Hépatite C et D - Publications du ministère de la Santé et des

MALADIES INFECTIEUSES HÉPATITE C
Novembre 2008 Page 209
HÉPATITE C
MADO
INFORMATIONS GÉNÉRALES
Définition
L’hépatite C est une infection du foie causée par le virus de l’hépatite C (VHC). On estime qu’environ
0,8 % de la population canadienne est infectée par le VHC.
Tableau clinique
L’hépatite C est une infection aiguë souvent asymptomatique ou qui se manifeste par de légers
symptômes non spécifiques comme la fatigue, l’anorexie, les malaises généraux et, rarement, l’ictère.
Environ 75 % des personnes infectées évolueront vers une infection chronique du foie avec une virémie
prolongée. Parmi celles-ci, 5 à 20 % développeront une cirrhose. Chez les enfants, l’hépatite C sera le
plus souvent bénigne et asymptomatique. L’infection chronique, peu symptomatique et moins fréquente
que chez l’adulte, conduira rarement à une cirrhose. Une fatigue persistante ou intermittente et des
malaises généraux peuvent se manifester au cours d’infections chroniques qui demeurent souvent sans
symptômes. L’hépatite fulminante est rare.
Complications
L’hépatite C peut entraîner une maladie chronique du foie, dont la cirrhose et le cancer du foie,
apparaissant après plus de vingt ans d’évolution.
Durée de la maladie
La durée de l’hépatite C est variable dans les cas d’infection aiguë. Les symptômes disparaissent
graduellement chez la majorité de ces patients. La maladie dure toute la vie dans les cas d’infection
chronique.
Modes d’acquisition et de transmission
Acquisition
L’hépatite C s’acquiert principalement par voie sanguine, auparavant par transfusion de sang ou de
produits sanguins, et actuellement surtout par partage de seringues ou d’aiguilles contaminées. La
transmission sexuelle est possible, mais le risque est faible en l’absence d’autres facteurs de risque. La
transmission à une personne vivant sous le même toit est très rare et la transmission périnatale est
estimée autour de 5 %. La transmission du VHC par l’allaitement maternel n’a pas été démontrée. Deux
cas de transmission possible par morsure, dans un contexte de bagarre entre adultes (l’une dans un bar,
l’autre au domicile) ont déjà été rapportés. Dans ces situations, il est probable qu’il y ait eu présence de
sang dans la salive.
Transmission
Exposition des muqueuses ou percutanée
à des liquides biologiques infectieux.
Période d’incubation
La période d’incubation dure de 6 à 7 semaines, et peut s’étendre de 2 à 24 semaines.
Période de contagiosité
La période de contagiosité dure tant que le VHC est présent dans le sang et précède de plusieurs
semaines l’apparition des symptômes et la détection des anti-VHC.
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Réceptivité
Tout le monde est susceptible de contracter l’hépatite C.
Immunité
Les anticorps contre le VHC apparaissent entre 2 et 15 semaines, en moyenne 8 semaines, après
l’exposition. Chez la majorité des personnes infectées, la réponse immunitaire est insuffisante pour
combattre l’infection et ne procure pas d’immunité protectrice.
Il existe plusieurs génotypes du VHC. Les réinfections sont possibles avec les mêmes génotypes ou avec
des génotypes différents.
Il n’existe aucun vaccin.
Méthodes diagnostiques
Habituelles
Sérologie anti-VHC.
Note : Ce test n’est pas valide chez les enfants de moins de 12 mois en raison de la présence possible des
anticorps maternels.
Exceptionnelles
Détection de l’ARN du VHC par des tests d’amplification des acides nucléiques (TAAN).
Traitement
Spécifique
Des médicaments tels que l’interféron-alfa et la ribavirine permettent de traiter certains cas d'infection
chronique.
Prophylactique
Les gammaglobulines ne sont pas utiles après une exposition au virus de l’hépatite C.
Particularités associées au service de garde
Aucun cas de transmission d’hépatite C n’a été rapporté dans les services de garde. Un enfant infecté par
le VHC ne représente pas un risque de transmission du virus aux autres enfants par les contacts de la vie
courante (boire dans le même verre, donner une accolade, partager des jeux, utiliser le même siège de
toilettes, etc.). Le risque de transmission du VHC en service de garde, en présence d’un enfant ou d’un
adulte infecté, est jugé minime en l’absence de plaie fraîche, de dermatite généralisée, de condition
médicale favorisant le saignement ou de comportement agressif.
Même si la prévalence de l’hépatite C n’est pas connue pour les enfants d’âge préscolaire, on peut croire
qu’elle est très faible au Québec.
Cependant, certaines situations, tels les morsures avec bris de peau, les expositions accidentelles au
sang, le partage fortuit de brosses à dents et les contacts quotidiens, peuvent susciter des inquiétudes en
service de garde.
– Les morsures
Aucune transmission à la suite d’une morsure n’a été rapportée en service de garde. Un seul cas
anecdotique de transmission du VHC à la suite d’une morsure par une personne infectée a été
rapporté. Toutefois, malgré ce rapport anecdotique, on ne devrait pas considérer une morsure avec
bris cutané comme comportant un risque potentiel d’infection par le VHC, sauf si l’enfant qui a mordu
avait du sang dans la bouche.
Les expositions accidentelles au sang
Une peau saine constitue une barrière efficace à l’entrée du virus. Pour être transmis, le VHC doit être
en contact avec une muqueuse (nez, bouche, œil) ou une plaie fraîche, soit une plaie qui a saigné au
cours des dernières 24 heures, ou avec le sang par un contact percutané.
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Le partage des brosses à dents
Le VHC peut se transmettre s’il y a partage de brosses à dents entre enfants dont l’un est infecté car
les gencives peuvent saigner au moment du brossage.
Les contacts quotidiens
L’hépatite C ne se transmet pas au cours des contacts sociaux quotidiens.
Particularités associées à la femme enceinte
Près de 5 % des mères transmettent le VHC à leur bébé pendant la grossesse ou l’accouchement.
L’infection se transmet plus facilement en présence d’une infection concomitante à VIH ou si la charge
virale de la mère est élevée. L’allaitement n’est pas contre-indiqué.
MESURES À PRENDRE
Enquête
Aucune.
Mesures de contrôle
Sujet
- Ne pas exclure le sujet.
- Si le sujet est porteur chronique du VHC, le vacciner contre les hépatites A et B pour sa protection
personnelle.
Contacts
- Aucune mesure de prévention n’est recommandée pour les contacts au service de garde. S’il y a
exposition significative à du sang, diriger la personne exposée vers son CSSS ou un centre
hospitalier, selon l’organisation locale, le plus rapidement possible, pour évaluation.
- Voir aussi le document La prévention des infections chez les personnes travaillant en service de
garde à l’enfance, y compris les stagiaires, 2007.
Environnement
Pratiques de base (voir le chapitre III, section « Contrôle de la transmission des infections »).
S’assurer que les brosses à dents ne sont pas partagées et qu’elles sont rangées correctement (voir le
chapitre IV, section « Le brossage des dents »).
Suivi
Fournir au personnel l’information pertinente.
Organiser des séances d’information à l’intention des parents, si nécessaire.
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HÉPATITE D
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INFORMATIONS GÉNÉRALES
Définition
L’hépatite D consiste en une infection du foie causée par le virus de l’hépatite D (VHD), ou delta, chez des
personnes infectées par le virus de l’hépatite B (VHB). L’infection par le virus delta se produit en même
temps que l’infection par le VHB (co-infection) ou s’ajoute à une infection existante (surinfection). Il ne
peut y avoir d’infection à VHD sans présence du VHB. C’est une infection rare en Amérique du Nord.
Tableau clinique
La co-infection par les virus de l’hépatite B et delta se manifeste par une infection aiguë semblable à celle
de l'hépatite B; le risque d'hépatite fulminante peut augmenter jusqu’à 5 %, mais l’infection devient
rarement chronique. La surinfection par le virus delta d’une personne atteinte d’une infection chronique au
VHB peut conduire à une hépatite fulminante ou à une forme grave d’hépatite chronique évoluant
rapidement vers une cirrhose.
Complications
L’hépatite D peut entraîner une hépatite fulminante, une hépatite chronique, une cirrhose et, plus
rarement, un cancer primaire du foie.
Modes d’acquisition et de transmission
Acquisition
Le mode d’acquisition de l’hépatite D est similaire à celui de l’hépatite B, c’est-à-dire par contact
percutané ou muqueux avec du sang contaminé, par utilisation de drogues injectables avec partage
d’aiguille ou par contact sexuel. La transmission intrafamiliale du VHD est possible chez les porteurs du
VHB. La transmission de la mère à l’enfant est rare.
Transmission
Exposition des muqueuses ou percutanée à des liquides biologiques
infectieux.
Période d’incubation
La période d’incubation dure de deux à huit semaines dans les cas de surinfection. Dans les cas de
co-infection, la période d’incubation est similaire à celle du virus de l’hépatite B, soit de six semaines à six
mois.
Période de contagiosité
La période de contagiosité dure tant que les virus des hépatites B et D sont présents dans le sang. La
contagiosité maximale se situerait entre quelques jours et quelques semaines avant l’apparition des
symptômes.
Réceptivité
Les personnes atteintes du virus de l’hépatite B sont susceptibles de contracter l’hépatite D.
Au Québec, l’infection au virus delta est rare. Elle touche surtout les utilisateurs de drogues injectables.
MALADIES INFECTIEUSES HÉPATITE D
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Immunité
Les anticorps anti-VHD apparaissent pendant la phase aiguë de l’infection. Lorsque l’infection demeure
limitée, ils ne persistent que quelques mois après la guérison.
Il n’existe aucun vaccin. Cependant, puisqu'il faut être infecté par le VHB pour acquérir le VHD, le vaccin
contre l'hépatite B protège aussi contre l'acquisition du VHD.
Méthodes diagnostiques
Habituelles
Sérologie anti-VHD.
Exceptionnelles
Aucune.
Traitement
Spécifique
Aucun.
De soutien
Selon l’état clinique.
Particularités associées au service de garde
Aucun cas de transmission du VHD n’a été rapporté en service de garde.
Particularités associées à la femme enceinte
La transmission de la mère au nouveau-né est inhabituelle.
MESURES À PRENDRE
Voir la section « Hépatite B ».
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