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INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES SUR L’EVENEMENT
Présentation du film-documentaire
L’origine du film
En matière d'alimentation, on connaissait déjà (pour les moins jeunes!), le veau aux
hormones, le poulet aux dioxines, la vache folle...et plus récemment, voilà que l'on nous
propose des plats de lasagnes pur boeuf...à la viande de cheval !
Le consommateur finit vraiment par se poser des questions sur le contenu de son assiette,
d'autant plus qu'il est complètement déboussolé par le choix impressionnant que l'on peut
trouver en la matière dans les grandes surfaces : des produits dit « allégés », d'autres
« enrichis » en vitamines, des boissons « énergisantes », des labels de qualité divers et variés ;
tout ceci côtoyant des étalages de tomates hiver comme été... A ceci s'ajoute une
incompréhension quant aux enjeux économiques concernant les denrées alimentaires :
spéculations sur les céréales ou le cacao, quotas laitiers, baisse des cours avec colère des
agriculteurs, surproduction au Nord et émeutes de la faim au Sud comme en 2008.
Est-il possible de s'y retrouver dans cette « jungle » ?
C'est en raison de tous ces questionnements, qu'est né le film « Les Pieds dans le Plat », à
l'initiative de la Terre en Héritage, l'association des Bioconsom'acteurs de Haute Savoie, sur
une idée originale de son Président d'alors et fondateur, Bernard Dufournet.
Ce projet a pu voir le jour car pris en charge par des étudiants de l'Ecole Supérieure
Européenne IER (Ingénierie de l'Espace Rural) de Poisy qui propose une formation universitaire
en trois ans dans le domaine de l'aménagement territorial et du développement local. Les
étudiants, dans le cadre de leur projet professionnel, se sont appuyés sur l'expertise d'un
professionnel, le cinéaste Pierre Beccu.
Le documentaire est coproduit par France 3 Alpes, Tapis Volant et Bas Canal Productions. Il
est présenté en avant-première le jeudi 26 septembre dans le cadre du Festival de
l’Economie.
L’intention du réalisateur, Pierre Beccu
Il y a deux ans, l'Association « la Terre en héritage » m'a mis en contact avec des
étudiants qui désiraient travailler sur le thème de l'alimentation sous la forme d'un
documentaire. J'avoue avoir immédiatement remis en cause une idée reçue : Non, les
jeunes ne sont pas aussi indifférents qu'on pourrait le croire vis-à-vis de leur alimentation. Dans
un groupe, il s'en trouve toujours un ou deux pour questionner les autres sur leurs habitudes, et
les raisons financières ou pratiques ne les empêchent pas d'imaginer un rapport plus « sain »
avec la nourriture.
Ils m'ont demandé conseil. Tout d'abord, nous avons vu de nombreux films traitant de cette
question et échangé librement. Ils ont rapidement exprimé ce qu'ils ne voulaient pas faire, et
se sont mis au travail. Ils ont filmé des témoignages et fait des essais de montage. L'enquête a
progressé. J’ai côtoyé les six étudiants durant deux années très riches, lors d’un atelier
pédagogique baptisé « Regards sur nos assiettes ». Je les ai incités à s’approprier les outils
numériques à leur disposition pour leur donner du sens ? Chemin faisant, le thème m'a
intéressé. J'ai interrogé autour de moi, et je me suis également interrogé sur mes habitudes.
Plus montagnard et rural qu'écologiste, j'avoue avoir évacué des réserves au contact des
jeunes. Au fond, nous sommes tous attachés à la santé et à l'environnement. Disons que nous
n'avons pas le même degré de préoccupation et d’urgence pour la mise en place d'actions
concrètes. En revisionnant la matière, les rencontres, les témoignages, je me suis rendu
compte que cette expérience rejoignait parfaitement les attentes du public. Ces étudiants
sont les fers de lance, drôles et gourmands, d'une interrogation aujourd'hui quotidienne des
jeunes et des moins jeunes.
Je leur ai proposé de faire ce documentaire, non pas sur eux, mais avec eux. De les
accompagner dans leur démarche, en apportant la qualité technique, la cohérence et
l'intelligibilité du propos, mais en préservant leur fraîcheur et leur approche dynamique.