Discussion
L’équipe de prévention des blessures du Service de santé évalue de façon continue
l’efficacité globale du programme pour les patients obèses, notamment le degré de
satisfaction des patients et des travailleurs, l’efficacité des coûts et la prévention des
blessures. Le programme est modifié en fonction des besoins. Par exemple, le pro-
gramme est actuellement limi-
té par le système de codage et
de suivi qui permet d’identifier
les patients admis et de relever
le nombre de blessures directe-
ment associées à la manipula-
tion de ces patients. On explore
actuellement des stratégies pour
résoudre ce problème de codage.
Nous avons également constaté
qu’il fallait définir un itinéraire de rechange pour les patients qui se présentent au
CSS sur un équipement extragrand, souvent trop encombrant pour les voies d’accès
habituelles.
Les défis actuels tournent autour du manque persistant d’équipement face au
nombre croissant d’admissions de pa-
tients corpulents. Pour l’instant, nous ne
disposons que d’un seul lit adapté alors
que deux ou davantage auraient été
nécessaires à l’occasion. L’achat d’un
second lit bariatrique plus mobile est à
l’ordre du jour. La prise en charge des
patients bariatriques décédés reste égale-
ment problématique, car les civières ac-
tuellement en usage à la morgue ne sup-
portent pas leur poids. Mais l’accueil des
patients bariatriques dans l’unité des
soins intensifs demeure l’enjeu le plus
important. L’usage des dispositifs de
levage y est souvent contre-indiqué en
raison des problèmes d’insuffisance car-
diaque et respiratoire des patients et de
leur incapacité à tolérer les harnais.
Notre équipe de prévention des bles-
sures ne ménage aucun effort pour rele-
ver ces défis à mesure qu’ils se présen-
tent. Malgré les problèmes qui persistent,
nous estimons que le CSS a fait des pas
de géant en vue de reconnaître les be-
soins particuliers du patient bariatrique
et d’y répondre. •
RÉFÉRENCES
1. HAHIER, B., “Morbbid Obesity : a Nursing Care Challen-
ge”, Medsurg, 11(2), 2002, 85-90.
2 DAYNARD, D., A. YASSI, J.E., COOPER, et al. “Biome-
chanical Analysis of Peak and Cumulative Spinal Loads
during Simulated Patient-Handling Activities : a Substudy
of a Randomized Controlled Trial to Prevent Lift and
Transfer Injury of Health Care Workers”, Applied ergono-
mics, 32(3), 2001, 199-214; YASSI, A., J.E. COOPER, R.B.
TATE, et al. “A Randomized Controlled Trial to Prevent
Patient Lift and Transfer Injuries of Health Care Workers”,
Spine, 26(16), 2001, 1739-1746.
3. BARR, J., J. CUNNEEN. “Understanding the Bariatric
Client and Providing a Safe Hospital Environnement”,
Clinical Nurse Specialist, 15(5), 2001, 219-223; BEEBE,
R,. A.J. HEIGHTMAN. “Handle with Care, Specialized
Methods and Devices for Moving Morbidity Obese Patients”,
Journal of Emergency Medical Services, 27(1), 2002,
42-44, 98-99; DAVIDSON, J.E., C. CALLERY. “Care of the
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or Intensive Care”, Obesity Surgery, 11(1), 2001, 93-97;
HAHLER, 2002; ROTKOFF, N. “Care of the Morbidity Obese
Patient in a Long-Term Care Facility”, Geriatric Nursing,
20(6), 199, 309-313; RUNDLE, R. “Obesity’s Hidden Costs”,
Wall Street Journal, (Eastern Edition), New York, May 1,
2002, p. B1.
4. BARR and CUNNEEN, 2001.
5. HAHLER, 2002.
1 6 – OBJECTIF PRÉVENTION – VOL. 30, NO 5, 2007
DOSSIER CLIENTÈLE OBÈSE
L’accueil des patients bariatriques
dans l’unité des soins intensifs
demeure l’enjeu le plus important.
L’usage des dispositifs de levage y
est souvent contre-indiqué.
L
e Programme de prévention des blessures reliées à la manipulation des personnes obèses a beau-
coup évolué depuis que cet article a été publié en septembre 2003. Nous avons revu la politique,
fait l’achat d’autres équipements et adopté de nouvelles théories et techniques de manipulation sécuri-
taire des patients.
Même si les surfaces de glissement demeurent des outils essentiels dans la prise en charge du pa-
tient bariatrique, le repositionnement du patient alité se fait de plus en plus avec des supports de con-
ception spéciale, couplés à un lève-personne sur rail, qui peuvent être laissés sous le patient. D’autres
techniques servent à soulever efficacement l’abdomen du patient avec une toile tout en adoptant une
posture ergonomique ; nous continuons, en outre, à encourager l’emploi de toiles spéciales pour soulever
les membres lors des manœuvres d’habillage et de déshabillage.
Nos techniques de travail sécuritaires, le choix de nos équipements et le nombre de personnes requi-
ses lors des manœuvres sont dictés par les algorithmes de manipulation et de déplacement sécuritaires
des patients bariatriques qui ont été élaborés par l’infirmière et professeur Dr Audrey Nelson, du VISN 8
Patient Safety Centre de Tampa en Floride (www.visn8.med.va.gov/patientsafetycenter). Ce document
ainsi que d’autres outils concernant les clients bariatriques sont accessibles gratuitement par Internet.
Nos lignes directrices ont été adoptées à l’échelle régionale. On prévoit pourvoir un poste de spécialiste
des ressources cliniques pour les patients bariatriques qui sera chargé d’assurer l’éducation, la forma-
tion et l’appui aux établissements. Des fonds supplémentaires de 660 000 $ ont été dégagés pour
l’achat de l’équipement de base destiné aux hôpitaux et pour la création d’un parc de matériel régional
destiné aux patients de plus de 272 kg (600 lb). Le Service de planification de la région intègre actuelle-
ment des exigences en matière d’architecture et d’aménagement au devis visant les unités de soins de
santé et les nouvelles installations de soins de santé (salles d’urgence, centres d’accueil et cliniques de
traitement) afin de répondre aux besoins du patient bariatrique.
Notre démarche nous aura permis de constater que certaines pièces d’équipement ne sont pas bien
conçues pour les besoins de ces patients. Par exemple, un engin d’une capacité de charge de 363 kg
(800 lb) n’est pas adapté à la taille d’un patient de ce poids. Les morphologies différentes des patients
obèses rendent également difficile l’installation des toiles de transfert. Le fait qu’il n’existe pas d’espace,
d’unité ou d’établissement réservé à la prise en charge des patients bariatriques nous oblige à former le
personnel de chaque unité au moment des admissions. Le faible nombre d’admissions par unité rend
difficile le maintien des acquis. Voilà pourquoi nous avons recommandé de créer des unités de soins
réservées à ces patients.
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