IMS-Entreprendre pour la Cité
27/03/09
2. La mise en place de collaborations multipartites
Toute la richesse des partenariats entre entreprises et entre toutes les parties prenantes sur la
question des droits humains et sociaux a été soulignée.
Jacques Kheliff, Directeur Développement Durable de Rhodia, a remarqué que « c’est une
question qui, comme pour tout domaine de la RSE, fixe un niveau de responsabilité qui n'est
pas atteignable seuls par les managers » et que salariés, syndicats, riverains, communautés et
représentants de la société civile doivent être associés.
Antoni Gelonch -Viladegut de sanofi-aventis a parlé de « contrat social » avec les différentes
parties prenantes, qui part souvent d'un « équilibre instable et très compliqué à gérer » pour
lequel il faut inventer de nouveaux partenariats. Ces partenariats doivent, selon lui, se fonder
non pas sur un modèle de "fund-raising" (logique traditionnelle du mécénat) mais sur « une
mise en commun de compétences pour des actions gagnant-gagnant pour toutes les
parties qui participent ».
Partenaires contre le SIDA soutient cette logique de complémentarité des acteurs, en
cherchant à développer des partenariats public-privé (PPP) ou « co-investissements », selon les
termes de Sandra Perrot, entre entreprises et autorités nationales, syndicats, prestataires
comme les ONG, instituts de recherche et partenaires techniques comme les acteurs financiers
(aide bilatérale ou multilatérale). L’association invite l'entreprise à définir des objectifs
communs avec ces partenaires et un plan d'action pour les mettre en place, ainsi que des
indicateurs pour les suivre et les évaluer. D’après Sandra Perrot, ces partenariats permettent
« un engagement réciproque des acteurs autour d’un partage de savoir-faire spécifiques,
source d’une pérennité nouvelle pour les actions des entreprises », en précisant toutefois que
pour que le nombre fasse la force, il faut « une structuration d'acteurs du secteur privé (petites
PME, antennes de grandes entreprises, syndicats...) suffisamment solide pour faire le poids
par rapport aux Etats et ainsi peser dans les négociations avec les autorités publiques ».
3. Le renforcement du cadre juridique et de l’effectivité des contrôles
Une problématique majeure a été soulevée durant les débats de l’atelier concernant l’avancée
des droits humains et sociaux dans les pays du Sud : celle de la distorsion concurrentielle
entre les entreprises qui respectent les droits et celles qui ne les respectent pas. Selon Antoni
Gelonch -Viladegut, « les entreprises qui font des efforts en matière de droits humains sont
parfois confrontées à des entreprises et pays qui ne font rien pour respecter ces droits, dans
un régime de concurrence commerciale ». Face à ce problème, Antoine Bernard de la FIDH a
rappelé que la responsabilité à l’égard des droits humains n’est pas une option pour
l’entreprise, mais bien une responsabilité au sens juridique du terme et que des actions
mutualisées sont possibles pour tirer les standards locaux vers le haut et ainsi éviter la
distorsion concurrentielle. Ainsi, en Chine, la FIDH a observé des avancées significatives grâce
à l’action intensive de la « Global Social Compliance Programme » (GSCP). Cette plateforme
mondiale qui regroupe les plus grands distributeurs mondiaux (Tesco, WalMart, Carrefour...)
mais également des fournisseurs de la grande distribution (Levis, Disney…) s'appuie sur les
textes internationaux et vise à promouvoir et faire respecter les meilleurs pratiques