— la contrepartie « créances sur l'économie » correspond aux
financements consentis par le système bancaire aux agents non
financiers autres que l'État (ménages, entreprises). Comme on peut
le voir cette contrepartie représente de loin la principale source de
création monétaire (près de 77 % en 2002), tandis que les autres
sources de création monétaire représentent respectivement 21 %
pour les créances nettes sur l'État et 2 % pour les opérations avec
l'extérieur.
Pour calculer le montant de la création monétaire, on inclut les crédits
bancaires classiques ainsi que les titres négociables (valeurs mobilières,
titres à court terme) émis par les entreprises et le Trésor, et qui sont
achetés par les banques sur les marchés financiers. En effet, dans les
deux cas, les banques produisent elles-mêmes les ressources
nécessaires à l'acquisition de ces créances en effectuant de la création
monétaire. On verra que cette deuxième forme de création monétaire,
par la monétisation des titres négociables, prend une importance
croissante dans le système financier actuel.
3). La vitesse de circulation de la monnaie
Les comportements de dépense et de placement financier des agents
économiques se répercutent sur l'intensité de l'utilisation de la masse
monétaire : sa vitesse de circulation. A certaines périodes, la monnaie
reçue par les agents économiques est aussitôt dépensée, échangée
contre des actifs réels ou financiers (hot money) ; la vitesse de
circulation de la monnaie s'accroît. C'est ce qui arrive, par exemple, dans
les pays en proie à l'hyperinflation dans lesquels la monnaie ne joue plus
son rôle d'instrument de réserve. A d'autres périodes, la vitesse de
circulation de la monnaie diminue car celle-ci est conservée comme
réserve de pouvoir d'achat : les économistes parlent d'une augmentation
de la demande de monnaie ou d'une préférence accrue pour la liquidité
La vitesse de circulation de la monnaie est un concept important car, à
masse monétaire donnée, une variation de celle-ci peut refléter un
changement du comportement de dépense ou de placement des agents
économiques qui est susceptible d'avoir des effets sur les niveaux de
l'activité économique et des prix. Aussi cette variable est-elle suivie avec
attention par les autorités responsables de la politique monétaire.
La mesure la plus courante de la vitesse de circulation de la monnaie est
la vitesse- revenu qui est égale au rapport entre le produit intérieur brut
en valeur, ou PIB, et les agrégats monétaires Ml, M2 et M3. L'inverse de
la vitesse- revenu (M/PIB) est le taux de liquidité de l'économie dont