VIH est la cause du sida

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VIH est la cause du sida
Position adoptée par le conseil d’administration de la Société canadienne du sida, mai 2001.
Les documents ci-joints résument les abondantes données qui témoignent du fait que le VIH
est la cause du sida, et ils traitent de quelques-unes des prétentions de gens qui affirment que
le VIH n’est pas la cause du sida. Ces documents pourront vous aider à répondre à certains
arguments avancés par ceux qui nient le lien entre l’infection à VIH et le sida. Parmi ces
documents figure la Déclaration de Durban, signée par 5 228 médecins et scientifiques de plus
de 84 pays (notamment 125 signatures du Canada), réaffirmant que le VIH est la cause du
sida.
Historique de la controverse
L’argument selon lequel le VIH ne cause pas le sida a capté l’attention du grand public pour
la première fois en 1987, avec la publication d’un article dans la revue Cancer Research, par le
professeur Peter Duesberg de l’University of California à Berkeley. Bien que les propos de
Duesberg aient été réfutés par des scientifiques, ils ont capté l’intérêt de la presse grand
public et de groupes particuliers en marge de la communauté scientifique. Par exemple,
l’auteur accusait « l’establishment du sida » de répandre un mythe du sida à ses propres fins;
ces attaques ont interpellé un public en désillusion croissante à l’égard de l’ensemble de la
communauté médicale. De la même manière, en associant le sida à certains modes de vie,
l’auteur s’est attiré l’appui de segments de la société, en particulier parmi ceux qui
désapprouvaient le mouvement gai.
Mythes et hypothèses de complot au sujet de la maladie
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi des gens adhèrent à des mythes ou à des
hypothèses de complot au sujet de la maladie. Le sida se prête particulièrement bien à la
perpétuation de mythes et à diverses formes de déni. Par exemple, les mythes qui nient
l’existence du sida peuvent correspondre à un besoin émotionnel chez certains, ou les
rassurer dans leur impression qu’ils n’ont pas à modifier leurs comportements. Le VIH se
transmet par des comportements essentiellement intimes. Les signes visibles de la maladie
n’apparaissent qu’après plusieurs années, ce qui facilite le déni que le VIH causera
éventuellement le sida. Par ailleurs, l’idée d’un réexamen des preuves concernant les causes
du VIH peut nourrir l’espoir de la découverte plus rapide d’une cure, en supposant que l’on
trouverait au sida une autre cause que le VIH.
Cependant, compte tenu de la Déclaration de Durban, signée par 5 228 médecins et
scientifiques voués au contrôle du VIH/sida dans 84 pays - dont plus de 125 Canadiens -,
affirmant que le VIH est la cause du sida; et compte tenu que les documents de l’ONUSIDA
font état d’une somme écrasante de données démontrant que c’est le VIH qui cause le sida,
appuyées par les résultats de nombreuses recherches cliniques, épidémiologiques et en
laboratoire :
Le conseil d’administration de la Société canadienne du sida adopte la position selon
laquelle il existe des preuves claires, exhaustives et sans équivoque à l’effet que le
sida est causé par le VIH-1 ou le VIH-2, et que ces preuves sont conformes aux plus
hautes normes scientifiques.
Information tirée du rapport spécial de l’ONUSIDA
« Le VIH-sida et la résurgence d’un vieux mythe »
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est définitivement identifié comme
étant la cause du sida. En dépit de données probantes, un petit groupe sonore d’individus
continue de remettre en question le lien entre le VIH et le sida. Cela suscite périodiquement
l’intérêt des médias et du public. Plus récemment, une controverse a éclaté dans les médias
sud-africains et internationaux, au sujet de l’annonce du gouvernement de l’Afrique du Sud à
l’effet qu’il mandaterait un panel international de réexaminer les preuves scientifiques
concernant le sida, y compris les données relatives à la cause et au diagnostic de la maladie. Il
y a peu de temps, le débat a repris dans d’autres pays.
Historique de la controverse
L’argument selon lequel le VIH ne cause pas le sida a capté l’attention du grand public pour
la première fois en 1987, avec la publication d’un article dans la revue Cancer Research, par le
professeur Peter Duesberg de l’University of California à Berkeley. Bien que les propos de
Duesberg aient été réfutés par des scientifiques, ils ont suscité l’intérêt de la presse grand
public et de groupes particuliers en marge de la communauté scientifique. Par exemple,
l’auteur accusait « l’establishment du sida » de répandre un mythe du sida à ses propres fins;
ces attaques ont interpellé un public en désillusion croissante à l’égard l’ensemble de la
communauté médicale. De la même manière, en associant le sida à certains modes de vie,
l’auteur s’est attiré l’appui de segments de la société, en particulier parmi ceux qui
désapprouvaient le mouvement gai.
Au moment de l’émergence de la controverse, certaines questions demeuraient sans réponse
quant aux mécanismes de l’infection à VIH. Dix ans plus tard, on a une idée plus complète
de la façon dont le VIH cause le sida.
Mythes et hypothèses de complot au sujet de la maladie
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi des gens adhèrent à des mythes ou à des
hypothèses de complot au sujet de la maladie. Le sida se prête particulièrement bien à la
perpétuation de mythes et à diverses formes de déni. Par exemple, les mythes qui nient
l’existence du sida peuvent correspondre à un besoin émotionnel chez certains, ou les
rassurer dans leur impression qu’ils n’ont pas à modifier leurs comportements. Le VIH se
transmet par des comportements essentiellement intimes. Les signes visibles de la maladie
n’apparaissent qu’après plusieurs années, ce qui facilite un déni que le VIH causera
éventuellement le sida. Par ailleurs, l’idée d’un réexamen des preuves concernant les causes
du VIH peut nourrir l’espoir de la découverte plus rapide d’une cure, dans l’éventualité où
l’on trouverait au sida une cause autre que le VIH.
Principaux mythes et faits importants sur le VIH comme cause du sida
Mythe #1 : Le VIH ne cause pas le sida. Le sida n’est qu’un nouveau nom pour de
vieilles maladies.
« Sida » veut dire syndrome d’immunodéficience acquise. Le virus de l’immunodéficience
humaine (VIH) s’attaque à des cellules du système immunitaire, principalement aux cellules
CD4 et aux macrophages - des composantes importantes du système de l’immunité
cellulaire. En les infectant, le VIH les détruit ou altère leur fonction. L’infection à VIH
provoque un affaiblissement progressif du système immunitaire qui conduit à
l’immunodéficience. Le système immunitaire est dit « déficient » lorsqu’il n’est plus en
mesure de lutter contre les infections et d’empêcher le développement de cancers. Les
personnes atteintes d’immunodéficience cellulaire sont beaucoup plus vulnérables à des
infections comme la pneumonie à pneumocystis carinii, la toxoplasmose, la candidose
systémique ou de l’oesophage, le zona généralisé et la méningite à cryptocoque, ainsi qu’à des
cancers comme le sarcome de Kaposi. Ces maladies sont très rares parmi les individus qui
n’ont pas d’immunodéficience. Certaines maladies, notamment celles qui sont associées à
une immunodéficience grave, sont appelées « infections opportunistes » : elles profitent de
l’affaiblissement du système immunitaire pour se développer.
L’immunodéficience peut aussi être causée par des maladies héréditaires rares, la
chimiothérapie ou des traitements immunosuppresseurs chez les personnes qui ont subi une
greffe. Cependant, le VIH est la cause la plus fréquente de l’immunodéficience acquise.
Lorsque l’on s’est retrouvé devant une épidémie d’immunodéficience acquise dont on ne
connaissait pas les causes, on a nommé « sida » l’ensemble des symptômes associés à
l’immunodéficience acquise du système immunitaire cellulaire. Puis, on a observé que le
syndrome était plus courant parmi certains groupes ayant des comportements spécifiques,
comme les homosexuels ou les utilisateurs de drogue par injection, et parmi certains groupes
géographiques. En 1983-84, la découverte du VIH a permis d’expliquer pourquoi l’état de
certains de ces individus évoluait vers le sida, alors que d’autres, qui avaient des
comportements ou des origines similaires, n’étaient pas affectés. Dans des études de
cohortes parmi ces groupes, la présence de l’infection à VIH était un indicateur primordial
de la vulnérabilité au sida chez les individus.
L’infection à VIH évolue généralement comme suit : a) une infection primaire aiguë, dont
l’aspect clinique est caractéristique; b) une période prolongée sans symptômes apparents ni
visibles - bien que des études en laboratoire puissent démontrer la progression continue de la
maladie; et c) une immunodéficience grave conduisant à des infections opportunistes
secondaires et à des tumeurs qui, à terme, sont les principales causes de décès des patients
touchés par le sida. La gamme d’infections opportunistes varie selon la région géographique,
en fonction de la prévalence de certains pathogènes (parasites, champignons, bactéries et
virus) auxquels peuvent être exposées les personnes immunodéficientes.
Les preuves à l’effet que c’est le VIH qui cause le sida sont irréfutables. Par exemple,
plusieurs recherches cliniques et en laboratoire ainsi que des études
épidémiologiques ont démontré, notamment, que :
•
Il existe une corrélation significative entre le taux de réplication virale, la cha rge
virale et le pronostic de la maladie. La progression vers le sida est grandement
retardée chez les individus dont le taux de réplication virale est faible, alors que
les patients dont le sang et les ganglions lymphatiques présentent une charge
virale élevée ont un pronostic beaucoup moins enviable.
Dans les cas où le traitement antirétroviral contre l’infection à VIH est efficace,
le système immunitaire est partiellement rétabli et les signes de l’infection à VIH
disparaissent souvent, même si le patient avait atteint la phase du sida. Les
symptômes qui demeureront observables dépendront de la quantité de
dommages irréparables subis par le système immunitaire avant les traitements. La
réponse clinique aux traitements peut être surveillée et prédite par la mesure de la
quantité de VIH dans le sang et les ganglions lymphatiques.
•
Les principaux facteurs de risque associés à la transmission du VIH (rapports
hétérosexuels ou homosexuels non protégés; transfusions sanguines; et partage
de seringues pour l’injection) ne sont pas nouveaux, mais ils n’avaient jamais
contribué à une augmentation importante de la morbidité et de la mortalité avant
l’apparition du VIH. Le sida et l’infection à VIH sont immanquablement reliés
dans le temps, l’espace et les groupes de populations. Des preuves
supplémentaires indiquant que le VIH cause le sida sont issues de cas accidentels,
comme celui de trois travailleurs de laboratoire qui n’étaient pas sujets à d’autres
facteurs de risque et dont l’état a progressé vers le sida après une exposition
accidentelle à une souche pure du VIH clonée par voie moléculaire. Dans les
trois cas, on a isolé le VIH contracté par le patient et l’on en a analysé la
séquence génétique, pour démontrer qu’il s’agissait de la même souche
d’infection que le virus du laboratoire.
Mythe #2 :le sida peut se produire sans infection à VIH
L’existence de l’immunodéficience était documentée bien avant le début de l’épidémie de
sida, mais elle se produisait très rarement en l’absence de chimiothérapie pour le cancer. Ces
types d’immunodéficience ont une pathogénèse et des signes cliniques très spécifiques. Des
formes très rares d’immunodéficience entraînent parfois des symptômes cliniques de sida.
Toutefois, des études menées dans plusieurs pays ont démontré que ces cas se produisent en
quantité négligeable, comparativement à ceux d’immunodéficience causée par le VIH.
•
Mythe #3 : il peut y avoir infection à VIH sans sida
Les spéculations voulant que le VIH ne cause pas le sida s’appuient en partie sur le fait que
des groupes de personnes vivent avec le VIH depuis plusieurs années sans que leur état
progresse vers le sida. L’évolution de l’infection à VIH et le développement du sida varient
significativement d’un individu à l’autre; des facteurs multiples peuvent influencer l’issue de
l’infection. Dans des études de cohortes parmi les plus fiables, menées dans plusieurs pays
auprès de personnes séropositives qui ne recevaient pas d’antirétroviraux, les symptômes du
sida apparaissaient en moyenne de 8 à 10 ans après avoir contracté le VIH. Entre 5% et 10%
des individus séropositifs développent les symptômes du sida très rapidement, durant les
premières années de l’infection; et une proportion équivalente de gens peuvent être
séropositifs pendant 15 ans ou plus, sans progresser vers le sida. Cela signifie qu’une grande
majorité des personnes qui contractent le VIH évolueront vers la phase du sida à moins de
recevoir un traitement antirétroviral en temps opportun.
Mythe #4 : la validité des recherches épidémiologiques sur le sida est contestable,
puisque le test du VIH n’est pas fiable
Le test pour identifier la présence d’une infection fonctionne souvent par détection des
anticorps produits par le corps humain en réponse à un pathogène. Ces anticorps sont
spécifiques à un pathogène donné, comme le sont une serrure et sa clé. Le diagnostic d’une
infection par test de détection des anticorps est l’un des concepts les mieux établis de la
médecine. On peut par exemple détecter les anticorps de l’hépatite virale, de la rubéole et de
plusieurs autres maladies infectieuses. La détection des anticorps de ces maladies n’a jamais
été mise en doute. Le test de détection des anticorps du VIH démontre une performance
supérieure à la plupart des tests d’autres maladies infectieuses, en termes de sensibilité et de
spécificité. Les tests actuels de l’anti-VIH ont une sensibilité et une spécificité de plus de
98%; ils sont donc très fiables.
Des progrès dans la méthodologie de sérodiagnostic ont également permis de détecter
certaines composantes génétiques du VIH, les antigènes et le virus lui-même, dans des
liquides corporels et des cellules. Bien qu’elles ne soient pas régulièrement utilisées à grande
échelle, vu leur prix élevé et le matériel de laboratoire qu’elles requièrent, ces techniques de
test direct ont confirmé la validité des tests de détection des anticorps.
Vu des lacunes dans le recours au diagnostic et dans la déclaration des cas, de même que des
retards dans la déclaration, la surveillance fondée sur les cas cliniques de syndrome de
l’immunodéficience acquise n’est pas fiable, dans la plupart des pays - particulièrement ceux
dont le système de santé est peu développé. Par conséquent, les données épidémiologiques
sur la propagation du VIH se fondent plus souvent sur la mesure du taux de VIH dans
diverses populations. De telles études utilisent le test de détection des anticorps dont il a été
question et elles sont menées conformément à des procédures reconnues mondialement, y
compris des mesures pour assurer le contrôle de la qualité.
Au cours de la dernière décennie, plusieurs pays se sont dotés d’un système de surveillance
qui cible des populations spécifiques, comme les femmes recevant des soins prénataux, et
qui permet une généralisation à des populations plus vastes, à l’échelle nationale. Plus
récemment, des études sur des populations dans un ensemble de pays ont prouvé la fiabilité
de tels systèmes de surveillance. L’OMS et l’ONUSIDA aident les pays à produire des
estimés fiables de la prévalence et des tendances du VIH. Ces estimations se fondent sur les
meilleures données disponibles dans tous les pays. Les études qui ont recours à des
échantillons discutables ou de petite taille ne sont pas retenues.
Le VIH est la cause du sida
De la Déclaration de Durban, signée par 5 228 médecins et scientifiques voués au
contrôle du VIH/sida dans 84 pays - dont plus de 125 Canadiens - affirmant que le VIH
est la cause du sida; et compte tenu que les documents de l’ONUSIDA font état d’une
somme écrasante de données démontrant que c’est le VIH qui cause le sida, appuyées par
les résultats de nombreuses recherches cliniques, épidémiologiques et en laboratoire.
La Declaration de Durban
Dix-sept ans après la découverte du virus de l'immunodéficience humaine (le VIH), des
milliers de personnes venant du monde entier se sont rassemblées à Durban, en Afrique du
Sud, pour assister à la XIIIème conférence internationale sur le SIDA. A l'aube du millénaire,
on estime à 34 millions le nombre d'individus vivant avec le VIH ou le SIDA, dont 24
millions originaires de l'Afrique sub-Saharienne (1). L'année dernière, 2,6 millions de
personnes sont décédées du SIDA; c'est le taux le plus élevé depuis le début de l'épidémie. Si
la tendance persiste l'Asie du Sud et du Sud-Est, l'Amérique du Sud et des régions de
l'ancienne Union Soviétique auront aussi à porter un lourd tribu à la maladie dans les deux
décennies à venir.
Comme beaucoup de fléaux tels que la tuberculose et le paludisme qui sèment la maladie et
la mort au sein des populations les plus pa uvres et les plus démunies, le SIDA se propage par
voie infectieuse. Le VIH-1, le retrovirus responsable de la pandémie de SIDA, est proche
d'un virus de l'immunodéficience simienne (VIS) infectant les chimpanzés. Le VIH-2,
prédominant en Afrique de l'Ouest et qui s'est étendu en Europe et en Inde, est presque
indiscernable d'un VIS qui infecte les singes noirs mangabeys. Bien que VIH-1 et VIH-2
aient émergé sous forme d'infections transmises de l'animal à l'homme, ou zoonoses (2), tous
deux se propagent maintenant chez l'homme à travers les contacts sexuels, la transmission
mère-enfant et via le sang contaminé.
L'observation d'une nouvelle infection provenant d'une source animale n'est pas spécifique
au VIH. La peste fut transmise par les rongeurs, la grippe par les oiseaux. Le nouveau virus
Nipah du Sud-Est asiatique a atteint l'homme par l'intermédiaire du porc. Une variante de la
maladie de Creutzfeldt-Jakob au Royaume-Uni est identique à la maladie de la "vache folle".
Une fois établi chez l'homme, le VIH s'est très vite adapté à ses habitudes et à ses
déplacements. A l'instar d'autres virus, le VIH ne reconnaît pas de frontières sociales,
politiques ou géographiques.
L'évidence de la causalité entre VIH-1 ou VIH-2 et le SIDA est nette et sans
équivoque. Cette évidence rejoint les plus hauts niveaux de la science (3-7). Les
données satisfont exactement les mêmes critères que pour les autres maladies de
type viral, telles que la poliomyélite, la rougeole et la variole :
Les patients atteints du syndrome d'immunodéficience acquise, peu importe leur
origine, sont infectés par le VIH (3-7).
•
En l'absence de traitement, la plupart des patients infectés par le VIH
manifesteront les signes du SIDA au bout de 5 à 10 ans (6-7). L'infection VIH
est identifiable da ns le sang par la détection d'anticorps et de séquences de gènes
ou par l'isolation virale. Ces tests sont aussi fiables que ceux utilisés pour la
détection d'autres infections liées à des virus.
•
Les personnes qui ont reçu du sang ou des produits sanguins contaminés par le
VIH développent le SIDA; ceux qui ont reçu du sang sain ou criblé ne
développent pas la maladie (6).
•
La plupart des enfants qui développent le SIDA sont nés de mères infectées par
le virus VIH. Plus la charge virale chez la mère est élevée, plus le risque que
l'enfant soit infecté est important (8).
•
Au laboratoire, le VIH infecte précisément le type de globule blanc (les
lymphocytes CD4) qui sont en forte diminution chez les personnes atteintes du
SIDA (3-5).
•
Les médicaments qui bloquent la réplication du VIH dans les tubes à essais
réduisent aussi la charge virale et retardent la progression vers le SIDA. Lorsque
le traitement est disponible, la mortalité est réduite de plus de 80% (9).
•
Les singes inoculés avec de l'ADN du VIS cloné sont infectés et développent le
SIDA (10).
Des données complémentaires convaincantes sont disponibles (4). Le VIH est la cause du
SIDA (5). Il est cependant affligeant que quelques personnes continuent de démentir
l'évidence. Cette position coûtera la vie à d'innombrables personnes.
•
Les schémas de propagation et de symptômes du VIH/SIDA diffèrent d'une région du
monde à l'autre. En Afrique, par exemple, les personnes infectées par le virus sont 11 fois
plus susceptibles de mourir dans un délai de 5 ans (7), et 100 fois plus susceptibles de
développer le sarcome de Kaposi, un cancer lié à un autre virus (11), que les personnes non
infectées.
Comme dans toute infection chronique, plusieurs facteurs déterminent le risque de la
maladie. Les personnes mal nourries, âgées, souffrant déjà d'autres infections, tendent à
développer plus rapidement le SIDA après une contamination par le VIH. Cependant ces
constatations ne nient pas l'évidence scientifique que le VIH est la seule et unique cause du
SIDA.
Dans cet état d'urgence général, la prévention contre l'infection par le VIH doit être notre
plus grande priorité au niveau de la santé publique internationale. La connaissance et les
armes pour prévenir l'infection existent. La propagation du VIH par transmission sexuelle
peut être évitée par la monogamie réciproque, l'abstinence ou par l'utilisation de préservatifs.
La transmission par le sang peut être stoppée grâce à la purification des produits sanguins et
la non-réutilisation des aiguilles. La transmission mère-enfant peut être réduite de moitié,
voire plus, par de courts traitements de médicaments antiviraux (12-13).
L'insuffisance des ressources et le poids écrasant de la pauvreté qui pèsent sur un grand
nombre de pays de la planète sont un immense défi au contrôle de l'infection par le VIH.
Les personnes déjà infectées peuvent être aidées par des traitements à base de médicaments
vitaux, mais leur cot est élevé. Ceux-ci restent donc inaccessibles à la plupart des personnes.
Il est crucial de développer de nouveaux méédicaments antiviraux plus faciles à absorber,
ayant des effets secondaires atténués et d'un moindre coût afin que des millions de
personnes puissent en tirer bénéfice.
Il faut diffuser l'information sur le VIH et le SIDA. Plusieurs moyens existent. Ce qui
fonctionne le mieux dans un pays n'est pas toujours approprié à un autre. Mais pour
s'attaquer à la maladie, chacun doit avant tout comprendre que le VIH est l'ennemi. C'est la
recherche, et non les mythes, qui mènera à la mise au point de traitements plus efficaces,
moins chers et espérons-le au vaccin. Mais pour l'instant, les efforts pour empêcher la
transmission par voie sexuelle doivent être accentués.
La fin de la pandémie de SIDA n'est pas encore en vue. En travaillant ensemble, nous avons
la capacité d'aller à contre-courant de cette épidémie. La science triomphera un jour du
SIDA, comme elle l'a fait pour la variole. La première étape sera de freiner l'extension de la
maladie. Jusque-là, raison, solidarité, volonté politique et courage doivent être nos
partenaires.
Références/References
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2. Hahn, B. H., Shaw, G. M., De Cock, K. M., Sharp, P. M. (2000). AIDS as a zoonosis:
scientific and public health implications. Science, 287, 607-614.
3. Weiss R.A a nd Jaffe, H.W. (1990). Duesberg, HIV and AIDS. Nature, 345, 659-660.
4. NIAID (1996). HIV as the cause of AIDS.
5. O'Brien, S.J. and Goedert, J.J. (1996). HIV causes AIDS: Koch's postulates fulfilled.
Current Opinion in Immunology, 8, 613-618.
6. Darby, S.C. et al., (1995). Mortality before and after HIV infection in the complete
UK population of haemophiliacs. Nature, 377, 79-82.
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a rural Ugandan population: cohort study. BMJ, 315, 767-771.
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transmission of human immunodeficiency virus type 1 from mother to infant. N.
Engl. J. Med. 335, 1678-80.
9. Centers for Disease Control and Prevention (CDC). HIV/AIDS Surveillance Report
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11. Sitas, F. et al., (1999). Antibodies against human herpesvirus 8 in black South African
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in Bangkok Thailand: a randomised controlled trial. Lancet, 353, 773-780.
13. Guay, L. A. et al., (1999). Intrapartum and neonatal single-dose nevirapine compared
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Kampala, Uganda: HIVNET 012 randomised trial. Lancet, 354, 795-802.
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