LA FICHE THEMATIQUE > 67 du Capital Investissement NOVEMBRE 2010 Association Française des Investisseurs en Capital - www.afic.asso.fr Nouvelles réglementations Bâle 3 Suite à la récente crise économique et financière les gouvernements et les instances de régulation au niveau national et international ont appelé à un renforcement significatif de la réglementation bancaire qui vise à créer « un système financier plus discipliné et moins procyclique qui favorise un développement économique équilibré » (Conseil de Stabilité Financière (CSF), septembre 2009). Depuis de nombreuses nouvelles réglementations ont été proposées et devraient entrer en application, pour les premières, dès la fin de cette année et s’étaler jusqu’à la fin de la décennie. Le principal lot de nouvelles règles étant parfois appelé « Bâle 3 ». 1. Nouvelles réglementations bancaires 1. Nouvelles réglementations Depuis le premier G20 de Londres en mars 2009, beaucoup de progrès ont été réalisés pour remédier aux problèmes qui se sont faits jour lors de la crise financière. Les nouvelles règles sont généralement(1) proposées au niveau international au travers du CSF ou du Comité de Bâle. Elles sont reprises au niveau européen au travers de modifications apportées à différentes directives et notamment la directive relative aux fonds propres des banques, i.e. « Capital Requirement Directive » (CRD). Ensuite, ces directives sont transposées au niveau national. Parmi les nombreuses nouvelles règles mises an avant on peut citer notamment les règles Bâle 2.5 (CRD 2 et CRD 3) et les propositions de règles Bâle 3 (CRD 4). 2. Bâle 2.5 (CRD 2 et CRD 3) • Les règles Bâle 2.5, en Europe CRD 2 et CRD3, devraient être mises en œuvre à compter de la fin d’année et en 2011. • Elles portent principalement sur: • Risque de marché (ex. nouveau calcul plus conservateur de VaR). (1) • Titrisation: augmentation charge pour les originateurs, sponsors ou investisseurs. (2) • Capital: définition plus conservatrice du capital de type Tier 1. (5) • Liquidité: calcul du ratio de liquidité basé sur des stress-test et requérant un niveau élevé de détention de produits liquides. (6) • Rémunération des dirigeants et des opérateurs de marché plus encadrée. (10) 3. Bâle 3 (CRD 4) • Les règles Bâle 3, en Europe CRD 4, n’en sont qu’au stade des propositions et seront mises en œuvre progressivement à compter de 2013 • Elles portent principalement sur: • Augmentation du capital des banques, ex. ajout de coussin réglementaire (3) • Supplément d’exigences pour les banques « too big to fail » (4) • Renforcement des exigences réglementaires par rapport au niveau d’equity « pure » (introduction d’un ratio Core Tier 1) (5) • Nouveau dispositif pour le risque de liquidité (6) • Standardisation des produits dérivés (7) • Dispositif contra-cyclique (8) • Ratio de levier (9) 2 1 Nouvelles exigences pour le risque de marché Nouveau traitement de la titrisation 3 Augmentation du capital des banques 4 10 Nouvelles contraintes en matière de rémunération Supplément d’exigences pour les banques « too big to fail » Nouvelles règles prudentielles 5 9 Amélioration de la qualité du capital des banques Ratio de levier 6 8 Provisions à travers le cycle et exigences contra -cycliques 7 Standardisation des produits dérivés Nouvelles réglementations Key Basel 2.5 (CRD 2 et CRD3) Nouveau dispositif réglementaire pour le risque de liquidité Réglementations en cours de discussion Bale 3 (CRD 4) Combinaison Bale 2.5 et Bale 3 (1) A l’exception du nouveau régime de gestion de la liquidité qui sera mis en œuvre au niveau national à compter de la fin d’année 2010. Ce dispositif sera par ailleurs amendé à partir de 2013 par les accord Bâle 3. 2. Impact sur les banques et leurs clients 1. Impact sur les banques Sur une base individuelle, chaque banque sera impactée de façon différente en fonction de son business-mix, de son niveau actuel de fonds propres réglementaires et de sa stratégie de financement. Néanmoins, au niveau du secteur dans son ensemble, l’effet cumulé de ces différentes propositions réglementaires devrait avoir des impacts substantiels sur les coûts internes des banques. Structure de coût d’une banque Description Coût de financement Coût de financement Coût du financement de la banque Charges opérationnelles Pertes attendues Coût du risque pour pertes inattendues Résumé des implications réglementaires Charges opérationnelles de la banque (fixes et variables) Provisionnement exante en rapport avec les risques anticipés à travers le cycle Exigences en matière de capital pour couvrir les pertes inattendues Principales implications Propositions • Le coût de financement des banques pourrait directement augmenter du fait des nouvelles exigences concernant la détention de produits financiers liquides • Cependant, de meilleurs ratios de liquidité pourraient conduire à une amélioration du rating des banques 6 • Toutes les propositions sont susceptibles de conduire à une augmentation significative des couts opérationnels tant lors de la mise en œuvre qu’en période de croisière. Toutes • Théoriquement, l’effet contra-cyclique devrait être neutre à long terme • Cependant, les nouvelles exigences devraient conduire à un effort substantiel des banques en période de démarrage car elles devront constituer ces différents coussins contra-cycliques. • Le capital réglementaire des banques devrait être directement impacté du fait de: o L’augmentation des exigences réglementaires en capital; o La réduction du type de capital éligible (ex. nouveau ratio Core Tier 1) 8 1 4 3 2 5 7 9 2. Impact sur l’économie Les instances internationales (Comité de Bâle, CSF) et européennes ont conduit, ces derniers mois, des analyses approfondies de mesure de l’impact de ces reformes sur l’économie mondiale. Il en ressort que l’impact devrait conduire de façon cumulée à la perte de quelques dixièmes de points de PIB au cours des cinq prochaines années. Ces rapports précisent, également, que ces pertes, à l’occasion de la mise en œuvre des mesures, devraient être largement compensées par les gains escomptés à plus long terme en termes de stabilité et de performance économique. Néanmoins, l’impact réel dépendra aussi de l’attitude des banques qui devront modifier en profondeur leur stratégie, leur structure de coût et leur politique de rémunération de leurs actionnaires. Ces nouvelles règles ne devraient pas fondamentalement impacter directement le capital investissement. En revanche les banques seront désormais obligées de noter leur contrepartie à travers le cycle (1). Options à la main des banques qui verront leurs coûts de fonctionnement augmentés Stratégie de financement Activity-mix Stratégie depricing La stratégie de financement des banques pourrait singulièrement être modifiée du fait des nouvelles exigences réglementaireset du surcoût associé à certains types de financement (ex. financement interbancaire). L’activity-mix des banques d’investissement pourrait être plus touché que celui des banques de détail, notamment du fait des modifications apportées par Bâle 2.5. Certaines autres propositions devraient toutefois impacter l’ensembles des banques, banques de détail comprises. La stratégie de pricing des banques et notamment la manière avec laquelle elles passeront l’augmentation de leur coût vers leur clientèle reste à préciser. Reflèteront-elles le surcoût en totalité? Répartiront-elles les coûts directement produit par produit ou bien en compensant leur faibles marges sur certains produits par d’autres qui devraient être peu ou pas impactés par la réforme? Structure des coût Les banques pourraient modifier plus encore leur structure de coût afin de compenser la charge supplémentaire de la réforme de façon interne (ex. baisse des rémunérations des opérateurs de marché) Clientèle visée Les banques pourraient décider de se focaliser sur certains types de métier et de clientèle afin d’attirer moins d’exigences de fonds propres (ex. dépôts des particuliers) ou bien de se spécialiser sur certains segments qui attireraient des marges plus élevées, notamment comme réponse aux exigences du ratio de levier (Bâle 3) Politique de dividendes Le niveau de rémunérations des investisseurs en capital pourraient être réduit (au moyen par exemple d’une suspension du paiement de dividendes) de façon à constituer une base de fonds propres réglementaireplus solide. (1) Obligation existante, peu appliquée jusqu’alors mais qui sera désormais plus contrôlée. Pour toute information complémentaire, contacter : Deloitte : Claire Deguerry - [email protected] AFIC : Chloé Magnier (Chief Econmist)– [email protected]