Le Coq et le roi Une vieille femme possédait un Coq. C`était son

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Le Coq et le roi
Une vieille femme possédait un Coq. C’était son seul bien et elle refusait de s’en séparer.
-Achète donc une Poule pour tenir compagnie à ton Coq, lui conseilla un jour sa voisine. Tu
obtiendras des poussins et tu pourras rapidement constituer un poulailler.
-Je n’ai pas les moyens d’acheter une Poule, répondit la vieille femme.
-Alors pourquoi gardes-tu ce coq ?
-Parce que j’aime le regarder se promener fièrement dans ma cour.
-Tu devrais songer à le manger, dit la voisine.
-Il n’en n’est pas question !répondit la vieille femme.
Le coq était bien nourri et vivait heureux. Un après-midi où il était allé picorer dans les
champs, il trouva une grosse bourse pleine de pièces d’or.
« Je vais l’offrir à ma maîtresse, se dit-il pour la remercier de ses bons traitements. »
Sur le chemin du retour, il croisa le roi qui se promenait dans son carrosse. Quand celui-ci vit
que le coq tenait dans son bec une énorme bourse, il dit à son équipage de faire halte.
-Attrapez ce Coq, ordonna-t-il.
Les laquais le poursuivirent, le saisirent et le ramenèrent au roi qui lui confisqua son trésor
malgré ses protestations.
Après le départ du souverain, le Coq décida de tout faire pour récupérer son or. « Je vais
me rendre au palais royal, se dit-il, et réclamer mon bien. »
Il partit sans attendre. Il marcha longtemps et rencontra un Renard.
Où vas-tu ainsi ? lui demande ce dernier ?
-Je vais chez le roi pour récupérer l’or qu’il m’a pris.
-Je t’accompagne, dit le Renard, car tout seul tu auras du mal à y parvenir.
Ils voyagèrent plusieurs jours. Le Renard était épuisé et avait les pattes endolories
-Je n’en peux plus ; déclara-t-il en s’asseyant au bord de la route
-Viens sous mon aile, proposa le Coq.
Le Renard accepta. Et le Coq poursuivit courageusement son chemin en portant son
compagnon.
Il croisa une guêpe qui l’interpella.
-Ami Coq, où vas-tu donc ?
-Je vais récupérer l’or que m’a pris le roi.
-Hé bien, je t’accompagne, dit la guêpe.
Ils partirent ensemble. La route était longue et la Guêpe finit par être fatiguée.
Je ne pourrai pas continuer, déclara-t-elle, car mes ailes me font trop souffrir.
Viens donc sous une des miennes, dit le Coq avant de reprendre sa route.
Il marcha sans s’accorder le moindre repos et arriva bientôt près d’une Rivière qui lui
demanda où il se rendait.
-Au palais royal pour récupérer l’or que m’a pris le roi ; expliqua-t-il.
-Je vais t’accompagner! dit la Rivière.
-La route sera longue, répondit le Coq. Mets-toi sous mon aile.
La Rivière accepta et le Coq repartit.
Arrivé au plais royal, il demanda audience au Roi qui le reçut.
-Bonjour sire, dit-il. Je viens pour récupérer la bourse que vos laquais m’ont arrachée.
-Je te rendrai ton bien dès demain, répondit le roi avant d’ordonner à ses gardes de mettre
le Coq dans la basse-cour.
Le souverain pensait que ses poules assommeraient le Coq. Dès la nuit tombée, elles profitèrent
de l’obscurité pour se jeter sur lui et le becquetèrent cruellement. Le malheureux croyant venue
sa dernière heure, se mit à hurler.
Renard, défends-moi !
Le Renard toujours sous l’aile du coq, sortit de sa cachette. Il dévora la moitié des poules et
étrangla les autres.
Le lendemain, le roi se rendit à la basse-cour et constata les dégâts.
-Bonjour Sire, dit le Coq. Quand me rendez-vous mon or ?
-Demain, dit encore le souverain. Puis il ordonna à ses gens d’installer le coq dans la salle du
trône.
« Je me débarrasserai moi-même de lui.
Le Coq prit place sur le coussin du trône où il finit par s’endormir. Le roi s’approcha en
silence, s’assit sur lui et tenta de l’étouffer.
-A l’aide, dame guêpe, hurla le coq.
La guêpe piqua les fesses du souverain qui se releva brusquement quitta les lieux.
Le lendemain le coq réclama à nouveau sa bourse.
-Plus tard, répondit le roi, avant de dire à une servante de mener le Coq aux cuisines.
Les cuisiniers attisèrent le feu et le four commença à chauffer .Le Coq réalisant qu’on allait
le faire rôtir, demanda à la Rivière de le sauver.
Celle -ci se mit à couler vers le four qu’elle éteignit.
Puis elle se répandit dans les cuisines et inonda tout le palais.
Le souverain fut ainsi contraint de se réfugier avec les siens sur les toits
-Rendez-moi mon or, lui dit le Coq sinon vous mourrez noyé.
Le roi comprit qu’il ne viendrait pas à bout du Coq.
Il sortit la bourse de sa poche et la lui jeta. La rivière se retira et le coq rentra chez lui.
-Où étais-tu donc passé ?lui demanda la vieille femme en l’apercevant. Je désespérais de te
revoir.
C’est une longue histoire que je te raconterai plus tard, répondit le coq. Mais en attendant,
accepte ce cadeau.
Il lui remit l’or grâce auquel ils vécurent heureux.
19 fables d’Oiseaux .Jean Muzi.
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