
français, contrairement à l’acquisition d’une seule de ces langues. Autrement dit, les apprenants
hispanophones bénéficient-ils du transfert positif de la distinction aspectuelle entre le perfectif et
l’imperfectif en français L2 ?
Les études de l’acquisition d’une L3 sont importantes parce qu’elles peuvent nous
apprendre comment les êtres humains s’approprient d’autres langues, comment l’acquisition
d’une autre langue dans la petite enfance diffère de celle dans la vie adulte, et les rôles que
jouent nos deux premières langues dans l’appropriation d’une troisième langue.
La temporalité du passé
A ma connaissance, il n’y a pas encore d’études sur l’acquisition du français L3 par des
locuteurs L1 et L2 anglais/espagnol ou vice-versa, donc, nous analyserons la difficulté
qu’éprouvente les apprenants à acquérir la temporalité passé dans la L2 pour créer une hypothèse
et proposer des études en ATL français à l’avenir.
L’anglais, le français et l’espagnol ont quelques structures grammaticales qui se
chevauchent. Par exemple, la temporalité passé est exprimé par deux temps en français, le passé
composé et l’imparfait, qui respectivement expriment le perfectif et l’imperfectif en termes
d’aspectualité. Néanmoins, le système aspectuel anglais est différent : il distingue entre le
prétérit pour le perfectif et le passé progressif pour le progressif. L’aspect progressif est
grammaticalisé en espagnol, mais il n’est pas grammaticalisé en français. Donc, l’espagnol a 3
temps dans la temporalité passé : le prétérit (perfectif), le passé progressif (progressif) et
l’imparfait (imperfectif), et le français n’a que le passé composé (perfectif) et l’imparfait
(imperfectif). Donc, deux des catégories aspectuelles dans l’espagnol et le français sont les
mêmes, mais elles sont différentes en anglais et en français.