6 ACTUAL I TÉS TA B LE A U DE B O R D É TAN C HÉ I T É . I N FO #3 5 s e p t emb re 2 012 La construction de logements toujours en berne entre mai et juillet 2012, les chiffres sont toujours défavorables, notamment dans la construction neuve de logements. Le nombre de permis de construire dans le collectif et le nombre de mises en chantier sur bâtiments existants tirent leur épingle du jeu. LE CHIFFRE DU moIS H A b I TAT I o n S C o L L E C T I v E S / T E R T I A I R E / b U R E A U x 17% marchés privés en m2 sHON 1 000 000 900 000 800 000 700 000 C’est la part du BTP dans les 680 000 accidents du travail avec arrêt survenus en 2011, selon la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés. Avec 115 600 sinistres, ils sont en légère augmentation par rapport à 2010. 600 000 500 000 400 000 300 000 200 000 100 000 T1 T2 T3 T4 T1 2010 2010 2010 2010 2011 T2 2011 T3 2011 T4 2011 T1 T2 2012 2012 Les chiffres L o C A U x I n D U S T R I E L S / S T o C k A g E / S U R FA C E S C o m m E R C I A L E S ConSTRUCTIon nEUvES marchés privés en m2 sHON 2,5 % baisse du nombre de permis de construire de logements neufs de mai 2012 à juillet 2012 par rapport à la même période en 2011. 12 % baisse du nombre de mises en chantier de logements neufs de mai 2012 à juillet 2012 par rapport à la même période en 2011. 700 000 600 000 500 000 400 000 300 000 200 000 C o n S T R U C T I o n S U R b â T I m E n T S E x I S TA n T S 5,7 % baisse du nombre de permis de construire sur bâtiments existants de mai 2012 à juillet 2012 par rapport à la même période en 2011. 14,2 % Augmentation du nombre de mises en chantier sur bâtiments existants de mai 2012 à juillet 2012 par rapport à la même période en 2011. 100 000 T1 T2 T3 T4 T1 2010 2010 2010 2010 2011 T2 2011 T3 2011 T4 2011 T1 T2 2012 2012 A p p E L S D ’ o F F R E S É TA n C H É I T É E T T o I T S - T E R R A S S E S Nombre de marchés 3 500 3 000 LogEmEnTS CoLLECTIFS 9,9 % Augmentation du nombre de permis de construire de logements collectifs de mai 2012 à juillet 2012 par rapport à la même période en 2011. 2 500 8,7 % baisse du nombre de mises en chantier de logements collectifs de mai 2012 à juillet 2012 par rapport à la même période en 2011. 2 000 1 500 1 000 500 T1 T2 T3 T4 T1 2010 2010 2010 2010 2011 T2 2011 T3 2011 T4 2011 T1 T2 2012 2012 Vecteur plus, sOes, eCLN E N BR E F 9 A C T UA LIT ÉS © Lavigne Architectes & M. Virlogeux / SOGEA / CG du Finistère / JF Chapuis ÉTANC HÉITÉ. INF O # 35 s ep t em bre 2 01 2 o F F I C E D E S A S p H A LT E S L’asphalte coulé comme référence pour l’entretien L’ Assemblée générale de l’Office des asphaltes s’est déroulée le 26 juin dernier au siège de la Fédération nationale des travaux publics à Paris. Les principaux acteurs du secteur se sont réunis pour évoquer « l’asphalte coulé comme référence pour l’entretien ». Cette thématique se justifie par les performances de durabilité, d’étanchéité et de souplesse d’utilisation du matériau, capitales pour préserver les réseaux de voirie, les espaces publics et les ouvrages d’art actuels et à venir. Plusieurs interventions ont rythmé l’événement, avec tout d’abord, une présentation du logiciel Cimarout (voir encadré). Ont ensuite été abordées les techniques d’entretien des revêtements en asphalte coulé des voiries et espaces publics urbains. Le matériau, malgré ses qualités reconnues de durabilité, peut être victime d’altérations esthétiques (coloration, encrassement…) et structurelle (indentation, fissuration, retrait, soulèvement…). Frédéric Loup, chef de projet recherche et développement chez Eiffage travaux publics, a présenté les différentes solutions d’entretien selon les cas. Pour conclure sur le fait que la durabilité de l’asphalte dépend aussi du respect des règles de l’art lors de sa mise en œuvre et de l’adéquation entre la formule choisie et les sollicitations thermo-dynamiques auxquelles est soumis le revêtement. Un ExEmpLE : L A R É n o vAT I o n D E p o n T Jean-Pierre Dean, ancien directeur technique chargé de missions chez Smac, est revenu sur les techniques de rénovation d’un pont de 2 500 m² en asphalte coulé sur l’autoroute du Littoral. Avec deux contraintes importantes : un arrêt du trafic limité au maximum et une optimisation des coûts. L’association de 200 g/m² d’un primaire type bouche pores à base de résine polyuréthane monocomposant (soit 510 kg), d’une épaisseur de 15 mm d’asphalte élastomère EG30 (soit 115 tonnes) adhérent au support et d’une couche de roulement de huit centimètres d’épaisseur (soit 500 tonnes) a été préférée à un complexe traditionnel 8 + 22. Le liant de l’asphalte gravillonné est un bitume 35/50 modifié par ajout de polymère PSA et de polymère SBS. Ces derniers permettent une application du produit entre 180 et 200°C et accroissent sa résistance aux fissures. l Un logiciel pour la prévention des risques George balavoine, expert santé sécurité au sein de l’Union des syndicats de l’industrie routière française (UsIrF), a présenté le logiciel Cimarout (centre d’information des matériaux routiers), véritable base de données de l’ensemble des soixante-dix études réalisées sur l’exposition des opérateurs de l’industrie des asphaltes aux fumées. Afin d’obtenir un panorama complet, des chantiers aux caractéristiques différentes ont été examinés (chantier ouvert, semiouvert ou fermé, asphalte coulé à chaud ou à basse température). si les résultats sont bons, l’objectif reste d’élaborer une méthodologie de prévention des risques cancérogènes. Cinq étapes ont ainsi pu être définies : identifier les risques (respiratoires, cutanés…), les délimiter (à quelles fumées est-on exposé ?), estimer le risque potentiel avec une observation visuelle, mesurer par prélèvements et analyses et enfin prévoir des actions de prévention. par exemple, il a pu être déterminé qu’une baisse de 35°C de la température de coulage de l’asphalte réduit de manière conséquente les risques liés à l’exposition. 10 ACTUAL I TÉS EN BREF É TAN C HÉ I T É . I N FO #3 5 s e p t emb re 2 012 ADEmE Les travaux de performance énergétique dans les logements sont de plus en plus performants L Ce qui porte le total de rénovations performantes à 295 000. Néanmoins, « ce chiffre devra encore progresser sensiblement pour que l’ensemble du parc existant soit convenablement rénové sur le plan thermique dans 40 ans », précise l’Ademe. En matière de financement, les ménages préfèrent le recours à l’épargne plutôt qu’au crédit et les dépenses diminuent. Les chantiers ayant le plus progressé en 2010 sont ceux dont le montant était inférieur à 2 000 euros. Les recours à au moins l’un des dispositifs d’aides financières (crédit d’impôt, prêt livret développement durable (LDD), éco-prêt à taux zéro…) concernent quand même 60 % des ménages, particulièrement quand il s’agit de gros projets. Un exemple : « 16 % des rénovations énergétiques★★★, dont le coût moyen est estimé à 20 500 euros, ont été financées par l’éco-prêt à taux zéro. » Enfin, l’observatoire a identifié les trois principaux types de rénovation privilégiés par les ménages. L’isolation des ouvertures représente 40 % du marché, l’amélioration du chauffage 30 % et l’isolation des parois, seul segment à croître entre 2008 et 2010, 30 %. l * traitement des trois composantes du confort thermique : chauffage, couverture, isolation © Trecobat © Knauf ’observatoire permanent de l’amélioration énergétique du logement réalisé par l’Ademe analyse le marché global de la performance énergétique. La publication des résultats de l’édition 2010 permet à l’agence de faire le point sur les évolutions de ce type de travaux dans le logement. Les résultats sont plutôt positifs, notamment au regard de la situation économique actuelle. En effet, malgré la crise, le nombre de chantiers se maintient et les rénovations techniques gagnent en qualité. Ainsi, en 2010, 135 000 rénovations ont été classées en efficacité énergétique★★★*, soit 1,5 point de plus qu’en 2008. TRopHÉE eDF bleu Ciel récompense « la maison idéale » Respecter l’environnement, être économe en énergie et être confortable, tels sont les critères à respecter pour recevoir le prix décerné par EDF Bleu Ciel dans le cadre de son trophée habitat. 230 compétiteurs se sont lancés dans l’aventure. Le constructeur de maisons individuelles Trecobat a reçu la distinction, décernée par un jury composé de professionnels, de fournisseurs industriels et de constructeurs. Deux maisons témoins existent déjà, l’une à Lannion (22) et l’autre à Gouesnou (29). Leurs caractéristiques : ce sont des maisons basse consommation (CEP = 43,1 kW.EP/m².shon/an) réalisées par des artisans locaux et avec des matériaux produits dans un rayon de vingt kilomètres. En phase construction, les déchets ont été triés et conduits en déchetterie. Nuisances sonores et pollutions ont également été strictement contrôlées. Du point de vue de la conception, l’isolation des murs, du toit et des plafonds est en laine minérale. Le confort d’été est assuré par des volets bidirectionnels avec sonde solaire. Les planchers hauts sont équipés de rupteurs thermiques périphériques et la ventilation est hygro-réglable B micro watt (15 W). Le chauffage est programmable et régulable. l ÉTANC HÉITÉ. INF O # 35 s ep t em bre 2 01 2 E N BR E F A C T UA LIT ÉS C E R T I F I C AT I o n A n A Ly S E La HQE prend son envol à l’international La construction pourrait être en difficulté dans les années à venir © BMCE Bank Lancée à l’occasion d’une rencontre officielle à bruxelles le 7 juin, la certification française HQe pour les bâtiments non résidentiels prend son envol à l’international. D éjà annoncée fin 2011 lors de la dernière édition du Simi et expérimentée entretemps sur une demi-douzaine d’opérations pilotes, l’exportation de la certification Haute qualité environnementale est désormais effective. Présentée par le président de Certivéa Patrick Nossent lors de son lancement officiel le 7 juin à Bruxelles, HQE « internationale » conserve l’approche globale multicritère de la certification d’origine (énergie, environnement, santé et confort) basée sur des indicateurs de performances, l’intégration d’exigences de management environnemental ainsi que le principe de certification par « tierce-partie intégrale ». Mais à la différence de sa version hexagonale, « le dispositif se présente sous la forme d’un référentiel générique selon une méthode de nouvelle génération compatible avec les indicateurs internationaux de la Sustainable Building Alliance et du comité technique CEN TC 350 », détaille le président de Certivéa. Le même référentiel est applicable tant pour les ouvrages en construction que ceux en phase d’exploitation ou faisant l’objet d’une rénovation. Un DISpoSITIF SImpLIFIÉ Cette simplification de la certification nationale entend promouvoir le plus aisément possible son adoption aux quatre coins de la planète en s’adaptant aux spécificités (climatiques, économiques, architecturales et réglementaires) de chaque pays et en ce sens, les maîtres d’ouvrage restent libres dans le choix des process, des matériaux ainsi que des solutions architecturales et techniques du projet. Autre souplesse du dispositif : contrairement à la HQE « nationale » qui impose trois cibles au niveau « très performant » et quatre « performantes », la certification internationale n’exige que des seuils minimums. Le système lui-même peut en outre être adapté localement, les demandeurs de la certification ayant la possibilité de proposer des « principes d’équivalence » pour attester des performances de façon différente du référentiel original dans leur pays. Dans le même esprit, un important travail de « reconnaissance des modes de preuves » est en cours pour permettre à des ouvrages disposant déjà de certifications internationales comme LEED ou BREEAM d’obtenir également des « équivalences » sur certaines cibles. Reprenant le modèle du « passeport bâtiment durable » de la HQE française mis en place il y a quelques mois, le niveau global de performance et celui des quatre thèmes de la HQE Internationale sera lui aussi indiqué dans un « certificat ». Annoncé par Certivéa, le coût moyen d’une opération de certification – hors frais de mission de l’auditeur – tourne autour de 15 000 euros. À ce jour, neuf opérations sont certifiées à l’étranger, au Royaume-Uni, en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne et en Italie, mais également au Maroc pour un ensemble d’ouvrages en construction de la BMCE Bank de 17 800 m2, comprenant un centre de formation, un data-center et des bureaux. l Baisse des aides publiques, attentisme, diminution des investissements de capacité dans l’industrie, obligation de réduction de la dette publique, nécessité d’écouler les stocks de bureaux vacants… Autant de raisons qui poussent le BIPE (bureau d’information pour les entreprises), société d’études économiques et de conseil, à prévoir un avenir plutôt sombre au secteur de la construction. Toutes les typologies de bâtiments seraient touchées. Un exemple : le nombre de logements neufs livrés chaque année ne devrait pas être supérieur à 350 000 d’ici à 2017. Or, les besoins en la matière s’évaluent à 500 000 unités. Seul l’entretien-amélioration des bâtiments devrait voir son niveau d’activité progresser. l Q U A L I F I C AT I o n Du nouveau chez Qualibat Le Syndicat des énergies renouvelables (SER), le Syndicat national du bois lamellé (SNBL), l’Union nationale des économistes de la construction (UNTEC) et l’Association nationale pour l’information sur le logement (ANIL) ont intégré récemment le conseil d’administration de l’organisme de qualification des entreprises de construction. Ce dernier élargit ainsi sa représentativité au sein du secteur. Ces nouveaux adhérents participent désormais aux travaux de l’un des trois collèges « entreprises », « utilisateurs » et « intérêts généraux ». Cette arrivée anticipe les évolutions de Qualibat dans le domaine des métiers du bâtiment liés à l’énergie. L’introduction de cette dernière thématique dans le volet social de l’association lors d’une assemblée générale extraordinaire le confirme. L’assemblée générale a également instauré des droits de vote égaux entre les différents collèges, de même qu’une double vice-présidence au groupe « entreprises ». l 13 14 ACTUAL I TÉS EN BREF É TAN C HÉ I T É . I N FO #3 5 s e p t emb re 2 012 pERFoRmAnCE ÉnERgÉTIQUE Un nouveau groupe de travail pour le plan bâtiment Grenelle « Favoriser l’émergence d’outils innovants du financement des travaux de performance énergétique », tel est l’objectif du nouveau groupe de travail du Plan bâtiment Grenelle (Financements innovants de l’efficacité énergétique) crée il y a quelques semaines. Son pilotage est confié à Inès Reinmann, associée en charge de l’immobilier et présidente d’Axcior corporate finance et à Olivier Ortéga, avocat et associé au sein du cabinet Lefèvre et Pelletier & Associés. De nouvelles pistes de sources de financements avaient déjà été proposées par le groupe de travail dédié à l’innovation qui avait remis son rapport final en septembre 2011. Pour augmenter les ressources financières dédiées à l’efficacité énergétique, le rapport recommandait d’étendre la contribution au service public pour l’électricité (CSPE) à la distribution de combustibles fossiles consommés par les ménages et les entreprises, complétant ainsi le système des certificats d’économie d’énergie (CEE). Le nouveau rapport est prévu pour le premier trimestre 2013. l D É C L A R AT I o n Lors de sa déclaration de politique générale le 3 juillet dernier devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre JeanMarc Ayrault a évoqué les mesures qui seront prises en direction du secteur du bâtiment. L’objectif de construction de 500 000 logements par an, promis par François Hollande pendant la campagne présidentielle, a été confirmé pour « permettre à chacun de nos concitoyens d’accéder à un logement correspondant à ses besoins et à son pouvoir d’achat. » Quand on sait qu’à la fin 2012, on prévoit un peu plus de 300 000 mises en chantier, les chiffres avancés par le gouvernement sont ambitieux. Pour les atteindre, un plan de mobilisation « sans précédent » des terrains inoccupés appartenant à l’État sera lancé au bénéfice des collectivités locales, sous réserve de respect de la mixité sociale. De plus, le plafond du Livret A devrait être rehaussé pour aider les bailleurs à construire des logements sociaux. Dans le même esprit, le Premier ministre a annoncé que « les communes qui ne respectent pas leurs obligations en matière de logement social verront leurs pénalités multipliées par cinq ». La « performance thermique de l’habitat » dans le neuf et dans l’ancien a été intégrée dans le contexte plus large d’une « économie verte ». Cette thématique n’a pas été développée plus longuement. l © Vincent Fillon Le gouvernement annonce 500 000 logements par an pA R I S nouveaux immeubles de bureaux pour la ZAC Claude bernard Trois nouveaux immeubles de la ZAC Claude Bernard, l’un des premiers éco-quartiers parisiens situés dans le dix-neuvième arrondissement de la capitale, ont été inaugurés en juillet dernier. Ils viennent s’ajouter aux logements et à l’EHPAD déjà existants. D’une surface globale de 41 000 m², ces bâtiments R+7 sont reliés entre eux par des passerelles. Avec une démarche globale de Haute qualité environnementale (HQE) et 25 % d’énergies renouvelables, ces ouvrages visent l’obtention de la certification Bâtiments tertiaires – démarche HQE et le label Très haute performance énergétique (THPE, label réglementé se référant à la RT 2005). © Assemblée nationale-2012 bâTIR Un noUvEAU QUARTIER En plus de bureaux, l’ensemble propose près de 500 places de parking, un restaurant d’entreprise, deux cafétérias, un auditorium… Il sera loué au groupe BNP Paribas, également promoteur, commercialisateur et investisseur. La ZAC Claude Bernard fait partie intégrante du grand projet de renouvellement urbain de Paris Nord-Est initié par la Mairie de Paris depuis dix ans. Son enjeu principal : bâtir un nouveau quartier contemporain, à forte mixité d’activités, intergénérationnel et social. Pour Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris chargée de l’urbanisme et de l’architecture, « la qualité urbaine, la qualité de vie et la dimension métropolitaine sont au cœur du projet Paris Nord-Est ». l ÉTANC HÉITÉ. INF O # 35 s ep t em bre 2 01 2 E N BR E F A C T UA LIT ÉS bARomèTRE eco-performance des bâtiments : la communication se développe L e centre de recherche sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et l’investissement socialement responsable (ISR) Novethic a publié la sixième édition de son baromètre annuel du reporting sur l’éco-performance des bâtiments, en partenariat avec l’Ademe. La qualité de la communication sur les performances énergétiques et émissions de CO2 des actifs immobiliers de douze foncières et dix promoteurs cotés a ainsi été passée à la loupe. Premier constat, la progression est générale. Les foncières élèvent leur note moyenne de quatorze points par rapport à l’année dernière, les promoteurs de cinq. À noter que, pour les premiers, les communications s’axent principalement sur les labels et certifications et moins sur la performance énergétique moyenne des parcs. La généralisation de la labellisation BBC est notamment un signe que la RT 2012 a été anticipée dès 2011 par l’ensemble des acteurs. Mais les disparités en matière de qualité de reportings creusent l’écart entre les entreprises étudiées (plus de soixante points de différence entre le haut et le bas des classements). De même, l’hétérogénéité des méthodologies retenues limitent les comparaisons. Quant aux indicateurs sur l’énergie grise (quantité d’énergie © nécessaire au cycle de vie d’un matériau ou d’un produit), s’ils sont de plus en plus mentionnés, ils restent minoritaires. SoCIÉTÉS DE pLACEmEnTS ImmobILIERS En parallèle de ce baromètre, pour la deuxième année consécutive, Novethic publie une enquête en partenariat avec l’Association française des sociétés de placement immobilier (ASPIM), évaluant les pratiques de prise en compte des performances énergétiques de vingt-huit sociétés de gestion immobilière (soit 47,8 milliards d’euros d’actifs). La considération de l’enjeu environnemental progresse de ic th ve No 15 % en 2012 avec le diagnostic de performance énergétique (DPE) comme outil (obligatoire) de mesure principal. L’obsolescence, la dévalorisation et la non-conformité réglementaire sont, cette année encore, les moteurs de la mise en place d’une démarche environnementale. Mais le niveau de valorisation financière de cette dernière n’est pas encore assez élevé selon les interviewés. Pourtant, pour les fonds immobiliers, l’éco-performance constitue un marché à fort potentiel. Pour preuve, la hausse de la demande entre 2011 et 2012, aussi bien de la part d’investisseurs institutionnels que des particuliers. l LogICIEL EmbARQUÉ L’étanchéité liquide se robotise p © Etandex our ses chantiers d’étanchéité liquide, l’entreprise Etandex utilise depuis huit mois un robot spécifiquement dédié à l’application à chaud des résines bi-composantes polyuréthanes ou polyurées. Destiné aux surfaces horizontales de plus de 10 000 m², il vient compléter le système de mécanisation de la projection des matériaux. Désormais, l’applicateur n’a plus besoin de tenir le pistolet, la machine prend le relais. Elle est pilotée à l’aide d’un logiciel embarqué développé en interne : l’applicateur paramètre les consignes de température, de pression, de rapport de mélange et de débit. Il gère aussi la vitesse d’avancement de l’engin et de déplacement du pistolet sur la rampe. Le logiciel contrôle tous ces paramètres en temps réel. En cas de non-respect de l’un de ces critères, une alerte retentit et la projection s’arrête. « L’épaisseur et la qualité des matériaux appliqués sont ainsi garanties », précise Jean-Claude Ferigutti, directeur du matériel de l’entreprise. De même que le respect des délais : « Le robot nous permet d’atteindre de très hautes cadences, à plus de 1 000 m² par jour. Il peut même travailler la nuit grâce à un guidage laser. » Il améliore également les conditions de travail des applicateurs en réduisant leur exposition aux résines et en limitant fortement leur travail physique. Autant d’avantages qui font qu’Etandex a largement investi dans ce robot, unique en son genre en France. Depuis sa mise en service, il a participé à cinq chantiers : ponts, parkings, dalles piétonnes… l 15 ACTUAL I TÉS EN BREF É TAN C HÉ I T É . I N FO #3 5 s e p t emb re 2 012 bILAn pôle Alsace Energivie : premier bilan positif Créé en mai 2010, le pôle de compétitivité Alsace energivie dresse pour la première fois le bilan de ses actions en faveur de l’efficacité énergétique des bâtiments. A près dix-huit mois d’existence, le pôle de compétitivité Alsace Energivie vient de publier son premier rapport d’activité. Les indicateurs sont au beau fixe : « Tous les objectifs quantitatifs fixés par les financeurs ont été atteints », se réjouit PierreEtienne Bindschedler, président du conseil d’administration, également président de Soprema. Seul pôle de compétitivité français dédié à l’efficacité énergétique des bâtiments, il a été récemment classé comme « performant » selon un rapport d’évaluation remis en juin au gouvernement. Ses travaux visent à contribuer à l’émergence du bâtiment à énergie positive qui sera la norme en 2020. C’est par le soutien à l’innovation et à la compétitivité des entreprises que le pôle Alsace Energivie entend atteindre cet objectif. Et plus précisément « par la mise en relation de partenaires potentiels, l’accompagnement au montage d’équipes projets ou de dossiers de demandes de financements nationaux ou européens ». SoUTIEn DE pRojETS L’accent est en effet placé sur la collaboration entre entreprises et centres de recherche. « La raison d’être du pôle de compétitivité Alsace Energivie est avant tout de rapprocher la recherche et le monde économique », rappelle Jean-Marc Jeltsch, vice-président de l’université de Strasbourg et vice-président du pôle. Pour cela, trois axes de réflexion ont été privilégiés : développer © Pôle Alsace Energivie 16 des solutions techniques et technologiques fiables, rendre cette démarche compétitive (aussi bien en construction neuve qu’en rénovation, dans le résidentiel que dans les locaux industriels, tertiaires ou publics) et se positionner sur l’élaboration des futurs standards du bâtiment. Six éléments stratégiques les accompagnent : les systèmes constructifs (produits et solutions pour la conception, la construction et la gestion des bâtiments), les réseaux et flux (optimisation des modes de production d’énergie décentralisés et de la gestion des flux énergétiques), le marketing, le normatif (contribution à l’élaboration de la future norme Bepos européenne entre autres), les compétences et le capital humain (formation initiale et continue) et la performance de la filière (élaboration de nouvelles méthodes de conception et de mise en œuvre). Depuis sa création, le pôle s’est structuré. Il compte aujourd’hui 1 2 5 m e m b re s : grands groupes, PME, centres de recherche, organismes professionnels… En 2011, vingt-deux projets R&D ont été labellisés et quinze ont été financés à hauteur de 110 millions d’euros. Un exemple : un matériau organique substituable au verre ITO dans les cellules photovoltaïques pourra bientôt être mis sur le marché. En 2012, douze nouveaux projets ont d’ores et déjà été labellisés. Le pôle soutient également trois projets dits démonstrateurs, des bâtiments prototypes à énergie positive rapidement commercialisables telle que la maison modulaire AA Natura. Enfin, il organise des rencontres, des « marchés à projets », structure des clubs pour « mobiliser, informer et fédérer ». ACTIF En FRAnCE ET à L’ÉTRAngER Alsace Energivie revendique sa place d’acteur majeur du développement durable. La dimension Les six axes stratégiques définis par le pôle de compétitivité structurent la feuille de route des groupes de travail. environnementale de la thématique est évidente avec la réduction des consommations énergétiques des bâtiments. Vient ensuite le point de vue économique avec le soutien à la compétitivité des entreprises via l’innovation. En matière de perspectives sociales enfin, sont mis en avant l’effort de formation et l’annonce de la création de 10 000 emplois potentiels en Alsace liés à l’ensemble des travaux de rénovation et de construction neuve à venir. Ce positionnement, le pôle cherche également à l’exporter. Il est par exemple, le seul pôle français membre de l’association européenne Energy-Efficiency Building. En outre, en se rapprochant des cinq autres pôles de compétitivité nationaux consacrés à l’énergie, « il ambitionne de constituer une task force pour la détection et le montage de projets européens ». Enfin, sa proximité géographique avec l’Allemagne et la Suisse font de ces pays des partenaires naturels. l ÉTANC HÉITÉ. INF O # 35 s ep t em bre 2 01 2 pA R I S Appel à projets pour l’efficacité énergétique La ville de Paris, en partenariat avec les associations Laboratoire Paris région innovation et l’agence parisienne du climat, a lancé un appel à projets sur la thématique de l’efficacité énergétique des bâtiments. Pour la municipalité, l’objectif est « de permettre aux entreprises de proposer leurs solutions innovantes en matière d’efficacité énergétique puis d’organiser leur expérimentation par la mise en relation avec des territoires d’accueil bailleurs de la Ville de Paris, musées, immeubles privés… ». La maîtrise et la gestion des consommations d’énergie sont les thématiques retenues pour cette opération (suivi des consommations, compteurs intelligents, éclairage, régulation chaud/froid…). Ce concours participe aux ambitions du Plan climat ville de la capitale, adopté en 2007, qui vise la réduction de 75 % des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire parisien. Plusieurs domaines sont concernés tels que l’habitat, l’urbanisme, l’alimentation ou la gestion des ressources et des déchets. l ILE-DE-FRAnCE © Roland Bourguet/ADEME Déchets : le btp en ligne de mire À lui seul, le bâtiment produit deux-tiers des déchets du territoire et ses acteurs en sont responsables. C’est le constat de la direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (Driee) d’Ile de France qui a publié récemment son bilan 2011 de l’environnement industriel. « La filière des déchets du BTP doit se responsabiliser pour maîtriser ses impacts sur l’environnement », déclare Bernard Doroszczuk, son directeur. Parmi les priorités mises en lumière par cette enquête résultant de l’inspection des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) de la région : la filière des déchets dans le BTP. Par conséquent, les actions de contrôle des installations de transit et de traitement des déchets seront poursuivies (35 ont été réalisées en 2011). De plus, la responsabilité juridique des producteurs et détenteurs de déchets, qui confient ces derniers à des tiers sans s’assurer que ceux-ci les traitent dans le respect de l’environnement, sera recherchée. Une « mise sous contrôle de la filière des déchets du BTP » qui renvoie à l’affaire LGD Développement. En 2011, cette société de tri, transit et regroupement de déchets non-dangereux issus de chantiers de démolition et de construction, est placée en liquidation judiciaire. Elle ne peut donc pas financer l’évacuation des 150 000 m3 de déchets accumulés sur son site de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) qui lui avait été imposée par les pouvoirs publics en raison de dégradation progressive des conditions d’exploitation. L’État a pris en charge le nettoyage du site. l E N BR E F A C T UA LIT ÉS 17 ÉTANC HÉITÉ. INF O # 35 s ep t em bre 2 01 2 A C T UA LIT ÉS E N BR E F 19 p y R É n É E S - AT L A n T I Q U E S bâtiment bbC pour le pôle glisse d’Anglet De sa conception à sa livraison en passant par sa réalisation, le nouveau pôle glisse d’Anglet s’est attaché à respecter des exigences environnementales strictes. L I m I TAT I o n D E S n U I S A n C E S E T R E C y C L A g E 02 Si le bâtiment se revendique comme exemplaire, son chantier de construction aussi. Toutes les entreprises participant au projet ont été impliquées dans la mise en place d’un système de management environnemental, avec notamment la désignation d’un interlocuteur « environnement ». Une charte « chantier vert » était incluse au contrat. Ainsi, chaque entreprise s’est engagée à limiter les nuisances, les bruits, les pollutions et les risques vis-à-vis des intervenants, des riverains et de l’environnement local. Soprema Entreprises (agence de Pau) a notamment transféré l’ensemble des bidons ayant contenu le primaire d’imprégnation à froid, à base de bitume élastomère et de solvants (Elastocol 500), au dépôt du fabricant à Lons (64). Préalablement stockés dans des sacs fermés, ils ont ensuite été recyclés dans des centres de gestion des déchets. Parmi les autres actions menées par les intervenants, on peut citer l’arrosage des sols pour éviter les poussières, le stockage du gasoil dans des bacs de rétention … La production de déchets a été réduite à son minimum et le tri sélectif optimisé en fonction des filières locales de valorisation. Enfin, les consommations d’eau et d’électricité ont été contrôlées. La contribution de l’ensemble des entreprises a permis de valoriser environ 15 % des déchets liés au chantier. l 01 & 02 La conception bioclimatique, le choix des matériaux et les techniques de mise en œuvre ont permis au bâtiment d’atteindre le niveau bbC. Une charte « chantier vert » a été signée par tous les intervenants. 02 © Atelier Gauche’s Muru 01 © Atelier Gauche’s Muru L e pôle glisse Baia Park à Anglet (64) est doté depuis quelques semaines d’un nouveau bâtiment : Olatu Leku, le « lieu de la vague » en basque. Cet immeuble de bureaux de 3 344 m² de surface Shon, érigé à l’initiative de la CCI Bayonne Pays basque, comprend une pépinière et un hôtel d’entreprises et divers services communs (salles de réunion, zone de stockage, crèche, services de restauration…). Il a pour vocation à accueillir une vingtaine de sociétés des métiers des sports de glisse (fabrication de matériel, articles de mode, activités de presse et de communication…). Ce projet, le maître d’ouvrage le porte depuis 2007. Il répond aujourd’hui au niveau BBC et aux référentiels élaborés par l’association HQE. Pour les atteindre, une attention particulière a été portée à la conception bioclimatique de l’ouvrage, aux choix des matériaux et aux techniques de mise en œuvre. On peut citer par exemple l’implantation nord-est/sud-ouest du bâtiment, le positionnement des ouvrants, l’éclairage basse consommation ou le bardage bois en pin des Landes issu de forêts gérées durablement... Pour les patios et la toiture-terrasse béton, le choix de la végétalisation s’est imposé en raison de ses capacités de rétention d’eau et de son impact positif sur la biodiversité. Pour les premiers, l’étanchéité est assurée par un complexe en bitume élastomère et anti racine. Les relevés ont été traités avec une résine bitume-polyuréthane monocomposante prête à l’emploi (Alsan Flashing). Pour la deuxième, c’est également un système bicouche à base de bitume élastomère qui a été retenu. 20 ACTUAL I TÉS EN BREF É TAN C HÉ I T É . I N FO #3 5 s e p t emb re 2 012 ÉTUDE Le cabinet d’expertise économique Xerfi vient de publier son étude sur le marché français des maisons en bois. Les conclusions sont doubles. Le potentiel de croissance du secteur est important. Un exemple : le nombre annuel de mises en chantier a été multiplié par quatre en dix ans pour représenter 10 % des logements individuels bâtis en 2011. « Une véritable performance au regard du contexte macro-économique peu favorable et de la dynamique des constructions individuelles dans leur ensemble », analyse le cabinet. En 2015, « entre 13 % et 15 % des logements individuels construits en France seront des maisons en bois », poursuit-il. Durcissement de la réglementation thermique, ajustement de l’offre, émulation médiatique et mutations sociétales : autant de raisons identifiées par Xerfi pour expliquer ce développement. Aujourd’hui, de plus en plus d’acteurs investissent le marché. À côté des TPE et PME présentes localement, de plus en plus de constructeurs et d’industriels diversifient leurs offres et se lancent sur ce segment de marché. « D’importants défis restent à relever » pour la construction bois, ajoute l’étude. Tout d’abord le prix, entre 10 et 20 % plus élevé que pour une maison en parpaings classiques, est encore trop important notamment pour les revenus modestes et les primo-accédants. La gestion des ressources humaines ensuite en raison de l’accroissement des besoins de main d’œuvre. l © Soprema La maison bois : un dynamisme à structurer I n A U g U R AT I o n © Médiathèque Lafarge - Cécile Robin Une maison relève les défis énergétiques et urbanistiques p hilippe Pelletier, Président du Comité stratégique du Plan Bâtiment Grenelle, a inauguré, le 12 juillet dernier à Roanne, la maison ABCD +. Des initiales pour une maison de ville Accessible, Belle, Citoyenne, Duplicable et Positive. Créée par le constructeur Cécile Robin et l’industriel Lafarge, elle a reçu la médaille d’or de la catégorie « défi urbanistique / renouvellement urbain » du challenge 2012 de l’Union des maisons françaises. C’est le concept du projet qui lui a valu cette reconnaissance des pouvoirs publics et des professionnels du secteur. Son objectif est en effet de répondre à la fois au défi de la densité urbaine tout en garantissant un haut niveau de performance énergétique. Et un prix d’achat modéré. T o I T U R E v É g É TA L I S É E C’est donc aujourd’hui chose faite. La faible emprise au sol des constructions permet de faire cohabiter quatre maisons sur 1 300 m², voies de circulation et espaces ludiques pour les enfants compris. Chacune a une superficie de 130 m² de plain-pied avec un patio central de 20 m² couvert d’une verrière. Ce dernier remplit la double fonction d’éclairage naturel des pièces et d’accumulateur de chaleur l’hiver, chaleur diffusée dans la maison. L’été, le système d’ouverture de la verrière permet d’évacuer l’air chaud. La végétalisation en toiture (180 m²), supportée par une charpente en fermettes recouvertes de panneaux OSB, permet de récupérer les eaux pluviales, stockées ensuite dans une cuve de 10 000 litres. Sur le garage, 24 m² de panneaux photovoltaïques ont été installés. Quant aux murs extérieurs, ils sont conçus en blocs béton de pierre ponce à isolation intégrée de 20 cm d’épaisseur (Bloc Climat Alkern de Lafarge). L’isolation intérieure, qu’elle soit murale, au sol ou au plafond, offre de bonnes performances thermiques (R compris entre 5,9 m².K/W et 8,5 m².K/W). Dernier poste : le chauffage, assuré par un poêle à bois. Un chauffe-eau thermodynamique produit l’eau chaude sanitaire. Au final, la maison ABCD+ consomme 53 kWh/m²/an d’énergie, c’est-à-dire moins que le niveau exigé par le BBC. Avec un DPE égal à - 3,3 kWh/ ep/m².an, elle se conforme aux exigences du label Bepos, bâtiment à énergie positive. La promesse de factures réduites ajoutée à un prix de vente de 1 370 euros/m², remplit les objectifs de modération des coûts. Certains élus locaux sont d’ores et déjà séduits par ce concept. C’est le cas notamment de Thomas Chadoeuf- Hoebeke, maire de Tarare (69), qui y voit le moyen d’attirer les classes moyennes travaillant alentours (Lyon la plupart du temps) tout en évitant les grands ensembles urbanistiques. l 22 ACTUAL I TÉS vÉ gÉ TA LI s AT I O N É TAN C HÉ I T É . I N FO #3 5 s e p t emb re 2 012 végétalisation spécifique pour la FFb du Finistère situé en périphérie de brest (29), le nouveau siège local de la FFb a été conçu pour être un bâtiment exemplaire. Une attention particulière a été portée à la toiture végétalisée. ADELInE DIonISI 01 Le nouveau bâtiment de la FFb 29 se structure autour de trois éléments : un mur-rideau, un bardage cuivre et une toiture végétalisée. 02 plusieurs types de sedums poussent sur la toiture permettant des changements de couleur au fil des saisons. 03 600 m2 de sedums ont été pré-cultivés sous serre avant d’être positionnés sur la toiture. pERFoRmAnCES ÉnERgÉTIQUES Pour atteindre un haut niveau de performance énergétique (le bâtiment respecte les exigences BBC sans pour autant être certifié), les dépenses en électricité, par exemple, sont strictement contrôlées avec l’utilisation de leds à luminosité variable. De même, un système de sheds en partie nord assure la ventilation naturelle. Le recours à la climatisation n’est donc pas nécessaire. © Le Galet vert I nstallé depuis près de 40 ans dans le centre-ville de Brest, l’ancien siège de la FFB 29 était vieillissant. Enclavé, difficile d’accès avec un parking devenu trop étroit, il ne convenait plus aux besoins de l’organisation professionnelle. D’où la décision de déménager en périphérie de la ville. Implanté à proximité de l’aéroport de Brest, le nouveau bâtiment est parfaitement situé. Celui-ci est désormais accessible aux adhérents des quatre coins du département. Il dispose de quatre salles de formation et d’un auditorium. Au total, 23 lots ont été attribués pour un coût de construction atteignant 1 800 euros HT/m². « Une enveloppe qui avoisine les 4 millions d’euros, sans compter l’aménagement intérieur », explique JeanRobert Charlet, secrétaire général de la FFB 29. Équipé des technologies les plus avancées, notamment en matière d’économie d’énergie, « ce chantier est un exemple pour la rég ion », avance-t-il. 02 © FFB 29 © FFB 29 01 03 « D’autant plus que nous avons fait végétaliser 590 m² de toiture pour éviter les variations importantes de température », explique le secrétaire général. La mise en œuvre de l’étanchéité a été assurée par l’entreprise Bihannic. Le complexe, installé sur un élément porteur béton, associe un pare-vapeur, un isolant de 20 cm d’épaisseur en polystyrène (Knauftherm), une membrane en PVC-P et un système anti-racine. Sur la couche de drainage est positionné le tapis végétalisé. Ce dernier compte trois variétés de sedums « aux propriétés d’étalement très rapides et aux fortes capacités d’absorption », précise Jean-Robert Charlet. p H A S E D E T E S T AvA n T v É g É TA L I S AT I o n Le choix du substrat et des sedums s’est fait à la suite d’une période d’essai sous serre chez ÉTANC HÉITÉ. INF O # 35 s ep t em bre 2 01 2 v É g É TAL I sAT I ON Innovation dans la végétalisation de toiture © Le Galet vert sa participation à la végétalisation de la toiture du nouveau siège local de la FFb 29 a donné des idées à Guy Jestin, pépiniériste pour les professionnels à Guipavas (le Galet Vert). Il a développé un nouveau type de cassette pré-végétalisée, le Gavigreen, en partenariat avec le fabricant hollandais de machines horticoles Visser International. Cette cassette en peHD de sept centimètres de hauteur peut en plus d’une réserve d’eau, « intégrer trois systèmes différents d’arrosage (goutte à goutte ou aspergeur) suivant la situation géographique de l’installation et le type de plantes que l’on souhaitera cultiver », explique Guy Jestin. elle intègre dans un même module une structure drainante avec réserve d’eau, un filtre anti-racine, un substrat et une végétalisation rase à base de sedum ou d’autres variantes de végétaux telles que des plantes bulbeuses ou des graminées. elle peut être mise en œuvre sur un élément porteur en béton, en béton cellulaire, en tôles d’acier nervurées, en bois… Le système d’alimentation en eau par tube-rail permet également de fixer ces cassettes sur le système d’étanchéité même lorsque les toitures sont en pente (jusqu’à 30 %). La connexion entre cassettes se fait grâce à des attaches mâles/femelles. Ce mode d’assemblage rend également plus aisé leur installation de même que leur dépose. « Le format des cassettes facilite leur empilement et donc leur transport, ajoute le pépiniériste. elles sont intégralement prêtes à l’emploi. » Commercialisé depuis janvier 2012, le Gavigreen est même en passe d’être breveté. Ce procédé de végétalisation encore expérimental devrait maintenant être évalué par un organisme tiers (procédure d’avis technique, enquête de technique nouvelle,…) pour pouvoir être utilisé à plus grande échelle dans le cadre des règles professionnelles de la CsFe – ADIVet – sNppA – UNep. un pépiniériste brestois. Plusieurs types de tapis ont ainsi été précultivés sur quelques mètres carrés afin de sélectionner l’optimal. Au vu des résultats obtenus, c’est finalement le Galisedum, un tapis à base de chanvre développé spécifiquement par le serriste, qui a été retenu pour sa productivité et la qualité de la végétalisation obtenue. Comme le raconte le secrétaire général : « en trois semaines, toutes les variétés sélectionnées (sedum acre, album, réflexum…) étaient levées. En un mois, le tapis était recouvert de végétaux. » L’opération a donc été réalisée à grande échelle, toujours dans les mêmes conditions. Près de 600 m² de sedums ont ainsi été pré-cultivés sous serre puis positionnés par rouleaux de cinq mètres carrés sur la toiture du bâtiment, avec ajout d’un système d’arrosage. En quelques semaines, la couverture végétale était intégrale. « Ces variétés de sedums sont très colorées et fleurissent entre le début du printemps et la fin de l’été. Le tapis change souvent de teinte : rose, jaune, blanc… », ajoute JeanRobert Charlet. Cette réalisation a créé des vocations. Suite au chantier, Guy Jestin, le pépiniériste en charge de cultiver les sedums, a ainsi consacré 20 % de sa surface d’exploitation à cette activité de végétalisation (voir encadré). Quant aux salariés de la FFB 29, ils ont intégré les nouveaux locaux en avril dernier, juste au moment des premières floraisons.l A C T UA LIT ÉS 23