La Lettre journal du patrimoine Granvillais - N°3
Les Journées du patrimoine, celles du Patri-
moine de Pays, les Rendez-vous aux Jardins
ou la Nuit des Musées, donnent l’occasion
de mesurer la valeur de cet héritage du passé
et le fort intérêt porté par beaucoup d’entre
vous à sa sauvegarde et à sa valorisation.
On ne peut donc que se féliciter de l’implica-
tion des habitants du Pays Granvillais dans
ces manifestations à l’initiative de nos deux
Offices de Tourisme de Granville et de Saint-
Pair-sur-Mer.
Tout autant qu’il y a lieu de se réjouir de l’in-
térêt porté aux pêcheries de notre littoral, en
particulier à celle du Casino, dont l’association
des Amis de la pêcherie de la Tranchée a pris en
main le destin sous la conduite du CRéCET* et
des archéologues de la DRAC*.
Nous arrivons également au terme de notre
travail d’inventaire et de diagnostic du patri-
moine dans le cadre de la démarche Villes et
Pays d’art et d’histoire. Le bilan patrimonial,
étape obligée et préalable au dossier de can-
didature, sera remis au Directeur régional des
Affaires culturelles le 30 août prochain.
Nos très vifs remerciements à toux ceux qui
ont contribué avec enthousiasme et perti-
nence à ce lourd travail !
CRéCET : Centre Régional de Culture Ethnologique et Technique
DRAC : Direction Régionale des Affaires Culturelles
Patrick BAILBÉ
Adjoint au Maire
chargé de la vie culturelle
Réhabilitations et restaurations
DOSSIER
N°3
Août 2012
LA LETTRE DU PATRIMOINE
AGENDA
Le Palais Royal du Louvre, la gare d’Orsay, les abattoirs
de Toulouse : que seraient-ils devenus sils n’avaient
pas bénéficié de travaux de réhabilitation ? Existe-
raient-ils encore ? Leurs changements de destina-
tion les transformant en musées, leur ont permis de
connaître une seconde vie et, ainsi, de subsister.
Le Logis du Roy, la maison familiale Dior, l’école Paul
Bert, la Halle au Blé ou encore la gare de Saint-Pair-
sur-Mer ont connu le même dessein : tous ces endroits
ont été métamorphosés en lieux dédiés à la culture :
les premiers sont devenus des Musées de France à
Granville et le dernier accueille désormais la média-
thèque de Saint-Pair-sur-Mer. Ces modifications ont
été rendues possibles grâce à des travaux de réhabi-
litation qui ont favorisé leur requalification, tout en
optimisant l’espace, au gré des avancées techniques et
technologiques.
Les travaux de restauration, quant à eux, ont un objectif
différent. Si l’interprétation, voire l’invention, telles que
les pratiquait Viollet-le-Duc, furent un temps des
méthodes officielles, de nos jours, la restauration, sur des
bâtiments désignés comme d’intérêt historique, consistent
strictement en une remise en état à l’identique. De telles
mesures vont être appliquées à la pêcherie Cavey, située
sur la plage du Plat-Gousset.
Réhabilitations et restaurations : la finalité de leur mise en
œuvre répondent à un besoin identique, qui est de trans-
mettre notre patrimoine en héritage, dans les meilleures
conditions, aux générations futures.
MUSÉES DE FRANCE
Musée Christian Dior- VillaLes Rhumbs
Rue d’ Estouteville - 50400 Granville
Jusqu’au 23 septembre : exposition Stars en Dior
Ouvert tous les jours de 10h à 18h30 sans interruption
ouverture le samedi 27 octobre 2012 : Exposition Automne - Hiver 2012
Informations: 02 33 61 48 21 – www.ville-granville.fr
Musée d’art moderne Richard Anacréon
Place de l’Isthme - La Haute-Ville - 50400 Granville
Jusqu’au 23 septembre : Colette « … je vais écrire encore. Il n’y a pas
d’autre sort pour moi »
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h
Visites commentées adultes et enfants régulières, spectacles.
Informations et réservations: 02 33 51 02 94 – www.ville-granville.fr
Musée du Vieux Granville
2 rue Lecarpentier - La Haute Ville – 50400 GRANVILLE
Collections permanentes sur l’histoire de Granville
Pêche à Terre-Neuve, pêche côtière, bains de mer, collections ethnographiques
normandes - Ouvert jusqu’au 30 septembre : tous les jours de 10h à 12h et de 14h
à 18h (18h30 en été)- Fermé le mardi.
D’octobre à mars : le mercredi, samedi et dimanche de 14h à 18h et sur
rendez-vous. Informations : 02 33 50 44 10 – www.ville-granville.fr
Halle au Blé – rue du Roc – 50400 GRANVILLE
Du 12 juillet au 30 septembre : Terre de pêcheries, 4000 ans d’archéo-
logie et d’histoire sur le littoral de la Manche.
Ouvert jusqu’au 30 septembre : tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h30 - Fermé
le mardi. Informations : 02 33 91 88 39 ou 02 33 50 44 10 – www.ville-granville.fr
MUSÉE PRIVÉ
Le Roc des Harmonies
Pointe du Roc – boulevard Vaueury – 50400 GRANVILLE
Collections permanentes
jardin des papillons, aquarium, palais minéral, féérie des coquillages.
Ouvert jusqu’au 30 septembre : tous les jours de 10h à 19h.
Du 1er octobre au 31 mars : tous les jours de 10h à 12h30 et de 14h à 18h30.
Informations : 02 33 50 19 83 – www.aquarium-du-roc.com
VILLAGE DU MARITÉ
Exposition permanente : rétrospective de l’histoire du Marité, dernier terre-
neuvier français, et de l’histoire granvillaise de la Grande Pêche à Terre-Neuve.
Exposition extérieure, accès permanent. Gratuit.
Exposition temporaire : Terre-neuvas, clichés d’Anita Conti, la Dame de la mer.
Gratuit. - Animations régulières, spectacles.
Ouvert jusqu’au 31 août : tous les jours de 15h à 19h.
Septembre : tous les week-ends de 15h à 18h.
Nouveau : à partir d’août : visite commentée du Marité : montez à bord de
ce fameux trois-mâts pour en percer tous les secrets.
Informations – calendrier - réservations : 02 33 06 69 15 – lemarite.com
VISITES COMMENTÉES – VISITES THÊATRALISÉES
Visites-découvertes thématiques de la ville
jusqu’au 20 août – rendez-vous à l’Office municipal de Tourisme
Granville balnéaire, les plus beaux panoramas
le mardi à 11h – visite théâtralisée le 7 août
Granville maritime et portuaire : le jeudi à 11h – visite théâtralisée le 16 août
Vieilles pierres : le mercredi à 11h ( pas de visite le 15 août) - le samedi à 15h
René, petit mousse à Terre-Neuve : le vendredi à 15h
Réservations (obligatoires pour les visites théâtralisées et René Petit Mousse)
informations - Office municipal de Tourisme de Granville : 02 33 91 30 03
Visite-conférence de l’église de Notre-Dame : mardi 7 août à 15h
Réservation obligatoire - informations - Office municipal de Tourisme de Granville
02 33 91 30 03
Visites commentées de la pêcherie Cavey :
Jeudi 2 août à 14h15 / Vendredi 3 août à 15h00
Dimanche 5 août à 16h00 / Lundi 6 août à 16h45
Mardi 7 août à 17h00 / Vendredi 17 août à 13h45
Mardi 21 août à 16h15 / Mercredi 22 août à 16h45
Jeudi 23 août à 17h15 / Vendredi 31 août à 13h45
Samedi 15 septembre à 13h30 - Rendez-vous à l’entrée de la Promenade du Plat
Gousset - prévoir un équipement adapté (bottes ou chaussures fermées)
Réservation obligatoire - informations - Office de Tourisme : 02 33 91 30 03
AGENDA CULTUREL
Samedi 4 et dimanche 5 août : nuit des Soudeurs et des Soudeuses
Samedi 4 et dimanche 5 août : salon du livre
Du samedi 11 au samedi 18 août : festival Jazz en Baie
Dimanche 12 août : marché aux livres et aux vieux papiers de la Haute Ville
Dimanche 12 août : brocante des professionnels
Samedi 15 et dimanche 16 septembre : journées européennes du Patrimoine
DÉCOUVRIR GRANVILLE
Conservation et non pas conservatisme
ÉDITO
REDACTION / PHOTOGRAPHIE / GRAPHISME...
L’ancienne Halle au Blé, située Place de l’Isthme, ayant été détruite
durant la Révolution Française, la Halle au Blé actuelle est construite
en 1824, après des négociations entre la Ville de Granville et les auto-
rités militaires, propriétaires des terrains du Roc.
Son aspect est initialement sensiblement diérent de ce que l’on peut voir
aujourd’hui. En eet, la façade intérieure, sur ses trois côtés, est ouverte
sur la cour et possède un préau sous lequel se déroule le commerce. Elle
est rétrocédée au Génie Militaire en 1884, qui doit lui donner son aspect
actuel fermé, avant de redevenir propriété de la Ville de Granville.
Le bâtiment de la Halle au B, est désormais reconnu en tant que lieu
d’expositions temporaires du musée du Vieux Granville, musée d’eth-
nographie et d’histoire locale. Lexposition estivale, intitulée Terre de
pêcheries, 4000 ans d’archéologie et d’histoire sur le littoral de la Manche,
est consacrée aux pêcheries. Elle sera visible jusqu’au 30 septembre
(informations pratiques dans l’agenda).
Dans une perspective de développement durable de ce site, des travaux
de mise en accessibilité et d’amélioration de l’accueil des publics sont
programmés à compter de novembre prochain.
Un nouvel espace de projection de 32 places permettra la diusion de
documentaires, de lms ou de court-métrages en lien direct avec les
collections des trois Musées de France – musée d’art moderne Richard
Anacréon, musée Christian Dior, musée du Vieux Granville. Les groupes
scolaires du premier et second degré du bassin de vie granvillais
pourront en outre fréquenter le lieu tout au long de l’année.
La Halle au Blé aura également pour vocation daccueillir le Centre
d’Interprétation Architecturale et Patrimoniale (CIAP) induit par le label
Villes et Pays d’art et d’histoire.
Avec une nouvelle entrée principale respectant la symétrie des lieux
et préservant le caractère historique de la bâtisse, munie d’un hall
d’accueil adapté, la Halle au Blé deviendra rapidement un lieu connu pour
son harmonie, entre valorisation du patrimoine et cohésion sociale.
La Halle au Blé
Lannée scolaire 2011-2012 a été propice à l’approfondissement de nos
connaissances du territoire. La présence des quatre étudiants en Master II
Restauration et réhabilitation du patrimoine bâti, qui eectuaient leur
stage à Granville et Saint-Pair-sur-Mer, a été l’occasion de déterminer
concrètement notre évolution urbanistique, à travers l’analyse des
ressources cartographiques existantes.
De plus, nos étudiants ont eectué une étude rééchie du quartier de
la Haute Ville, et réalisé un inventaire de son
patrimoine en identiant la typologie de son
bâti. Ainsi, quatre catégories de bâtiments ont
été clairement identiées. La plus représentée
est celle des édices d’habitat (36,6 % de l’en-
semble du bâti de la Haute Ville), suivie des bâ-
timents destinés à la location (30%), ex-æquo
avec ceux à vocation commerciale (30%), et
enn les maisons notables. Il est à préciser que
le quartier a pu conserver son architecture ori-
ginelle à la faveur de la délocalisation du centre
commercial et économique dans la ville basse.
Par ailleurs, la mission de six mois de Mathilde Peraldi, diplômée en Master II
Restauration et réhabilitation du patrimoine bâti, et volontaire en Service
Civique à Granville et Saint-Pair-sur-Mer, est arrivée à son terme.
Au cours de sa présence, elle a réalisé plusieurs actions de médiation du
patrimoine. En eet, elle a conçu une visite commentée du quartier Saint-
Nicolas, dont les richesses patrimoniales, peut-être méconnues, méritent
amplement une mise en lumière. Ce parcours, présenà l’occasion des
Journées du Patrimoine de Pays en juin dernier, a connu un vif succès de
participation. Il a été marqué par l’enthousiasme manifesté par les par-
ticipants, parmi lesquels guraient de nombreux habitants du quartier
Saint-Nicolas.
Démarche de candidature au label Ville et Pays d'Art et d'Histoire
Candidature au label Ville et Pays d'Art et d'Histoire / le point sur la démarche
Journal du patrimoine granvillais
Directeur de la publication/ Daniel CARUHEL - Directeur de la rédaction/ Patrick BAILBÉ
Coordination de la rédaction / Marlène TURGIS
Comité de rédaction / Patrick BAILBÉ, Marie-Louise DELAMARE, Virginie FROUIN, Marlène TURGIS
Crédits photos/ Commune de Saint-Pair-sur-Mer, service Communication-Tourisme, collections musée d’art
moderne Richard Anacréon, musée Christian Dior, François Levalet.
Conception / réalisation/ Eric QUESNEL - www.quesnel-creation.fr - Impression/ Diamen France Imprimerie
Conservation et non pas conservatisme, c’est bien dans cet es-
prit que Saint-Pair-sur-Mer a rejoint Granville dans la recherche
de l’obtention du label national Villes et Pays dart et dhistoire.
Conscients de notre mission d’élus mais aussi par ambition de
transmission aux générations futures, nous avons décidé dans le
cadre d’un budget pluriannuel d’investissements de consacrer
chaque année une somme conséquente à la restauration du patri-
moine. Cette richesse commune et partagée que constitue le pa-
trimoine nécessite chaque année une surveillance et des travaux
très spécifiques d’entretien et de restauration. Nous travaillons
donc en étroite collaboration avec M. GERMAINE, architecte des
bâtiments de France et Mme GALBRUN, conservatrice des anti-
quités et objets d’art au sein du Conseil Général de la Manche
pour évaluer les besoins et les priorités en matière d’inventaire,
de restauration et de mise en valeur.
Pour cette année, l’aménagement des abords de l’Oratoire Saint
Gaud (première tranche) ainsi que la restauration de deux objets
inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques
ont déjà été réalisés. Il s’agit d’un fragment de retable du XVIIème
siècle situé dans l’Église de Saint-Pair-sur-Mer et d’un Christ en
croix du XVIIIème siècle visible dans l’Église de Kairon. D’autres
priorités sont déjà établies comme la réhabilitation de la Fontaine
Saint Gaud ou la restauration de la mosaïque située dans le chœur de
l’Église de Saint-Pair-sur-Mer, œuvre réalisée par Odorico (père),
célèbre mosaïste italien du début du XXème siècle. Au-delà des objets
ou des bâtiments, notre patrimoine naturel est également au cœur de
nos préoccupations. C’est encore dans un but de conservation, que
nous avons entamé un travail de recensement des zones humides de
notre ville, conscients de l’importance de préserver ces lieux uniques
de biodiversité. Je voudrais enfin citer l’immense travail accompli par
l’association Saint-Pair Vivum qui œuvre elle aussi dans un souci de
préservation de notre patrimoine commun et notamment par le recueil
de témoignages oraux très riches en savoirs et savoir-faire.
Notre patrimoine est riche et varié, quil soit architectural, environne-
mental et paysager. Le valoriser, le préserver et le transmettre sont
des ambitions qui témoignent de notre attachement à notre cité et de
notre volonté affirmée d’offrir une qualité de vie à tous nos concitoyens,
d’aujourd’hui et de demain.
Bertrand SORRE
Premier Adjoint au Maire de Saint-Pair-sur-Mer,
en charge de la Culture et du Patrimoine.
Elle a également créé deux livrets (un pour Granville et un pour Saint-
Pair-sur-Mer) intitulés : La villa balnéaire, la villa de vacances de nos
grands-mères. Ces documents servent de support à une animation
à destination des enfants (âgés de 7 à 12 ans), dont l’objectif est de
sensibiliser notre jeune public à l’architecture balnéaire. Ces visites,
programmées et testées au cours du festival Festi’récré, organisé par
la Communauté de Communes du Pays Granvillais, ont convaincu les
enfants qui y ont participé.
Le succès de ces manifestations nous amè-
nera à les proposer de nouveau à lavenir.
La prochaine est d’ores est déjà program-
mée dans le cadre des Journées euro-
péennes du Patrimoine, qui se déroule-
ront les 15 et 16 septembre prochains.
Mathilde a en outre rédigé les ches descrip-
tives et réalisé les diagnostics sanitaires de
nos Monuments Historiques et de nos
bâtiments non protégés, mais dignes
d’intérêt patrimonial. Ces éléments
abondent le dossier de présentation des atouts patrimoniaux de
Granville et Saint-Pair-sur-Mer demandé par les services de la
Direction Régionale des Aaires Culturelles (DRAC), préalablement à la
candidature ocielle au label Villes et Pays d’art et d’histoire.
Ce dossier, dont l’intitulé complet est le suivant : Présentation des
atouts de Granville et Saint-Pair-sur-Mer et bilan en matière de
politique patrimoniale, est en phase d’achèvement. Une première
relecture par les deux collectivités a permis de déterminer des
ajustements qui sont actuellement en cours de réalisation. Ce dossier
sera remis aux services de la DRAC d’ici la n août. La première étape
décisive de travail arrivera alors à son terme.
Le bâtiment de la Halle au Blé, est désormais reconnu en tant que lieu
d’expositions temporaires du musée du Vieux Granville.
Le quartier de la Haute Ville a pu conserver son architecture originelle à la
faveur de la délocalisation de l’activité dans la ville basse.
Réhabilitations et restaurations ont une finalité identique :
la transmission de notre patrimoine aux générations futures.
Les musées de Granville mènent une politique d’acquisitions dynamique. Gros plan sur
quelques œuvres qui viennent enrichir les fonds permanents des Musées de France.
La Lettre journal du patrimoine Granvillais - N°3
La Médiathèque de Saint-Pair-sur-Mer
un exemple de réhabilitation de « patrimoine de pays »
À la n du XIXème, début XXème siècle, la grande mode des
bains de mer engendra des trains de plaisir, qui amenaient
les voyageurs sur la côte.
Dans notre région, grand nombre de stations venaient
d’être créées : Saint-Pair-sur-Mer, Jullouville, Carolles,
Saint-Jean-le- Thomas, Genêts. Chaque station réclamait sa gare.
La Compagnie des Chemins de Fer de la Manche créa donc
son réseau, à voie métrique. La ligne Granville – Sourdeval
partait du port de Granville, passait au Val-ès-Fleurs,
à Donville-les-Bains, Saint-Pair-sur-Mer, Kairon, Jullouville-
Bouillon, Carolles-plage, Carolles-bourg, Champeaux, Saint-
Jean-le-Thomas, Dragey, Genêts, Bacilly, Vains, Avranches,
puis lait vers Sourdeval.
Une gare devenue halte culturelle
À Saint-Pair-sur-Mer, sur le modèle des grandes gares de
la ligne, le bâtiment se composait d’un corps central assez
vaste, avec un étage, pour loger le chef de gare et sa famille.
D’un côté, une halle sur quai haut permettait de décharger
les marchandises, et de l’autre : une bâtisse sans étage.
Cette gare accueillit le petit train, pour la première fois le 29
août 1908 (jour des courses de chevaux à Saint-Pair-sur-Mer).
Ce petit train, tramway, tacot ou tortillard, permettra aux
élèves qui habitaient le long de la ligne de rejoindre leurs éta-
blissements scolaires à Granville ou à Avranches, et aux pay-
sans des alentours d’aller au marché vendre leurs produits
ou acheter des provisions. Il promènera aussi de nombreux
estivants dans ses baladeuses (wagons ouverts) et laissera
de bien beaux souvenirs aux Anciens….
Maislas, la Grande Guerre, l’ination, l’arrivée de l’automo-
bile vont être néfastes pour la ligne. La Compagnie, après
avoir remplacé le tram par des automotrices, supprimera
totalement le service le 1er février 1935 sur la ligne Gran-
ville-Sourdeval.
Depuis longtemps , de nombreux chemins de randone
pittoresques ont remplacé les anciennes voies (les rails
avaient été récupérés par les allemands dès 1939).
La gare, qui avait logé les chefs de station, va servir, un
certain temps de logements sociaux. En 2001 le bâtiment
se métamorphose en médiathèque municipale. Elle sera
inaugurée en janvier 2002.
Cette année, nous fêtons donc les 10 ans de cette média-
thèque très appciée des enfants des écoles, des Saint-Pairais
et des estivants.
Des boulets à la curieuse destinée
Bientôt les abords de la médiathèque sont agrémentés d’une
vingtaine de grosses pierres rondes qui intriguent les visiteurs.
François Marette, féru d’histoire, en a cherché l’explication :
Pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453), des chargements
de pierres taillées pour servir de projectiles, ont été envoyés
à Saint-Pair-sur-Mer pour le siège de Cherbourg. Ils provien-
draient des carrières de Carolles.
Selon lui, « Il est possible de penser que ces pierres partaient
par la mer de Saint-Pair-sur-Mer à destination d’Omonville, et
de là, au siège de Cherbourg, par la terre ».
En 1933, pour commémorer le 1900ème anniversaire de la
mort du Christ, le chanoine Pinel, curé de Saint-Pair-sur-Mer,
fait ériger une croix au carrefour de la route de l’Ecutot et
de la route du Croissant. On lui amène des boulets qui vont
décorer la construction. La Croix des Ardilliers va ainsi être
entourée d’un mur sur lequel dix-neuf boules représentent
les dix-neuf siècles.
La pêcherie Cavey, située sur la plage du Plat-Gous-
set, est emblématique de la tradition séculaire de
pêche côtière par emprisonnement des poissons,
rendue possible par le phénomène des marées.
Exemplaire particulièrement bien conservé, elle
participe pleinement de la valorisation du patri-
moine de Granville pour sa candidature au label
Villes et Pays d’art et d’histoire.
Rencontre avec Jacqueline BOUDEAU, présidente de l’association Les amis de la
pêcherie de la Tranchée.
À qui appartient la pêcherie ?
La première trace écrite de l’existence de la pêcherie Cavey remonte à 1151. Elle
appartenait alors aux abbesses de l’Abbaye de Mortain. La pêcherie actuelle
a été construite vers les années 1545. Suite à l’impossibilité d’identifier ses
héritiers, malgré des années de recherches, la Ville, par délibération du Conseil
municipal, s’est déclarée propriétaire et a donc inscrit cet ouvrage dans son
domaine privé. Toute action autour de la pêcherie Cavey reste donc de l’initia-
tive et de la responsabilité de la Ville.
Comment s’est constituée l’association ?
Consciente de la valeur patrimoniale de la pêcherie, la Ville de Granville a orga-
nisé une réunion publique le 24 février dernier, dans le but de créer une asso-
ciation qui contribue à la sauvegarde de la pêcherie.
C’est ainsi qu’est née notre association : Les amis de la pêcherie de la Tranchée.
Qu’est-ce qui vous a amenée à prendre la présidence de l’association ?
Je suis très attachée à Granville et à son patrimoine maritime. La preuve, j’ai fait
partie des personnes qui ont gratté la bisquine La Granvillaise en 2008, alors
qu’elle était attaquée par la mérule. De plus, je suis passionnée d’histoire et les
challenges ne me font pas peur.
Je me suis rendue à cette réunion, prioritairement afin de m’informer sur la
pêcherie. J’y ai alors rencontré des gens passionnés, avec qui les échanges
ont été d’une telle richesse que j’ai eu envie de m’engager pleinement dans
le projet d’association autour de la pêcherie. C’est de cette manière que j’en
ai été élue présidente.
Quels sont les objectifs de lassociation ?
Lobjectif premier de l’association est d’assurer une remise en état à liden-
tique et dans le respect de l’écosystème de la pêcherie Cavey. Dans cette
perspective, une convention de mise à disposition de la pêcherie a été si-
gnée entre la Ville de Granville et notre association, afin que nous puissions
assurer cette fonction.
Le second objectif est d’assurer la gestion de l’exploitation de la pêcherie
restaurée. Mais attention, même si l’association se charge de valoriser la
pêcherie, c’est un bâtiment public qui appartient à tous. D’ailleurs,
l’association est soumise à la loi de 1901, elle poursuit donc une finalité
non lucrative. En conséquence, elle ne peut en aucun cas vendre le produit
de l’exploitation de la pêcherie.
Les bénévoles sont néanmoins très soucieux du respect de l’écosystème.
Ainsi nous opérerons une surveillance à caractère pédagogique, avant tout
pour garantir la sécurité des promeneurs mais également afin de s’assurer
que les tailles, quotas, périodes de pêche, ainsi que les milieux naturels
d’habitat des poissons soient respectés.
Enfin, nous sommes en charge de la valorisation culturelle de la pêcherie.
Nous assurons depuis le mois de juillet des visites commentées durant les-
quelles nous expliquons son fonctionnement (ndlr : agenda des visites en page 4).
Alors, comment fonctionne-t-elle ?
Tout d’abord, la pêcherie est idéalement située sur l’estran à mi-chemin
entre le point le plus bas atteint par l’eau à marée basse et le rivage, soit à
un kilomètre du rivage, afin d’assurer un rendement maximum.
La pêcherie Cavey est construite en pierres sèches, sans liant entre elles.
La maison d’enfance de Christian Dior a été honorée le 20 juin dernier par l’attribution
du label Maisons des Illustres, en présence d’Adolphe Colrat, Préfet de la Manche et
Kléber Arhoul, Directeur régional des Affaires culturelles. À l’instar de la maison de Erik
Satie à Honfleur, celle de Jean-François Millet à Gréville-Hague ou du connétable des
lettres Jules Barbey D’Aurevilly à Saint-Sauveur le Vicomte, le Ministère de la Culture a
souhaité valoriser un ensemble patrimonial, une maison qui conserve et transmet la
mémoire d’un homme qui sest illustré dans l’histoire culturelle de la France.
C’est donc à ce titre que la maison des parents de Christian Dior est désormais « illustre ».
Comment d’ailleurs aurait-il pu en être autrement si l’on note malicieusement la
parenté de ces deux mots Illustre et Dior, tous deux issus de la même racine : la lumière.
Construite par l’armateur Beust à la fin du XIXème siècle, la villa Les Rhumbs doit son
nom au terme de marine désignant les 32 divisions de la rose des vents. Les parents de
Christian Dior, Maurice et Madeleine Dior, acquièrent la maison en 1906. La famille Dior
développe une entreprise prospère en exploitant les algues du littoral. Le père de Chris-
tian Dior et son oncle Lucien - lui-même polytechnicien, député de la Manche en 1904
et ministre du Commerce - étendent l’activité aux engrais phosphatés dont, à l’époque,
la France est le plus grand pays producteur.
C’est donc dans ce contexte que Christian vient au monde à Granville le 21 janvier
1905. Elevé par une mère attachée aux bonnes manières, c’est elle qui va marquer et
inspirer profondément le futur couturier. C’est aussi à Granville que Christian Dior va
nouer de solides amitiés qui plus tard deviendront ses collaborateurs : Serge Heftler-
Louiche, Suzanne Luling ou Nicole Riotteau. Christian Dior affectionne particulièrement
Maison des Illustres
Granville et cette propriété. Acteur fidèle du Carnaval et des
joies naissantes des bains de mer, Christian et Madeleine s’em-
ploient à la transformation du jardin : un jardin de falaise empli
d’essences méditerranéennes, un jardin à l’anglaise fait de dé-
couvertes romantiques, une pergola construite par Christian en
1925 avec un miroir d’eau, et une roseraie appuyée sur le mur longeant le sentier
des douaniers.
De fait, si Christian Dior met longtemps à comprendre ce qu’est sa vocation, il sait
tout de suite ce qu’il ne veut pas faire : reprendre l’usine de son père. Son guide, c’est
Madeleine, sa mère, jusqu’à sa mort prématurée en 1931. Annus horribilis puisque
cette année-là verra aussi le début de la chute de l’entreprise familiale. La propriété
est alors mise en vente puis achetée par la Ville de Granville.
De sa maison d’enfance, Christian Dior garde – dit-il – «le souvenir le plus tendre et le
plus émerveillé. Que dis-je ? Ma vie, mon style doivent presque tout à sa situation et à
son architecture». «Il y a deux Christian Dior, moi et l’autrprécise-t-il dans son auto-
biographie. Nous nous enorgueillissons à Granville d’avoir accueilli les deux : berceau
d’un enfant très sage et terre d’inspiration pour un couturier audacieux.
Granville sait aussi ce quelle doit à cet homme illustre. En 1997, la villa Les Rhumbs
devient Musée Christian Dior, unique Musée de France entièrement consacré à un
couturier.
Avec l’Association Présence de Christian Dior, la Ville de Granville reste fidèle au sou-
venir de la maison familiale et de son jardin. Ce lieu de mémoire restitue aujourd’hui
Ce type de construction fait appel à un savoir-faire spécifique : les pierres sont
placées de façon très précise pour résister au mieux à la puissance des marées.
De plus, bien qu’il n’existe pas de joints entre les pierres, les murets, dont la
hauteur varie de 1,50 à 1,60 mètres, sont parfaitement hermétiques jusqu’à
ce qu’ils soient submergés.
Comme la plupart des pêcheries, sa forme optimale constitue un V, sa pointe
tournée vers le large. Le V se termine par un goulet, qui est fermé par une
porte supportée par deux poteaux. On place une nasse de 10 à15 mètres
derrière la porte, tous les poissons se retrouvent emprisonnés, une fois
la porte ouverte. Ensuite, la nasse est vidée dans une auge en pierre, afin que
les poissons soient triés. Ce tri tient compte de l’écosystème et des saisons.
De quelle manière va se dérouler la restauration ?
Le travail ne va pas commencer immédiatement. Auparavant, le service dar-
chéologie de la Direction Régionale des Affaires Culturelles doit venir fouiller le
secteur, de manière préventive, et expertiser la pêcherie, afin de nous donner
les préconisations les mieux adaptées à la restauration.
Ceci dit, la pêcherie est en relativement bon état, bien qu’elle n’ait pas été
exploitée depuis 50 ans. Pour preuve, elle est toujours utilisable pour la pêche.
Cependant, l’assaut des marées l’a endommagée et le passage humain l’a
fragilisée : un bras est affaissé, les pierres doivent être reposées, l’autre bras
présente un trou quil faut combler.
Même si par chance, les matières premières nécessaires à sa restauration sont
à proximité immédiate de la pêcherie, un travail de reconstruction d’enver-
gure, à réaliser essentiellement à la main, est à fournir. De plus, nous sommes
soumis à une difficulté supplémentaire liée au rythme naturel imposé par les
marées. En effet, le temps durant lequel il est possible de travailler en toute
sécurité est estimé à moins d’une heure. Ainsi la bonne volonté de tous les
membres de l’association sera mise à contribution !
REGARD La pêcherie Cavey REGARD Par Marie-Louise DELAMARE
Secrétaire de l’association Saint-Pair Vivum
Deux cents boulets ont été recensés sur la commune de Saint-Pair-sur-
Mer et plus d’une soixantaine sont éparpillés sur tout le territoire gran-
villais. Voilà une idée de jeu de piste. Ouvrez l’œil, peut-être pourrez-
vous alors tous les trouver.
Lobjectif premier de notre association est d’assurer une remise en état de la pêcherie
Cavey à l’identique et dans le respect de l’écosystème.
à travers ses expositions, modèles, pho-
tographies, dessins, peintures et objets,
l’itinéraire du couturier et son époque.
Depuis 1997, 16 expositions ont animé
cette belle maison depuis La femme mise
en scène jusqu’aux Stars en Dior en passant par l’exposition du Centenaire en 2005,
Christian Dior, homme du siècle. C’est aussi et depuis quelques mois une exposition
automne-hiver d’octobre à février ouverte en particulier au public scolaire. Musée
ouvert également aux initiatives de l’État : Nuit des Musées, Journées du Patrimoine,
Rendez-vous aux Jardins, etc.
Car est bien la mission d’un Musée de France et désormais d’une illustre maison.
Permettre à chacun d’accéder aux origines du talent, d’ouvrir l’esprit, l’âme et le cœur
de tous aux mystères de la création artistique. De montrer ce quest le beau, de laisser
loin derrière les effets de mode pour découvrir, comme le disait Alfred de Vigny, «l’inter-
minable discours de l’humanité dont chaque homme illustre est une idée».
Ce label Maison des Illustres ne peut que nous encourager à poursuivre nos projets de
développement de ce beau lieu marqué par la mémoire et le génie de Christian Dior.
En 1957, en Italie, Christian Dior est rappelé à Dieu diront certains pour rhabiller
les anges. «Et même si les hommes illustres ont pour tombeau la terre entière», et au
risque de contredire Thucydide, la terre rose et grise de Granville a retenu tout du cœur
de Christian et l’âme de Monsieur Dior.
Les rails ayant été récupérés par les allemands dès 1939, la gare se métamorphose en
logements sociaux, puis en médiathèque municipale en 2001.
LES ACQUISITIONS DES MUSÉES
La pêcherie Cavey
Patrick BAILBÉ
juin 2012
Robe de jour Christian Dior printemps-été 1949
New York - Popeline de coton imprimée
Il s’agit d’une robe d’été en popeline de coton imprimée de eurs exotiques et de
palmettes bleues sur fond blanc, datée de l’été 1949.
Cette acquisition a un triple intérêt pour le musée Christian Dior : elle vient étoer
le nombre de modèles historiques, créés par Christian Dior lui-même au sein de la
maison de couture, ses caractéristiques techniques et esthétiques sont particuliè-
rement remarquables, enn, les exemples de robes d’avant 1950 griés Christian
Dior New York sont rares.
Chats Jacques Nam et Colette 1935,
papier vélin d’arches à la forme, in folio
L’album est illustré de 5 eaux-fortes originales en couleurs hors-texte
de Jacques Nam, toutes numérotées et signées par lartiste, illustrant
cinq textes de Colette (Le Siamois, Simplette, Le petit chat noir, Capucin et
Adimah et Fastaguette). Colette écrira cette dédicace sur l’exemplaire du
peintre : «il n’y a pas de chats plus chats que les chats de Nam» (Carteret
V, 52 ; Monod, 2987). Jacques Nam, souvent qualié d’artiste animalier,
est déjà représenté dans la collection du MAMRA. Cet ouvrage illustre
aussi l’attachement particulier de Colette pour les chats. Il vient com-
pléter les collections de livres illustrés du MAMRA, et est actuellement
présenté dans l’exposition Colette ( voir agenda des expositions en page 4).
Colette et Willy aux Folies Bergères Zamora 1940,
gouache, crayon gras et mine de plomb Papier, 31x24 cm
Le dessin, qui s’inscrit également dans le cadre de l’exposition consacrée à l’écri-
vain Colette, la représente avec son premier mari Willy, assis dans une loge, re-
gardant un spectacle. Il illustre bien la participation active de Colette à la vie
artistique et culturelle parisienne.
José de Zamora (Madrid 1899-1971 Barcelone), peintre, illustrateur, décorateur
et auteur, fut l’élève d’Eduardo Chicharro. Il dessina de nombreux modèles pour
le couturier Paul Poiret et collabora à de nombreuses revues françaises dont la
célèbre Gazette du Bon ton. Il mit son talent au service de nombreuses revues
parisiennes.
Ce dessin est vraisemblablement une reprise d’un précédent dessin eectué au
début des années dix, avant la séparation de Colette avec Willy en 1912.
La maison Dior
La gare de Saint-Pair-sur-Mer
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