La frise dorique
= 92 métopes sculptées de reliefs avec un thème mythologique différent de chaque côté du temple :
– à l’est : Gigantomachie (combat des Olympiens contre les Géants)
– à l’ouest : Amazonomachie (combat des Amazones contre des guerriers grecs)
– au sud : Centauromachie (combat des Lapithes contre les Centaures, aux noces de Pirithoos)
– au nord : Ilioupersis (la prise de Troie par les Grecs).
b. Les frontons
= Le fronton est représentait la naissance d’Athéna, sortie en armes de la tête de Zeus, au milieu de
l’assemblée des olympiens. Dans les angles du fronton, on voit Hélios et Sélénè représentant le soleil et la
lune, ce qui montre le caractère cosmique de l'évènement.
= Le fronton ouest évoquait la rivalité des 2 divinités protectrices de l’Attique et les 2 origines de sa
prospérité. Au centre de la composition, Athéna faisait surgir, d'un coup de sa lance, un olivier verdoyant,
tandis que Poséidon, de son trident, faisait jaillir une source salée, symbole de la mer et de la puissance
maritime d’Athènes. La scène est encadrée par deux jeunes hommes symbolisant les 2 rivières d'Athènes.
= Les figures de ces frontons sont en ronde-bosse et disposées en des positions variées avec des mouvements
souples, par ex les mouvements de draperies, soulignant l'harmonie des scènes.
c. La frise ionique
= haute de 1,06 m, elle entoure tout le corps central de l’édifice, sur une longueur de 160m environ.
= Cette frise, quasiment invisible pour les humains représente la procession solennelle des Athéniens, allant
offrir tous les 4 ans, lors des Grandes Panathénées, son nouveau
péplos
à Athéna. Les préparatifs de la
procession sont évoqués sur le côté ouest : la foule des Athéniens y est représentée dans un joyeux tumulte
auquel se joignent les cavaliers et les animaux du sacrifice. La procession remonte ensuite le long des côtés
nord et sud. Au fur et à mesure qu’elle s’approche du côté est, elle prend un caractère de plus en plus ordonné
et solennel (la cavalcade s’assagit, des magistrats, tournés à contresens, assurent le « service d’ordre » parmi
les porteurs et porteuses d’offrandes, les éphèbes à cheval, les musiciens, et les diverses catégories de la
population d’Athènes et de l’Attique). Sur le côté est, Athéna, au milieu de l’assemblée des Dieux, s’apprête à
recevoir l’offrande des humains que l’on voit arriver aux 2 extrémités de cette partie de la frise (représenter
des humains avec des dieux dans le décor d’un temple était une audace qui provoqua bien des critiques des
opposants à Périclès).
= Tout le long de la frise, la technique du bas-relief est parfaitement maîtrisée (cf. l’habileté de l’étagement
des plans en profondeur) et unifiée même s'il a fallu plusieurs sculpteurs pour réaliser cet ensemble
gigantesque.
d. Signification de ce décor
= 3 étapes pour le décor plastique du Parthénon :
- frise dorique = les actes des héros légendaires, la transposition dans la mythologie de la victoire des Grecs
sur les Perses. Les 4 thèmes ont la même signification symbolique : la victoire de l’Ordre (les Grecs, les
Lapithes, les Dieux) sur le Désordre ou l’anormal (les Amazones, les Centaures, les Géants), ou encore la
victoire de l’Europe et de la civilisation (les Grecs, les Dieux, les Lapithes) sur l’Asie et le monde barbare
(Troie, les Amazones, les Centaures, les Géants).
- les frontons = ils exaltent la puissance d’Athéna, née sans intermédiaire du maître de l’Olympe et
triomphatrice de Poséidon. À travers l’hégémonie de la déesse, c’est celle de sa cité protégée que l’on lit : la
situation crée par l’issue des Guerres Médiques a permis à Athènes d’asseoir sa domination sur les autres
cités de Grèce et une grande partie de l’Égée, grâce à la ligue maritime.
- la frise ionique = la vie des hommes ds leurs rapports avec les dieux. Elle a sans doute été conçue comme une
sorte de réplique d'une œuvre perse : le défilé des tributaires représenté sur les escaliers de l’Apadana (salle
d’audience du palais royal) de Persépolis. A l'opposé du Grand Roi de Perse qui a voulu figer dans la pierre
toutes populations soumises venant payer leur tribut à un homme qui se prend pour un dieu (pour des Grecs,
c’étaient des vaincus acquittant le prix de leur servitude à un maître sans mesure), les citoyens d'Athènes,
sûrs de la protection d’Athéna, se sont représentés eux-mêmes venant librement offrir à leur déesse un
cadeau magnifique mais simple, le pieux travail des plus nobles filles de la cité.
Conclusion Tout le cosmos grec, dieux, héros, hommes, est ainsi réuni dans un même monument. Les
circonstances historiques de la construction du Parthénon et les thèmes de sa décoration sculptée permettent
de considérer cet édifice comme un monumental ex-voto consacré à la suite des Guerres Médiques. Construit
pour abriter la statue colossale de la Parthénos qui n’est pas une statue de culte mais une offrande, le
Parthénon est un trésor porté à des dimensions gigantesques. S'y lit ainsi le message d'hégémonie de la
civilisation grecque et de la domination athénienne que Périclès, en habile homme d’État, voulait suggérer à
toute personne voyant le Parthénon.
Cette richesse et cette force du décor du Parthénon expliquent que c'est l'un des monuments les plus plagiés
au monde (Assemblée nationale en France, Cour suprême aux États-Unis, par exemple).
Reconstitution d'un métope de la frise dorique
reconstitution fronton est
reconstitution fronton ouest
groupe sculpté du fronton est
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