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Marie est associée à l’heure de son Fils.
Le cri de Jésus : Mon Dieu, mon Dieu,
pourquoi m’as-tu abandonné ?
s’entrechoque en son cœur
avec la parole de l’ange Gabriel
à l’Annonciation :
Tu enfanteras un fils. (…)
Il règnera sur la maison de Jacob
et son règne n’aura pas de fin (Lc 1,31-33).
Dieu aurait-il repris sa promesse ?
Marie croit contre toute espérance.
Elle sait que rien n’est impossible à Dieu (Lc 1,39).
Silence du grand sabbat
où Jésus se tait
et où Marie se laisse purifier jusque dans sa foi
comme l’or au creuset.
Marie a approché la mort de près
en restant debout au pied de la croix,
quand le glaive a transpercé son âme.
Personne n’a pu suivre Jésus
jusque dans sa mort,
pas même ceux qui étaient prêts
à donner leur vie pour lui.
Silence du grand sabbat
où Jésus est ce grain de blé
jeté, seul, en terre et où Marie
communie à son Fils
par l’offrande d’elle-même et la prière.
Marie n’assiste pas à la pâque de son Fils.
Elle y participe et en est toute transformée.
Déjà rachetée dès avant sa conception,
elle est rachetée de surcroît au calvaire.
Déjà morte avec Jésus hier,
elle ressuscite déjà avec lui.
Docile à Jésus, elle s’est laissée déposséder
jusqu’à maintenant disparaître des Écritures.
L’ultime mention de sa présence
sera pour notifier sa place
au milieu des croyants au Cénacle.
Silence du grand sabbat où Jésus
descend au plus bas de notre humanité
et à Marie s’abaisse jusqu’à s’effacer
avec humilité, cédant le pas
à l’autre Marie, celle de Magdala,
qui, au matin de Pâques, verra le Ressuscité
et deviendra l’apôtre des Apôtres.