Moyen Age - ISFEC Jacques Sevin

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La culture Humaniste : le Moyen Age
Moyen Age
Moyen Age
IVème siècle après JC
Xème siècle
XIIème siècle
Art Byz antin
Art Roman
Art Gothique
Architecture :
Architecture :
La bas ilique Ste Sophie de Cons tantinople
Le XVème
Re nais s ance
(début
des temps modernes )
Architecture :
Architecture : Brunelles chi Filippo (1377-1446)
L'églis e Saint Laurent à Florence
Abbaye de Vezelay
Les grandes cathédrales
St Vital de Ravenne
Saint Gilles du Gard
La crois ée d'ogives
Saint Marc de Venis e
N.D. du port (Clerm ont-Ferrand)
Les arcs -boutants
Elém ents de cons truction :
Elém ents de cons truction :
La Sculpture
Sculpture :
- Les trom pes d'angle
-L'arc en plein-cintre
Peinture
Donatello (1386-1466)
-Les pendentifs
- Les arcs -doubleaux
-Les vitraux :
Les m os aïques :
-Les contreforts
( des églis es et cathédrales Gothiques )
-s cènes religieus es
-Les abs idioles
-Les peintures m urales
-purem ent déco-ratives
Alberti Léon Batis te (1404-1472)
Peinture :
Italie :
La voûte d'arêtes
-Les enlum inures
Fra Angelico (1387-1455)
-La voûte en arc de cloître
Italie :
Sandro Botticelli
-La voûte en cul-de-four
Am brogio Lorenzetti
(1444-1510)
Coupole s ur trom pes coniques
Flandres :
Mas accio (1401-1428)
Jan Van Eyck
Mobilier
Piero della Frances ca (1416-1492)
-Civil
Paolo Uccello
-Religieux
(1397-1475)
Léonard de Vinci(1452-1519)
Mantegna Andrea (1431-1506)
Giotto
Fra Angelico
Cim abue
Ducio
Paolo Uccello (1397-1475)
Giovanni Bellini (1430-1516)
France :
Jean Fouquet
(1402-1477)
Sommaire
Moyen Age......................................................................................................................................................... 1
Repères historiques .................................................................................................................................. 2
1.
1.1.
Organisation de l'Église catholique .................................................................................................. 2
1.2.
Christianisation de l'Europe occidentale.......................................................................................... 3
1.3.
Diffusion du christianisme pendant le haut Moyen Âge ................................................................. 3
1.4.
Réformes, lutte contre la violence et les hérésies........................................................................... 4
1.5.
Manifestations de la foi catholique ................................................................................................. 4
1.6.
Importance de l'Église catholique .................................................................................................... 4
1.7.
Royauté médiévale en Occident....................................................................................................... 5
1.8.
Vassalité ............................................................................................................................................ 6
1.9.
Féodalité............................................................................................................................................ 6
2.
Histoire de l’art ......................................................................................................................................... 6
2.1.
L’art Paléochrétien................................................................................................................................ 6
2.2.
L’art Carolingien .................................................................................................................................... 8
2.3.
L’art Roman ........................................................................................................................................... 9
2.4.
L’art Gothique ..................................................................................................................................... 11
2.5.
La naissance de l’école Italienne ........................................................................................................ 14
2.6.
Vers la renaissance.............................................................................................................................. 15
2.7.
Primitifs italiens ou pré Renaissance : ............................................................................................... 18
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Céline Laignel
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La culture Humaniste : le Moyen Age
1. Repères historiques
Le Moyen-âge commence lorsque disparaît l‘unité de la civilisation antique méditerranéenne,
devenue chrétienne au IVe siècle, pour laisser la place à trois civilisations différentes.
En Occident, l'Empire romain s'effondre sous le coup des Grandes Invasions germaniques du Ve
siècle, qui marquent l'avènement du Moyen-âge. Celui-ci s'achève mille ans plus tard, lorsque lui
succède en Italie, au cours du XVe siècle, la Renaissance qui s'impose bientôt à toute l'Europe du
XVIe siècle. En revanche, l'Empire romain d'Orient, que l'Histoire appelle désormais l'Empire
byzantin, épargné par les Grandes invasions du Ve siècle, subsiste et survit pendant un millénaire
jusqu'à la chute de Constantinople, sa capitale, aux mains des Turcs en 1453. Enfin, I’ islam, religion
nouvelle apportée par les Arabes, conquiert définitivement, au VIIe siècle, l'ensemble des pays du
sud de la Méditerranée, désormais indépendants des civilisations chrétiennes byzantine et
occidentale.
Le christianisme est au cœur de l'histoire médiévale : il modèle la pensée de la période,
principalement en raison de son universalisme et à cause de la montée en puissance, en Occident,
de l'Église catholique organisée autour de la papauté de Rome. Les frontières de l'Occident
médiéval qui échappe à toute unité politique, se confondent aussi avec celles de l'Église catholique.
1.1. Organisation de l'Église catholique
Devenu religion d'État dans l'Empire romain pendant l'Antiquité tardive (l'édit de Milan, en 313,
accorde aux chrétiens la liberté de culte ; en 381, le christianisme devient religion d'État), le
christianisme, en effet, se diffuse au haut Moyen Âge à partir de plusieurs foyers : l'Irlande, les
royaumes francs, les royaumes anglo-saxons et Rome.
La dilatation de la chrétienté s'accompagne de la mise en place de la hiérarchie ecclésiastique —
l'Église en venant à désigner cette dernière — et la papauté, qui se hisse à la tête de celle-ci,
devient un des principaux pouvoirs en Occident : l'évêque de Rome, dont l'autorité spirituelle
s'appuie sur la primauté du siège de l'apôtre Pierre, devient le souverain pontife.
Cette évolution est lente (Ve – XIIIe siècle) et se heurte à de nombreux obstacles :
en premier lieu, à des résistances internes : les dogmes de l'Église, formulés lors des conciles, se
définissent progressivement et se confrontent aux "hérésies" (l'arianisme des Wisigoths demeure la
foi des rois de la péninsule ibérique jusqu'au VIIe siècle ; celui des Lombards menace un temps —
jusqu'au milieu du VIIIe siècle — Rome de disparition).
Bientôt, l'église romaine doit s'imposer face à Byzance, notamment pendant la crise iconoclaste
(726 – 843). Au XIe siècle, la rupture avec le christianisme oriental est consommée avec le Schisme
de 1054, mettant ainsi fin à l'unité de l'église.
Presqu'aussi importante est la question de l'adoption d'une liturgie unique : les Églises nationales
possèdent leurs propres traditions qui ne se fondent que progressivement : la liturgie irlandaise, qui
fixe la fête de Pâques à une date différente, l'emporte dans les îles britanniques jusqu'au synode de
Whitby (664). En développant la mission chrétienne (à partir de 610) et en tissant des relations
privilégiées avec les souverains « barbares » (notamment, en s'appuyant sur les rois anglo-saxons et
sur l'expansion des Francs en Germanie), Rome parvient partout à unifier les traditions de l'Église et
dans le même temps, à affirmer son rôle à la tête de celle-ci, sauf chez les slaves orientaux qui
demeurent dans la sphère d'influence byzantine.
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Des résistances externes s'opposent à l'influence de la papauté, parce que les pouvoirs laïcs
entendent s'immiscer dans les affaires de l'Église et diriger celle-ci dans leur aire d'influence : les
rois lombards, tout d'abord, veulent soumettre l'Église romaine. Aussi, le pape fait appel aux
Carolingiens (milieu du VIIIe siècle), mais ces derniers, comme leurs prédécesseurs, ne se privent
pas pour distribuer les terres de l'Église à des laïcs. Lorsque l'Empire chrétien renaît en Occident
(800), le rapport entre les pouvoirs de l'Empereur et du pape ne sont pas définis autrement qu'en
termes de rapport d'influences. Il tourne dans un premier temps au détriment de la papauté, alors
que l'Église, mais aussi le pouvoir impérial traverse à tous points de vue une crise grave, au
Xe siècle, et il faut attendre la réforme grégorienne (seconde moitié du XIe siècle – premier tiers du
XIIe siècle) pour que le pape n'affronte l'Empereur germanique, lors de la querelle des Investitures.
Cette dernière, qui s'achève sur un compromis, est déterminante pour assurer l'indépendance du
siège apostolique. Au XIIIe siècle, enfin, la papauté triomphe, grâce à son arme principale :
l'excommunication, à son rôle dans l'essor de la chrétienté, à travers la croisade, mais aussi grâce à
son pouvoir temporel et grâce à ses richesses. Le pape Innocent III applique lors de son « règne »
(1198 – 1216) les principes de la théocratie pontificale, qu'avaient formulés pour la première fois
les Dictatus Papæ du pape Grégoire VII en 1075).
1.2. Christianisation de l'Europe occidentale
L'essor de l'Église ne peut être dissocié de l'effort de christianisation de la société et des
consciences : cette dernière demeure un combat constant durant tout le Moyen Âge.
Selon le modèle des apôtres dans les Évangiles, l'Église conçue comme l'assemblée des fidèles unis
dans la foi doit se répandre « jusqu'aux confins de la terre ». Pour cela, elle peut s'appuyer sur le
soutien de ses membres influents — comme en Germanie, où elle accompagne le conquérant
franc — mais surtout, elle doit reposer en principe sur un acte d'adhésion volontaire : en cela, elle
ne peut compter que sur les effets de la prédication. Saint Augustin justifie cependant l'usage légal
de la violence pour contraindre les hérétiques et les schismatiques à revenir au sein de l'Église,
interprétant notamment l'ordre du Christ, « Force-les à entrer! » (Luc, XIV, 23) comme un appel à la
conversion forcée. Le prosélytisme qui accompagne l'expansion du christianisme durant le haut
Moyen Âge ne se résume « ni à une évangélisation pacifique ni à un brutal rapport de forces » (B.
Dumézil, 2007 15): si les persécutions massives sont rares, certains cas de persécution des Juifs
étant cependant recensés, de même que plusieurs conversions de force, l'Église s'appuie largement
sur les propriétaires fonciers (le possessor) pour encourager la conversion de ses serfs ou esclaves
au christianisme, à travers des contraintes économiques (un tel baissant le loyer des terres des
paysans chrétiens, l'autre congédiant les paysans païens de son domaine, ou un autre proposant
l'affranchissement à ses 250 esclaves à condition qu'ils acceptent le baptême).
1.3. Diffusion du christianisme pendant le haut Moyen Âge
Durant le haut Moyen Âge, les missions chrétiennes de prédicateurs isolés, appuyés par Rome
lorsqu'elle le peut, repoussent avec succès les limites politiques de la chrétienté en amenant à la
conversion des rois barbares et en s'appuyant sur l'influence des rois chrétiens — comme les rois
francs, dont l'adhésion au christianisme remonte à Clovis (496 ou 498) — mais leur préoccupation
dernière, qui est de faire entendre le message du Christ aux peuples des derniers, demeure un
objectif des plus difficiles à quantifier. Elles sont le plus souvent l'œuvre de moines, comme saint
Colomban en Gaule, saint Augustin de Canterbury dans le Kent ou saint Boniface en Frise.
À cette fin, l'Église se heurte également à des résistances à l'intérieur même de la chrétienté, où le
clergé séculier est à la tête de l'encadrement des fidèles, surtout dans les campagnes :
symptomatique, le mot « païen » — paganus , celui qui habite la campagne — désigne celui qui
pratique l'ancienne religion polythéiste avant de désigner tout ce qui n'est pas chrétien. Le respect
de la morale chrétienne, en particulier, fait l'objet d'injonctions des conciles, des synodes
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mérovingiens, puis carolingiens. Ces derniers ne cessent de rappeler les interdits, notamment
l'esclavage, de condamner les coutumes païennes et de tenter de limiter la violence privée.
1.4. Réformes, lutte contre la violence et les hérésies
Pendant la période féodale, les synodes s'attachent à lutter contre les violences seigneuriales (Paix
de Dieu, Trêve de Dieu), la vente des sacrements et des fonctions ecclésiastiques (simonie), les
clercs indignes (nicolaïsme), et enfin contre les hérésies. Ces dernières se développent
sporadiquement (autour de l'an Mil) et, très rarement, s'installent durablement comme en
Languedoc, avec le catharisme ou en Bohême, avec Jean Hus (1369 – 1415), etc. À partir du
XIIIe siècle, la papauté peut s'appuyer pour cette tâche sur les ordres mendiants, franciscains et
surtout, dominicains.
Mais la tentation du recours à la force est grande et la violence caractérise souvent, en dernier
recours, le combat pour l'unité de l'Église, qu'implique sa première définition : elle marque la
« christianisation » forcée de la Saxe par Charlemagne (seconde moitié du VIIIe siècle), donne lieu à
la croisade des Albigeois, à la naissance du tribunal de l'Inquisition sous le pape Grégoire IX (1227 –
1241), aux guerres hussites, etc.
1.5. Manifestations de la foi catholique
Les fidèles manifestent leur foi de façon ostensible et la religion est omniprésente : des milliers de
personnes répondent aux appels à la croisade ou se lancent sur les chemins de pèlerinage. Des
sommes considérables sont engagées pour ériger des églises par dizaines. On vient toucher les
reliques et on les sort pendant les processions. La frontière entre le sacré et le profane est toujours
ténue : la peur de l'enfer et du diable motive bien des comportements. Le Moyen Âge est aussi
l'époque de l'épanouissement de la mystique chrétienne.
1.6. Importance de l'Église catholique
L'Église catholique perçoit des impôts tels que la dîme dans le royaume de France. Elle reçoit des
dons en terres, en meubles ou en argent de la part des puissants qui attendent en retour son aide
spirituelle (prières) et politique. Les grandes abbayes disposent de biens fonciers parfois très
étendus sur lesquels elles prélèvent des redevances et imposent des tonlieux. Dans le Saint-Empire
romain germanique, les évêques deviennent de véritables seigneurs à la tête de riches principautés.
Le clergé se fait obéir et respecter des fidèles. Il distribue les sacrements nécessaires au salut de
l'âme. Le curé qui baptise les enfants, marie les couples, bénit les moissons et entend les
confessions est un personnage incontournable de la vie quotidienne. L'église et le cimetière sont au
cœur du village et sont des lieux d'asile et de réunion. Les cloches rythment le temps et le
calendrier célèbre les temps forts de la vie de Jésus. Le clergé exerce des fonctions sociales telles
que la charité, l'éducation (écoles monastiques puis épiscopales), les soins (hôtel-Dieu, hospice).
Peu d'études ont été faites sur le statut de la femme au Moyen Âge en France. L'image de la femme
confinée à la sphère domestique et à l'éducation des enfants relève plus d'une idée préconçue
qu'une réalité vraiment connue ou étudiée sérieusement. Ce que nous savons des femmes vient de
celles qui ont exercé un artisanat ou travaillé en collaboration avec leur homme. Des lettres de
famille font un rapport des mariages qui étaient des partenariats affectueux. Selon l'historienne
Régine Pernoud, il semble important de sortir des caricatures qui caractériseraient la condition des
femmes au Moyen Âge comme la pire. En effet, il s'avère, par exemple, qu'elles possédaient le
"droit de vote" (dans les assemblées). Leur domaine s'est peu à peu confiné et réduit à la sphère
domestique avec l'avènement de la culture classique antique. Auparavant, elles avaient un réel rôle
social et une vie professionnelle. N'oublions pas que les reines aussi étaient couronnées par
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l'archevêque de Reims et qu'elles avaient leur autorité reconnue dans la sphère politique. Marie de
Médicis fut la dernière reine couronnée. C'est plus tard que les reines seront complètement exclues
de la sphère politique, à l'époque classique. Rappelons-nous que les femmes n'ont pas toujours été
écartées du trône au Moyen Âge. La première disposition en ce sens est faite par Philippe le Bel.
Progressivement, les religieuses aussi se sont vues cloîtrées, mais cela n'a pas toujours été le cas au
Moyen Âge. Certaines abbesses avaient au Moyen Âge autant de pouvoir que certains seigneurs. Le
rôle des femmes semble diminuer avec la montée de l'influence du droit romain qui ne leur est pas
favorable et cette tendance se poursuivra avec la Renaissance. L'étude des actes notariés est une
grande source pour comprendre et décrypter le statut des femmes; ceux-ci montrent qu'elles ont
possédé une plus grande autonomie qu'on ne l'imagine. Ainsi le statut de la femme autant dans la
société civile qu'ecclésiastique semble se modifier au XIIIe siècle. C'est seulement au XVIe siècle
qu'un arrêt du Parlement de 1593 écarte explicitement les femmes de toute fonction de l'État. Voir
thèmes connexes aussi, mais on distingue les suivants : l'Amour courtois - les nonnes - les veuves le mariage - la maternité - le travail - l'érudition.
Un aspect majeur de la religion au Moyen Âge est son rôle dans les arts et la culture : dès
l'Antiquité tardive, en effet, la culture latine classique se réfugie dans les monastères, où l'on
continue à enseigner le trivium et le quadrivium. Face à l'illettrisme du peuple et des aristocrates
barbares, demeurent le cadre par excellence où survit l'Écrit: les lettrés, théologiens, hagiographes
et chroniqueurs qui témoignent de leur temps, sont des moines ou des évêques. Certaines idées
héritées de la Rome antique, comme celle de l'État, qui disparaît au VIIe siècle, y sont conservées et
pénétrées par le christianisme.
À travers la renaissance carolingienne, portée par Alcuin, la réforme clunisienne, la réforme
grégorienne, puis avec la création des ordres mendiants et l'essor des Universités, au XIIIe siècle, les
renouveaux culturels et spirituels émanent des gens de religion.
L'art roman qui se diffuse avec Cluny et l'art gothique, qui naît à Saint-Denis avant de gagner
l'Europe entière sont des arts religieux. Il faut en fait attendre la fin du Moyen Âge (XIVe –
XVe siècle) pour qu'une culture profane se développe à nouveau en France, dans l'entourage royal
des légistes et en raison des démêlés du roi avec la papauté.
Enfin, en toute logique dans ce contexte, les textes à partir desquels se forme l'idéologie — en
particulier de la société et du pouvoir — au Moyen Âge sont les sources chrétiennes : l'Ancien
Testament donne son cadre à la royauté médiévale (Charlemagne est comparé au roi David), les
œuvres des Pères de l'Église (notamment, saint Jérôme et, surtout, saint Augustin avec La cité de
Dieu) encadrent les rapports sociaux et enfin, le Nouveau Testament, dont les Évangiles fournissent
à la fois l'exemple de vie apostolique qui anime les ordres mendiants et le terreau de l'humanisme
à travers l'Incarnation, se trouve à l'origine du renouveau idéologique qui marque la fin de la
période. Aussi, dans une large mesure, la religion chrétienne inspire et modèle la société
médiévale en lui fournissant à la fois sa hiérarchie (au sommet de laquelle se trouve le roi,
intermédiaire avec le Christ qui règne sur la hiérarchie céleste) et la première de ses institutions :
l'Église, qui supplée à la disparition de l'État.
1.7. Royauté médiévale en Occident
L'Occident médiéval est gouverné par des souverains, mais qui n'ont pas tous les pouvoirs. La
royauté est contractuelle et non absolue. La monarchie est le régime politique le plus répandu en
Europe, même si certaines républiques apparaissent (République de Venise). Le roi doit tenir
compte d'autres acteurs politiques tels que les princes, les seigneurs et l'Église. Au Moyen Âge
classique, mais plus sûrement à la fin du Moyen Âge, les rois d'Europe occidentale (Angleterre,
France, Espagne) tentent d'unifier leurs Etats en s'appuyant sur la féodalité et la légitimité définie
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par les juristes : les historiens parlent de monarchies féodales et de l'émergence des Etats
nationaux.
À l'époque de la disparition du dernier empereur d'Occident (Ve siècle), les rois barbares ont
implanté une nouvelle forme de pouvoir, jetant les bases de la royauté médiévale. Si l'élection reste
en vigueur de manière théorique, le pouvoir royal se transmet dans les faits au sein d'une même
famille d'ascendance noble ou sainte qui forme une dynastie. Le roi du Moyen Âge prend sous sa
protection son peuple : pendant le haut Moyen Âge et encore au Moyen Âge classique, les sources
écrites évoquent le roi des Francs (rex Francorum), par exemple.
Quelques-uns de ces rois sont sacrés (le roi des Wisigoths, le roi d'Angleterre, le roi des Francs à
partir de 752), ce qui les place au-dessus des autres seigneurs ; tous sont couronnés et portent des
insignes (regalia) symbolisant leur autorité et leur mission. Et surtout, le souverain médiéval
gouverne en étroite collaboration avec le clergé chrétien. Dans les États pontificaux, le pape
renforce sa puissance et devient un véritable monarque au XIIIe siècle ; il lui arrive même de
s'opposer violemment aux empereurs (Querelle des Investitures avec l'empereur germanique) et
d'utiliser l'arme de l'excommunication.
Enfin, l'empereur est un souverain particulier : il entend exercer un pouvoir universel, du moins en
théorie, et protéger l'Église. Il se réclame de l'héritage romain (Charlemagne, Otton Ier) et se trouve
le seul à recevoir sa couronne des mains du pape.
1.8. Vassalité
La vassalité existait déjà pendant le haut Moyen Âge. Le système évolue en relations féodovassaliques au cours du XIe siècle.
La cérémonie suit des règles très précises. Le vassal avance devant son futur seigneur la tête nue en
signe de respect. Il s'agenouille, devant lui, pour lui exprimer son humilité, les mains jointes. Le
seigneur les prend entre les siennes et le relève.
Le jeune vassal reçoit un fief (le plus souvent une terre qui appartient au seigneur ou un droit de
prélever des taxes sur un pont par exemple) et, en échange, il jure sur les saintes Écritures, ou sur
une relique, sa fidélité au seigneur.
1.9. Féodalité
La période de la féodalité couvre du IXe au XIIIe siècle. C'est une organisation hiérarchique de la
noblesse liant les membres entre eux. Le régime féodal est fait pour se protéger des envahisseurs,
des guerres. Chaque seigneur s'engageait envers un seigneur plus puissant : il devenait son vassal.
Le pouvoir d'un seigneur se mesurait au nombre de ses vassaux. Chaque vassal, en échange de leur
loyauté, recevait un fief, un territoire. Tous les seigneurs ont des vassaux mais tous les vassaux ne
sont pas des seigneurs.
La vocation militaire de la ville décline au profit du château-fort mais elle-même s'enferme derrière
des murailles.
2. Histoire de l’art
2.1. L’art Paléochrétien
Le christianisme est apparu en Judée, alors sous occupation romaine, et a ouvert une ère nouvelle à
laquelle il a donné son nom. Les premiers chrétiens, fidèles au monothéisme, refusaient de célébrer
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le culte impérial et apparaissaient comme de mauvais citoyens romains. Ils ont par conséquent
longtemps été persécutés. Malgré tout, la diffusion de la nouvelle religion dans le Bassin
méditerranéen a été rapide. En 313, par l'édit de Milan, l‘Empereur Constantin fait du christianisme
un culte toléré. Puis, en 38o, I ‘Empereur Théodose en fait la seule religion autorisée. La Rome
chrétienne s'affirme ainsi comme l'héritière de la Rome impériale dont elle perpétue la culture.
On appelle paléochrétien l'art des premiers chrétiens. Ceux-ci, victimes de persécutions, sont
obligés de se cacher pour célébrer leur culte. À Rome, ils se réunissent clandestinement dans les
catacombes. Puis, leur religion étant reconnue, les chrétiens s'approprient les basiliques.
Ces vastes bâtiments permettent d'abriter des assemblées de plus en plus importantes. Pour
décorer ces édifices, ils utilisent la mosaïque, technique répandue dans le monde romain. Deux
types de représentations du Christ s'imposent: celle du bon pasteur surveillant ses brebis et celle
du conquérant des âmes.
La technique de la mosaïque est un
héritage gréco-romain. Elle est le
résultat l'assemblage de galets de
couleurs différentes.une meilleure
maitrise du travail a été rendue
possible par l'utilisation de
tesselles, c’est-à-dire de petits
cubes de pierre, de marbre ou de
pâte de verre. Ces progrès ont
permis à la mosaïque de passer
d'un usage de revêtement des sols
à celui de décoration murale. Cet
art a alors conquis des édifices
chrétiens, notamment ceux de
Ravenne,
avant
de
devenir
emblématique de l'art byzantin.
L'architecture byzantine a pour berceau l'Empire byzantin et il est d'usage de réserver ce terme aux
monuments élevés à partir du règne de Justinien. Ce style s'est diffusé en Europe méditerranéenne :
Grèce (Thessalonique, Mistra), Italie (Ravenne, Venise), Sicile (Monreale, Cefalu, Catane) et a inspiré
des réalisations en Europe occidentale, telles que l'octogone d'Aix-la-Chapelle ou, en France, la petite
église de Germigny-des-Prés. Les premiers monuments de l'Islam (à Jérusalem, Damas) en ont aussi
fortement subi l'influence.
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Le monument inaugural est la basilique de Sainte-Sophie à Constantinople, qui est à la fois
l'archétype du style byzantin et sa plus prestigieuse réalisation.
L'architecture byzantine est caractérisée par les coupoles sur pendentifs en brique. Les extérieurs
sont enduits sobrement, alors que les intérieurs sont décorés de mosaïques aux couleurs vives et
de lambris de panneaux de marqueterie de marbre.
2.2. L’art Carolingien
Au VIIIe siècle, la dynastie mérovingienne, qui domine la Gaule depuis Clovis, est en crise. Les maires
du palais en profitent pour renforcer leur influence. Fort du prestige acquis par son père Charles
Martel, qui en 732 est parvenu à arrêter les Arabes à Poitiers, Pépin le Bref devient roi en 732 et
fonde la dynastie carolingienne. Celle-ci atteint son apogée sous le règne de Charlemagne qui se fait
sacrer empereur le jour de Noël de l'an 8oo, à Rome. Cette cérémonie symbolise la réunification de
l'Europe occidentale sous deux pouvoirs : le pouvoir temporel du roi des Francs et le pouvoir spirituel
du pape. Charlemagne est ainsi désigné comme l'élu de Dieu, le « nouveau Constantin ».
Pendant le haut Moyen-âge, l'art occidental est tributaire des initiatives royales. Le renforcement
du pouvoir à l'époque carolingienne s'accompagne d'une renaissance culturelle. Les ecclésiastiques
lettrés de l'entourage royal sont mis à contribution. La décoration murale (la mosaïque ou les
fresques), l‘ivoirerie, l'orfèvrerie et l'enluminure constituent alors les formes d'expression
artistique les plus prisées.
L’enluminure date de l'Égypte antique. Sa
pratique est facilitée par deux progrès: le
remplacement du papyrus par le
parchemin et celui du livre en rouleau par
le livre relié. A l'époque carolingienne, le
goût pour l'étude des textes sacrés confère
une place essentielle au livre. Une réforme
de l'écriture aboutit à la création de la
lettre minuscule carolingienne, claire et
lisible. D'autre part, les monastères
rivalisent dans l'art de l'enluminure qui
répond surtout à un souci décoratif.
Cette enluminure est extraite du traité « À
la louange de la Sainte croix » (De loudibus
sonctoe crucis) rédigé par Raban Maur;
abbé du monastère de Fulda de 822 à 842.
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2.3. L’art Roman
Au tournant de l'an mil, une nouvelle organisation sociale s'impose en Europe occidentale dans des
États où l'autorité royale est très faible. Dans un monde où le christianisme constitue le principal
facteur unitaire, le clergé affirme son autorité. Par ailleurs, le système féodal donne aux seigneurs
une partie du pouvoir.
L’art roman est le premier grand style de l'Occident chrétien. Il est notamment caractérisé par la
construction de multiples églises sur la route des pèlerinages. La foi chrétienne en est donc le
principal thème.
L’église Saint-Pierre (officiellement Saint-Pierre de la Tour) est la principale église paroissiale de la
commune d’Aulnay, un chef-lieu de canton dans le nord-est du département de la CharenteMaritime.
Édifiée sans doute au cours des années 1120-1140 à la demande des chanoines de Poitiers, elle
s'élève sur un site occupé à l'époque gallo-romaine par un temple païen, puis par au moins un
sanctuaire chrétien.
Durant une partie du Moyen Âge, elle est une étape pour les pèlerins en partance vers SaintJacques-de-Compostelle, avant de sombrer dans une certaine léthargie au cours des siècles suivants.
Redécouverte au cours du XIXe siècle, elle est parmi les premiers édifices français à obtenir un
classement aux Monuments historiques en 1840.
Étape remarquable sur la route des Trésors de Saintonge, elle est avant tout l'un des quatre sites du
département à être inscrits au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco au titre des chemins
de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.
Située aux confins des diocèses de Saintes et de Poitiers, Saint-Pierre d'Aulnay tient à la fois de l'art
roman poitevin et saintongeais, et doit sa réputation à la richesse de son décor sculpté et à
l'équilibre de ses proportions.
Le plan de l'édifice est conforme aux dispositions classiques du style roman poitevin : formant une
croix latine, l'église se compose d'un triple vaisseau. La nef principale est voûtée en berceau brisé, la
voûte reposant sur des arcs doubleaux aux limites de chaque travée. De chaque côté, presque à la
même hauteur, deux bas-côtés viennent contrebuter la nef principale. Eux aussi sont voûtés en
berceau brisé et dotés d’arcs doubleaux.
Ce vaisseau s’articule en cinq travées. Les fortes colonnes qui les délimitent font point d’appui aux
arcs doubleaux, à travers des doubles colonnettes qui remontent en partie supérieure, rythmant
ainsi précisément l’espace.
Ces colonnes supportent aussi les grandes arcades latérales qui laissent entrer dans la partie centrale
la lumière fournie par les cinq fenêtres en plein cintre de chaque bas-côté. Celles-ci, de dimensions
modestes, préservent dans l'espace, même un jour d’été ensoleillé, la pénombre qui sied au
recueillement.
Au-delà, le transept bien saillant est flanqué à l’est de deux absidioles peu profondes, voûtées en cul
de four. Le chœur comprend une travée droite, suivi d’une abside en hémicycle voûtée aussi en cul
de four. Il est directement éclairé par cinq fenêtres semblables à celles des bas-côtés, dont trois sont
percées dans l’abside, accentuant l’axe central de l’édifice tourné comme il se doit vers l’est. La
largeur de l’abside est légèrement inférieure à celle de la nef principale, lui donnant de tout le
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vaisseau une bonne visibilité. D’autre part, l’axe du chœur n’est pas en prolongement exact de celui
de la nef, il est légèrement décalé vers le nord.
De puissants faisceaux de colonnes marquent la croisée du transept. Ils supportent au sud et au nord
deux arcs brisés qui ouvrent sur les deux bras du transept. De leurs sommets, aux angles de la
croisée, partent quatre pendentifs qui se rejoignent pour former l’assise circulaire de la coupole
hémisphérique. Celle-ci, nervée de huit branches toriques, sert d'assise au clocher rectangulaire audessus.
Eglise Saint Pierre d’Aulnay, 1120/1140
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Les œuvres d'inspiration laïque, comme la tapisserie de Bayeux, constituent un autre apport
remarquable au patrimoine du XIe siècle.
En effet, le monde cultivé ne se limite plus aux seuls clercs. Il s'ouvre à l'élite du monde féodal qui
codifie alors les règles de la chevalerie.
La tapisserie remonte à la plus haute antiquité mais s'impose pour la décoration murale, à l'égal des
fresques, à l'époque romane, avant de connaitre son apogée aux XIVe et XVe siècles. Cependant, la
tapisserie de Bayeux induit en erreur par son appellation, car il s'agit en fait d'une broderie de 70m
de long sur 50cm de haut. Cette œuvre, selon la légende, aurait été réalisée par la reine Mathilde,
l'épouse du duc normand Guillaume le Conquérant qui a conquis l’Angleterre. Il semble en fait
qu'elle résulte d'une commande du demi-frère de ce dernier Eudes, l'évêque de Bayeux, pour sa
cathédrale. Quoi qu'il en soit, elle représente, en une série de douze scènes, l'histoire d'Harold,
l'adversaire de Guillaume, jusqu'à la victoire des Normands à Hastings en 1066.
2.4. L’art Gothique
À partir du XIe siècle et jusqu'à la fin du XIIIe siècle, l'0ccident connaît un essor remarquable. Les
grands défrichements font gagner des terres agricoles sur la forêt. La croissance démographique est
forte. Pour satisfaire cette population plus nombreuse, les échanges commerciaux se multiplient et
favorisent le développement des villes.
L’art gothique, qui apparait au milieu du XIIe siècle en Île-de-France, est caractérisé par les progrès
de l'architecture. Ceux-ci se concrétisent essentiellement dans la construction des cathédrales.
Traditionnellement, la stabilité d'un édifice reposait sur l'épaisseur de ses murs. Désormais,
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l'élévation d'arcs-boutants perpendiculaires à la paroi permet d'alléger celle-ci et d'accroître sa
hauteur.
La cathédrale Notre-Dame d’Amiens est la plus vaste de France par ses volumes intérieurs
(200000 m3). Avec les cathédrales de Chartres, de Reims et de Bourges , elle est considérée comme
l'archétype du style gothique classique, comprenant aussi des éléments des phases suivantes du
style gothique, du gothique rayonnant (notamment le chevet) et du gothique flamboyant
(notamment la grande rosace de la façade occidentale, la tour nord et les stalles). Sa longueur hors
œuvre est de 145 mètres et sa hauteur sous voûte de 42,30mètres (proche du maximum
supportable pour cette architecture).
Monument historique en France depuis 1862, elle est inscrite depuis 1981 au patrimoine mondial
de l'UNESCO.
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L'Ange pleureur, œuvre la plus
connue du sculpteur amiénois
Nicolas Blasset date de 1636. Les
représentations de cet émouvant
angelot ont fait le tour du monde
lors de la première Guerre mondiale
Vue de l’entrée
L'architecture se trouve ainsi au service de Dieu. D'une part, la hauteur de la cathédrale caractérise
l'élan vers lui. D'autre part, la possibilité d'aménager de larges ouvertures permet à la lumière,
autre symbole divin, de se diffuser. La construction de ces cathédrales, nécessitant des fonds
considérables, n'a pu se faire que dans une période de prospérité marquée par l'essor des villes et du
commerce.
Dans ces cathédrales, le vitrail
trouve son importance. Un vitrail
est réalisé avec des morceaux de
verre colorés dans la masse et
agglomérés par une armature de
plomb. Utilisé dès le début de l'ère
chrétienne pour orner les basiliques,
le vitrail triomphe avec l'art
gothique dont il devient le symbole,
supplantant alors la peinture
murale dans la décoration.
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2.5. La naissance de l’école Italienne
À la fin du XIIIe siècle, l'Italie est un foyer économique et culturel. Elle a en effet profité des croisades
pour redevenir un carrefour du bassin méditerranéen. Les influences de toute l'Europe y affluent et
s'y combinent. Par ailleurs, la réforme spirituelle inspirée par saint François d'Assise conduit à
s'interroger sur le sens à accorder à l'accumulation des richesses. Les princes et les bourgeois
trouvent dans le mécénat d'œuvres d'inspiration religieuse, le moyen de rendre respectable leur
profit.
Cimabue est considéré comme le père de l'école italienne. Il est certainement le plus ancien
peintre identifié de ce pays. Alors qu'il est encore enfant, son père l'envoie étudier les lettres à
Florence. Le jeune artiste fait souvent l'école buissonnière pour aller regarder travailler les peintres
byzantins de passage dans la ville. L’un d'eux en fait son apprenti, mais Cimabue rompt avec la fixité
et la platitude des représentations byzantines que l'on peut observer dans les icônes de cette époque.
Par le modelé, il donne du volume à ses personnages et cherche à créer l'illusion de profondeur. Il
est l'un des premiers à exécuter des retables, c'est-à-dire des œuvres comportant plusieurs scènes
peintes sur panneaux de bois mobiles. C'est une innovation majeure dans le domaine des arts
plastiques.
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Cette peinture de Cimabue est réalisée sur un panneau de bois enduit et, comme la presque totalité
des œuvres de cette époque, elle représente un sujet religieux La Vierge et l'enfant sont au centre
d'une composition symétrique (ils sont entourés, par exemple, à gauche et à droite par des anges).
Les proportions de l'enfant sont étrangement proches de celle d'un homme en miniature. De sa main
droite, il bénit les fidèles qui regardent l'œuvre; de l'autre, il tient les Saintes Écritures. Les
personnages sont encore quelque peu figés mais sont surtout peu expressifs. Les ailes des anges
ont fait l'objet d'une attention toute particulière et l'artiste à l'évidence pris beaucoup de plaisir à
réaliser ce subtil jeu de couleurs et de valeurs.
2.6. Vers la renaissance
À la fin du Moyen Âge, l'occident s'enfonce dans une crise profonde. Celle-ci, se manifestant à
travers famines, épidémies et guerres, atteint son paroxysme avec la peste noire de 1348. Dans cette
atmosphère de marasme, la confiance de l'homme en l'avenir est ébranlée. La peur de la mort, dans
un monde où la peste tua en trois ans près de 25 millions de personnes, nourrit les attitudes de
dévotion et la crainte du jugement dernier. L'espérance dans le Paradis est alors moins forte que
l'angoisse de l'Enfer.
L’œuvre de Jérôme Bosch est aussi étrange
que le personnage. Alors que les peintres de
son époque copient les grands maîtres
italiens, lui s'intéresse aux gens qui
l'entourent, à leur vie quotidienne, à leurs
occupations et leurs soucis de tous les jours. Il
est l'un des premiers à représenter des
scènes de genre. Dans la seconde partie de sa
vie, des éléments inquiétants apparaissent
dans ses peintures. Il est hanté par l'Enfer et
les démons qui, selon lui, guettent l'humanité
tout entière. Il se tourne de plus en plus vers
le fantastique et l'onirique et construit des
espaces
permettant
aux
spectateurs
d'observer le moindre détail des scènes qui
s'y déroulent. Sa vision du monde et de
l'humanité est plutôt pessimiste mais il la
traduit avec beaucoup d'humour dans ses
peintures. Son œuvre, très caractéristique,
est sans aucun équivalent.
Avec une profusion de détails le plus souvent
inquiétants, parfois sordides, Jérôme Bosch
présente sa vision de l'Enfer dans lequel sont
censés expier pour l'éternité ceux qui ont
péché sur terre. Peuplé de monstres hideux
et cruels, ce monde ne laissera visiblement
aucun répit aux pécheurs. Les condamnés
finissent par être jetés aux flammes de I'Enfer
non sans avoir subi au préalable toutes sortes
de supplices et de tortures. À la fin du Moyen
Âge, on croit à l'existence de créatures
hybrides issues de l'accouplement d'espèces
différentes.
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La conviction qu'il existe des monstres en tous genres incite les peintres, Bosch en
particulier à en créer en associant divers éléments de différentes espèces. Au centre
de l'œuvre, par exemple, un monstre inquiétant nous regarde. Ses pattes sont faites
de troncs d'arbres creux reposant sur des barques, son corps est une sorte d'œuf
ouvert et sa tête celle d'un homme. Plus bas, sur une chaise haute, un personnage qui
pourrait être Satan avale les damnés. On peut même observer un lapin chassant les
hommes. L’arrière-plan évoque un élément biographique: alors que Bosch n'avait que
dix ans, sa ville natale,'s-Hertogenbosch en Hollande (Bois-le-Duc en français), fut
ravagée par un incendie.
Sculpteur et architecte italien. Brunelleschi met en place les bases de la perspective,
opposant ainsi au gothique tardif un nouveau système de représentation du monde.
Tenu pour un novateur par ses propres contemporains, Brunelleschi laisse une œuvre
architecturale - réalisée pour l'essentiel à Florence, pendant la première moitié du
Quattrocento, puis complétée par des élèves comme Michelozzo et Alberti - qui fait de
lui un brillant initiateur de la Renaissance.
La perspective visuelle est l’ensemble des transformations par lesquelles une portion
du monde spatial tridimensionnel (à l’échelle de l’homme) est perçue par la surface
bidimensionnelle.
Donatello, est un sculpteur italien, un des cinq rénovateurs de l'art italien avec
Masaccio, Brunelleschi, Ghiberti, Luca Della Robbia.en cinquante ans de progrès
continuels stimulés par une autocritique constante, réussit à bouleverser l’art de la
sculpture de la pré-Renaissance. Son art entraîna l’une des plus décisives évolutions
du style dans l’histoire de la sculpture en Occident. Donatello est un sculpteur, et
même dans ce domaine se limite-t-il aux statues de marbre ou de bronze et aux basreliefs principalement en bronze aussi. Il ne travaille que peu le bois pour réaliser des
statues, matériau habituellement utilisé dans le milieu religieux. Il réalise peu de
tombeaux et de petites statuettes qui sont très courantes à l'époque. Cependant,
même avec un champ d'investigation limité, les œuvres de Donatello s'imposent tant
par leur occupation de l'espace, que par le rendu des attitudes et des expressions.
Donatello s'adonne à l'art des statues et du bas-relief de façon concomitante. Le
travail des statues lui permet de perfectionner le rendu des attitudes et des
expressions du visage. Le bas-relief lui permet de traiter des problèmes de l'espace et
de la perspective. Il commence à travailler sur du marbre, mais peu à peu il utilise le
bronze qui lui permet d'intégrer des innovations techniques. Dans ses premières
œuvres comme les Prophètes du campanile de Florence, il tient compte de la hauteur
du socle des statues par rapport au public. Pour rapprocher ses statues du public, il
incline le visage, afin de transmettre à ceux qui les regardent toutes ses expressions.
Peu à peu les statues vont acquérir une existence propre, Donatello marquant par
son réalisme qui ne sert pas uniquement à traduire un élément extérieur mais à
dégager une attitude intérieure, une conscience individuelle.
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David (Donatello) |David (1408) marbre, hauteur : 191 cm - Musée national du
Bargello, Florence
Dans sa « Vie de Donatello, sculpteur florentin », Giorgio Vasari fait remarquer que :
« ses œuvres sont si remarquables par leur grâce, leur dessin et leur beauté, qu'elles
furent jugées plus proches des plus des excellentes productions de l'antiquité que
celles de n'importe quel autre artiste. Aussi est-il considéré, à juste titre, comme le
premier qui ait su bien employer les sujets traités en bas-reliefs. À voir le jugement et
la facilité dont il fit preuve, on reconnaît qu'il les maîtrisait parfaitement ; aucun artiste
ne l'a surpassé, et de nos jours encore personne ne s'est montré son égal. »
Andrea Mantegna1 (Isola di Carturo, v. 14312 – Mantoue, 13 septembre 1506) est un
peintre italien . Un de ses grands objectifs est l'illusion d’optique, fondée sur la
maîtrise de la perspective ;
Lamentation sur le Christ mort
vers. 1480-1490 Tempera sur bois. Pinacotheca Brera, Milan
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On considère que l'apport principal de Mantegna est l'introduction de l'illusionnisme
spatial, tant dans les fresques que dans les peintures. Sa coloration, au début neutre
et indécise, se renforce et mûrit. Il y a dans tout son travail plus d’équilibre dans les
couleurs que de finesse dans la tonalité. Mantegna a utilisé une technique de
détrempe à l'œuf (tempera) ou à la colle pour lier ses pigments. La détrempe est une
peinture dont les pigments sont liés par des colles.
Comme énoncé precédemment, Cenni di Pepo dit (Giovanni) Cimabue (v. 1240,
Florence - v. 1302, Florence) est un peintre italien de la pré-Renaissance. Il assure le
renouvellement de la peinture byzantine en rompant avec son formalisme et en
introduisant des éléments de l'art gothique, tels que le réalisme des expressions des
personnages. De ce point de vue il peut être considéré comme l'initiateur d'un
traitement plus réaliste des sujets traditionnels, ce qui en fait le précurseur du
réalisme de la Renaissance florentine.
Jean Fouquet (né entre 1415 et 1420 à Tours (France) et mort entre 1478 et 1481,
probablement dans la même ville), est considéré comme l'un des plus grands peintres
de la première Renaissance et le rénovateur de la peinture française du XVe siècle.
Formé dans la tradition française du gothique international, il développa un nouveau
style en intégrant les fortes tonalités chromatiques du gothique avec la perspective
et les volumes italiens du Quattrocento, ainsi que les innovations naturalistes des
primitifs flamands. Ses chefs d'œuvre sont le Diptyque de Melun et les miniatures des
Heures d'Étienne Chevalier.
Diptyque de Melun.
Partie de droite : la Vierge et l'Enfant - Musée royal des Beaux-Arts, Anvers.
2.7. Primitifs italiens ou pré Renaissance :
Le terme primitifs italiens désigne les peintres en Italie qui amorcent le changement
du traitement de la peinture, en introduisant trois principes nouveaux :
l'humanisation des personnages représentés, l'apparition des paysages et des
architectures complexes, en passant d'un style italo-byzantin à un style typiquement
et proprement italien en plus des arguments stylistiques du gothique français .
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Le XIe et XIIe siècles italiens annoncent la Renaissance italienne dans une période
appelée aujourd'hui pré-Renaissance, qui sont, en résumé, passés de la peinture
murale à la peinture sur panneau de bois, mobile, indépendant du support
d'accrochage, et qui amorcent, qui s'échappent (ou tentent de s'échapper) des règles
strictes de la peinture du Moyen Âge et des icônes .
Si les sujets sont encore exclusivement sacrés (peinture chrétienne), il faut attendre la
pleine Renaissance pour le traitement de sujets mythologiques.
Les thèmes abordés sont, dans la continuité picturale des temps précédents, ceux de
leurs commanditaires, l'église et ses représentants, ou parlant en leur nom.
Ce sont encore des artisans exécutant une commande, et les sujets, dessins, taille,
pigments et matières utilisées sont choisis également pour eux, dans le but de la
pédagogie religieuse avec ses codes. Ils tentent de s'affranchir de ces codes issus de la
peinture byzantine que certains continuent à perpétuer, ainsi les couleurs obéissent
souvent à une stricte symbolique : pas d'ombre portée car Dieu est lumière divine et
les fonds sont en or pour l'exprimer...
La représentation traditionnelle sacrée est basée sur l'histoire (historia) et non sur
l'espace (spacium)4, l'apparition de la perspective (dite monofocale centré à point de
fuite) est très tardive (car complexe et nécessitant des connaissances et une
théorisation mathématiques) et si Giotto di Bondone s'en empare, cette intention
stylistique est (re)perdue ensuite pour ne renaître qu'en pleine Renaissance (Piero
della Francesca).
On notera aussi la transition entre peinture a fresco et l'avènement de la peinture à
l'huile du XVe siècle, car ils peignent en détrempe (tempera à la colle, à l'œuf) une
tradition issue de la peinture des icônes byzantines, les seules peintures sur panneau
qui les précèdent.
Vont éclore de nouvelles techniques dans la peinture (sfumato) et les fresques, mais
aussi une nouvelle représentation du monde, plus proche de l'homme et s'éloignant
de la Sainte Trinité, la religion et la gloire de Dieu étant restés précédemment les seuls
thèmes artistiques. C'est la naissance de l'humanisme qui s'annonce dans tous les
arts (philosophie, littérature, ...) et qui prendra sa pleine dimension au Cinquecento.
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