
Récapitulatif des sujets de thèses
Campagne d’attribution des contrats doctoraux 2014-2015
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Sujet de thèse :
Le droit à l'eau et les partenariats internationaux. Réflexion aux confluences des
droits de l'homme et du droit économique
Discipline principale : Sciences Juridiques, Politiques, Economiques de Gestion- Science Economique
lz
Nom de l'unité de recherche :
CRLD
Directeur de thèse : Frédérique
COULEE
, Professeure de droit public ici
.
Encadrant(s):
Mots clés : Ressources en eau, Droit à l'eau, Partenariat public-privé Partenariat public-public, Droits de
l'homme, Droit international économique
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Résumé du projet :
Le droit international des droits de l'homme ne s'est intéressé à la question de l'accès à l'eau que dans la période la
plus récente. Dans le Pacte sur les droits économiques, sociaux et culturels de 1966, les Etats se limitent à
reconnaître à toute personne "un niveau de vie suffisant" (article 11) sans mentionner de manière explicite l'accès à
l'eau. Les instruments à vocation universelle qui font référence à l'eau sont rares. La Convention sur les droits de
l'enfant du 20 novembre 1989 mentionne de manière explicite que les Etats prennent les mesures appropriées pour
"lutter contre la maladie et la malnutrition, y compris dans le cadre des soins de santé primaires, grâce notamment à
l'utilisation de techniques aisément disponibles et à la fourniture d'aliments nutritifs et d'eau potable (...)" (article
24.2.c). La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes du 18 décembre
1979 envisage la lutte contre la discrimination à l'égard des femmes dans les zones rurales comme incluant "de
bénéficier de conditions de vie convenables, notamment en ce qui concerne le logement, l'assainissement,
l'approvisionnement en électricité et en eau (...)" (article 14 par. 2 h) . Plus récemment, et de manière plus explicite, la
Convention relative aux droits des personnes handicapées du 13 décembre 2006 fait peser sur les Etats l'obligation
d' "assurer aux personnes handicapées l'égalité d'accès aux services d'eau salubre" (article 28 par. 2 a). Ce n'est que
récemment que la question du droit à l'eau a été abordée de manière plus générale. La résolution 64/292 adoptée par
l'Assemblée générale des Nations Unies le 28 juillet 2010 proclame le "droit de l'homme à l'eau et à
l'assainissement". Alors que cette résolution est dépourvue de caractère obligatoire, son adoption a été difficile,
quarante et un Etats faisant le choix de s'abstenir. Pourtant, l'accès à l'eau potable et à l'assinissement fait partie des
Objectifs du Millénaire définis en 2000 et a provoqué, à ce titre, une réflexion et une action internationales
importantes, notamment dans le cadre des Nations Unies. Dans ce contexte, la conclusion de partenariats public-
privé (PPP) est apparue comme une solution de nature à associer les communes généralement en charge de
l'approvisionnement en eau avec les entreprises du secteur ayant un savoir-faire reconnu en vue de développer
l'accès à l'eau potable là où il n'est pas encore assuré. Cette solution a été particulièrement encouragée par la
Banque mondiale. Les PPP dans le domaine de l'eau ont été suffisamment développés à l'échelle internationale pour
qu'il soit aujourd'hui possible de dresser un bilan, même provisoire. Ce bilan s'avère contrasté et soulève des
questions juridiques de grand intérêt. Plusieurs PPP ont été résiliés, après avoir provoqué des mouvements sociaux
de grande ampleur, comme ce fut le cas en Argentine. L'augmentation du prix de l'eau, les difficultés à couvrir le
territoire jusque dans les zones rurales isolées les plus habitées, l'exclusion des populations les plus fragiles sont
autant d'éléments qui ont pesé dans ces conflits, suscitant parfois des contentieux réglés devant le Centre
international de règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Le PPP a été contesté jusque dans
son principe et a amené la mise en place de partenariats à but non-lucratif, les Water Operators Partnerships,