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choix. Mais dans la fulgurance de la décision d’Alain Gayet – partir
pour continuer le combat ! – se concentre le patriotisme familial et les
expériences personnelles, lorsque son père l’a envoyé étudier outre-
Rhin, pour comprendre la guerre qui s’y préparait.
Lisant Mein Kampf, l’adolescent a vu de ses yeux les ravages de
l’idéologie nazie sur la jeunesse allemande. A 17 ans, il a déjà la lucidité
supérieure qui lui fait congédier l’évidence de la débâcle. Comme tant
de ses compagnons, sa liberté commence par un refus, capable de
donner à l’événement un sens que les faits les plus écrasants semblent
pourtant démentir. Cette éthique de la révolte contre le destin contraire,
c’est elle qui commande de désobéir au nom des intérêts supérieurs de
la Nation. Cet appel venu de Londres qu’il n’a pas entendu, il y répond
spontanément parce qu’il est l’appel de sa conscience et du devoir.
Débarqué à Falmouth, il est envoyé à Londres où il rejoint les pionniers
de la France libre. Rescapés de Norvège, officiers, sous-officiers,
soldats de toutes les armes, aux côtés d’un millier de jeunes volontaires,
encore dépourvus d’uniforme mais qui s’exercent déjà, tous vibrent de
la même ferveur communicative, au rythme de La Marseillaise qu’ils
entonnent à pleins poumons. C’est là qu’il aperçoit pour la première
fois le général de Gaulle venu leur dire ce qu’il attend d’eux.
Passionné de mécanique et de course automobile, Alain Gayet rêve,
comme tant de ses jeunes camarades, de devenir pilote de chasse. Mais
les avions manquent. Engagé dans les Forces françaises libres le 1er
juillet 1940, il est donc incorporé comme conducteur de camion à la 1ère