
-ÏDECINE4ROPICALEsss
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(53,1 %) est en contradiction avec la littérature (2, 8). La prédomi-
nance féminine du VIH2 pourrait s’expliquer par le fait que la ma-
jorité des femmes est constituée de commerçantes soumises aux
flux migratoires transfrontaliers, immigrant ainsi vers les zones
de forte endémicité de VIH2 pour des raisons socio-économiques.
L’essentiel de l’expression clinique dans notre étude est constitué
par un tableau d’ascite fébrile (100 %). Ces deux signes sont égale-
ment constants dans la série de Tiembre (5). Des taux respectifs de
97 % et 100 % d’ascite fébrile ont été décrits dans la littérature
(1, 5, 6). La diarrhée a été présente dans 12 ,5 % des cas et ce taux
est inférieur aux séries de Tiembre (5) et de Rosengart cité par Sawa-
dogo (6). Les adénopathies périphériques ont été retrouvées dans
53,1 % dans notre série. Des taux de polyadénopathies allant de
30 à 70 % ont été rapportés par d’autres auteurs (3,6). Le caractère
exsudatif et lymphocytaire du liquide d’ascite, n’est pas constant.
Il est évocateur mais non spécifique, car peut être observé dans
l’ascite d’origine néoplasique. Nous n’avons pas fait de culture sur
milieu de Lowenstein du liquide d’ascite chez nos patients du fait
du plateau technique limité. Ces résultats sont similaires à ceux
d’El Abkari et al. (9). L’échographie abdominale a confirmé une
ascite libre ou cloisonnée chez tous nos patients. La laparoscopie,
examen de référence, n’a pas pu être réalisée chez nos patients.
L’évolution favorable sous antituberculeux constitue néanmoins
un argument diagnostique fort (6, 7). Les taux de létalité se situent
habituellement entre 0 et 1, 4 % chez les sujets VIH (3, 6) ; le taux
de létalité élevé de notre série pourrait s’expliquer par un diagnos-
tic tardif et la co-infection VIH. La réponse au traitement anti-
tuberculeux serait identique quel que soit le statut sérologique à
condition que les antituberculeux soient administrés précocement
et l’observance correcte (3, 6). De même l’amélioration serait
plus précoce chez les séronégatifs pour le VIH (3, 7). L’amélio-
ration de l’état clinique ainsi que l’accessibilité géographique et
financière ont pu conditionner les sorties précoces de l’hôpital et
par conséquent occasionner la perte de vue de la majorité de nos
patients.
En conclusion la tuberculose péritonéale atteint avec pré-
dilection, les sujets jeunes, avec une nette prédominance féminine
dans notre série. Le diagnostic n’est pas aisé et l’ascite fébrile est
la principale circonstance de découverte. L’infection par le VIH
modifie considérablement le profil épidémiologique, clinique,
évolutif et thérapeutique de la tuberculose péritonéale.
B
ouglouga O1, Bagny A1, Djibril MA2, Lawson-Ananissoh
LM1, M’ba F1, Redah D1, Agbetra A2
1. Service d’Hépato-gastroentérologie
2. Service de Médecine Interne.
Centre Hospitalier et Universitaire de Lomé, Togo.
s#ORRESPONDANCEBOUGSON YAHOOFR
s!RTICLEARRIVÏLEDÏlNITIVEMENTACCEPTÏLE
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Troubles métaboliques et facteurs de risques
cardiovasculaires chez les patients infectés
par le VIH sous antirétroviraux
au Burkina-Faso
Metabolic disorders and cardiovascular risk factors
observed in patients infected by the HIV with
antiretroviral therapy in Burkina Faso
!"342!#4s The purpose of this descriptive transverse study is to des-
cribe metabolic disorders and cardiovascular risk factors in HIV-infected
patients undergoing antiretroviral therapy in the day-care unit of the Uni-
versity Hospital of Ouagadougou, Burkina-Faso. A total of 100 patients
(Burkinavi cohort) undergoing antiretroviral therapy with a minimum
of 42-months of follow-up (October 2005 to Mars 2009) were included.
There were 77 females and 33 males with a mean age of 37 years. Most
patients, i.e., 95%, were positive for HIV1. Mean body mass index was
22 kg/m2. Mean CD4 count was 280/mm3. Viral load was undetectable in
66 of the 71 patients who underwent viral load testing. Retroviral therapy
consisted of the TriomuneR combination (Stavudine + lamivudine + névi-
rapine) at a fixed dose in 27 cases. Cardiovascular risk factors included
family history of high arterial blood pressure in 5 patients, smoking in 4,
and obesity in 8. During follow-up, seven patients presented hypertension.
Metabolic disorders included hyperglycemia (4%), hypertriglyceridemia
(17%) and hypercholesterolemia (14%). Lipodystrophia was noted for 6
patients. Despite the short follow-up period, metabolic disorders and car-
diovascular risk factors were observed at our patients under antiretroviral
therapy.
+%97/2$3s Antiretroviral. Metabolic disorders. Cardiovascular-
Burkina Faso.
L
’introduction des trithérapies antirétrovirales a bouleversé l’his-
toire naturelle de l’infection à VIH, considérée aujourd’hui
comme une maladie chronique avec une survie à peine différente de
celle de la population générale. Cependant le poids des comorbidités
induites par le VIH ou par les traitements antirétroviraux demeure
(1). L’utilisation de ces médicaments pose le problème de la ges-
tion des effets secondaires (2). Parmi ceux-ci, il était rapporté une
fréquence croissante des troubles métaboliques et des événements
cardiovasculaires. Dans les pays occidentaux, ces complications
sont bien documentées (3) tandis qu’en Afrique subsaharienne, peu
d’études ont été consacrées à ce sujet. L’objectif de ce travail était
de décrire les troubles métaboliques et les facteurs de risques cardio-
vasculaires observés chez des patients infectés par le VIH et traités
par antirétroviraux dans un pays à ressource limitées.
Lettres