JULIUS NYERERE, YOWERI KAGUTA MUSEVENI, PAUL KAGAME,
ET JOHN GARANG. AUX SOURCES DE LA DÉSTABILISATION DE LA
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO (RDC)
par Bucyalimwe Mararo Stanislas
Anvers 2014
Résumé
Dans son livre intitulé « Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en
Afrique » (Paris, Fayard, novembre 2010), le journaliste d’investigation français, Pierre Péan, a
brillamment expliqué comment Isarël, les États-Unis et la Grande Bretagne ont fabriqué et soutenu
Yoweri Kaguta Museveni, Paul Kagame et John Garang dans la guerre qui, depuis le début des
années 1980, ravage l’Afrique centrale. Toutefois, il n’a pas mis en évidence le rôle néfaste joué par
la Tanzanie depuis la fin des années 1970 dans ces « révolutions » meutrières à travers le laboratoire
idéologique de l’école dite de Dar-Es-Salaam d’abord, le soutien militaire, politique et diplomatique
ensuite. D’aucuns décrivent « Julius Nyerere, mort en 1999, comme la carte maîtresse de la National
Resistance Army (NRA) et du Front Patriotique Rwandais » (FPR). Yoweri Museveni n’a-t-il pas
demandé récemment de le proclamer saint ? (Emmanuel Mulondo, « Tanzania : Many Pray for
Nyerere Beaticication, the first step for sainthood », Kampala, The East African, 7 June 2011).Paul
Kagame ne l’a-t-il pas décoré quelques années après sa mort pour son rôle décisif dans la victoire du
FPR ? (Emmanuel Nereste et Gaspard Musabyimana, «Des personnalités décorées à Kigali le 4
juillet 2010 sont des fossoyeurs du peuple rwandais », www.musabyimana.net du 11 juillet 2010).
Cette étude situe chacune de ces quatre figures politiques (Julius Nyerere, Yoweri Kaguta
Museveni, Paul Kagame et John Garang) dans la trajectoire historique de leurs pays respectifs et met
en exergue l’impact de leur coalition sur la déstabilisation de la RDC. Le drame est que de nombreux
mercenaires (érythréens, éthiopiens, soudanais, tanzaniens, etc.) sont déversés en RDC dans l’ombre
des militaires de l’armée rwandaise en cours de démobilisation et de ses supplétifs que sont l’Alliance
des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo/Zaïe (AFDL), le Rassemblement Congolais
pour la Démocratie (RCD), le Congrès National pour la Défense du Peuple Tutsi (CNDP), le M23 et
que, en plus, l’Est de la RDC est transformée en terrain de la guerre américaine contre le terrorisme et
ce, sous couvert de la traque de Joseph Kony ou de la LRA (Lord’s Resistance Army) et des FDLR
(Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda). Il est devenu ainsi le champ d’occupation des
armées américaine, ougandaise, rwandaise, sud-soudanaise, centrafricaine, congolaise et onusienne
(troupes de la MONUC/MONUSCO).
« China alters African geopolitical calculus.- Since China hosted more than 40 African
heads of state in 2006 in Beijing, and followed that with highest-level state visits across
Africa- with Chinese oil companies and industry signing multibillion deals with ‘forgotten’
Africa- Washington suddenly took notice… In response the United States has dramatically
increased its military presence in Africa and created a new military command- the Africa
Command or AFRICOM- to protect what it has defined as its ‘strategic national interests’ in
Africa. This has ignited what has come to be known as the ‘new scramble for Africa’ and is
transforming the security architecture of Africa»1.
« There have been press reports about a vigorous alliance of new, younger, well-educated
African leaders--like Yoweri Museveni, Paul Kagame, Meles Zenawi of Ethiopia and Isayas
Aferworki of Eritrea--that will carry the torch forward to that future »2.
1 ENGDAHL, W., « Joseph Kony and more AFRICOM wars over oil»,http://deadlinelive.info,19 March 2012.
Lire aussi Robin Philpot, Rwanda and the New Scramble for Africa: From Tragedy to Useful Imperial Fiction.
Baraka Books, December 2013.
2GOUREVITCH, P., « Continental Shift»,in New Yorker, August 4, 1997.Ceci n’est qu’une pure propagande.
Depuis 1997 jusqu’aujourd’hui en 2013, les événements ont montré que tous ces fameux nouveaux leaders
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