Union Populaire Républicaine | UPR
L’union du peuple pour rétablir la démocratie, en libérant la France de la prétendue union européenne, de l'OTAN et de l'euro
http://www.upr.fr
du xve siècle ont ainsi peu à voir avec les cartas pueblas (chartes de repeuplement) des années 800.
Toutefois, tous ces textes ont en commun l’idée selon laquelle le pouvoir royal est le fruit de pactes avec sa
population et que lesdits pactes ne peuvent être violés impunément. Ils limitent aussi l’installation d’un système
féodal homologable au reste de l’Europe chrétienne, quand ils n’en empêchent tout simplement pas la constitution.
De fait, en Espagne, seuls les comtés catalans connaissent véritablement, au cours de leur histoire, la féodalité, le
pouvoir seigneurial étant partout ailleurs imparfait ou contrarié. Ces fueros assurent aussi la liberté des villes, qui se
constituent en communes aux droits étendus, de manière précoce par rapport aux autres pays européens. Ils
donnent également la possibilité à tout homme libre qui en aurait les moyens d’acheter un destrier et l’armement
lourd d’un chevalier pour devenir ce que l’historiographie espagnole nomme un caballero villano (« chevalier
roturier »).
Cette situation contraste avec celle de la France médiévale, par exemple, où seule la noblesse avait le privilège de
monter à cheval et de manier l’épée
Le système des fueros se maintient, avec d’importantes évolutions, même à l’époque de l’absolutisme, sous la
forme, par exemple, de « chartes royales de privilège » (cartas de privilegio reales). C’est ce que montre par
exemple cette charte accordée à la commune de Pegalajar, aujourd’hui située en Andalousie, par le roi Philippe II
en juin 1559.
À l’époque moderne, la survivance de ces fueros fait obstacle à l’unification du pays et à la promotion de l’égalité
des sujets puis des citoyens devant la loi et le roi. Partiellement abolis par les Décrets de Nueva Planta (1707),
sous le règne de Philippe V, ils sont définitivement abrogés au XIXe siècle – en 1841 pour la Navarre et en 1876
pour le Pays basque. Ils sont finalement repris sous une forme moderne avec la Constitution de 1978, actuellement
en vigueur, qui prévoit un régime spécial (dit « régime foral ») pour ces deux régions, dont les particularités
historiques sont reconnues.
Les fueros témoignent dans tous les cas de la vitalité des libertés individuelles et collectives dans l’Espagne
médiévale. Ils n’en constituent cependant pas la seule preuve. En 1188, près de trente ans avant la Carta Magna
anglaise, le royaume de León consacre par écrit une série de droits dont la plupart des citoyens européens
devraient pleinement jouir aujourd’hui mais qui sont limités, de jure et de facto, par les instances européennes.
L’innovation parlementaire de León
Lors de son couronnement, le roi Alphonse VII de Castille et du León (1126-1157), dit « l’Empereur », décide de
faire directement participer les représentants du peuple, notamment des bourgeois, aux cérémonies et aux
réjouissances, ce qui est une première dans l’histoire espagnole.
Son petit-fils, Alphonse ix du León (1188-1230), va aller encore plus loin, en particulier parce que les circonstances
vont l’y pousser. Le pouvoir royal léonais ou castillan est, à cette époque, nettement moins contesté que celui de
Jean sans Terre en Angleterre une trentaine d’années plus tard : les souverains des différents royaumes espagnols
4 / 8