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PREFACE
Nelson Mandela écrit en septembre 2004 « La Faim est un besoin de base qui doit être satisfait afin
que chacun puisse échapper à l’ignorance, que chaque société soit indépendante de l’aide, mais
encore plus important, afin que chaque enfant puisse survivre aux maladies comme le SIDA, la
tuberculose et le paludisme. »
L’enquête EDS1 conduite en 2001, montrait que 13% des enfants mauritaniens de moins de cinq ans
souffraient de malnutrition aiguë (Poids-Taille < - 2 ET) et 35% souffraient de malnutrition
chronique (Taill-Age < -2 ET). Plusieurs enquêtes, à échelle plus réduite, conduites entre 2003 et
2005, dans les zones à risque de vulnérabilité nutritionnelle, ont révélé des prévalences de la
malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans allant de 10% à 25% selon les régions et les
saisons. Cette situation grave a conduit le gouvernement de Mauritanie et ses partenaires à mettre en
place un dispositif de réponse visant de contenir ce fléau.
En décembre 2006, période de post- récolte et de relative abondance alimentaire d’une année jugée
de bonne pluviométrie, L’UNICEF et ses partenaires nationaux ont réalisé une enquête nutritionnelle
qui révélé une prévalence de malnutrition aiguë globale (Poids-Taille< - 2 ET) de 8% et celle de ses
formes sévères (Poids-Taille< - 23 ET) de 0,8% chez les enfants de 6-59 mois. Cette enquête
montre que la situation nutritionnelle n’est pas alarmante mais nécessite une vigilance accrue au fur
et à mesure que l’on évolue vers la période de soudure en général et en particulier dans les régions
du fleuve les plus affectés.
Il existe un dispositif national de prise en charge de la malnutrition aiguë sévère dans les Centres de
Réhabilitation Nutritionnelle (CREN) et Unité de Réhabilitation Nutritionnelle (URN) et modéré
dans les Centres d’Alimentation Communautaires (CAC). Un dispositif de dépistage actif pour
référence est mis en place dans le cadre de Central Emergency Response Fund (CERF) et a permis
d’identifier un nombre conséquent d’enfants souffrant de malnutrition aigue sévère et modérée.
Cependant, en dépit des efforts déployés par le Ministère de la Santé et ses partenaires, le système
des Centres de Récupération Nutritionnelle (CREN), Centres d’Alimentation Communautaire (CAC)
et des Centres et Postes de santé, en place pour répondre aux besoins de prise en charge de ces
enfants reste encore inadapté (en qualité, couverture et suivi) faute d’un programme de formation
cohérent, de directives techniques nationales claires incluant le niveau communautaire, et de suivi
effectif des activités de ces structures. Il apparaît donc nécessaire d’améliorer cet outil en prenant en
compte les évolutions dans la prise en charge actuelle de la malnutrition aiguë et de le compléter par
la prise en compte de la dimension communautaire.
Pour aider le gouvernement de Mauritanie à améliorer le fonctionnement du dispositif de prise en
charge de la malnutrition aiguë sévère et modérée dans les formations sanitaires et au niveau
communautaire, Le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales, avec l’appui technique et financier
de UNICEF et avec la participation de l’OMS et du PAM, a organisé un atelier d’amendement et de
validation du protocole national de prise en charge de la malnutrition aiguë.
Le document de protocole ainsi révisé et validé reste l’outil de référence national en matière
d’activités de formation du personnel et de prise en charge de la malnutrition aiguë.
1 Enquête Démographie et Santé Mauritanie 2000-2001