Alain Bentolila
« A nos enfants, nous devons apprendre que la langue n’est pas faite pour parler
seulement à ceux que l’on aime, mais qu’elle est faite surtout pour parler à ceux que
l’on n’aime pas. C’est en leur transmettant avec autant de bienveillance que
d’exigence les vertus pacifiques du verbe que l’on peut espérer qu’ils en viennent aux
mots plutôt qu’aux mains. »
« En venir aux mots plutôt qu’aux mains ! », ne serait-ce pas là, le véritable enjeu de
l’école ? Alain Bentolila l’affirme, le réaffirme avec force dans son essai : « Le verbe
contre la barbarie – Apprendre à nos enfants à vivre ensemble ».
Les mots sont un instrument de pouvoir dont chaque enfant devrait être équipé… or
chaque année au moins un enfant sur dix sort de l’école illettré. Apprendre à parler, à
lire , à écrire, c’est apprendre à faire société, à vivre ensemble. C’est indispensable.
C’est le propre de l’homme. L’homme ne va pas sans dire.
L’illettrisme creuse encore plus les inégalités de nos sociétés : « Echec scolaire,
échec professionnel, échec civique,… il n’existe pas aujourd’hui de métier si manuel
soit-il qui n’exige de solides capacités de lecture et d’écriture. »
Sa cause, son credo, ce n’est pas la « pureté de langue » mais une véritable « égalité
linguistique ». Alain Bentolila sera parmi nous le 4 décembre pour nous faire partager
son combat.