actualites

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ACTUAL I TÉS
TA B LE A U DE B O R D
É TAN C HÉ I T É . I N FO #3 5 s e p t emb re 2 012
La construction de logements
toujours en berne
entre mai et juillet 2012, les chiffres sont toujours défavorables,
notamment dans la construction neuve de logements. Le nombre
de permis de construire dans le collectif et le nombre de mises en
chantier sur bâtiments existants tirent leur épingle du jeu.
LE CHIFFRE DU moIS
H A b I TAT I o n S C o L L E C T I v E S / T E R T I A I R E / b U R E A U x
17%
marchés privés en m2 sHON
1 000 000
900 000
800 000
700 000
C’est la part du BTP dans les 680 000 accidents
du travail avec arrêt survenus en 2011, selon la
Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés. Avec 115 600 sinistres, ils sont en
légère augmentation par rapport à 2010.
600 000
500 000
400 000
300 000
200 000
100 000
T1
T2
T3
T4
T1
2010 2010 2010 2010 2011
T2
2011
T3
2011
T4
2011
T1
T2
2012 2012
Les chiffres
L o C A U x I n D U S T R I E L S / S T o C k A g E / S U R FA C E S C o m m E R C I A L E S
ConSTRUCTIon nEUvES
marchés privés en m2 sHON
2,5 %
baisse du nombre de permis de
construire de logements neufs de
mai 2012 à juillet 2012 par rapport
à la même période en 2011.
12 %
baisse du nombre de mises en
chantier de logements neufs de
mai 2012 à juillet 2012 par rapport à
la même période en 2011.
700 000
600 000
500 000
400 000
300 000
200 000
C o n S T R U C T I o n S U R b â T I m E n T S E x I S TA n T S
5,7 %
baisse du nombre de permis de
construire sur bâtiments existants de
mai 2012 à juillet 2012 par rapport à
la même période en 2011.
14,2 %
Augmentation du nombre de mises
en chantier sur bâtiments existants
de mai 2012 à juillet 2012 par rapport
à la même période en 2011.
100 000
T1
T2
T3
T4
T1
2010 2010 2010 2010 2011
T2
2011
T3
2011
T4
2011
T1
T2
2012 2012
A p p E L S D ’ o F F R E S É TA n C H É I T É E T T o I T S - T E R R A S S E S
Nombre de marchés
3 500
3 000
LogEmEnTS CoLLECTIFS
9,9 %
Augmentation du nombre de permis
de construire de logements collectifs
de mai 2012 à juillet 2012 par rapport
à la même période en 2011.
2 500
8,7 %
baisse du nombre de mises en
chantier de logements collectifs de
mai 2012 à juillet 2012 par rapport à
la même période en 2011.
2 000
1 500
1 000
500
T1
T2
T3
T4
T1
2010 2010 2010 2010 2011
T2
2011
T3
2011
T4
2011
T1
T2
2012 2012
Vecteur plus, sOes, eCLN
E N BR E F
9
A C T UA LIT ÉS
© Lavigne Architectes & M. Virlogeux / SOGEA / CG du Finistère / JF Chapuis
ÉTANC HÉITÉ. INF O # 35 s ep t em bre 2 01 2
o F F I C E D E S A S p H A LT E S
L’asphalte coulé comme référence
pour l’entretien
L’
Assemblée générale de
l’Office des asphaltes s’est
déroulée le 26 juin dernier au siège de la Fédération
nationale des travaux publics
à Paris. Les principaux acteurs
du secteur se sont réunis pour
évoquer « l’asphalte coulé comme
référence pour l’entretien ». Cette
thématique se justifie par les performances de durabilité, d’étanchéité et de souplesse d’utilisation
du matériau, capitales pour préserver les réseaux de voirie, les
espaces publics et les ouvrages
d’art actuels et à venir.
Plusieurs interventions ont
rythmé l’événement, avec tout
d’abord, une présentation du
logiciel Cimarout (voir encadré). Ont ensuite été abordées
les techniques d’entretien des
revêtements en asphalte coulé
des voiries et espaces publics
urbains. Le matériau, malgré
ses qualités reconnues de durabilité, peut être victime d’altérations esthétiques (coloration,
encrassement…) et structurelle
(indentation, fissuration, retrait,
soulèvement…). Frédéric Loup,
chef de projet recherche et développement chez Eiffage travaux
publics, a présenté les différentes solutions d’entretien selon
les cas. Pour conclure sur le fait
que la durabilité de l’asphalte
dépend aussi du respect des
règles de l’art lors de sa mise en
œuvre et de l’adéquation entre
la formule choisie et les sollicitations thermo-dynamiques auxquelles est soumis le revêtement.
Un ExEmpLE :
L A R É n o vAT I o n D E p o n T
Jean-Pierre Dean, ancien directeur technique chargé de missions
chez Smac, est revenu sur les techniques de rénovation d’un pont de
2 500 m² en asphalte coulé sur
l’autoroute du Littoral. Avec
deux contraintes importantes :
un arrêt du trafic limité au maximum et une optimisation des
coûts. L’association de 200 g/m²
d’un primaire type bouche pores
à base de résine polyuréthane
monocomposant (soit 510 kg),
d’une épaisseur de 15 mm d’asphalte élastomère EG30 (soit
115 tonnes) adhérent au support
et d’une couche de roulement
de huit centimètres d’épaisseur
(soit 500 tonnes) a été préférée à un complexe traditionnel
8 + 22. Le liant de l’asphalte
gravillonné est un bitume 35/50
modifié par ajout de polymère
PSA et de polymère SBS. Ces derniers permettent une application
du produit entre 180 et 200°C
et accroissent sa résistance aux
fissures. l
Un logiciel pour la prévention
des risques
George balavoine, expert santé sécurité au sein de l’Union des syndicats de
l’industrie routière française (UsIrF), a présenté le logiciel Cimarout (centre
d’information des matériaux routiers), véritable base de données de l’ensemble
des soixante-dix études réalisées sur l’exposition des opérateurs de l’industrie
des asphaltes aux fumées. Afin d’obtenir un panorama complet, des chantiers
aux caractéristiques différentes ont été examinés (chantier ouvert, semiouvert ou fermé, asphalte coulé à chaud ou à basse température). si les
résultats sont bons, l’objectif reste d’élaborer une méthodologie de prévention
des risques cancérogènes. Cinq étapes ont ainsi pu être définies : identifier
les risques (respiratoires, cutanés…), les délimiter (à quelles fumées est-on
exposé ?), estimer le risque potentiel avec une observation visuelle, mesurer
par prélèvements et analyses et enfin prévoir des actions de prévention.
par exemple, il a pu être déterminé qu’une baisse de 35°C de la température
de coulage de l’asphalte réduit de manière conséquente les risques liés à
l’exposition.
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ACTUAL I TÉS
EN BREF
É TAN C HÉ I T É . I N FO #3 5 s e p t emb re 2 012
ADEmE
Les travaux de performance énergétique dans
les logements sont de plus en plus performants
L
Ce qui porte le total de rénovations performantes à 295 000.
Néanmoins, « ce chiffre devra encore
progresser sensiblement pour que
l’ensemble du parc existant soit
convenablement rénové sur le plan
thermique dans 40 ans », précise
l’Ademe.
En matière de financement, les
ménages préfèrent le recours à
l’épargne plutôt qu’au crédit et
les dépenses diminuent. Les chantiers ayant le plus progressé en
2010 sont ceux dont le montant
était inférieur à 2 000 euros. Les
recours à au moins l’un des dispositifs d’aides financières (crédit
d’impôt, prêt livret développement durable (LDD), éco-prêt à
taux zéro…) concernent quand
même 60 % des ménages, particulièrement quand il s’agit de
gros projets. Un exemple : « 16 %
des rénovations énergétiques★★★,
dont le coût moyen est estimé à
20 500 euros, ont été financées par
l’éco-prêt à taux zéro. »
Enfin, l’observatoire a identifié les trois principaux types de
rénovation privilégiés par les
ménages. L’isolation des ouvertures représente 40 % du marché,
l’amélioration du chauffage 30 %
et l’isolation des parois, seul segment à croître entre 2008 et 2010,
30 %. l
* traitement des trois composantes du confort
thermique : chauffage, couverture, isolation
© Trecobat
© Knauf
’observatoire permanent
de l’amélioration énergétique du logement réalisé
par l’Ademe analyse le marché
global de la performance énergétique. La publication des résultats de l’édition 2010 permet à
l’agence de faire le point sur les
évolutions de ce type de travaux
dans le logement. Les résultats
sont plutôt positifs, notamment au
regard de la situation économique
actuelle. En effet, malgré la crise,
le nombre de chantiers se maintient et les rénovations techniques
gagnent en qualité. Ainsi, en 2010,
135 000 rénovations ont été classées en efficacité énergétique★★★*,
soit 1,5 point de plus qu’en 2008.
TRopHÉE
eDF bleu Ciel récompense « la maison idéale »
Respecter l’environnement, être économe en énergie et être confortable, tels sont les critères à respecter pour recevoir le prix décerné
par EDF Bleu Ciel dans le cadre de son trophée habitat. 230 compétiteurs se sont lancés dans l’aventure. Le constructeur de maisons individuelles Trecobat a reçu la distinction, décernée par un
jury composé de professionnels, de fournisseurs industriels et de
constructeurs.
Deux maisons témoins existent déjà, l’une à Lannion (22) et l’autre
à Gouesnou (29). Leurs caractéristiques : ce sont des maisons basse
consommation (CEP = 43,1 kW.EP/m².shon/an) réalisées par des
artisans locaux et avec des matériaux produits dans un rayon de
vingt kilomètres. En phase construction, les déchets ont été triés
et conduits en déchetterie. Nuisances sonores et pollutions ont
également été strictement contrôlées.
Du point de vue de la conception, l’isolation des murs, du toit et
des plafonds est en laine minérale. Le confort d’été est assuré par
des volets bidirectionnels avec sonde solaire. Les planchers hauts
sont équipés de rupteurs thermiques périphériques et la ventilation
est hygro-réglable B micro watt (15 W). Le chauffage est programmable et régulable. l
ÉTANC HÉITÉ. INF O # 35 s ep t em bre 2 01 2
E N BR E F
A C T UA LIT ÉS
C E R T I F I C AT I o n
A n A Ly S E
La HQE prend son envol
à l’international
La construction
pourrait être
en difficulté dans
les années à venir
© BMCE Bank
Lancée à l’occasion d’une rencontre
officielle à bruxelles le 7 juin, la certification
française HQe pour les bâtiments
non résidentiels prend son envol
à l’international.
D
éjà annoncée fin 2011 lors de la dernière
édition du Simi et expérimentée entretemps sur une demi-douzaine d’opérations pilotes, l’exportation de la certification
Haute qualité environnementale est désormais
effective. Présentée par le président de Certivéa
Patrick Nossent lors de son lancement officiel
le 7 juin à Bruxelles, HQE « internationale »
conserve l’approche globale multicritère de la
certification d’origine (énergie, environnement,
santé et confort) basée sur des indicateurs
de performances, l’intégration d’exigences de
management environnemental ainsi que le
principe de certification par « tierce-partie intégrale ». Mais à la différence de sa version hexagonale, « le dispositif se présente sous la forme
d’un référentiel générique selon une méthode de
nouvelle génération compatible avec les indicateurs internationaux de la Sustainable Building
Alliance et du comité technique CEN TC 350 »,
détaille le président de Certivéa. Le même référentiel est applicable tant pour les ouvrages en
construction que ceux en phase d’exploitation
ou faisant l’objet d’une rénovation.
Un DISpoSITIF SImpLIFIÉ
Cette simplification de la certification nationale entend promouvoir le plus aisément
possible son adoption aux quatre coins de
la planète en s’adaptant aux
spécificités (climatiques, économiques, architecturales et
réglementaires) de chaque
pays et en ce sens, les maîtres
d’ouvrage restent libres dans le
choix des process, des matériaux
ainsi que des solutions architecturales et techniques du projet.
Autre souplesse du dispositif :
contrairement à la HQE « nationale » qui impose trois cibles
au niveau « très performant »
et quatre « performantes », la
certification internationale n’exige que des
seuils minimums. Le système lui-même peut
en outre être adapté localement, les demandeurs de la certification ayant la possibilité
de proposer des « principes d’équivalence »
pour attester des performances de façon différente du référentiel original dans leur pays.
Dans le même esprit, un important travail
de « reconnaissance des modes de preuves »
est en cours pour permettre à des ouvrages
disposant déjà de certifications internationales comme LEED ou BREEAM d’obtenir
également des « équivalences » sur certaines
cibles. Reprenant le modèle du « passeport
bâtiment durable » de la HQE française mis en
place il y a quelques mois, le niveau global de
performance et celui des quatre thèmes de la
HQE Internationale sera lui aussi indiqué dans
un « certificat ». Annoncé par Certivéa, le coût
moyen d’une opération de certification – hors
frais de mission de l’auditeur – tourne autour
de 15 000 euros. À ce jour, neuf opérations
sont certifiées à l’étranger, au Royaume-Uni,
en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne
et en Italie, mais également au Maroc pour
un ensemble d’ouvrages en construction de
la BMCE Bank de 17 800 m2, comprenant
un centre de formation, un data-center et
des bureaux. l
Baisse des aides publiques, attentisme, diminution des investissements de capacité dans
l’industrie, obligation de réduction de la
dette publique, nécessité d’écouler les stocks
de bureaux vacants… Autant de raisons
qui poussent le BIPE (bureau d’information
pour les entreprises), société d’études économiques et de conseil, à prévoir un avenir
plutôt sombre au secteur de la construction.
Toutes les typologies de bâtiments seraient
touchées. Un exemple : le nombre de logements neufs livrés chaque année ne devrait
pas être supérieur à 350 000 d’ici à 2017.
Or, les besoins en la matière s’évaluent à
500 000 unités. Seul l’entretien-amélioration des bâtiments devrait voir son niveau
d’activité progresser. l
Q U A L I F I C AT I o n
Du nouveau
chez Qualibat
Le Syndicat des
énergies renouvelables (SER),
le Syndicat
national du
bois lamellé
(SNBL), l’Union
nationale des
économistes de
la construction (UNTEC) et l’Association
nationale pour l’information sur le logement
(ANIL) ont intégré récemment le conseil
d’administration de l’organisme de qualification des entreprises de construction. Ce
dernier élargit ainsi sa représentativité au
sein du secteur. Ces nouveaux adhérents
participent désormais aux travaux de l’un
des trois collèges « entreprises », « utilisateurs » et « intérêts généraux ».
Cette arrivée anticipe les évolutions de
Qualibat dans le domaine des métiers du
bâtiment liés à l’énergie. L’introduction de
cette dernière thématique dans le volet
social de l’association lors d’une assemblée générale extraordinaire le confirme.
L’assemblée générale a également instauré
des droits de vote égaux entre les différents
collèges, de même qu’une double vice-présidence au groupe « entreprises ». l
13
14
ACTUAL I TÉS
EN BREF
É TAN C HÉ I T É . I N FO #3 5 s e p t emb re 2 012
pERFoRmAnCE ÉnERgÉTIQUE
Un nouveau groupe de travail
pour le plan bâtiment Grenelle
« Favoriser l’émergence d’outils innovants du financement des travaux
de performance énergétique », tel est l’objectif du nouveau groupe
de travail du Plan bâtiment Grenelle (Financements innovants de
l’efficacité énergétique) crée il y a quelques semaines. Son pilotage
est confié à Inès Reinmann, associée en charge de l’immobilier et
présidente d’Axcior corporate finance et à Olivier Ortéga, avocat et
associé au sein du cabinet Lefèvre et Pelletier & Associés.
De nouvelles pistes de sources de financements avaient déjà été
proposées par le groupe de travail dédié à l’innovation qui avait
remis son rapport final en septembre 2011. Pour augmenter les
ressources financières dédiées à l’efficacité énergétique, le rapport
recommandait d’étendre la contribution au service public pour l’électricité (CSPE) à la distribution de combustibles fossiles consommés
par les ménages et les entreprises, complétant ainsi le système des
certificats d’économie d’énergie (CEE). Le nouveau rapport est prévu
pour le premier trimestre 2013. l
D É C L A R AT I o n
Lors de sa déclaration de politique générale le 3 juillet dernier devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre JeanMarc Ayrault a évoqué les mesures qui seront prises en
direction du secteur du bâtiment. L’objectif de construction de
500 000 logements par an, promis par François Hollande pendant la
campagne présidentielle, a été confirmé pour « permettre à chacun
de nos concitoyens d’accéder à un logement correspondant à ses besoins
et à son pouvoir d’achat. » Quand on sait qu’à la fin 2012, on prévoit
un peu plus de 300 000 mises en chantier, les chiffres avancés par le
gouvernement sont ambitieux. Pour les atteindre, un plan de mobilisation « sans précédent » des terrains inoccupés appartenant à l’État sera
lancé au bénéfice des collectivités locales, sous réserve de respect de
la mixité sociale. De plus, le plafond du Livret A devrait être rehaussé
pour aider les bailleurs à construire des logements sociaux. Dans le
même esprit, le Premier ministre a annoncé que « les communes qui
ne respectent pas leurs obligations en matière de logement social verront
leurs pénalités multipliées par cinq ».
La « performance thermique de l’habitat » dans le neuf et dans l’ancien
a été intégrée dans le contexte plus large d’une « économie verte ».
Cette thématique n’a pas été développée plus longuement. l
© Vincent Fillon
Le gouvernement annonce
500 000 logements par an
pA R I S
nouveaux immeubles
de bureaux pour la ZAC
Claude bernard
Trois nouveaux immeubles de la ZAC Claude Bernard, l’un des
premiers éco-quartiers parisiens situés dans le dix-neuvième arrondissement de la capitale, ont été inaugurés en juillet dernier. Ils
viennent s’ajouter aux logements et à l’EHPAD déjà existants. D’une
surface globale de 41 000 m², ces bâtiments R+7 sont reliés entre
eux par des passerelles. Avec une démarche globale de Haute qualité environnementale (HQE) et 25 % d’énergies renouvelables, ces
ouvrages visent l’obtention de la certification Bâtiments tertiaires
– démarche HQE et le label Très haute performance énergétique
(THPE, label réglementé se référant à la RT 2005).
© Assemblée nationale-2012
bâTIR Un noUvEAU QUARTIER
En plus de bureaux, l’ensemble propose près de 500 places de
parking, un restaurant d’entreprise, deux cafétérias, un auditorium… Il sera loué au groupe BNP Paribas, également promoteur,
commercialisateur et investisseur.
La ZAC Claude Bernard fait partie intégrante du grand projet de
renouvellement urbain de Paris Nord-Est initié par la Mairie de
Paris depuis dix ans. Son enjeu principal : bâtir un nouveau quartier contemporain, à forte mixité d’activités, intergénérationnel
et social. Pour Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris
chargée de l’urbanisme et de l’architecture, « la qualité urbaine, la
qualité de vie et la dimension métropolitaine sont au cœur du projet
Paris Nord-Est ». l
ÉTANC HÉITÉ. INF O # 35 s ep t em bre 2 01 2
E N BR E F
A C T UA LIT ÉS
bARomèTRE
eco-performance des bâtiments :
la communication se développe
L
e centre de recherche sur la responsabilité
sociale des entreprises (RSE) et l’investissement socialement responsable (ISR)
Novethic a publié la sixième édition de son
baromètre annuel du reporting sur l’éco-performance des bâtiments, en partenariat avec
l’Ademe. La qualité de la communication sur
les performances énergétiques et émissions de
CO2 des actifs immobiliers de douze foncières
et dix promoteurs cotés a ainsi été passée
à la loupe. Premier constat, la progression
est générale. Les foncières élèvent leur note
moyenne de quatorze points par rapport à
l’année dernière, les promoteurs de cinq. À
noter que, pour les premiers, les communications s’axent principalement sur les labels
et certifications et moins sur la performance
énergétique moyenne des parcs. La généralisation de la labellisation BBC est notamment
un signe que la RT 2012 a été anticipée dès
2011 par l’ensemble des acteurs. Mais les
disparités en matière de qualité de reportings
creusent l’écart entre les entreprises étudiées
(plus de soixante points de différence entre
le haut et le bas des classements). De même,
l’hétérogénéité des méthodologies retenues
limitent les comparaisons. Quant aux indicateurs sur l’énergie grise (quantité d’énergie
©
nécessaire au cycle de vie d’un matériau ou
d’un produit), s’ils sont de plus en plus mentionnés, ils restent minoritaires.
SoCIÉTÉS DE pLACEmEnTS ImmobILIERS
En parallèle de ce baromètre, pour la deuxième année consécutive, Novethic publie
une enquête en partenariat avec l’Association
française des sociétés de placement immobilier
(ASPIM), évaluant les pratiques de prise en
compte des performances énergétiques de
vingt-huit sociétés de gestion immobilière (soit
47,8 milliards d’euros d’actifs). La considération de l’enjeu environnemental progresse de
ic
th
ve
No
15 % en 2012 avec le diagnostic de performance énergétique (DPE) comme outil (obligatoire) de mesure principal. L’obsolescence,
la dévalorisation et la non-conformité réglementaire sont, cette année encore, les moteurs
de la mise en place d’une démarche environnementale. Mais le niveau de valorisation
financière de cette dernière n’est pas encore
assez élevé selon les interviewés. Pourtant,
pour les fonds immobiliers, l’éco-performance
constitue un marché à fort potentiel. Pour
preuve, la hausse de la demande entre 2011
et 2012, aussi bien de la part d’investisseurs
institutionnels que des particuliers. l
LogICIEL EmbARQUÉ
L’étanchéité liquide se robotise
p
© Etandex
our ses chantiers d’étanchéité liquide, l’entreprise Etandex
utilise depuis huit mois un robot spécifiquement dédié à l’application à chaud des résines bi-composantes polyuréthanes ou
polyurées. Destiné aux surfaces horizontales de plus de 10 000 m²,
il vient compléter le système de mécanisation de la projection des
matériaux. Désormais, l’applicateur n’a plus besoin de tenir le pistolet, la machine prend le relais. Elle est pilotée à l’aide d’un logiciel
embarqué développé en interne : l’applicateur paramètre les consignes
de température, de pression, de rapport de mélange et de débit. Il
gère aussi la vitesse d’avancement de l’engin et de déplacement du
pistolet sur la rampe. Le logiciel contrôle tous ces paramètres en
temps réel. En cas de non-respect de l’un de ces critères, une alerte
retentit et la projection s’arrête. « L’épaisseur et la qualité des matériaux appliqués sont ainsi garanties », précise Jean-Claude Ferigutti,
directeur du matériel de l’entreprise. De même que le respect des
délais : « Le robot nous permet d’atteindre de très hautes cadences, à
plus de 1 000 m² par jour. Il peut même travailler la nuit grâce à un
guidage laser. »
Il améliore également les conditions de travail des applicateurs en
réduisant leur exposition aux résines et en limitant fortement leur
travail physique. Autant d’avantages qui font qu’Etandex a largement investi dans ce robot, unique en son genre en France. Depuis
sa mise en service, il a participé à cinq chantiers : ponts, parkings,
dalles piétonnes… l
15
ACTUAL I TÉS
EN BREF
É TAN C HÉ I T É . I N FO #3 5 s e p t emb re 2 012
bILAn
pôle Alsace Energivie : premier bilan positif
Créé en mai 2010, le pôle de compétitivité Alsace energivie dresse
pour la première fois le bilan de ses actions en faveur de l’efficacité
énergétique des bâtiments.
A
près dix-huit mois d’existence, le pôle de compétitivité Alsace Energivie vient
de publier son premier rapport
d’activité. Les indicateurs sont
au beau fixe : « Tous les objectifs
quantitatifs fixés par les financeurs
ont été atteints », se réjouit PierreEtienne Bindschedler, président
du conseil d’administration, également président de Soprema.
Seul pôle de compétitivité français
dédié à l’efficacité
énergétique des
bâtiments, il a été
récemment classé
comme « performant »
selon un rapport d’évaluation remis en juin au
gouvernement. Ses travaux
visent à contribuer à l’émergence
du bâtiment à énergie positive qui
sera la norme en 2020. C’est par
le soutien à l’innovation et à la
compétitivité des entreprises que
le pôle Alsace Energivie entend
atteindre cet objectif. Et plus précisément « par la mise en relation
de partenaires potentiels, l’accompagnement au montage d’équipes
projets ou de dossiers de demandes
de financements nationaux ou
européens ».
SoUTIEn DE pRojETS
L’accent est en effet placé sur la
collaboration entre entreprises
et centres de recherche. « La raison d’être du pôle de compétitivité
Alsace Energivie est avant tout de
rapprocher la recherche et le monde
économique », rappelle Jean-Marc
Jeltsch, vice-président de l’université de Strasbourg et vice-président du pôle.
Pour cela, trois axes de réflexion
ont été privilégiés : développer
© Pôle Alsace Energivie
16
des solutions techniques et technologiques fiables, rendre cette
démarche compétitive (aussi bien
en construction neuve qu’en rénovation, dans le résidentiel que dans
les locaux industriels, tertiaires ou
publics) et se positionner sur l’élaboration des futurs standards du
bâtiment. Six éléments stratégiques
les accompagnent : les systèmes
constructifs (produits et solutions
pour la conception, la construction et la gestion des bâtiments),
les réseaux et flux (optimisation
des modes de production d’énergie décentralisés et de la gestion
des flux énergétiques), le marketing, le normatif (contribution à
l’élaboration de la future norme
Bepos européenne entre autres), les
compétences et le capital humain
(formation initiale et continue) et
la performance de la filière (élaboration de nouvelles méthodes de
conception et de mise en œuvre).
Depuis sa création, le pôle
s’est structuré. Il compte
aujourd’hui
1 2 5 m e m b re s :
grands groupes,
PME, centres de recherche,
organismes professionnels… En
2011, vingt-deux projets R&D
ont été labellisés et quinze
ont été financés à hauteur de
110 millions d’euros. Un exemple :
un matériau organique substituable au verre ITO dans les
cellules photovoltaïques pourra
bientôt être mis sur le marché.
En 2012, douze nouveaux projets
ont d’ores et déjà été labellisés.
Le pôle soutient également trois
projets dits démonstrateurs, des
bâtiments prototypes à énergie
positive rapidement commercialisables telle que la maison modulaire AA Natura. Enfin, il organise
des rencontres, des « marchés à
projets », structure des clubs pour
« mobiliser, informer et fédérer ».
ACTIF En FRAnCE
ET à L’ÉTRAngER
Alsace Energivie revendique sa
place d’acteur majeur du développement durable. La dimension
Les six axes stratégiques définis par
le pôle de compétitivité structurent
la feuille de route des groupes de
travail.
environnementale de la thématique est évidente avec la réduction
des consommations énergétiques
des bâtiments. Vient ensuite le
point de vue économique avec le
soutien à la compétitivité des entreprises via l’innovation. En matière
de perspectives sociales enfin, sont
mis en avant l’effort de formation
et l’annonce de la création de
10 000 emplois potentiels en
Alsace liés à l’ensemble des travaux
de rénovation et de construction
neuve à venir.
Ce positionnement, le pôle cherche
également à l’exporter. Il est par
exemple, le seul pôle français
membre de l’association européenne Energy-Efficiency Building.
En outre, en se rapprochant des
cinq autres pôles de compétitivité
nationaux consacrés à l’énergie, « il
ambitionne de constituer une task
force pour la détection et le montage de projets européens ». Enfin,
sa proximité géographique avec
l’Allemagne et la Suisse font de
ces pays des partenaires naturels. l
ÉTANC HÉITÉ. INF O # 35 s ep t em bre 2 01 2
pA R I S
Appel à projets pour
l’efficacité énergétique
La ville de Paris, en partenariat avec les associations Laboratoire Paris
région innovation et l’agence parisienne du climat, a lancé un appel
à projets sur la thématique de l’efficacité énergétique des bâtiments.
Pour la municipalité, l’objectif est « de permettre aux entreprises de
proposer leurs solutions innovantes en matière d’efficacité énergétique
puis d’organiser leur expérimentation par la mise en relation avec des
territoires d’accueil bailleurs de la Ville de Paris, musées, immeubles
privés… ». La maîtrise et la gestion des consommations d’énergie sont
les thématiques retenues pour cette opération (suivi des consommations, compteurs intelligents, éclairage, régulation chaud/froid…).
Ce concours participe aux ambitions du Plan climat ville de la capitale, adopté en 2007, qui vise la réduction de 75 % des émissions de
gaz à effet de serre sur le territoire parisien. Plusieurs domaines sont
concernés tels que l’habitat, l’urbanisme, l’alimentation ou la gestion
des ressources et des déchets. l
ILE-DE-FRAnCE
© Roland Bourguet/ADEME
Déchets : le btp
en ligne de mire
À
lui seul, le bâtiment produit deux-tiers des déchets du territoire et ses acteurs en sont responsables. C’est le constat de la
direction régionale et interdépartementale de l’environnement
et de l’énergie (Driee) d’Ile de France qui a publié récemment son
bilan 2011 de l’environnement industriel. « La filière des déchets du BTP
doit se responsabiliser pour maîtriser ses impacts sur l’environnement »,
déclare Bernard Doroszczuk, son directeur. Parmi les priorités mises
en lumière par cette enquête résultant de l’inspection des installations
classées pour la protection de l’environnement (ICPE) de la région :
la filière des déchets dans le BTP.
Par conséquent, les actions de contrôle des installations de transit et de
traitement des déchets seront poursuivies (35 ont été réalisées en 2011).
De plus, la responsabilité juridique des producteurs et détenteurs de
déchets, qui confient ces derniers à des tiers sans s’assurer que ceux-ci
les traitent dans le respect de l’environnement, sera recherchée. Une
« mise sous contrôle de la filière des déchets du BTP » qui renvoie à l’affaire
LGD Développement. En 2011, cette société de tri, transit et regroupement de déchets non-dangereux issus de chantiers de démolition et de
construction, est placée en liquidation judiciaire. Elle ne peut donc pas
financer l’évacuation des 150 000 m3 de déchets accumulés sur son site
de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) qui lui avait été imposée par les
pouvoirs publics en raison de dégradation progressive des conditions
d’exploitation. L’État a pris en charge le nettoyage du site. l
E N BR E F
A C T UA LIT ÉS
17
ÉTANC HÉITÉ. INF O # 35 s ep t em bre 2 01 2
A C T UA LIT ÉS
E N BR E F
19
p y R É n É E S - AT L A n T I Q U E S
bâtiment bbC pour le pôle glisse d’Anglet
De sa conception à sa livraison en passant par sa réalisation,
le nouveau pôle glisse d’Anglet s’est attaché à respecter des
exigences environnementales strictes.
L I m I TAT I o n D E S n U I S A n C E S E T R E C y C L A g E
02
Si le bâtiment se revendique comme exemplaire, son
chantier de construction aussi. Toutes les entreprises
participant au projet ont été impliquées dans la
mise en place d’un système de management environnemental, avec notamment la désignation d’un
interlocuteur « environnement ». Une charte « chantier vert » était incluse au contrat. Ainsi, chaque
entreprise s’est engagée à limiter les nuisances, les
bruits, les pollutions et les risques vis-à-vis des intervenants, des riverains et de l’environnement local.
Soprema Entreprises (agence de Pau) a notamment
transféré l’ensemble des bidons ayant contenu le
primaire d’imprégnation à froid, à base de bitume
élastomère et de solvants (Elastocol 500), au dépôt
du fabricant à Lons (64). Préalablement stockés
dans des sacs fermés, ils ont ensuite été recyclés
dans des centres de gestion des déchets. Parmi les
autres actions menées par les intervenants, on peut
citer l’arrosage des sols pour éviter les poussières, le
stockage du gasoil dans des bacs de rétention … La
production de déchets a été réduite à son minimum
et le tri sélectif optimisé en fonction des filières
locales de valorisation. Enfin, les consommations
d’eau et d’électricité ont été contrôlées.
La contribution de l’ensemble des entreprises a
permis de valoriser environ 15 % des déchets liés
au chantier. l
01 & 02
La conception bioclimatique, le choix
des matériaux et les techniques
de mise en œuvre ont permis au
bâtiment d’atteindre le niveau bbC.
Une charte « chantier vert » a été
signée par tous les intervenants.
02
© Atelier Gauche’s Muru
01
© Atelier Gauche’s Muru
L
e pôle glisse Baia Park à Anglet (64) est doté
depuis quelques semaines d’un nouveau bâtiment : Olatu Leku, le « lieu de la vague » en
basque. Cet immeuble de bureaux de 3 344 m² de
surface Shon, érigé à l’initiative de la CCI Bayonne
Pays basque, comprend une pépinière et un hôtel
d’entreprises et divers services communs (salles
de réunion, zone de stockage, crèche, services de
restauration…). Il a pour vocation à accueillir une
vingtaine de sociétés des métiers des sports de glisse
(fabrication de matériel, articles de mode, activités
de presse et de communication…).
Ce projet, le maître d’ouvrage le porte depuis 2007.
Il répond aujourd’hui au niveau BBC et aux référentiels élaborés par l’association HQE. Pour les
atteindre, une attention particulière a été portée
à la conception bioclimatique de l’ouvrage, aux
choix des matériaux et aux techniques de mise en
œuvre. On peut citer par exemple l’implantation
nord-est/sud-ouest du bâtiment, le positionnement
des ouvrants, l’éclairage basse consommation ou
le bardage bois en pin des Landes issu de forêts
gérées durablement...
Pour les patios et la toiture-terrasse béton, le choix
de la végétalisation s’est imposé en raison de ses
capacités de rétention d’eau et de son impact positif
sur la biodiversité. Pour les premiers, l’étanchéité
est assurée par un complexe en bitume élastomère
et anti racine. Les relevés ont été traités avec une
résine bitume-polyuréthane monocomposante prête
à l’emploi (Alsan Flashing). Pour la deuxième, c’est
également un système bicouche à base de bitume
élastomère qui a été retenu.
20
ACTUAL I TÉS
EN BREF
É TAN C HÉ I T É . I N FO #3 5 s e p t emb re 2 012
ÉTUDE
Le cabinet d’expertise économique Xerfi vient de publier son étude sur le marché
français des maisons en bois. Les conclusions sont doubles. Le potentiel de croissance
du secteur est important. Un exemple : le nombre annuel de mises en chantier a été
multiplié par quatre en dix ans pour représenter 10 % des logements individuels bâtis
en 2011. « Une véritable performance au regard du contexte macro-économique peu
favorable et de la dynamique des constructions individuelles dans leur ensemble », analyse
le cabinet. En 2015, « entre 13 % et 15 % des logements individuels construits en France
seront des maisons en bois », poursuit-il. Durcissement de la réglementation thermique,
ajustement de l’offre, émulation médiatique et mutations sociétales : autant de raisons
identifiées par Xerfi pour expliquer ce développement. Aujourd’hui, de plus en plus
d’acteurs investissent le marché. À côté des TPE et PME présentes localement, de plus
en plus de constructeurs et d’industriels diversifient leurs offres et se lancent sur ce segment de marché.
« D’importants défis restent à relever » pour la construction bois, ajoute l’étude. Tout d’abord le prix, entre 10 et 20 % plus élevé que pour une maison en parpaings classiques, est encore trop important notamment pour les revenus modestes et les primo-accédants. La gestion des ressources
humaines ensuite en raison de l’accroissement des besoins de main d’œuvre. l
© Soprema
La maison bois : un dynamisme à structurer
I n A U g U R AT I o n
© Médiathèque Lafarge - Cécile Robin
Une maison relève les défis énergétiques et urbanistiques
p
hilippe Pelletier, Président
du Comité stratégique du
Plan Bâtiment Grenelle, a
inauguré, le 12 juillet dernier à
Roanne, la maison ABCD +. Des
initiales pour une maison de ville
Accessible, Belle, Citoyenne,
Duplicable et Positive. Créée par
le constructeur Cécile Robin et
l’industriel Lafarge, elle a reçu
la médaille d’or de la catégorie
« défi urbanistique / renouvellement urbain » du challenge 2012
de l’Union des maisons françaises.
C’est le concept du projet qui lui
a valu cette reconnaissance des
pouvoirs publics et des professionnels du secteur. Son objectif
est en effet de répondre à la fois
au défi de la densité urbaine tout
en garantissant un haut niveau de
performance énergétique. Et un
prix d’achat modéré.
T o I T U R E v É g É TA L I S É E
C’est donc aujourd’hui chose
faite. La faible emprise au sol
des constructions permet de
faire cohabiter quatre maisons sur
1 300 m², voies de circulation et
espaces ludiques pour les enfants
compris. Chacune a une superficie
de 130 m² de plain-pied avec un
patio central de 20 m² couvert
d’une verrière. Ce dernier remplit la double fonction d’éclairage
naturel des pièces et d’accumulateur de chaleur l’hiver, chaleur
diffusée dans la maison. L’été, le
système d’ouverture de la verrière
permet d’évacuer l’air chaud. La
végétalisation en toiture (180
m²), supportée par une charpente
en fermettes recouvertes de panneaux OSB, permet de récupérer les eaux pluviales, stockées
ensuite dans une cuve de 10 000
litres. Sur le garage, 24 m² de
panneaux photovoltaïques ont
été installés.
Quant aux murs extérieurs, ils sont
conçus en blocs béton de pierre
ponce à isolation intégrée de
20 cm d’épaisseur (Bloc Climat
Alkern de Lafarge). L’isolation intérieure, qu’elle soit murale, au sol
ou au plafond, offre de bonnes performances thermiques (R compris
entre 5,9 m².K/W et 8,5 m².K/W).
Dernier poste : le chauffage, assuré
par un poêle à bois. Un chauffe-eau
thermodynamique produit l’eau
chaude sanitaire.
Au final, la maison ABCD+
consomme 53 kWh/m²/an
d’énergie, c’est-à-dire moins
que le niveau exigé par le BBC.
Avec un DPE égal à - 3,3 kWh/
ep/m².an, elle se conforme
aux exigences du label Bepos,
bâtiment à énergie positive. La
promesse de factures réduites
ajoutée à un prix de vente de
1 370 euros/m², remplit les objectifs de modération des coûts.
Certains élus locaux sont d’ores
et déjà séduits par ce concept.
C’est le cas notamment de Thomas
Chadoeuf- Hoebeke, maire de
Tarare (69), qui y voit le moyen
d’attirer les classes moyennes travaillant alentours (Lyon la plupart du temps) tout en évitant les
grands ensembles urbanistiques. l
22
ACTUAL I TÉS
vÉ gÉ TA LI s AT I O N
É TAN C HÉ I T É . I N FO #3 5 s e p t emb re 2 012
végétalisation spécifique pour la FFb
du Finistère
situé en périphérie de brest (29), le nouveau siège local de la FFb
a été conçu pour être un bâtiment exemplaire. Une attention
particulière a été portée à la toiture végétalisée.
ADELInE DIonISI
01
Le nouveau bâtiment de la FFb 29 se
structure autour de trois éléments : un
mur-rideau, un bardage cuivre et une
toiture végétalisée.
02
plusieurs types de sedums poussent sur
la toiture permettant des changements
de couleur au fil des saisons.
03
600 m2 de sedums ont été
pré-cultivés sous serre avant d’être
positionnés sur la toiture.
pERFoRmAnCES ÉnERgÉTIQUES
Pour atteindre un haut niveau
de performance énergétique (le
bâtiment respecte les exigences
BBC sans pour autant être certifié), les dépenses en électricité,
par exemple, sont strictement
contrôlées avec l’utilisation de
leds à luminosité variable. De
même, un système de sheds en
partie nord assure la ventilation
naturelle. Le recours à la climatisation n’est donc pas nécessaire.
© Le Galet vert
I
nstallé depuis près de 40 ans
dans le centre-ville de Brest,
l’ancien siège de la FFB 29
était vieillissant. Enclavé, difficile
d’accès avec un parking devenu
trop étroit, il ne convenait plus
aux besoins de l’organisation
professionnelle. D’où la décision
de déménager en périphérie de
la ville. Implanté à proximité de
l’aéroport de Brest, le nouveau
bâtiment est parfaitement situé.
Celui-ci est désormais accessible aux adhérents des quatre
coins du département. Il dispose
de quatre salles de formation
et d’un auditorium. Au total,
23 lots ont été attribués pour un
coût de construction atteignant
1 800 euros HT/m². « Une enveloppe qui avoisine les 4 millions
d’euros, sans compter l’aménagement intérieur », explique JeanRobert Charlet, secrétaire général
de la FFB 29. Équipé des technologies les plus avancées, notamment
en matière d’économie d’énergie,
« ce chantier est un exemple pour
la rég ion », avance-t-il.
02
© FFB 29
© FFB 29
01
03
« D’autant plus que nous avons
fait végétaliser 590 m² de toiture
pour éviter les variations importantes de température », explique
le secrétaire général. La mise
en œuvre de l’étanchéité a été
assurée par l’entreprise Bihannic.
Le complexe, installé sur un
élément porteur béton, associe
un pare-vapeur, un isolant de
20 cm d’épaisseur en polystyrène
(Knauftherm), une membrane en
PVC-P et un système anti-racine.
Sur la couche de drainage est
positionné le tapis végétalisé.
Ce dernier compte trois variétés
de sedums « aux propriétés d’étalement très rapides et aux fortes
capacités d’absorption », précise
Jean-Robert Charlet.
p H A S E D E T E S T AvA n T
v É g É TA L I S AT I o n
Le choix du substrat et des
sedums s’est fait à la suite d’une
période d’essai sous serre chez
ÉTANC HÉITÉ. INF O # 35 s ep t em bre 2 01 2
v É g É TAL I sAT I ON
Innovation dans la végétalisation
de toiture
© Le Galet vert
sa participation à
la végétalisation de la
toiture du nouveau siège
local de la FFb 29 a donné
des idées à Guy Jestin,
pépiniériste pour les
professionnels à
Guipavas (le Galet
Vert). Il a développé un
nouveau type de cassette pré-végétalisée, le Gavigreen, en partenariat avec
le fabricant hollandais de machines horticoles Visser International. Cette
cassette en peHD de sept centimètres de hauteur peut en plus d’une réserve
d’eau, « intégrer trois systèmes différents d’arrosage (goutte à goutte ou
aspergeur) suivant la situation géographique de l’installation et le type de
plantes que l’on souhaitera cultiver », explique Guy Jestin. elle intègre dans un
même module une structure drainante avec réserve d’eau, un filtre anti-racine,
un substrat et une végétalisation rase à base de sedum ou d’autres variantes
de végétaux telles que des plantes bulbeuses ou des graminées. elle peut être
mise en œuvre sur un élément porteur en béton, en béton cellulaire, en tôles
d’acier nervurées, en bois…
Le système d’alimentation en eau par tube-rail permet également de fixer ces
cassettes sur le système d’étanchéité même lorsque les toitures sont en pente
(jusqu’à 30 %). La connexion entre cassettes se fait grâce à des attaches
mâles/femelles. Ce mode d’assemblage rend également plus aisé
leur installation de même que leur dépose.
« Le format des cassettes facilite leur empilement et donc leur transport,
ajoute le pépiniériste. elles sont intégralement prêtes à l’emploi. »
Commercialisé depuis janvier 2012, le Gavigreen est même en passe d’être
breveté. Ce procédé de végétalisation encore expérimental devrait maintenant
être évalué par un organisme tiers (procédure d’avis technique, enquête de
technique nouvelle,…) pour pouvoir être utilisé à plus grande échelle dans le
cadre des règles professionnelles de la CsFe – ADIVet – sNppA – UNep.
un pépiniériste brestois. Plusieurs
types de tapis ont ainsi été précultivés sur quelques mètres carrés afin de sélectionner l’optimal.
Au vu des résultats obtenus, c’est
finalement le Galisedum, un tapis
à base de chanvre développé spécifiquement par le serriste, qui a
été retenu pour sa productivité
et la qualité de la végétalisation
obtenue. Comme le raconte le
secrétaire général : « en trois
semaines, toutes les variétés sélectionnées (sedum acre, album,
réflexum…) étaient levées. En un
mois, le tapis était recouvert de
végétaux. » L’opération a donc été
réalisée à grande échelle, toujours
dans les mêmes conditions. Près
de 600 m² de sedums ont ainsi
été pré-cultivés sous serre puis
positionnés par rouleaux de
cinq mètres carrés sur la toiture du
bâtiment, avec ajout d’un système
d’arrosage. En quelques semaines,
la couverture végétale était intégrale. « Ces variétés de sedums sont
très colorées et fleurissent entre le
début du printemps et la fin de l’été.
Le tapis change souvent de teinte :
rose, jaune, blanc… », ajoute JeanRobert Charlet.
Cette réalisation a créé des
vocations. Suite au chantier,
Guy Jestin, le pépiniériste en
charge de cultiver les sedums, a
ainsi consacré 20 % de sa surface
d’exploitation à cette activité de
végétalisation (voir encadré).
Quant aux salariés de la
FFB 29, ils ont intégré les nouveaux locaux en avril dernier,
juste au moment des premières
floraisons.l
A C T UA LIT ÉS
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